#1 25/04/2009 10:42:27

alkbazz
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mes méthodes de peinture

je me permet d'ouvrir un nouveau sujet afin de donner mes méthodes de peinture ! Bon je vais pas pouvoir tout cerner d'un coup, je poste ça déjà et puis j'alimenterais au fur et à mesure.

principes généraux :

- étape 0 : la composition : mise en place des éléments, esquisse très légère et au plus simple

- étape 1 : mise en place des tons neutres : grandes zones délayées, en un passage (gris, ocres, bruns)

- étape 2 : mise en place des valeurs : idem, très délayés, cassez vos couleurs avec un peu de ton neutre (gris vert, gris bleu, brun rouge etc), sauf pour le ciel s'il doit être très bleu (éventuellement passez d'abord une couche de blanc)

- étape 3 : pose des ombres : travail avec un ton identique sur toutes les zones, brun-gris (ocre jaune et rouge + noir, ou terre de sienne brulée, terre d'ombre etc) ou plus vert, plus rouge etc

- étape 4 : les lumières : laissez des vides, des zones sans couleurs, ou bien des zone très claires opposées à vos tons adjacents (par ex jaune pour une lumière sur du bleu, l'idéal étant deux tons de lumière, un bleu clair et un jaune)

- étape 5 : le travail de la matière, la densité : seconde couche de couleur, vous pouvez intensifier vos couleurs pour introduire la lumière (donc la matière) : vert intense sur vert-gris-brun par exemple. Attention : toujours en couleurs délayées, mais un peu moins, ne couvrez pas toute votre zone colorée, juste ce qui n'est ni dans la lumière, ni dans l'ombre. La densité peu s'obtenir par l'utilisation de plusieurs tonalité de même couleur : 2 ou 3 rouges différents (orangé, rouge vermillon et carmin pour créer un drapé velour par ex)

- étape 6 : le dessin : le dessin se rehausse avec les ombres fortes (terre de sienne peu diluée, noir itou) et les lumières (blanc, jaune pâle) + quelques traits vifs de couleur non neutre (traits de rouge sur drapé rouge), le tout non délayé. Vous pouvez utiliser des contre-valeurs dans des zones colorées opposées : par ex, un trait vert sur un drapé rouge si la couleur adjacente est verte, et vice-versa, pour créer une unité visuelle.

Pour l'aquarelle, a priori le dessin ne sera pas totalement cerné (voire pas du tout), un bon travail de couleur et de rehaut devrait suffire.
Pour la gouache il faut en revanche peindre les cernes, en trois tons : un ton moyen (sur chairs, ocre rouge+noir, sur bleu, bleu+noir etc), un noir (éventuellement cassé pour obtenir un noir pas trop intense), et un blanc cassé. Ainsi vous pourrez dessiner tous vos traits avec le tons forts, les cernes extérieurs en noir et les cernes intérieurs en clair (c'est une méthode enluminure)
Pour des noirs, posez d'abord un ton coloré (rouge brun par exemple), et conservez autant de blanc dans votre composition qu'il y a de noir.


notes pour l'aquarelle :

matériel : papier absorbant type Ingres d'Arches, pinceaux larges
technique : détrempez le papier, toujours travailler sur une surface humide, délavée, sauf pour les rehauts finaux (valeurs fortes). Utilisez de grandes plages fluides pour les tons neutres, des zones très restreintes pour les tons forts. Commencez par des tons très très dilués puis un peu moins etc. Notez que lorsque vous superposez des couleurs, même claires, la tonalité fonce, donc n'utilisez jamais de couleurs trop peu diluées sinon ça fera caca
Additifs : vous pouvez utiliser des additifs pour obtenir plus de brillant ou de souplesse : gomme arabique, glycérine, du sucre ou du miel
N'hésitez pas à passer votre feuille sous la douche après avoir commencer le travail, mais avant les rehauts finaux !
Conseil : commencez simple, voire même en camaieu

notes pour la gouache :

sur papier type canson à grain
pour la gouache le travail est proche de l'aquarelle (les matériaux sont les mêmes), la grosse différence c'est qu'on travaille en pâte. Donc, au lieu de délayer, on utilise le blanc comme on utilise l'eau en aquarelle.
Par ex, les chairs : couche 1, blanc avec un peu d'ocre jaune et un poil d'ocre rouge; couche 2, reliefs avec tons roses, jaunes, bleus et rouge mêlés de blancs; couche 3, zones fortes (lèvres, yeux) colorées; couche 4, les ombres (idem 1ere couche sans le blanc, avec terre d'ombre) et les lumières (idem 1 avec plus de blanc)
Idem que la gouache pour les additifs

notes pour l'acrylique :

un peu comme l'aquarelle, très diluée, mais le rendu est beaucoup plus vif et difficile à maitriser, moins nuancé


