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Il y a quelque temps, j'ai lu dans un texte destiné aux créateurs amateurs de jeux que la qualité d'un jeu peut s'estimer ù subjectivement ù de la façon suivante: en multipliant un pourcentage représentatif de la qualité de chaque aspect dont on veut tenir compte. Ainsi, si on donne à un jeu une note de 70% pour le graphisme, de 30% pour le scénario, de 57% pour le gameplay et de 10% pour le prix, on obtient une note globale de 70Î30Î57Î10 = 1.197.000 sur un maximum de 100^4 = 100.000.000
La conséquence de ce raisonnement, c'est qu'il vaut mieux être moyen partout, que de négliger de développer un aspect en cherchant à être super-bon dans un seul:
ò Un jeu exactement moyen partout aurait comme score:
50Î50Î50Î50 = 6.250.000
ò Un jeu dont on privilégie un aspect au détriment d'un autre (pourtant avec le même pourcentage total):
10Î90Î40Î60 = 2.160.000
ò Un jeu ou un seul des aspect est TOTALEMENT négligé, bien que les autres soient excellents:
100Î0Î100Î100 = 0 !
Ainsi, si un seul des aspects du jeu est bâclé, c'est tout le jeu qui en pâtit ! Alors qu'un jeu dont tous les aspects seront développés, même moyennement, aura des chances de trouver un public.
Si on considère ce raisonnement valable pour le jeu, il doit l'être également pour la bd: une bd sans scénario, ou avec un dessin baclé, vaudra probablement moins au yeux du lecteur lambda qu'une bd avec un scénario moyen, un dessin moyen. Il vaudrait donc mieux avoir des compétences équilibrées plutôt que de se spécialiser. Du moins, à titre individuel, car la collaboration, et la mise en commun de compétences est tout à fait possible: les associations scénaristes/dessinateurs/coloristes n'existent pas pour rien ! En s'associant, ils combinent les compétences des uns avec les compétences des autres, ce qui a pour effet d'augmenter considérablement la valeur de leur production commune. Si un dessinateur apporte un trait qui vaut sur son échelle 90%, à un scénariste de la même trempe, et qu'ils confient leur production à un coloriste aussi talentueux dans son domaine que ces deux là,... Le calcul est vite fait ;-)
Les aspects qui peuvent être évalués ne se limitent pas au dessin, au scénario et à la couleur. Si vous voulez évaluer la ½ caractérisation des personnages ?, la ½ fluidité de lecture des pages ?, la ½ rentabilité de votre fanzine ? ou ½ le temps que vous y avez passé ?, ou d'autres aspects qui vous tiennent à c£ur, libre à vous.
Une première conclusion qu'on peut tirer de cela, est qu'il vaut mieux travailler ce qu'on maîtrise mal (ou s'associer) que de négliger un aspect sous prétexte qu'on ne l'aime pas: si je n'aime pas dessiner des décors, mais que j'estime néanmoins que c'est important, avoir une valeur faible tirera la qualité globale de ma bd vers le bas. J'ai donc tout interêt à apprendre à faire du décors (ou à trouver une solution pour m'en passer, et donc, évacuer ce critère). Si je suis incapable d'écrire une histoire, il vaut peut-être mieux que je m'associe avec un scénariste dont c'est le travail plutôt que d'apprendre par moi-même,...
Une autre conclusion est qu'il apparait inutile d'être trop pointu, trop exigeant avec soi-même sur un aspect en particulier: ce qui compte, c'est la perception de l'ensemble. Si mon trait ne me plait pas, il n'est cependant qu'une partie de ma production. Et s'il n'est pas au top mais qu'il est tout de même bon, qui cela va-t-il gêner ? Avec le temps et l'expérience, on développe forcément toutes ses compétences, certaines plus que d'autres, et l'ensemble de la production gagne naturellement en qualité.
