les influences sur nos scénarios

annecycolo · 21/01/2015 20:32:54

hello!
comme mon scénario a entrainé une discussion sur ce sujet, je l'ai lancé ici pour que chacun puisse apporter sa pierre a l'édifice
les questions sont un peu les suivantes
- peut on faire une histoire totalement originale ou est ce une illusion sachant que dès qu'on est en age d'écouter et de voir, on est baigné dans un environnement culturel qui a forcément laissé ses empreintes sur nous..cinéma, tv, littérature, pub, bd, radio, musique, poèmes....!jeux vidéo
Il y a des oeuvres qui nous ont marqué plus profondément et qui ont forgé nos gouts
comment faire original quand tout semble déjà avoir été dit et fait?
Comment se dégager de nos influences ?
déjà en en prennat conscience j''imagine!
qu'en pensez vous?

Dernière modification par annecycolo (21/01/2015 21:05:33)

isangeles · 21/01/2015 20:59:24

Pour moi, ce n'est pas l'idée qui est originale, c'est le traitement que l'on va en faire.

doghead · 21/01/2015 21:08:01

Un peu pareil que Isangeles, ce qui compte c'est la façon de le raconter ou les éléments que tu rajoutes a la trame, aprés tout ce qu'on veut c'est résoudre le crime, arréter le méchant et sauver la fille, sur ces éléments c'est dur de faire original, bien que j'apprécie quand on sors de ce schéma.
En tout cas moi j'avoue que je suis plutôt fidéle aux ficelles classiques, j'ai pas inventé mieux.

annecycolo · 21/01/2015 21:09:36

je cite les interventions de tout a l'heure sur ce sujet!
----------------------------------
duanra

Salut,

Moi j'aime bien, mais surtout je veux mettre mon grain de sel par rapport au problème des influence,
Je pense qu'il ne faut surtout pas essayer de les éviter ou de les cacher.
À force de creuser ton sujet de prédilection elle seront automatiquement digérées.
Préoccupe toi seulement de continuer à écrire, inventer des histoire.
Enfin voilà quoi ! :-)

Joze

Exactement!

De toute façon l'originalité n'existe pas, on ne fait que modifier, adapter et croiser des choses que l'on a en soi pour les avoir vu ailleurs. En matière de cinéma par exemple on chante les louanges d??uvres visionnaires qui ne sont que des adaptations plus ou moins éloignées d'un matériau de base. Si on prend Matrix (un très bon film selon moi ) certains cinéphile n'y voit qu'un plagiat d'idées pompées dans Dune, Dark city ou encore The Thirteenth Floor. Mais si on veut vraiment être tordu ces deux derniers (tout comme Matrix) ne sont qu'une version son et lumière de l'allégorie de la caverne par Platon, 3 siècles avant Jésus Christ.
La bande dessinée n'échappe pas à la règle, quand une oeuvre parait innovante, c'est que l'habillage est suffisamment intéressant et que l'on préfère s'en émerveiller plutôt que d'endosser un rôle hypocrite de détracteur gratuit.

Donc NON, il ne faut pas avoir honte de ses références.

annecycolo · 21/01/2015 21:22:16

ca serait interessant de creuser ce qui fait la fameuse originalité dans "le traitement"
faudrait quon trouve des bons exemples, des comparaisons, faire ressortir les techniques scénaristiques interressantes
je vais y réfléchir, quitte a revenir plus tard
les planches de nicolas archimede sont par exemple originales car il a transposé la technique du théatre d'improvisation ou du brain storming a sa bd!
dans la forme aussi il s'est démarqué puisqunil n'y a aucune préparation crayonné , gomme etc , c'est du stylo direct donc sans filet!
mais je vais trouver plus larg que notre célébrité locale!:agree:

Dernière modification par annecycolo (21/01/2015 21:23:54)

Mansuz · 21/01/2015 21:53:25

Le traitement fait tout !
Tu peux raconter les mêmes événements de 1000 manières différentes et le lecteur n'aura pas la même impression en lisant. Faut jouer sur les sentiments ! La peur, la joie, la haine, la colère...