Remarque : ce sont des méthodes classiques, elles sont des bases que vous pouvez interpréter, notamment en terme de choix des couleurs. Je vais tacher de faire une suite à propos des couleurs (ou des valeurs) afin de donner quelques indications dans ce sens


monter, descendre : ça glisse pareil

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#2 25/04/2009 14:31:25

karicature
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Re : mes méthodes de peinture

c'est excellent tout ça !
un peu difficile à comprendre sans modèles concrets ou sans pratique mais c'est quand même un bon tuto à garder précieusement

merci alkbazz


Mon site perso
et ma page facebook qu'il faut aimer les mec !!! https://www.facebook.com/pages/Kari-cat … 9201377621

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#3 27/04/2009 14:41:56

alkbazz
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Re : mes méthodes de peinture

Oui, bien sur, j'essaierais d'amener des images à l'occasion
Eventuellement, voilà un travail en cours (WIP !) qui peut être apportera des éléments, du moins égayera le sujet ! http://librarii.org/spip.php?article29

Note sur la couleur :

Certains d'entre vous connaissent peut-être les disques chromatiques qui permettent de savoir quelle valeur s'oppose à telle autre. C'est parfois pratique, mais incomplet. En réalité il faut penser la couleur comme lumière, et donc en incluant sa quantité : pas de lumière c'est noir, toute la lumière c'est blanc (je résume !).

Un disque "étalé", avec au centre la lumière, à l'extérieur le sombre néant ! : http://librarii.org/IMG/gif/disque.gif

En fait il faut imaginer une sphère, comme une bulle de savon colorée par des tons vifs, flottant dans l'espace. Cette sphère emprisonnerait de la lumière, une petite fée par exemple, comme dans Peter Pan.
Au centre de la sphère c'est donc tout blanc, plus vous vous rapprochez des bords intérieurs plus cette lumière se colore, puis à l'extérieur c'est l'inverse : plus on s'éloigne plus la lumière colorée par notre bulle s'estompe. Vous voyez ?

Cette visualisation permet de comprendre où se trouve telle couleur lorsqu'elle n'est pas dans la gamme simple des tons primaires. Par exemple une terre de Sienne se trouve quelque part entre le jaune et le vert, mais assez loin de la sphère, et donc la couleur est brune. De même pour la terre d'Ombre, entre rouge et jaune mais assombrie.
A l'inverse, un rose est un ton rouge proche du centre de la sphère.
Lorsque vous utilisez une couleur, essayez de comprendre de quoi elle est faite. Un jaune peut être lumineux, verdâtre ou rougeâtre. Un vert peut tirer vers le kaki, donc vers le rouge et avec peu de lumière.
Pour un vert kaki (terre verte par ex) j'utiliserais donc un rouge tirant vers le vert, à savoir un oxyde de fer rouge (rouge anglais, ocre rouge etc)
Pour un rose, je le rehausserais d'un rouge un peu sombre. D'où le camaïeu :

Le camaïeu utilise cette balance de lumière : on utilise une couleur de base, avec la même en plus lumineuse, et la même en plus sombre. Auxquels tons on peut ajouter le blanc et le noir.
Pour exercice, essayez ceci : tracez une bande colorée large de 1 cm, un ton assez lumineux mais pas trop. Sur la moitié droite (0.5 cm de large) passez la même couleur plus foncée. Séparez les deux zones par un trait noir. A droite de ce trait, de façon à ce que cela le touche, tracez un trait blanc. Vous avez là un exemple très simple de camaïeu et une démonstration de ce qu'apporte le travail des contrastes...

Je sais que tout cela n'est pas simple, mais la couleur est un phénomène complexe, c'est-à-dire que l'on ne peut pas expliquer d'un coup d'un seul. Cette méthode permet d'intégrer plusieurs notions : la couleur, la lumière, et l'espace. En effet, l'espace dans un dessin se gère via l'intensité lumineuse : ce qui est proche est intense, ce qui est plus loin est pâle, comme dans notre sphère.
Mais le dessin peut aussi tricher avec l'espace ! Si j'ai un dessin de camaïeu gris, en introduisant du noir et du blanc en zones franches (par exemple avec les bulles), je crée une dimension supplémentaire. A condition que l'opposition des 2 valeurs soit bien équilibrée ! Par exemple en plaçant mes blancs dans les zones sombres, et en plaçant mes noirs dans les zones claires...


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