Maintenant, en fonction de la façon dont vous fonctionnez, dans quelle compétence allez-vous essayer de progresser en premier ?
Dernière modification par Dr_Folaweb (21/10/2006 23:36:31)
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En fait je sais pas trop ou tu as trouvé cette façon de calculer la qualoté d'un jeu... à quoi ça correspond exactement ? à la façon dont les magazines spécialisés attribuent leurs notes ?
En tout cas en ce qui concerne la BD j'aurai tendance à plutot penser le contraire. Bon, bien sur l'idéal c'est une BD qui a bon sur tous les plans, mais à hoisir je préfére m'acheter une BD avec un trés bon dessin et un scénarion deffectueu, ou l'inverse, plutot qu'une BD "moyenne", c'est plus facile d'évacuer dans son appréciation ce qui ne va pas et de se concentrer sur ce qui est génial, que de se contenter d'un truc moyen...
Aprés dans ma propre façon de fonctionner, j'essaye de ne jamais fuire les difficultés que je rencontre, céder à la facilité ne m'est pas facile en fait, alors que des fois je me dis que ce serait bien quand même... Par contre c'est vrai que ce n'est pas franchement évident de s'attacher à ce qui ne nous interesse pas, parceque ça ne semble pas essentiel, ou qu'on y fait même pas attention... concrétement, c'est vraiment le dessin qui m'interesse, la "belle image" (même si j'ai conscience que cette vision des choses est bien dépassée ) et je m'interesse moin a la narration, quej e traite de façon bien plus instinctive en me disant que "ça ira", ceci dit, quand j'aurai atteint un niveau que je jugerai suffisant en dessin je compte me concentrer sur la narration, et alors je serai ultime. Donc ma conclusion c'est qu'à priori je tendrai plutot vers le perfectionniste.
Et voilà j'ai bien sombré dans le racontage de ma vie... égocentrique que je suis .
Dernière modification par Blou (22/10/2006 00:05:03)
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Ce n'est pas une façon de calculer la qualité d'un jeu. C'est une manière subjective de l'évaluer. Et peu importe qu'il s'agisse de pourcent: c'est pour mieux transcrire l'idée de la multiplication, plutôt que de l'addition, par exemple. Ãa marche pareil si on multiplie les lettres I, F, S, B, TB... (Insuffisant, Faible, Satisfaisant, Bien, Très bien), mais c'est moins parlant !
Un clavier qui n'affiche pas le T, le G, le H et le Y majuscules par exemple (ne riez pas, c'est arrivé à ma tante), est ENTI?REMENT insatisfaisant, même s'il reste une centaines d'autres touches qui fonctionnent, ces quatre-là gâchent tout.
Un DVD que vous achetez neuf, et qui bloque pour 5 secondes d'un film... est-il valable à 99.99 % ou allez-vous réclamer chez le revendeur pour ½ vice de fabrication ? ?
Ces deux défauts sont les ½ zéro ? de la multiplication et trainent dramatiquement l'appréciation du produit vers le bas. Les valeurs peuvent être positives, selon la gène occasionnée: peut-être que le film est un navet de toute façon, qu'on vous a prêté de surcroit, le défaut de fabrication importe peu alors.
Bref, ce n'est certainement PAS une manière de calcul objective !!!
mais à hoisir je préfére m'acheter une BD avec un trés bon dessin et un scénarion deffectueu, ou l'inverse, plutot qu'une BD "moyenne"
Parce que ce qui se vend a déjà fait l'objet d'un écrêmage ! Les valeurs tournent probablement autour de 70%, plus si on est content du choix des éditeurs, moins si on estime qu'ils ne publient que de la merde ;-) Un beau dessin, sans scénario, c'est comme une enveloppe vide. Mais ce que tu peux acheter n'est jamais "sans scénario". De même, cela n'arrivera probablement jamais qu'un éditeur mette sur un scénario pro un enfant de cinq ans au dessin.
