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Personnellement, la tendance au photoréalisme, que ce soit dans la bande dessinée, le jeux vidéo ou même au cinéma (adaptation en live de bd, animation 3D), m'exaspère. La plupart des titres qui sortent et qui ont cette approche me laissent froid ou me rebutent. Et vous ?
Le photoréalisme dans la bd
Le photoréalisme me semble dépourvu d'interêt: tous les styles se ressemblent. Une identité propre se manifeste difficilement. Le graphisme de l'un vaut celui de l'autre. Puisqu'il n'y a pas de personnalité derrière, les auteurs sont interchangeables. N'a-t-on pas alors plutôt affaire à des artisants du dessin, de la vidéo,... Avec néanmoins l'avantage (?) pour un maitre d'£uvre (le scénariste ? l'éditeur ?) de ne pas voir son travail parasité par l'esprit créatif de ses ouvriers.
L'exigence de justesse étant plus grande, les poses ou le dessin, l'anatomie ou les mouvements, paraissent plus facilement faux, maladroits. Les visages grimacent, certains mouvements manquent de naturel, sans doute parcequ'il n'est pas aisé de transcrire du mouvement sur une image fixe sans avoir recours à des codes, à des déformations.
? l'inverse, un style marqué, très personnel, ma parait beaucoup plus intéressant. D'abord, parce qu'il est personnel, et donc unique. Il y a quelque chose de neuf à découvrir: une façon de voir le monde, de le retranscrire, et de nous le faire découvrir. Une part de l'auteur passe dans son travail. Ensuite, parce qu'un dessin stylisé n'essaye pas de reproduire la réalité mais qu'il la suggère, c'est l'esprit du lecteur qui travaille. L'identification, ou la projection sont facilitées, et on ½ vit ? beaucoup plus le récit.
Une approche réaliste, ou naturaliste (et pas "naturiste") n'est pas mauvaise en soi. Le réalisme est même plutôt une bonne chose. Se documenter sur les avions avant d'en dessiner un ne peut que difficilement faire du tort. Même s'il est extrêmement stylisé, un dessin pour lequel on s'est documenté paraitra toujours plus "vrai" qu'un dessin imaginé de toute pièce.
Mais le photoréalisme, lui, est un extrème. Alors, pour quelle(s) raison(s) adopter cette approche, quand c'est un choix ? Creusons un peu...
Le photoréalisme est plus objectif, moins idéalisé. Dans une bande dessinée comme ½ Le Photographe ?, une approche objective prend tout son sens et fait le lien avec l'inclusion de photographies. A priori le réalisme est donc plus indiqué dans des récits qui font référence à des lieux ou des temps différents dans un but descriptif, ou qui veulent faire passer ou ont besoin de cette idée de "vrai".
L'objectivité accroit également la distanciation par rapport à ce qui est raconté. L'identification avec les protagoniste est moins facile à établir. Dans le photoréalisme, Une simple chaise n'est plus n'importe quelle chaise. Le moindre détail apporte une information qui caractérise l'objet, le personnage. Ce n'est plus "un homme " (tout homme), mais "un homme d'une quarantaine d'année, grand, avec de la moustache, qui porte une chemise rose et fume des cigares de la marque... (cet hommeûlà, et pas un autre)".
Quelques pistes pour poursuivre:
ò Réalisme ou académisme ?
ò TheBigTriangle
ò Et le roman-photo ?
ò Y'a-t-il un style s'il n'y a pas stylisation ?
ò Le photoréalisme est-il l'absence de choix graphique ?
Dernière modification par Dr_Folaweb (02/03/2007 23:35:41)
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Oui, il reste différents moyens dans le photoréalisme pour un auteur de s'exprimer, mais le gros problème pour moi, c'est qu'une photo, c'est statique, et la BD dessinée comme une photo (sans même parler du roman-photo) sera irrémédiablement statique.
Dans certains cas, ça ne pose peut-être pas de problème, mais dès qu'on cherche à représenter une action, les rouages grincent méchamment.
Eh puis trop de détail peut aussi rendre l'action confuse :
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Moi j'aime pas cette course au réaliste dans la BD.
J'ai vus des BD c'est de la synthèse, de la 3D à ce niveau la c'est plus du dessin et ça dénature la BD.
Pareil pour les jeux vidéo j'aime pas les jeux réalistes , je préfére les jeux avec des graphismes cell-shading.
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Si on me permet de poursuivre un peu le HS sur Kingdom Come, les seules bonnes idées de compo d'Alex Ross sont simplement du décalcage de Kirby, tout comme le scénario est basé sur des vieilles idées jamais utilisées par Alan Moore.
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. De par les choix en termes de composition, d'angles de vue (dont je parlais dans mon précédent message), de mise en scène, d'expressions, d'effets de lumière, de contrastes, on voit bien que le réalisme, photographique ou non, ne remet pas en cause le style: les paramètres stylistiques dépassent la seule considération liée au degré de réalisme, il y en a bien d'autres qui concourent à définir le style et donc la personnalité graphique d'un artiste.