Dernière modification par Mansuz (21/01/2015 21:54:03)

annecycolo · 21/01/2015 22:49:40

en fait je cherchais des exemples ...donc on dit spoiler quand on dévoile la fin d'une bd ou d'un film?
donc j'ai lu dernièrement blast et tsunami deux bd que j'ai trouvé tres originales et ca rejoint en partie ce que dit salabert
blast, graphiquement est en noir et blanc et tout en lavis ce qui détonne avec les méthodes utilisées habituellement
au niveau du fond , c'est une approche de type anti héro:
il a arrivent a nous rendre fascinant un type qui n'a rien pour lui:
il avait une place en l'or il l'a quitté pour prendre la voie de l'errance, la drogue et l'alcool, son dégout de lui meme (obésité) l'a conduit a fuir l'humanité
l'auteur arrive a nous faire croire a une sorte de quete de transcendance et a l'innocence de cet homme jusqu'au 4eme tome (et ce sont des tres gros tomes!)
la fin est aussi noire que tout le roman, cet homme qui semblait juste paumé suite à la mort de son père et désespérémment épris de liberté et de solitude est en fait un psychopathe. Ce quil a appelle le blast et qui est le fil directeur de toutes ces rencontres et aventures" est non pas une expérience mystique mais une sorte d'extase qui succede a ses meurtres
l'autre chose interessante dans ce roman est son abscence de tabous dans le langage et la façon d'aborder de nombreux sujets, c'est tres dur en fait

pour tsunami, la encore l'approche anti héros est tres interessante ainsi que la recherche de l'envers du décor et des zones sombres
le jeune homme recherche sa s?ur disparue apres les tsunamis et on croit a un enlevement ou a un accident et en fait on comprend qu'elle n'est pas ce medecin brillant qui est allé apporté son aide aux malheureux du tiers monde et qui aurait du revenir en France auréolée de gloire
elle a en fait arrété de donner signe de vie a sa famille car elle est elle meme tombee malade
incurable elle a préféré finir sa vie dans un petit paradis terrestre, une ile du pacifique, plutôt que dans un hôpital, milieu qu'elle connaît bien
elle ne se bat pas
concernant les personnages secondaires, le theme de la fragilité est tres présent aussi (le frere est junkie, la petite amie est une voleuse etc)
enfin, bien que l'angle choisi soi totalement surnaturel, (leurs fantomes en colere hantent l'ile) ce qui la aussi est original, l'auteur a voulu parler des anonymes, tous ces gens qui sont morts lors de ces inondations et que l'on ne connaît que par les chiffres
ils avaient un nom, un visage, une vie et la medecin a utilisé les derniers mois qui lui restaient a vivre pour leur sculpter une statue en bois a leur effigie, une maison pour l'ame, eux qui ont péri en mer et n'ont pas eu droit a une sepulture décente
bref tout cela aurait pu etre tres noir et déprimant s'il n'y avait, enfin, ces décors sublimes des iles, ces aquarelles superbes,( la aussi a contre courant des effets photoshop )et une sorte d'humour a la cool, de philosophie fataliste sans tristesse, plutôt poetique...

Dernière modification par annecycolo (21/01/2015 22:51:30)

monsieur K · 21/01/2015 23:50:45

Est-ce qu'il faut se poser tant de questions ? A mon avis il faut faire ce qu'on aurait envie de lire comme BD. Si on a une envie d'histoire ou de traitement (ou mieux, des deux) c'est qu'on ne l'a pas trouvé ailleurs. Bien sûr quand on commence, on reproduit presque calqué ce qui nous a plus, mais dès qu'on a fait la démarche de se démarquer, c'est naturellement qu'on va être amener à rentrer dans une histoire en évitant ce qui nous semble "déjà vu souvent".
To be is to do

doghead · 22/01/2015 07:50:18

L'Antihero est mon Hero, j'ai fait des publications dans un fanzine il y a beaucoup d'années de ça avec un personnage qui s'appelait Connard le Canard, son rôle était de défendre les travers humains : Manipulation, Racisme, perversion et mauvaise foi ... C'était un exercise difficile et je me souviens avoir passé des semaines a essayer de trouver une façon d'aborder le sujet pour que la bétise soit évidente : Ton voisin est différent !!!
Sinon je continue à apprécier cette façon de faire, je la retrouve dans certains films comme dans 6éme sens ou Angel Heart, ou l'enquéteur est le coupable, ou encore dans le film culte "Fight Club", ou la solution est trouvée par un fou qui décide de tout foutre en l'air.

belzaran · 22/01/2015 08:35:43

C'est une question intéressante, même si on part vite dans des généralités. Je vais donc parler de mes propres projets, mon narcissisme étant légendaire. Comme y'a beaucoup de textes, je vais mettre des images et des passages en gras.

