Les longs rÚcits.

kya · 29/05/2006 00:50:04

Je pense qu'il y'a pas mal de BDA ici qui aimeraient faire/font/ ou ont déjà fait de longs récits en bande dessiné.
Je voulais savoir comment vous attaquiez ce genre de projet. Est ce que vous faites la réalisation d'une traite ( Scénario intégral rédigé, puis dessin ), vous préférez y'aller étape par étape ( rédaction d'un premier chapitre, dessin, rédaction du deuxième chapitre ), ou vous laissez part à l'improvisation ( un dessin et une vague idée du début et de la fin ) ?

Dernière modification par kya (29/05/2006 00:52:08)

MasterDim · 29/05/2006 01:03:18

salut,
personnellement j'écris un script qui reprend toutes les phrases qui seront dites durant l'histoire (avec quelques détails de scènes aussi) et d'après ce script (ce scénario si tu veux...) je le suit page après page. Pour ma part, le fait de faire le scénario puis le dessin d'ujne traite fait un gain de temps.
sinon, dans le "dessin même" je fait d'abord plusieurs dizaine de crayonné, pendnt quelque temp puis je les encres, puis je fait la suite en crayonné pdt quelque temps puis j'encres... etc... ainsi de suite.
Voilà, je ne suis encore qu'un Grand petit bd Amateur et d'autres plus expérimenté te répondront surement mieux que moi. Voilà. A+

Ahaw · 29/05/2006 11:42:28

après avoir imaginé le monde dans lequel l'histoire évoluera et les grands axes / thèmes de l'histoire, j'attaque le scénar direct en storyboard... je trouve que de cette manière, les détails du dessin (habits des persos, détails des lieux, couleurs, etc...) peuvent directement influer sur le scénar et vice versa !
Une fois les storyboards finis, je passe à la compo.
Planche par planche, case par case... pas forcément dans l'ordre.
Dans cette phase, je précise les angles de vues, les positions/expressions des persos en fonction de la compo générale, de l'effet voulu et aussi (et peut etre surtout) en fonction des positions des bulles!
Donc du coup, j'en profite pour préciser mes textes, les épurer, les rendre plus percutants et quasi-définitifs.
Ensuite, encrage puis coloriage...

poulop33 · 29/05/2006 12:16:17

ah, un sujet qui me plait bien! (je suis spécialiste des grands récits )

bon je vais te dire d'abord comment j'ai procédé pour ma parodie de matrix : totale impro, du début à la fin...

Pour R-evolution, maintenant :
J'ai commencé avec une idée en tête, une scène très précise qui sera dans la bd juste parce que j'ai envie de dessiner cette scene... ensuite, j'ai inventé une histoire qui aurait pu être la cause de cette scène, puis je l'ai développée, encore et encore, puis quand j'ai eu un semblant de scénario en tête,j'ai découpée mon histoire en 3 tomes d' une vingtaine de scènes chacun. En parallèle, je faisais toujours quelques croquis des lieux et persos qui apparaitront dans l' histoire. Enfin j'ai écrit sur papier, scène par scène, le récit des événements de l'histoire du premier tome. Enfin, j'ai finalisé l'apparences de mes personnages et c'est seulement là que j'ai commencé la première planche. en même temps, je continue l'écriture du scénario du deuxième tome.

voilà!^^

Dernière modification par poulop33 (29/05/2006 12:19:56)

SwaN · 29/05/2006 12:34:57

Au pif total puisque l'histoire change assez souvent dans le détail, la seule règle que je "m'impose" c'est le découpage des 2 ou 3 planches qui arriveront

