Renée, l'épouse de François, m'a envoyé un message, ainsi qu'a quelques personnes dont il avait gardé le mail. j'y ai reconnu Jolamouche et Mata.
A la fin de ma réponse, je lui ai demandé si je pouvais transmettre ce message sur le forum, accompagné d'une photo jointe de sa plus récente sortie en mer avec son voilier qui porte le nom Imagine, et elle était d'accord pour transférer le message dans son intégralité. le voici:
( Renée m'a proposé dans un autre mail hier soir de mettre cette photo de normandart en situation dans la cabine de son voilier imagine, en août 2010, pour que l'on puisse connaître son visage...)

SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES ...

François est en ciré jaune.
Août 2010, en Manche, avec son frère Dominique.

Bonjour
Je suis la femme de François PAPEIL.
J'ai lu sur votre site de BDA, les hommages qui sont rendus à François depuis le 7 octobre et les messages de sympathie pour la famille.
J'en suis très touchée, et vous remercie tous infiniment.

J'ai aussi trouvé qqes adresses (autres qu'en rapport avec BDA), avec lesquelles François semblait correspondre.

Certains d'entre vous se demandent de quoi est mort François.
Pour répondre à cela je vais essayer de résumer ses quatre dernières semaines de vie.

(Comme j'envoie également ce message à la famille et aux amis déjà renseignés, qu'ils me pardonnent ce douloureux rappel. C'est à la fin de cette lettre que je pense aussi à eux ...)

Une hépatite très ancienne (révélée ou identifiée en 1993), avait résisté sournoisement à tous les traitements (très lourds à supporter) que François avait pris au fil des ans.
Il savait depuis longtemps, que le risque de voir apparaître un cancer du foie était envisageable. Mais bon, on le dit, on le sait, mais le plus tard possible sera le mieux ...
Il avait déjà eu ces 2 ou 3 dernières années, des épisodes d'hémorragie digestives.
Jusqu'alors les fibroscopies qui s'en suivaient avaient suffi à résoudre le problème, ces fois-là.
Il avait un suivi régulier au CHU Charles Nicolle, deux ou trois fois par an.

Mais ce 26 août dernier, il a été moins évident de stopper l'hémorragie digestive qui s'était déclarée.
Puis vers le 30 août, toujours hospitalisé, on lui a annoncé que seule une greffe du foie était la solution à envisager.
Il a aussitôt été d'accord, et très courageusement se renseignait au mieux, pour tout mettre en oeuvre en ce sens.

Mais à l'issue d'une petite semaine de répit, pendant laquelle il avait pu rentrer chez nous, une nouvelle hémorragie extrêmement violente s'est déclarée dans la nuit du 11 au 12 septembre.
Les pompiers et le SAMU lui ont sauvé la vie, par leur rapidité et leur extraordinaire compétence. Emmené d'urgence en pleine nuit au service où il était la semaine précédente, il s'est accroché et a cru jusqu'au bout qu'il y aurait une solution positive.

Dans ce grand malheur, François m'aura fait un précieux cadeau, m'accorder sa confiance et en me permettre d'être auprès de lui jusqu'au dernier moment.
Avant de sombrer dans un coma léger (une "encéphalopathie" profonde) le 23, jeudi matin , le médecin était passé la veille au soir lui annoncer la possibilité d'une sortie prochaine. C'est avec cet espoir en tête qu'il s'est endormi en quelque sorte.
Il avait téléphoné lui-même à notre fils pour lui annoncer cette bonne nouvelle.
Mais dans son corps trop affaibli et extrêmement épuisé, les choses s'étaient beaucoup trop compliquées. Re hémorragie interne, caillots, tumeur dans le foie apparue en qqes semaines, depuis le dernier contrôle du mois de juin (où rien ne se voyait alors) ...
Malgré le moral de François, son corps n'a pas résisté.

Les derniers 8 jours, le personnel de l'hôpital m'avait proposé de m'installer un lit de camp près du sien, car je ne voulais plus laisser François seul la nuit.
Notre fils, Alexandre, me disait qu'il préférait être seul chez nous, et savoir que j'étais auprès de son papa pour l'aider.

Ces dernières semaines nous auront permis de nous retrouver de nous rapprocher.
François est mort très calmement.
J'espère qu'il était apaisé et qu'il n'a pas souffert dans ces derniers moments, comme me l'ont assuré tout le personnel du service.

La famille proche, mes deux enfants aînés, très attachés à leur beau-père, mon ex-mari, les amis proches ou lointains (certains en Polynésie), les voisins du village, ses collègues de boulot, mes collègues, TOUS ont été d'un grand secours dans cette épreuve douloureuse qu'Alexandre et moi même traversons.