Serais-tu prêt à payer un fanzine d'amateurs (au sens amateuristes) au prix d'une bd neuve ?
Il n'y a pas que le dessin ou le scénario qui entrent en jeux dans ce choix: la reliure, la qualité du papier, le cartonnage,... même s'ils sont des critères moins importants aux yeux du lecteur, ne le sont pas moins aux yeux de l'acheteur.
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Il faut aussi relativiser cette "théorie" et son portage. Le jeu vidéo a principalement comme objectif de VENDRE. Il est donc important de s'adresser au plus grand nombre. ?tre ½ moyen ? partout, c'est le MINIMUM pour s'assurer des d'acheteurs. Si une société privilégie la technologie, et sort un jeu à la pointe qui exige une très grosse machine, (critère négatif: ½ exigence matérielle ?) elle aura moins d'acheteur... Et si une proportion de ces acheteurs hi-tech accordent de l'importance au scénar, au gameplay,...
Je ne prétend donc pas que c'est une vérité, un absolu. Je propose le débat ;-)
Dernière modification par Dr_Folaweb (22/10/2006 00:42:20)
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proposer une grille de lecture mathématique de la qualité d'une oeuvre
Absolument pas !
Mmh, comment expliquer mieux...
Ce n'est pas une grille d'évaluation, il n'y a pas de découpe stricte entre les différents aspects !!! C'est à chacun de décider des frontières qui englobe un des aspects pris en compte !
Ce qui est proposé, c'est de considérer que les aspects ne s'additionnent pas comme des cotes.
Exemple, pour être bien clair: dessin: 9/10 encrage: 2/10 couleur 7/10 -> 9+2+7/30 = 18/30, soit 600/1000 = réussite.
...mais se multiplient !
9/10 Î 2/10 Î 7/10 = 126/1000 seulement !
J'utilise des chiffres, parce que c'est commode.
Un encrage merdique rend l'ensemble du travail moins bon. Même un coloriste de génie ne peux pas rattraper un mauvais encrage.
De la même façon, une bd avec un superbe encrage, mais avec des couleurs merdiques (halos, dégradés lisses, pixels blancs le long du trait, aérographe en-veux-tu-en-voilà, par exemple), ne donnerait pas l'impression d'une réussite.
Maintenant, OUBLIEZ LES CHIFFRES !!! Ne considèrer que l'idée de la multiplication de l'impression de qualité.
Un bon dessin Î un encrage nul Î des couleurs satisfaisante = un truc moyennement réalisé. Parce que si l'encrage est nul à vos yeux ù et si vous l'avez choisi comme critère, c'est que c'est important pour vous, un bon encrage ù il trainera l'impression du tout vers le bas. C'est le défaut qui gâche tout.
Mais la méthode d'appréciation en elle-même n'a pas d'importance. Ce sont les conclusions qui le sont: pour moi, elles expliquent bien un phénomène vécu empiriquement. Je ne propose pas de mesurer la qualité, non, non, non !
J'ai aucun problème avec ça:
la qualité d'une oeuvre ne se subsume jamais totalement sous le calcul mathématique d'une quantité.
et j'approuve, même.
Personnellement, je n'envisage pas de travail de collaboration. Je fais mes scénario, je dessine, je colorie, ainsi que ce qui n'entre pas dans ces 3 catégories classiques. Et il n'y a aucun aspect que je néglige plus qu'un autre. Justement, parce que je ne veux pas m'associer, je suis obligé d'avoir une approche généraliste pour éviter qu'un des aspects tire vers le bas ma production. Mais l'un n'empêche pas l'autre: je peux toujours envisager une collaboration, dans n'importe quel domaine.
Si je m'étais spécialisé, je serais certainement beaucoup plus satisfait de mon encrage que je ne le suis aujourd'hui, mais j'aurais moins de liberté dans les autres domaines.
