Vous n'êtes pas identifié(e).
Pages : 1
voici un communiqué de presse qu'à fait Cornélius récemment sur Frab... :
Bonjour,
la page d'information des éditions Cornélius (www.cornelius.fr) vient d'être mise à jour, faisant un point sur notre programme éditorial du premier semestre 2003. Comme d'habitude, tout cela est fait avec un retard considérable, ce qui nous attirera les ricanements ou les soupirs désabusés de la plupart d'entre vous; et comme d'habitude, nous n'avons d'autre excuse que d'être une petite maison d'édition qui lutte pour survivre en n'abdiquant rien de sa démarche... Le ton peut paraître sentencieux et déplacé mais il s'explique par le fait que nous avons échappé de justesse l'année dernière au dépôt de bilan et que nous apprenons cette semaine une nouvelle particulièrement
inquiétante:
La revue FERRAILLE, éditée par Les Requins Marteaux, excellent éditeur albigeois, est menacée d'extinction alors même qu'elle venait de renaître après un an d'interruption! Cette nouvelle formule, entièrement en couleurs, bourrée de promesses et de talents, va crever d'indifférence si rien n'est fait! Mal rangée en kiosque, occultée à Angoulême par la prouesse du "Musée Ferraille", elle n'a pas bénéficié de la campagne de presse qu'elle méritait. Deux numéros sont parus depuis janvier (le dernier sous une sublime couverture de Blanquet), un troisième sortira avec l'été, et ensuite, peut-être plus rien... Pourtant, il reste un espoir! Il suffirait que les ventes se redressent un minimum et l'huile de coude pourrait faire le reste. Comprenez bien qu'à l'échelle de la petite édition, la mort ou le salut ne sont qu'à quelques centaines d'exemplaires d'écart! Le numéro 3, comme les précédents, proposera un sommaire fruité à souhait, avec la présence de Cizo & Winshluss, Morvandiau, Druilhe, Lewis Trondheim, Christophe Blain, Hugues Micol, Guerse & Pichelin, Blutch, Ludovic Debeurme, Morgan, Mathieu Sapin, Witko, Jean-Louis Capron, Fanny Dalle-Rive, Bouzard, etc. Cette revue est belle, excitante, et surtout pleine de promesses qui ne se réaliseront jamais si elle venait à disparaître! Alors un seul mot d'ordre: achetez FERRAILLE, offrez FERRAILLE, volez FERRAILLE, montrez FERRAILLE, parlez FERRAILLE, abonnez FERRAILLE, faites comme vous le sentez mais agissez, parce qu'après le prochain numéro, il sera trop tard!
Par ailleurs, nous entendons beaucoup dire ces derniers temps "qu'il n'est plus nécessaire de soutenir les petits éditeurs". Certains semblent blasés, d'autres ne veulent plus se souvenir que quelques-uns des auteurs qu'ils apprécient tant aujourd'hui chez les gros éditeurs ont fait leurs armes chez les petits.... Ne lançons pas de polémique, ne sombrons pas dans le pathos, contentons-nous de constater que derrière la bonne santé auto-proclamée du secteur, il reste extrêmement difficile de faire vivre des structures comme les nôtres, alors même que l'Histoire récente a prouvé que notre existence était indispensable à la création et profitable à la bande dessinée dans son ensemble. Ne nous abandonnez pas. Vous avez besoin de nouveaux auteurs, les nouveaux auteurs ont besoin de petits éditeurs, et les petits éditeurs ont besoin de vous. Il ne s'agit pas d'être militant, juste de se montrer pragmatique. Nous disparaîtrons un jour ou l'autre, mais vous pouvez repoussez cette échéance, en faisant simplement ce que vous aimez
faire: lire de la bande dessinée et en parler avec passion.
? bientôt!
Les gens de Cornélius
www.cornelius.fr
Mon blog: TOUJOURS VERS L'OUEST
Hors ligne
Ils ont complètement raison les gars de Cornelius. Ca sent la crise à venir dans l'univers pro de la BD à mon avis. Je dis pas ça juste après la lecture du post de Seb, c'est une constatation après discussions avec des auteurs, des éditeurs et des distributeurs de BD. De plus en plus de gens veulent faire de la BD, les éditeurs sont submergés : ceci est de bonne augure, car ça veut qu'il y a un fort potentiel. Ca veut aussi dire qu'il faut passer beaucoup de temps pour faire le tri entre le bon et le moins bon, d'où les retards hallucinants des éditeurs, ou le remplissage de certains agendas de parution sur plus d'un an.
Un problème : le circuit de distribution ne suit pas. Les grandes surfaces augmentent rarement la taille de leur espace BD, se cantonant à mettre les Asterix et autres grosses pointures en tête de gondole, pour laisser les BDs moins connues entassées dans un coin (chiffre d'affaire, quand tu nous tiens), et même les boutiques spécialisées ont du mal à suivre et ne peuvent de toute façon pas pousser les murs.
Autre soucis, la façon dont les lecteurs achètent : ils ont un budget BD qui généralement n'est pas infini. Ils jettent donc leur dévolu sur un nombre limité de séries, les "achats sûrs", généralement les grosses pointures style Astérix, XIII, Lanfeust et cie. Et tant pis pour les autres. Normal vous me direz, c'est comme pour un film : les blockbust bénéficient d'une grosse promo et engrangent plein d'entrées, les autres ben... y s'démerdent...
<Sortez les mouchoirs>
Et nous voilà face à tout le sublime de la vie moderne : si y a pas de pub, y a pas de vente, que ce soit pour des films, des BDs, des yaourts ou des bombes désodorisantes pour chiottes. A croire que l'unique façon de s'informer de la majorité des gens est devenue la pub.
<Rangez les mouchoirs>
Notons que ce système n'est pas si pourri sur le papier, car comme au cinéma, les ventes massives de grosses pointures permettent de faire rentrer beaucoup d'argent dans les caisses des éditeurs. Avec cette tune, ceux-ci vont peuvent en théorie prendre des risques et lancer de nouvelles séries. Reste à savoir comment le lancement de nouveautés s'effectue... La prise de risque reste très calculée et très limitée tout de même.
Problème : et les petits éditeurs comme Cornelius, qui n'ont pas une manne "Largo Wynchienne" d'argent comme fond de roulement, et qui pourtant prennent des risques eux pour sortir des BDs hors du commun? Ben y survivent comme ilx peuvent, comme bien expliqué dans le post de Seb.
Bon, pour conclure, une petite citation de Costa Gavras, invité hier soir de l'émission d'Anne Sinclair sur le cinéma français (émission plutôt chiante d'ailleurs) : "Le cinéma est un art, et donc par définition, il est continuellement en crise." Pareil pour la BD non?
Don Dudo
<!--EDIT|El Dudo|jeudi 05 juin 2003, 08:48-->
wéwé on dit ca mais j'ai commandé Péplum à Cornélius il y a deux mois et je ne vois rien venir. Ce que tu oublie de dire seb c que Ferraille c atrocement cher pour un mag (plus de 50balles je crois) le papier, la qualité, les bds iconoclastes, c clairement un truc de collection donc pourquoi le mettre en kiosque et pas en librairie. Hé hé moi je connais un microéditeur au fait comment s'est vendu la boîte ?
Supportez la boîte d'aluminium ! achetez le velo 33b !
Hors ligne
Pages : 1