Marges théoriques

D. H. T. · 31/07/2008 09:09:30

En imprimerie la marge c'est la zone vierge autour du texte, où on peut éventuellement écrire quelques précisions, corrections, énigmes, aphorismes chinois ou points d'interrogation...

Ici la marge c'est la zone vierge autour de la BD. En tant que BDAmateurs, on a tous une certaine pratique de la BD. Cette pratique peut nous inspirer des pensées, des réflexions, des concepts, des idées théoriques sur notre manière de voir la BD, la manière dont nous la vivons en tant que BDA.

Je propose, comme sur d'autres forums, une sorte de topic "pensée du jour" sauf que là, c'est notre "pensée du jour" autour de la BD, la BD non pas telle que nous la pratiquons en tant que lecteurs, mais en tant qu'auteurs amateurs.

Pas de débat ici, ni de commentaire sur les posts des autres: chacun livre simplement ses "pensées du jour". Si vous voulez ouvrir un débat théorique, créez un autre sujet ou demandez à Dr_Folaweb ou à phillipe gorgeot d'en créer un pour vous.

Ici on se contente de penser à voix haute, de laisser brièvement des notes dans la marge, comme un carnet de route, un journal de bord...

Exemples:

* Chaque planche est une composition. Elle peut se lire aussi bien comme une succession que comme un tableau. Elle peut être à la fois chronologique et atemporelle.

* On peut varier la forme des cases pour accentuer l'effet de composition. Les formes peuvent être droites, mais aussi courbes, obliques ou brisées. Quand c'est le cas, la composition est accentuée, surtout si les cases s'interpénètrent, tendent à se mélanger.

* Les cases aux lignes obliques, courbes ou brisées qui s'interpénètrent créent un dynamisme de la composition. Ceux qui ne voient pas ce dynamisme s'arrêtent au sujet, à la représentation figurative. Mais le mouvement est fondamentalement abstrait.

* Le regard n'est pas forcément linéaire, il peut être fragmenté, brisé, tourmenté. Le regard a une vie intérieure qui dépasse la logique cartésienne.

* Il y a l'histoire, le scénario et le degré de conscience que nous en avons. Le scénario évolue, il peut devenir son propre souvenir, et la mémoire est trouble.

* Quand une BD devient totalement muette, seul le graphisme parle, le graphisme qui est le corps et la chair de l'oeuvre. Le champ d'interprétation devient plus grand pour le lecteur, le nombre d'histoires potentielles aussi. C'est le propre du langage du corps, que de pouvoir être interprété plus largement.

* Quand le texte s'efface, l'évolution de la BD débouche sur un autre projet à part entière, qui a son destin propre: fiction? livre d'art? poésie graphique? C'est au lecteur de trancher. Le scénario et le texte, quant à eux, peuvent être réutilisés, retravaillés, perfectionnés pour générer une autre version du roman, ou d'autres BD alternatives ("Mars Girl Stories", à suivre).

philippe gorgeot · 31/07/2008 11:34:22

La pratique de la bande dessinée a quelque chose à voir avec le temps qui passe : récit en images qui se succèdent que l'on prend le temps de "fabriquer".

Dr_Folaweb · 31/07/2008 15:29:43

C'est en dessinant qu'on devient dessinateur. N'attends pas, les idées ne servent à rien si elles restent dans ta tête. Seul l'ouvrage existe.

tony · 31/07/2008 19:17:46

Les cases aux lignes obliques, courbes ou brisées qui s'interpénètrent créent un dynamisme de la composition. Ceux qui ne voient pas ce dynamisme s'arrêtent au sujet, à la représentation figurative. Mais le mouvement est fondamentalement abstrait.

> Il n'y a pas de mouvement dans une BD: il y a un rythme, une cadence. Le mouvement est créé par le lecteur.

Docteurs O & C · 06/08/2008 18:04:26

La bande dessinée est un assemblage de signes hétéroclites ; signes graphiques, signes typographiques, traits, espaces (inter-iconiques) sont en frottement.

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#1 31/07/2008 09:09:30

Marges théoriques

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