Cette ½ théorie ? permet aussi de se dire, pour les individualistes dans mon genre: peu importe si je n'ai pas un encrage au top pour le moment (ma hantise), il suffit qu'il soit moyen ! pourvu que les autres aspects le soient aussi. Avec le temps, il deviendra naturellement meilleur. Et comme les autres compétences suivent aussi, le niveau global monte progressivement.
Inutile de se prendre la tête, de se rendre malade, si on a pas un objectif de spécialisation. Inutile d'être jaloux d'autres auteurs plus talentueux et plus jeunes. Inutile de considèrer que tout ce qu'on fait est de la merde, et de jetter le tout, ou de le recommencer quatre ou cinq fois.
...j'sais pas vous, mais moi ça m'aide à relativiser.
Dernière modification par Dr_Folaweb (22/10/2006 12:37:17)
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Personnellement, j'ai un certaine tendance à vouloir être autodidacte;évoluer un minimum sur le scénario, le dessin ou la colo au même moment. Alors même si je progresse plus lentement, j'essais de faire en sorte qu'il n'y'ai pas un grand écart entre les trois disciplines. Ca dépend des périodes.
Il y'a quelques mois, je faisais beaucoup de colo. Actuellement, si j'avais plus de temps devant moi, je ferai en sorte de me concentrer davantage sur mon dessin. Pour compenser ce manque de disponibilité, j'essais de ne pas me replier vers des solutions de facilité lorsque je réalise mes planches. Comme Blou....
La chose la plus difficile pour moi à modeler reste pourtant le scénario. Il faudra sans doute y remédier dans quelques temps.
Bref, si j'avais six mains et deux cerveau, j'aimerais travailler à fond tout en même temps. Mais ce n'est pas le cas. Ainsi va la vie...
Dernière modification par kya (22/10/2006 15:00:56)
'Tu aimes les films de gladiateurs?
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Excusez-moi, je vais peut-être paraitre con à souhait, mais le 0 quand un truc est totalement baclé, c'est à cause du facteur 0 dans la multiplication, remplace le par un 1 (car le truc est tout de même pensé) et ça fait 100x100x1x100 = 1 000 000, certes c'est moins brillant mais tout de même...
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½ mais tout de même ? ?
100Î100Î1Î100 = 1.000.000.
Or 1.000.000/100.000.000 = 1/100, soit 1% !!
Et en remplaçant 1 par 50, cela ne fait quand même que 50%.
Le zéro ou le 1 sont des cas extrême, théoriques (qui ne sait pas tracer une ligne ou aligner deux mots ?), de même que les valeurs maximales. Mais le phénomène est le même, dans des proportions moindres, pour une valeur inférieure, voire, proche des 50% !
Tu es tout excusé ;-)
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Mathématiquement, on observe la chose suivante: c'est avec une valeur identique pour chaque critère qu'on obtient le nombre le plus élevé. 20Î20Î20 fait plus que 25Î20Î15.
Augmenter une valeur au détriment d'une autre fait donc perdre des points. Cela signifie également qu'augmenter une seule valeur beaucoup fait faire une progression moins significative que de les augmenter toutes un peu.
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Je rappelle pour ceux qui arrivent que je ne cherche absolument pas à appliquer une grille pour donner une valeur à un travail, pour juger des planches, etc. Il s'agit d'un modèle, expliqué sous forme mathématique par comodité, qui doit être mis à l'épreuve. Je ne m'intéresse pas non plus à une application pratique de ce modèle, surtout pas ! L'Art ne se subsume pas sous le calcul mathématique d'une quantité, comme disent les docteurs O&C.
Mon hypothèse est que, dans le cadre d'une production personnelle, il vaut mieux ne bâcler aucun des aspects, plutôt que de se spécialiser dans un au détriment d'un autre.
J'ai avancé ma thèse avec cette grille, je la défend pour voir jusqu'où elle tient, ce qui fait que je suis avide de lire vos anti-thèse.
