#1 18/12/2006 23:17:13

Gus
Pousse Crayon
Inscription : 25/02/2006
Messages : 119
Site Web

Le TÚmoin

Un petit scénars sans dessineux, hésitez pas a me donner votre avis et éventuellement a vous proposer.

--------

Le Témoin

Dans une petite ruelle, faiblement éclairée par la pâle lueur du soleil levant, une Chevrolet noire roule lentement, faisant voler les quelques feuilles mortes qui ont la mauvaise habitude lorsque l'automne arrive, d'encombrées les petites rues de la vieille ville. Le véhicule se gare devant une lugubre bâtisse, au devant de laquelle l'écriteau ½ coiffeur ? est encore visible malgré la moisissure du bois et l'humidité des murs. Deux hommes sortent calmement de la voiture. Le conducteur, nettoie ses petites lunettes rondes et observe un instant l'imposante église située un peu plus loin. Son acolyte marmonne une réflexion dans sa moustache, ce qui attire l'attention du conducteur, il s'approche du coffre, ouvre et agrippe aussitôt son contenu. Son partenaire vient l'aider et tout deux en sorte un homme relativement costaud, qui porte un sac en tissu sur la tête. Il se débat mais ses deux ravisseurs parviennent à le maîtriser sous le regard ahuri d'un vieillard trop matinal. Le moustachu finit par pousser son otage dans la boutique du coiffeur tandis que le conducteur semble adresser quelques mots doux au vieillard.

A l'intérieur, le coiffeur coupe les cheveux d'une jeune fille avec concentration et bonne humeur. Les deux acolytes restent dans l'entrée, leur otage affalé devant eux. Et voyant que le coiffeur ne leur porte aucune attention, le moustachu finit par rompre le silence : ½ On a le colis bossà ? Le coiffeur, un homme imposant, au double menton prédominant et aux rides prononcées, ne leur accorde toujours aucun regard, mais se penche vers la jeune fille en souriant : ½ J'ai terminé ma chérie, vas donc voir dans la glace à l'étage si ta nouvelle coupe te plaie. ? Voyant la jeune fille s'éloigné l'air joyeuse, il l'interpelle en posant son index corpulent sur sa joue. La jeune fille revient en sautillant et lui fait un bisou. ½ Merci grand père. ? Il sourit et laisse la jeune fille grimper à l'étage.

Il se retourne maintenant vers les deux ravisseurs et leur otage en se nettoyant les mains à l'aide d'un torchon usé. Son air souriant disparaît, et les traits graves de son visage lui donnent désormais une mine sévère. ½ Amenez le là derrière. ?
Les deux hommes franchissent une petite porte et jette l'otage du haut des quelques marches qui permettent d'accéder à une lugubre pièce, meublée d'une seule et unique table. Le coiffeur arrive à son tour, tandis que le moustachu retire le sac en tissu du visage du captif. Il est jeune, très inquiet et effrayé à la vue du coiffeur. Celui-ci l'observe un instant et reprend :
½ Greg mon amiàOn dirait que t'as besoin d'une sérieuse coupe de cheveux. Lance le coiffeur avec un léger rictus, avant de reprendre d'un ton glacial : Ciseaux. ?
L'homme aux petites lunettes rondes attrape alors une paire de cisaille sur la planche humide qui, montée sur deux tréteaux, sert de table improvisée, et se dirige vers l'otage. Le coiffeur saisit une chaise et s'assoit à l'envers en posant ses avant bras sur le dossier. Il fait glisser un chapelet le long de ses doigts en parlant à Greg.
- ½ Tu sais ce qu'on raconte dans le milieu pas vrai ? Je sais qu'on dit souvent n'importe quoi entre gangsters, d'habitude, j'avoue que je me fend bien la gueule à écouter ce genre de conneriesàmais cette fois Gregà
- Je suis pas une balance Joshà ?

L'homme aux petites lunettes rondes donne alors un violent coup de cisaille arrachant l'oreille de Greg qui hurle de toutes ses forces.
- J'en doute pas, seulement va falloir me donner quelques infos si tu veux pas être saigné comme un putain de phacochère.
- Je sais ce qu'on raconte sur ce type qui veut nous faire plonger, mais dieu m'est témoin que j'ignore qui sait Josh, j'te le jure, personne est au courant.
- Les flics le sont Greg, sinon je ne serais pas au courant non plus, ça va faire un mois que je cherche ce fils de garce, alors trouve un truc intelligent à dire pour une foisà
- Tout ce que je sais, c'est que ce type aurait des enregistrements, des putains d'enregistrements sur toi et la famille, je sais rien de plusà
- Mouaisàautant dire que tu me sert pas plus qu'un foutu peigne, conclu le boss en passant la main sur son crâne chauve. ?

Il se lève, et sort énervé en compagnie de l'homme aux lunettes. Le moustachu reste seul dans la pièce, sort un colt 45 et le pointe en direction de Greg. Dans la pièce centrale, L'homme aux lunettes se lave les mains en écoutant le coiffeur qui manipule toujours son chapelet. On entend un coup de feu provenant de la cave.
½ Tu vois Dan, avant on avait pas ce genre d'emmerdesàle respect des anciens ça se perd tu sais. Les valeurs de la famille, les gens en ont plus rien a foutre, chacun pour sa gueule, c'est comme ça que ça marche aujourd'huià
- Tout ça c'est bien beau boss, mais ça nous en apprend pas plus. C'est qui le suivant sur la liste ?
- J'en ai marre Dan, un mois qu'on charcute tout ce qui bouge et pas un seul indice.
- Ben peut être qui faudrait interroger des gars de la famille un peu plus proche de vous, si ce fameux témoin à autant de preuves ça doit être un type important. ?

Le moustachu remonte de la cave en empruntant la petite porte, il tient toujours le sac en tissu au bout de ses doigts crispés. Le coiffeur reprend ½ C'est exactement ce que j'étais en train de me dire Danà ?
Le moustachu attrape Dan en lui passant le sac sur la tête, il serre fortement au niveau du cou et l'entraîne avec lui dans la petite pièce voisine.

Bien plus tard, dans un confessionnal sombre et étroit, la silhouette d'un homme imposant se confond dans l'ombre mais on distingue très nettement un chapelet qui glisse entre les mains corpulentes de l'homme. Une voix légèrement enrouée s'adresse a lui:
½Il est évident mon fils, que la voie que vous avez choisie ne peut être approuvée par notre seigneur, mais votre confession a été entendue, j'espère que vous retrouverez un jour, le droit chemin.
- Merci mon père.
- Je ne peux que vous conseiller comme je le fais chaque semaine de priez mon fils, priez et peut être que le seigneur dans son infinie bonté vous accordera son pardon. ?

Le coiffeur sort du confessionnal, l'air attristé, il remonte le col de son lourd manteau de cuir et sort de l'église.

½ J'espère en tout cas qu'il me pardonnera pour ce que je m'apprête à faire mon filsà ?

Peu après, un prêtre, d'une quarantaine d'année, relativement maigre, se dresse devant le confessionnal, un magnétophone à la main.

½ Mais entre nous, si il ne le fait pas, qu'il aille au diable comme tout les autresà ?

Quelques jours plus tard, de nombreuses voitures de polices sont garées devant la boutique du coiffeur, il en sort les menottes aux poignets.

------------

Voili voilà...
bonne soirée, merci de m'avoir lu, tout ça tout ça...


baniere-bis.jpg   meloman11.jpg

Hors ligne

Pied de page des forums