philippe gorgeot · 29/05/2006 13:28:35

Pour "l'écriteur", j'ai travaillé de la manière suivante:
1) Un synopsis qui tient sur environ une page pour chacun des deux tomes.
2) Un découpage de ce synopsis en différentes scènes. Chaque scène regroupait de une à trois planches en moyenne et faisait l'objet de quelques lignes manuscrites.
A ce stade, j'ai écrit l'intégralité de l'histoire afin d'avoir un ensemble relativement précis et construit...
3) Le story-board de la scène 1.
4) Le crayonné des planches qui correspondaient à la scène 1.
5) Le story-board de la scène 2.
6) Le crayonné des planches qui correspondaient à la scène 2.
ETC...
Je n'ai encré qu'une fois constitué un stock de crayonnés conséquent. Cela m'a permis de laisser reposer les planches et de les redécouvrir bien plus tard avec un oeil ( un peu) neuf. Pour certaines, j'ai ainsi effectué quelques corrections. Pour d'autres, j'y ai renoncé
Globalement, je voulais savoir où j'allais mais en même temps je souhaitais me réserver la possibilité de modifier des éléments, d'allonger ou de raccourcir certaines scènes, de ne pas connaître l'intégralité des choses sous leur forme narrative finale afin de pouvoir me surprendre, m'amuser et surtout continuer à prendre du plaisir ! J'ai donc cherché cette espèce de compromis qui me convenait. Après, c'est à chacun de procéder selon ses envies, ses besoins et sa personnalité. S'inventer ses règles , quoi ...:)

Bon courage !

Mosc · 29/05/2006 13:52:34

Tout pareil que SwaN pour ma part, avec comme seule limite une seule page "story-boardé" (sur un 8è de feuille A4) à l'avance.

Mais dans mon "jeune temps", j'avais mené des projets en story-boardant entièrement l'histoire avant de m'attaquer au propre, ce que je ne suis plus capable de faire aujourd'hui...

Pilou · 29/05/2006 18:13:26

J'ai grosso-modo l'histoire en tête dans les grandes lignes. Après, c'est une à deux pages de découpé à l'avance, dans le meilleur des cas.

Wouhouuo !!! Je fais un peu comme SwaN !!! big_smile

kya · 29/05/2006 18:41:32

Merci pour avoir donné vos point de vue.
En posant cette question, je me demandais en fin de compte comment faisaient les autres pour perséverer dans un long projets sans avoir envie au bout d'un moment de le mettre de côté pour diverses raisons. Donc voilà ^^

Ahaw · 29/05/2006 18:49:47

"comment faisaient les autres pour perséverer dans un long projets sans avoir envie au bout d'un moment de le mettre de côté pour diverses raisons."
...
ah bin ça ! D'après moi, il y a 3 raisons :
la volonté, l'obstination, et y croire dur comme fer :-D
Et c'est comme pour tout dans la vie...
Enfin, ça ne t'empêche pas de prendre des pauses et de mettre ton projet de côté pour quelque temps... mais il ne faut jamais baisser les bras de dans sa tête ! (quelle image!)

;-)

Ahaw

kya · 29/05/2006 19:32:20

^^
Ce que je voulais dire par " perséverer dans de long projets sans avoir au bout d'un moment envie de le mettre de côté pour diverses raisons ", c'était surtout dans un sens organisationnel; comment tenir le rythme sans avoir l'impression que l'intrigue s'égare vers quelquechose qui ne conviendrait plus à l'auteur.
Bref, je ne pense pas qu'il y'ait une " solution miracle" imposable à tous. On a tous sa propre technique. J'étais simplement curieuse de voir comment chacun s'organisait.

Merci wink

Mosc · 30/05/2006 17:20:21

La question n'est plus la même. Pour ma part, quand j'avais 17/19 ans, j'ai terminé deux projets de 70 et 80 pages environ... En ne me consacrant pratiquement qu'à ça... résultat, j'allais vite, et c'est finalement ça qui compte pour moi, c'est de tenir un bon rytme... J'admire les auteurs qui peuvent passer une semaine sur une case, ou des heures à chercher une solution à un détail scénaristique. Je n'en suis pas capable pour ma part. J'ai d'ailleurs changé depuis cette époque, et je suis beaucoup moins concentré sur une seule chose, si un projet m'enthousiasme vraiment, j'y reviens souvent, si je me lasse trop, je n'en fais pas un drame, j'abandonne sans regret pour aller sur autre chose... ou y revenir plus tard.

SwaN · 30/05/2006 17:28:22

Mais y a pas vraiment de règles je pense, le principal c'est de se plaire à construire son réçit et que ça profite à l'histoire, après c'est une question de personalité.

Après c'est pas mal de se mettre en danger et d'essayer de nouveaux trucs mais faut une souplesse d'esprit que perso je n'ai pas. J'aime bien avoir une histoire de base, travailler les détails et revenir dessus quelques mois après comme je le fait en ce moment sur des planches.