J'aurai peut-être du commencer par là :-P
Concernant les critères, chacun choisi ceux auxquels il croit. S'il s'agit d'un dessin simple, lisible, narratif, ou au contraire, chargé, décoratif, qu'il s'agisse d'une lecture fluide, ou expressive, ou abstraite, ou... bref. Chacun trouve SA voie d'artiste.
Dernière modification par Dr_Folaweb (22/10/2006 19:01:48)
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Je crois qu'une des failles dans ce raisonnement, par rapport à la collaboration c'est que si on prend une division du travail classique entre dessinateur et scénariste, quel que soit le stade auquel l'un s'arrêtte et l'autre commence (dialogues, découpage...) il est important que le scénariste ait une compréhension minimum du dessin : comment on construit une page, on pose une ambiance, etc... tout comme le dessinateur doit comprndre l'art du scénariste, pour savoir ce qui est important dans la case, comment le dessiner au mieux etc...
Il faut une compréhension mutuelle de certaines zones de travail partagées. Des deux côtés du spectre, évidemment, il y a des "domaines réservés": le scénariste n'a pas besoin de s'y connaitre en encrage et le dessinateur n'a pas a se préoccuper de l'écriture des dialogues, par exemple.
La spécialisation absolue (ou le perfectionnisme) n'est pas une solution viable. Le meilleur illustrateur du monde qui se mettrait à travailler avec le meilleur romanciuer du monde pourraient feraient une très mauvaise BD s'ils n'adaptaient pas leur façon de travailler.
Autre chose : plus on ajoute de collaborateurs, plus le risque que la "vision artisitque" se dilue au passage. C'est compliqué, parce qu'un dessinateur qui travaille étroitement en collaboration avec un scénariste peuvent voir leurs talents se multiplier, mais si on commence à avoir trois scénaristes qui interviennent chacun à un stade (structure, dialogue et descriptions par exemple) et trois dessinateurs (pour les personnages, les décors et l'encrage) un coloriste et une équipe d'éditeurs qui donne son avis sur tout, on risque fort de finir avec un objet pas très cohérent au bout de la chaine.
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Question très intéressanteà
A la question vaut-il mieux (pour une bd) avoir des compétences très équilibrées que d'être spécialisé ? Pour ma part c'est d'être spécialisé sans problèmeà
J'aime cent fois mieux une bd avec un scénario bien léché, qui me tiens en allène etcà avec un dessin un peu moyen, que la même bd avec un scénario moins bon et un meilleur dessinà
Et c'est encore plus vrai je pense pour le dessin de presse, d'ailleurs on demande pas aux dessinateurs de presse de bien dessiner mais plutôt d'avoir des idées, d'être percutant etcà
En fait, je me rends compte que je ne demande pas la même chose à tous les styles de BD.
Quelques exemples :
Bd d'aventure : il faut que le dessin soit réaliste un scénario qui tienne la route, et je préfère quand même que ce soit le scénario qui prime (pour moi du bon ex : les premiers chroniques de la lune noires du mauvais : les derniers lanfeust)
Bd comique : le dessin je m'en moque un peu du moment que ça me fait rire, si le dessin suit c'est mieux mais c'est pas primordial (pour moi du bon ex : les bidochons ou reiser pour moi du mauvais ex : little kevin).
Dessin de presse : le dessin je m'en moque du moment que ce qui raconté me fait marrer ou réfléchir etc à (du bon ex : bar dans psykopat du mauvais ex : (pas trouvé)).
Après ça dépend de ce que l'on recherche, et même si je pense que les BD avec des très bons dessins se vendent mieux (quand on choisit une bd chez notre bdéiste préféré, c'est plus facile de juger une bd sur le dessinà), je préfère une bd avec un bon scénario qu'un bon dessin (mais les 2 c'est clair que c'est mieux).