Tout à fait d'accord. Ca peut se constater,au dela du domain de la Bande dessiée, dans la peinture classique par exemple : sur la même base de représentation réaliste, il est impossible de nier que certains grand peintres avaient des styles trés affirmés (Caravage, Delatour, Rembrandt). Je ne pense pas que l'approche hyper réaliste ne laisse aucune liberté expressive dans le grafisme. C'es peut être le seul point qui me dérangeait un petit peu dans ton entrée en matière Doc Folaweb.
Aprés il est vrai que le théme précis est "le photoréalisme dans la BD. Et là je dois bien avouer que je ne connais surement pas assez de BD hyper réaliste pour être aussi catégorique, mais je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible. Pour le peu que j'ai vu de son oeuvre, Alex Ross me semble être une bonn représentation de dessinateur de BD qui fait montre d'une forte personnalité à travers un style hyper réaliste. (en cherchant sur google je veins de tomber là dessus http://www.newsarama.com/dcnew/Justice/ … _12_lg.jpg, ben je trouve ça quand même sacrément classe, et pas du tout confus narrativement parlant, aprés qu'il ait pompé à droite à gauche, je te crois les yeux fermés 2goldfish...).
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Personnellement, le photoréalisme ne m'intéresse pas. Le talent des dessinateurs, c'est bien de créer une 'autre' réalité, plus simple, plus malléable.
De plus, certains graphismes non-réalistes tirent leur force de leur décalage.
Et puis, je ne peux que m'incliner devant l'avis de Scott McCloud qui parle de la simplification du dessin comme un moyen de permettre au lecteur de se rapprocher de l'histoire, de s'identifier aux personnages.
"Vous savez quel est le vrai message de l'évolution? Toute vie finit en fumier"
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Pour moi le réalisme c'est académique, c'est quelque chose qui peut servir de base pour développer quelque chose de plus personnel mais ça n'a pas grand intéret. Moi je fait parfois des déssins très réaliste pour m'obliger à travailler minutieusement, a respecter certaines rêgles de proportion, de perspectives etc. Mais ça ne sert qu'a apprendre, d'ailleur je ne les finit jamais car j'arrêtte quand j'ai compris ce que je voulai comprendre et je le range. Ce qui devient intéressant c'est d'aller au "dela" de ce réalisme et d'améliorer la réalité car la on commence à créer quelque chose de personnel. C'est un genre qu'on apréçi ou pas, moi j'aime le coté rigoureux et technique que cela demande mais ça ne m'intéresse pas de lire ce genre de bd car je trouve ça basic et froid. A la limite je m'en sert pour trouver des idées. Par contre la planche que montre Blou est superbe je trouve car elle est plus "Suréaliste" que réaliste.
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Comme Malcom... (et je pense que dans le dessin il faut être polyvalent pour après s'affirmer dans sa voie! même si on n'aime pas faire du réalisme ben il faut se forcer un peu... je pense à Picasso sur le coup, pas comme Dali qui toute sa vie n'a pas vraiment évolué dans son boulot, alors au travail!!!)
Dernière modification par towarlock (05/03/2007 18:36:53)
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Le photoréalisme dans la bande dessinée ne me dérange pas. Il ne m'attire pas particulièrement mais si j'ai envie de lire une histoire le style de dessin utilisé passera un peu au second plan. Je ne crois pas qu'il s'agisse là d'une absence de choix graphique, c'est un choix , voilà tout. Je n'assimilerais pas non plus réalisme à académisme dans la mesure où cela signifierait alors que tout auteur travaillant dans un style réaliste est donc académique ! De la même manière, je dissocierais style de stylisation...Cela me semblerait réducteur de considérer que le style passe nécessairement par une stylisation.
Si je ne suis pas attiré par le photoréalisme, c'est simplement parce qu'il m'apparaît comme une manière de faire où la présence du corps qui dessine me semble évincé. L'aspect graphique ou pictural sont absents, je ne sens pas le dessinateur derrière. Ce côté aseptisé me laisse indifférent.
Aussi, DHT quand tu écris :
C'est d'ailleurs davantage que du photo-réalisme, c'est de la peinture, de la part d'un véritable artiste qui a fait l'effort de maîtriser les techniques des Beaux Arts avant d'envisager de faire de la BD.
je ne peux absolument pas être d'accord avec toi. D'une part, les problématiques de la peinture se situent bien ailleurs et au delà de la maitrîse technique. Et d'autre part, ce serait là encore réduire la peinture à certaine approches...ce qui me gêne beaucoup ! Enfin, c'est vraiment de la bande dessinée et pas autre chose puisqu'il y a "séquence".
Au fait, doit-on nécessairement maîtriser les techniques des Beaux Arts avant d'envisager de faire de la bande dessinée ?
PS : merci à Dr Folaweb pour sa question mensuelle
"Que l'on soit nul en dessin, que l'on soit jeune ou vieux, quel que soit le métier que l'on exerce, on peut dessiner des mangas." Osamu TEZUKA
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Merci DHT pour cette réponse et ce complément d'information on ne peut plus précis qui nous permet de mieux cerner ton propos Propos que, du coup, je partage bien volontiers
"Que l'on soit nul en dessin, que l'on soit jeune ou vieux, quel que soit le métier que l'on exerce, on peut dessiner des mangas." Osamu TEZUKA
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