Quand j'ai commencé la BD, je me refusais de faire de l'autobiographie. En effet, je considérais que [b]Lewis Trondheim avec Les petits riens avait atteint un sommet inaccessible.[/b] Puis j'ai fini par tomber sur d'autres autobiographies qui m'ont beaucoup marquées, tout en étant très différentes. J'ai compris qu'il fallait savoir raconter avec ses propres moyens. Le déclic a été Le petit Christian de Blutch (surtout le tome 2). Il me fallait trouver une thématique et je me suis lancé dans L'éveil des sens : c'est une autobiographie de mon enfance centré sur l'amour et la sexualité.

Le Petit Christian : comment parler des émois ados avec maestria.

Pour mon dernier projet, Jotunheimen, j'ai conscience que le pitch n'a rien de très original :

Suite à une rupture, Alexis décide de partir en randonnée.

J'ai simplifié exprès, mais l'idée c'est ça... Si ça vous rappelle celui du film Wild qui vient de sortir, ce n'est pas étonnant... Et pourtant, ça n'a absolument rien à voir. Voilà le pitch du film :

Une femme qui essaye de se reconstruire décide de faire une longue randonnée sur la côte ouest des Etats-Unis.

Je me suis vraiment posé la question pendant la genèse du projet : est-ce vraiment intéressant ? Si le thème est beaucoup traité au cinéma, c'est moins le cas en BD. Et l'idée est d'apporter sa personnalité dans le dessin (dans mon cas, un dessin anthropomorphe), dans la narration (pour ma part, beaucoup de voix off introspective), les dialogues (de l'humour) et la mise en scène (des silences, des cases contemplatives, de l'action ?).

Même pitch mais ça n'a rien à voir !

Pour terminer et être moins narcissique, je pense que nous sommes tout à fait capable lorsque nous lisons une BD de voir celles qui se démarquent par leur ambition. Je pense que c'est là qu'un auteur se démarque vraiment et fait son originalité : il ne cherche pas à "faire comme" ou à "ressembler à". Il surprend. Et c'est là la clé : même en restant classique ou peu original, il faut savoir surprendre le lecteur. Sinon il s'emmerde.

Dernière modification par belzaran (22/01/2015 08:36:47)

Joze · 22/01/2015 09:19:11

Dans la même veine (les influences) on peut citer les "références" plus ou moins cachées. Du simple clin d'oeil au discours entièrement pompé. Chez les pros on peut parler de Lanfeust chez soleil, après le carton d'une épopée héroïque fantaisie en 8 tomes les auteurs se sont lancés dans Lanfeust des étoiles, les même personnages dans une aventure SF. Et là, c'est le drame. Les 8 tomes suivants sont ensevelli sous une tonne de références, clin d'oeil, et parodie des grands classiques SF auxquels se rajoutent l'humour brute et les jeux de mot déjà présents dans les premiers volumes. Et paf... les lecteurs n'arrivent plus à trouver le scénario (assez complexe, qui plus est) au milieu du fatra. Même si la série continue à faire des records de vente, les critiques sont moyennement glorieuses du coté des fans. Trop d'influences tue l'influence?

RenardRouge · 22/01/2015 12:17:20

Comme vous je pense que tout est dans le traitement.

Pour avoir une histoire originale il faut faire la chasse aux clichés!
A mon avais une bon histoire est une histoire ou le lecteur est surprit.

annecycolo · 22/01/2015 12:48:23

hello tous
oui, la surprise c'est important, d'accord avec belzaran et renard rouge
mais aussi ne pas tout miser sur l'action
lanfeust est un bon exemple car autant j'ai accroché quand j'étais plus jeune autant j'ai décroché par la suite
oh un monstre! oh une bagarre! oh un sortilege! oh un méchant! puis une créature fantastique!
ok il ne faut pas qu'on s'emmerde d'où la nécessité "quil se passe des choses fortes"(action...humour, rebondissement...) mais il doit quand meme y avoir aussi une idée forte dans le fond, (pas seulement dans la forme), qche de plus creusé, de plus profond, un enjeu, et le fil directeur doit rester tres présent en effet, sinon on se noie dans les détails, on s'éparpillle et à la fin, on a l'impression de ne pas avoir mangé a sa faim!

Dernière modification par annecycolo (22/01/2015 12:49:01)

RenardRouge · 22/01/2015 13:36:54

Oui mais la surprise n'est pas forcement dans l'action.

(exemple: Je suis ton père (Dark Vador à Luck dans star wars)

Dernière modification par RenardRouge (22/01/2015 13:37:18)

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