Et pour ma part je pense être moyen partout, il faut que je bosse toutà
Mes 2 grandes passions :
- rouler à 100 en 1ère pour cramer du gasoil
- le tunning sur lapin nain
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J'aimerai apporter une correction à ce que j'ai pu dire. Je pense m'être trompé de cible :-)
En fait, c'est plutôt de maîtrise, et non de qualité, dont je parle quand je parle d'évaluer les aspects d'une oeuvre. C'est la maitrise qui s'acquiert avec le temps, c'est la maitrise de l'encrage qui me hante, c'est la maitrise de l'outils informatique que j'évoque comme exemple pour une colorisation...
Le modèle ne propose donc pas de faire l'évaluation sur l'£uvre et sa valeur en artistique, mais bien sur sa valeur en tant qu'objet communicant.
La technique est au service de l'£uvre: en améliorant la technique, je n'améliore pas l'£uvre, mais sa communication au public. Un trait plus narratif (parce qu'on maîtrise la narration graphique), des couleurs appropriées (parce qu'on sait appliquer à bon escient la théorie et qu'on sait manipuler ses outils), un scénario qui joue avec le lecteur (parce que les structures narratives sont connues et que l'auteur jongle avec), aident à la communication de l'£uvre.
Améliorer un de ces aspects, ce n'est pas améliorer l'£uvre, mais sa transmission. La spécialisation s'appliquerait donc à transmettre l'oeuvre majoritairement via un seul canal, tandis que la généralisation améliore l'ensemble.
Dernière modification par Dr_Folaweb (23/10/2006 13:19:04)
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ok, donc si je comprends il y a un distingo entre le fait de maîtriser les outils (scénario, couleurs etc..) et le fait que le résultat obtenu par ces outils soit apprécié par le public ou non ?
En fait c'est vrai qu'il n'y a pas forcément de lien, enfin ça dépend, pour les couleurs et le dessin il y a je pense un lien et pour le scénario non (pour moi ce n'est pas quelque chose qui s'apprend).
Mes 2 grandes passions :
- rouler à 100 en 1ère pour cramer du gasoil
- le tunning sur lapin nain
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Je reste quand même très dubitatif sur le modèle de la multiplication.
On voit souvent au cinéma des films avec de très bons acteurs, de superbes effets spéciaux et un scénario aussi intéressant que mon slip, faire un carton au cinéma... Pourtant avec un tel système mathématique, ils auraient dû faire un bide...
De la même manière appliqué à un fanzine, la présence d'un débutant à qui l'on donne sa chance fout donc en l'air l'attractivité du fanzine...
Je reste beaucoup plus réceptif à l'addition des talents, de la maîtrise qu'à la multiplication de ces derniers.
Par contre, certains éléments ont un facteur multiplicateur ! En dessin, suivant le style de dessin, certaines erreurs peuvent être fatales.
Donc effectivement certains aspects du spectre d'un dessinateur ou d'un scénariste peuvent être critiques pour la bonne tenue de l'ensemble. Mais de là à dire qu'il vaut mieux être moyen que spécialiste... Tout dépend de la criticité des valeurs non maitrisées.
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Faire un carton au cinéma = faire beaucoup d'entrées, indépendamment de la qualité du film. Le battage médiatique fait beaucoup pour ces ventes. Combien de block buster resteront dans les annales du cinéma ? Ou simplement, dans nos vidéothèques ?
La distribution ou la promotion peuvent aussi être des facteurs déterminant pour la communication d'une oeuvre au public !