Peut-être qu'un jour je ferais un truc plus cool, plus fluide, j'éspère bien arriver à ça à terme, ecrire et dessiner comme je respire, un peu comme Antoine Corriveau avec ses histoires du quotidien qui semblent couler comme source, pour l'instant j'en suis vraiment incapable

Mais bon, le principal c'est de se donner à fond pour faire une bonne histoire, et c'est en se plantant qu'on avance ^^

karicature · 30/05/2006 17:59:44

Ahaw a dit :
ah bin ça ! D'après moi, il y a 3 raisons :
la volonté, l'obstination, et y croire dur comme fer :-D
Et c'est comme pour tout dans la vie...

et tu as oublié le plaisir car il faut pas oublier qu'en tant qu'amateur c'est se faire plaisir qui prime donc tant qu'il n'y a pas un chèque au bout pourquoi ne pas faire comme bon te semble pourvu que l'histoire tienne debout

Pilou · 30/05/2006 20:15:20

Je pense que la façon de construire un récit au fur et à mesure qu'il avance est aussi une façon de se faire plaisir et de se rassurer. Je me voit mal construire direct un récit de 48 pages que je mettrais deux ans à réaliser. Y a que Philippe Gorgeot pour se lancer dans des trucs pareils wink

2goldfish · 31/05/2006 19:08:14

Moi j'aime me lancer dans des récits de quarante huit pages que Philche mettra deux semaines à dessiner.

Edit postérieur: attention, ici commence un long bla bla nombriliste.

Plus sérieusement, on peut très bien partir en tale impro comme certains le font ici (je l'ai moi même fait parfois comme sur Je Déteste La Mort) et arriver à un très bon résultat, mais ça ne marche que pour certains types de récits: comique, autobographique, psychédélique, etc... A moins d'avoir une très grande maitrise/expérience, un thriller géo-politico-philosophico-financier de mille pages ou un space-soap-opéra sur l'apogée et la chute des araignées de mars, ça se prépare un minimum. Dans mon expérience, et dans ce que je sais de celle des autres, si l'on est pas dans le mode "impro", plus la préparation est grande, mieux ça vaut. On pourra toujours tout bouleverser à loisir en cours de route si l'envie nous en prend, mais connaitre le mileu et la fin d'une BD quand on en fait le début, ça permet d'éviter de se retrouver dans une impasse.
Etape par étape, je procèderais à peu près comme suit si j'étais vraiment organisé:

1-idées, images, personnages qui se bousculent dans ma tête sans que je les plaque sur une "structure". A ce stade je peux faire une recherche documentaire pour m'inspirer (étude très superficielle de l'histoire de la peinture pour Nécromancie, par exemple, lecture de psychanalystes pour mon prochain projet, etc... ).
Si je prévois de dessiner moi même, je fais des croquis de persos, de lieux, etc... (et j'en ferais au cours de toutes les étapes suivantes, evidemment).

2- Après quelques temps, je commence à écrire, soit au stylo, soit a l'ordi (très important: on écrit différement selon le support). Au stylo j'écris de longues élucubrations sur les persos, les enjeux de l'histoire, le style, etc... a l'ordi j'essaye d'être plus synthétique.

3- Quand tout ça commence à ressembler à une histoire, je prend un stylo, vais là où je ne serais pas dérangé, et j'écris un synopsis détaillé. Les evennements ne sont pas encore dans l'ordre, et je découvre pas mal de chose en les écrivant: par exemple le gros retournement de la fin de nécromancie, qui donne tout son sens a l'histoire, n'était pas prévu à ce stade et a émergé comme une idée un peu folle qui une fois qu'elle m'est venu n'a plus voulu partir.

4- J'essaye d'établir comment les évennements seront racontés et dans quel ordre (pour continuer avec Nécromancie, j'avais dans le synopsis toute l'histoire d'Arthur depuis son enfance. Dans la BD, je l'ai raconté dans le désordre en utilisant plusieurs flashbacks). Je dégrossi petit à petit tout ça, pour finir avec un découpage par scène, puis par page.

5-là commence l'écriture du scénario final. Je fais un mini-storyboard, avec des dialogues mal dégrossis, puis je transforme ce storyboard en texte pour le dessinateur avec les dialogues finaux.

Evidemment toutes ces étapes ne sont pas aussi clairement définies dans la réalité, et j'en commence parfois une avant d'avoir finie l'autre, puis parfois je retourne en arrière etc...

Bon, tout ça était pas si intéressant que ça, dommage pour vous.