Tandis que je feuilletais cette nuit, un de mes vieux cahiers (journal intime) de janvier 1988, j'ai retrouvé ce texte, que François m'avait donné, écrit de sa main, et que j'avais collé dans le cahier.

"C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme"
Renaud

Cette mère qui nous donne la vie
Cette vie qui lui appartient
peut-être toujours.

Quand on est assis à la proue du bateau
qu'au dessous de soi l'étrave
ouvre l'eau, gazouillis, déchirement;
que les voiles sont tendues par
le vent puissant
que le regard porte, vers l'arrière,
sur le chemin parcouru,
et que le bateau vibre sous la
tension des éléments,
Alors ... ... on est content d'avoir vécu

poème original

("Mère" avec un "e" a été écrit tel quel par François, juste après la citation de Renaud)

Voilà, ce que je peux dire à tous ceux qui l'ont aimé, apprécié, et qui se souviennent de lui.
Puisse-t-il naviguer encore longtemps dans nos beaux souvenirs.

Je vous embrasse tous
et vous donne à partager ci dessous
ce texte de René CHAR.

QUAND LE NAVIRE S'ENGLOUTIT, SA VOILURE SE SAUVE A L'INTÉRIEUR DE NOUS.
ELLE MÂTE SUR NOTRE SANG.
SA NEUVE IMPATIENCE SE CONCENTRE POUR D'AUTRES OBSTINÉS VOYAGES.
N'EST-CE PAS, VOUS, QUI ÊTES AVEUGLE SUR LA MER ?
VOUS QUI VACILLEZ DANS TOUT CE BLEU, â TRISTESSE DRESSÉE AUX VAGUES LES PLUS LOIN ?

C'est une amie très chère qui m'avait envoyé qqes poèmes de René CHAR (dont celui-ci) en décembre 1987 ...
Le temps file si vite ...
Portez vous bien, le plus longtemps possible !
Le soleil est toujours là malgré les nuages.

BISES

Renée

kastor, si tu lis ses réponses dans sa galerie, tu pourras te faire une idée...
Je vais faire un dessin pour Nonor...

Non, pas possible, Normandart, le doyen du site!!
Oui, il faudrait lui rendre un petit hommage et finir son boulot sur le collectif...
Adieu Nonor...

Merci les gars, moi qui voulait les couper... ok je les garde alors...

Tu as raison, il peut faire simplement un copier coller, ce sera un peu pixellisé mais ça donne un style pas dégueu...

D'ailleurs je les ai déjà postés moi sur bda... Si on les poste nulle part, elles seront juste visibles dans les festivals alors...

Houlala, mais ya personne qui vient cette année!! Enfin on sera quand même une bonne clique mais si vous venez l'année prochaine c'est super!!

Le Dalaï lama: Il n'y a pas de gens nés sous une mauvaise étoile, il n'y a que des gens qui ne savent pas regarder le ciel.

j'aime beaucoup les esquisse faites à toute vitesse! ça rejoint presque l'abstraction.

Elles sont super toutes ces pin up!
En voilà une de dernière minute ...
Je l'ai dessinée en prenant mon café.
                                                             

hé non c'est pas dix vingt trente,  ce serait plutôt dix huit, dix neuf, vingt, vingt et un, etc...

Voilà mon petit scénario, qui laisse toute liberté possible au dessinateur.

titre: Strip inversé

Synopsis :Dans une autre galaxie, les gens sont invisibles et transparents et leur corps est identique au nôtre.
Dans un cabaret genre crazy horse, une fille se déshabille...
Non! elle s'habille !! Pourquoi? Parce qu'on ne peut découvrir sa silhouette que quand elle se couvre.
Elle arrive nue mais invisible, à part un masque qui permet de voir les contours de son visage...  ses vêtements sont posés à terre dans une valise, elle s'habille avec des gestes érotiques. Plus elle s'habille, plus la salle s'échauffe et à la fin, presque entièrement recouverte, elle quitte la scène sous les acclamations du public.

Scénario :
Case 1 en cinémascope: salle vue de l'arrière (entièrement vide puisque les gens sont transparents) et scène au fond avec deux spots convergeant sur le centre. Une barre cylindrique pas tout à fait au centre, sert de support artistique à la fille transparente.
Cases 2, 3 et 4, le strip inversé commence. String panthère, Bas, gants remontants jusqu'à mis-bras... la salle s'échauffe par des cris divers mais sans bulles.
Cases 5, 6, 7, 8, elle continue d'enfiler des vêtements, soutien gorge, collants ou jean moulant, haut très décolleté, chapeau, etc...
Cases 9, 10, 11 et 12. elle quitte la scène sans se retourner... et revient saluer sous les sifflets et les acclamations de la salle.
L'histoire peut faire deux à trois pages au choix et  l'organisation des cases est à l'envie du dessinateur. Style de dessin assez réaliste.