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en bd, on peut pas etre perfectionniste tout en etant généraliste?
c'est pas comme la medecine, ou y'a des dixaines de spécialités.
en gros, en bd, y'a 5 ou 6 étapes, pas plus, c'est pas faire preuve de prouesses que de tenter de se perfectionner dans toute.
apres, c'est une question d'aptitude et de talent, mais ca se travaille le talent.
pour moi, ces deux termes sont pas opposable.
a part ca, je suis d'accord avec les monsieurs et les madames qui disent qu'ils prefferent un bon scénar et un mauvais dessins, ou l'inverse, plutot qu'un truc tiède... ce qui est le cas pour la majeure partie des productions.
sinon, je suis pour les collab', je trouve ca plus cool que de bosser seul... mais je suis contre les castes.
je ne me vois pas, par exemple, devoir illustrer un scénario deja bouclé, ce que j'aime c'est etre present dés les balbutiements du projet.
Dernière modification par SuleymaN (23/10/2006 20:36:23)
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en bd, on peut pas etre perfectionniste tout en etant généraliste?
c'est pas comme la medecine, ou y'a des dixaines de spécialités.
en gros, en bd, y'a 5 ou 6 étapes, pas plus, c'est pas faire preuve de prouesses que de tenter de se perfectionner dans toute.
Y'a peut-être "5 ou six étapes" vu de loin, mais il y a en fait beaucoup beaucoup plus de choses dans une BD. Il faut avoir une bonne idée, se documenter, établir une structure narrative, créer des personnages intéressant, avec une histoire et une psychologie, une façon de parler propre, etc... Choisir des décors pour planter ses scènes, écrire de bons dialogues, découper tout ça en cases, choisir un angle de vue, faire "jouer" les personnages, comprendre leurs émotions et savoir les représenter, savoir les dessiner de façon anatomiquement correct, savoir où placer sa bulle, savoir lettrer, savoir encrer, et beaucoup beaucoup d'autres choses.
Combien d'auteurs savent faire tout ça à la perfection ?
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j'en connais deja un
plus sérieusement, j'suis sur que t'as en tête plus de noms que moi... donc.
et j'suis désolé, je trouve que deux voir trois etapes dans ta description... le scenario, la mise en page, et un peu de dessin.
bien sur qu'une étape est composée de plusieurs parties... ce serait pas marrant sinon.
un dentiste doit savoir faire des plombages, poser des couronnes et soigner des caries.
et puis, avant de le faire a la perfection, faut deja essayer... et c'est pas en occultant certaines parties qu'on y arrive.
apres, je comprend tres bien que certaines taches deplaisent à certain, et qu'il preffere deleguer.
tout ce que je dis, c'est qu'en bd, pour moi, perfectionniste et généraliste, c'est pas incompatible.
Dernière modification par SuleymaN (23/10/2006 21:56:16)
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Il y a aussi le lettreur, l'encreur, le type qui se spécialise dans le dessin des voitures, un autre pour dessiner les cheveux (la division du travail, les américains et les asiatiques sont très forts dans ce domaine).
Bon, effectivement, mieux vaut ne pas aller trop loin non plus. Et la division en catégorie sera ardue pour celui qui voudrait s'y essayer.
Mais cela ne change pas grand chose au problème, si on considère un domaine particulier, comme un sous-ensemble de notre domaine de prédilection, dans lequel on pioche des critères...
Par exemple si je n'étais que dessinateur, qu'en dehors du dessin rien ne m'intéresse, je peux encore diviser le "dessin" en sous-aspects: le travail de documentation visuelle, le choix des outils, la qualité du trait, les cadrages,... Toutes préoccupations du dessinateur: le scénariste en à d'autres, le coloriste idem, de même pour le maquetiste, l'imprimeur, l'infographiste,... Et, parce que je n'aurai qu'un regard porté sur le dessin, l'équation ne comportera que les aspects du dessin. Et je peux me poser la question à ce moment: y'a-t-il un de ces aspects que j'ai bâclé ? Ou bien y'a-t-il un aspect que j'essaye de pousser trop, alors que je pourrai en améliorer un autre.
Le ½ spécialiste ? peut ainsi se poser la même question que le généraliste, au sein de sa spécialité.