Sinon, pour rester motiver sur un long projet, je ferais miens un conseil de Philippe Gorgeot: travailler au moins un peu chaque jour a son projet, même si ce n'est qu'un quart d'heure. Sinon, un jour de pause devient vite deux, puis une semaine, etc... C'est le lièvre et la tortue.
Mon deuxième conseil: ne pas se lancer directement dans un projet de deux tomes de mille pages. Faire quelques projets courts d'abord, pour se montrer qu'on est capable de finir quelque chose (c'est génial, d'avoir une BD finie).

MasterDim · 31/05/2006 19:43:31

Le nouveau roman de 2goldfish intituler "les longs récits", bientôt en librairie...

tony · 02/06/2006 21:40:25

Pour ma part, ma seule histoire longue (61 pages) c'était l'Abominable bonhomme de neige... totalement improvisé sous forme de feuilleton!
Je n'avais projeté que la trame globale (genre: à la fin les méchants gagnent!). Problème: je ne me vois pas capable de faire autre chose que de l'impro sur la distance. En même temps c'est jouissif et c'est une façon de procéder tout à fait louable a mon avis.

Dernière modification par tony (02/06/2006 21:41:45)

kya · 03/06/2006 22:29:23

Je comprends tout à fait le côté jouissif de l'impro totale. Mais je suis d'accord aussi pour dire qu'il sera plus facile de revenir sur un élément du récit si celui ci a été construit d'avance. Disons qu'actuellement je jongle entre les deux lorsque je fais les choses normalement. Le plus souvent, je débute en rédigeant un synopsis.
Si ce n'est pas le cas, j'attaque direct l'écriture du scénario où les éléments s'enchainent naturellement, et peut ainsi improviser plus aisement au moment du dessin. ( Ce fut le cas pour une grosse partie des Anonymes ).
Il m'est arrivé de faire une présentation basique des personnage principaux et découper également le synopsis en plusieurs scènes. Mais j'ai le défaut de faire en sorte que tout s'exécute rapidement. Cela ne veut pas forcement dire bâcler son travail. ^^.

En tout cas, merci à tous encore une fois d'avoir fait part des vos impressions et expliqué comment vous vous organisiez avant d'attaquer une histoire.

Dernière modification par kya (03/06/2006 22:39:27)

vorone · 04/06/2006 04:30:35

moi je prend un gros paquet de tortillas chips, avec de la biere lidl et je dis : "aujourd'hui je vais faire une grande saga épique et trancsendentale".

sinon je crois que je prends des mots qui colle entre eux, qui evoque un truc et je brode autour et apres je vais regarder game one ou surfer sur ce site.

2goldfish j'ai lu ta methode et je suis tres étonné que tu n'évoques a aucun moment ton probleme avec l'hero´ne.

Dernière modification par vorone (04/06/2006 04:37:30)

philippe gorgeot · 05/06/2006 22:33:37

Merci à kya pour ce sujet qui permet de comparer les différentes manières de faire ! La "prose" de 2goldfish aide bien à réfléchir et je comprends parfaitement ton cinquième point car quand on dessine aussi, on a tendance à raconter directement en images sans trop passer par de longs descriptifs...

chewbacca · 14/06/2006 11:47:50

Moi j'en suis au stade de la rédaction du scénario, bon n'étant pas dessinateur moi-même je doute d'arriver seul au stade du dessin. Personellement, pour mon scénario Retour en Terre du Milieu, l'idée m'est venu après un énième visionnagedu dernier episode de la trilogie. Immédiatement après, j'ai foncé vers mon ordinateur et en cinq minute j'ai rédigé la première page du scénar directement sur BDA. Depuis j'essaye de rester dans l'esprit du premier jet, et la description case par case se fait toute seule, sauf pour quelques passages où je met en place certaines informations et là je dois dire que je suis pas trop content de moi.

Bref tout ça pour dire que pour moi c'est de l'impro totale et immédiate, tout en sachant que je n'ai encore aucune idée de la fin de l'histoire.

#1 29/05/2006 00:50:04

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#3 29/05/2006 11:42:28

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#4 29/05/2006 12:16:17

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#5 29/05/2006 12:34:57

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#6 29/05/2006 13:28:35

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#7 29/05/2006 13:52:34

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#8 29/05/2006 18:13:26

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#18 02/06/2006 21:40:25

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#19 03/06/2006 22:29:23

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#22 14/06/2006 11:47:50

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