Ainsi, le mangaka spécialiste du dessin des cheveux l'est d'abord pour une question de productivité, mais l'est probablement aussi parce qu'il s'est hyper-spécialisé dans ce domaine (même s'il maîtrise les autres) et qu'il est le meilleur du studio à dessiner les cheveux, ou parce que c'est vraiment sa passion (un fétichiste du cheveux ?).
Un généraliste n'a pas le temps de se spécialiser autant dans un domaine, car le temps n'est pas extensible: celui qu'il passera à améliorer sa compétence particulière, il ne le passera pas à améliorer les autres. C'est pour ça que je pense que spécialisme et généralisme ne sont pas vraiment compatibles. Mais les mix sont possibles néanmoins.
Les auteurs européens divisent très peu leur travail, comparativement à ce qui peut se faire au japon. Cela n'empêche pas l'existence d'£uvres de qualité, artistique et technique, des deux côtés. Sans doute grâce à ce phénomène d'équilibre entre, d'un côté, l'hyper-spécialisation, qui apporte une maitrise élevée dans de nombreux domaines, au prix peut-être de l'originalité (graphique notament), et de l'autre, les avantages qu'apportent la vision globale et le contrôle qu'un nombre limité d'auteur peuvent avoir sur l'£uvre.
Dernière modification par Dr_Folaweb (23/10/2006 23:31:12)
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Ha, chez nous, c'est pas du tout ce qui se fait, bien que quelques studios qui visent la production à la chaine commencent à apparaître. On a plutôt tendance à vouloir garder le contrôle sur l'£uvre (l'£uvre est la créature de l'auteur), et donc, à limiter le nombre d'intervenants.
Dernière modification par Dr_Folaweb (23/10/2006 23:34:19)
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Cette question : " spécialiste ou généraliste ? " se pose, à mon avis, de manière très différente selon que l'on est amateur ou professionnel ( voire en vue de se professionnaliser).
Je suis auteur de bande dessinée amateur. Je ne serai jamais professionnel. Je fais de la bande dessinée pour le plaisir que cela me procure et j'attache une importance très relative au résultat. Seule m'importe l'aventure que constitue la fabrication de mes bandes dessinées. Au final, j'obtiens des réalisations assez médiocres mais cela n'est pas très grave puisque je prends du plaisir à les réaliser. Comme je pratique la bande dessinée régulièrement, je fais des progrès au fil des années, doucement. Je vais un peu plus loin et cela aussi me satisfait. J'aime me glisser dans la peau du scénariste, du dessinateur , du coloriste et chercher à résoudre des problèmes divers. L'horlogerie complexe que constitue la fabrication d'une BD me fascine, je m'ennuierai à ne traiter qu'une petite partie du sujet. En même temps, j'ai envie de collaborations, envie de voir mes histoires dessinées par d'autres, envie de dessiner les histoires des autres, par plaisir de la rencontre, pour changer d'univers...
Je ne me pose pas cette question du " perfectionnisme" car je ne cherche pas à vivre de mes productions. Je sais mes moyens limités alors je fais avec, mais la jouissance est là. Quand je travaille, c'est que j'en ai envie et que cela me procure un immense bien-être.
Par ailleurs, j'admire le travail de certains professionnels. Qu'ils oeuvrent seuls ou en studio, c'est leur production qui m'intéresse dans leur cas. Certains n'ont besoin que d'eux-mêmes pour faire un travail de très grande qualité et y passeront du temps. D'autres, organisés en équipe tomberont leur trente pages dans le mois ... la division du travail ne résulte donc, à mon sens, que de la volonté d'aller plus vite. Peu importe, dans un cas comme dans l'autre le résultat sera là ... Et mon plaisir de lecteur également.
De mon côté, je reste un amateur " très généraliste"
"Que l'on soit nul en dessin, que l'on soit jeune ou vieux, quel que soit le métier que l'on exerce, on peut dessiner des mangas." Osamu TEZUKA
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