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Salut,
je poste un scénar pour avoir des critiques...
La douleur de l'oubli
Henri respire doucement. Il se réveille lentement, comme par ses habitudes le dimanche matin. C'est très agréable en réalité. Il sait qu'il ne doit pas se lever pour aller travailler, qu'il n'a pas d'obligations quelconque. Il redoute le moment où il va ouvrir les yeux, car il sait que sa chambre est déjà éclairée par les rayons du soleil.
Malgré cela, il se dit que les Tourvilles lui ont préparé un bon petit déjeuné et qu'il voudrait tout de même en profiter un peu.
Il se redresse, enfile ses pantoufles et sort de sa chambre qui mène directement vers la salle à manger. Les Tourvilles sont effectivement à table devant un petit déjeuné copieux.
- Bonjour Monsieur, dit Henrie en souriant.
- Bonjour mon cher Henry, répondent amicalement Monsieur et Madame Tourvilles. Vous avez bien dormi ?
- Oui, on ne peut mieux, si tout les jours de la semaine pouvait être comme le dimanche.
- C'est vrai, affirma Madame Tourvilles. Nous allons aller à la messe alors mangez tranquillement.
- Très bien, dit Henri tandis que le couple se levait de table.
Les Tourvilles étaient des gens remarquables, incroyablement gentil et débordant de générosité. Henri les tenait en grande estime, d'autant qu'il leur devait beaucoup.
L'histoire de Henri était pour le moins très atypique. Il ne savait lui même ce qui lui était arrivé que par la voie des autres.
Henri avait visiblement une quarantaine d'année. Il y a trois dans de cela, il avait été retrouvé sans connaissance sur le bord de la route, un soir de grande pluie, dans la région de Valence. Il n'avait aucun papier sur lui. On l'avait emmené à l'hôpital où il était resté pendant un mois dans le coma. A son réveil, il ne se souvenait absolument de rien, ne serait ce son nom et son age. Tout ce dont il se souvenait, c'était qu'il parlait français, le reste, il ne s'en rappelait plus.
C'était les Tourvilles qui l'avait secouru. Il se trouve qu'ils avaient besoin de quelqu'un pour les aider dans leur ferme de Chavannes, ils avaient donc tout de suite pensé à lui, et l'avait baptisé Henri, le nom du fils qu'ils auraient tant voulu avoir.
Les Tourvilles étaient un couple de vieux fermier cinquantenaires qui possédait quelques champs de blé et un petit troupeau de bovin. C'étaient des gens simples, qui vivaient simplement sans ambitions, et cherchaient le bonheur sans trop se casser la tête.
Les Tourvilles avaient essayé à maintes reprises à découvrir qui il était réellement, si il avait une famille qui aurait pu le chercher. En vain, ils ne trouvèrent même pas l'ombre d'une piste. Henri, contrairement à beaucoup d'amnésique, n'avait pas cherché à recouvrer la mémoire. Sa situation auprès des Tourvilles lui convenait parfaitement, et il s'était habitué à cette vie qui durait déjà depuis trois ans.
Au village, tout le monde l'appréciait. C'était quelqu'un d'amicale et de travailleur, toujours raisonnables et bien élevé. Chavannes était un de ces petits villages de France battit autour d'une église, un peu perdu dans la campagne et qu'une départemental peu fréquentée traversait sans vraiment poser problèmes.
Ce soir là, les gens du village donnaient un pot au bistrot pour fêter le mariage prochain du fils du boulanger, dont la futur femme attendait un enfant. Henri s'y était rendu pour rigoler avec les copains. Henri ne buvait pas d'alcool, il n'avait même pas penser à essayer : la vue d'une bouteille le mettait mal à l'aise.
- Alors Henri, t'es pas content pour le rejeton ? fit Michel, un autre agriculteur, qui avait un peu bu.
- Ben oué, bien heureux que la boulangerie ait de la descendance, sinon on s'rait pas mal emmerdé hein ? répondit Henri.
Et ils se mirent à rigoler sans vraiment savoir pourquoi. Soudain, la jeune Audrey, une jeune femme très jolie et séduisante s'approcha de Henri. Alors Henri devint pâle et tremblotant Il commença à suer et prit un air grave. Elle allait sûrement lui parler. Henri essaya de sortir du bistrot.
- Ben voyons, soit pas timide, lui fit Michel en le retenant par la manche.
Henri tirait nerveusement. Il fallait qu'il s'en aille, vite, très vite. D'un geste brusque, il se dégagea et sortit du bar.
La journée de lundi avait été très rude et physique. Heureusement, les repas du soir chez les Tourvilles étaient toujours très sympathiques. Madame Tourvilles faisait de la cuisine délicieuse et Monsieur Tourvilles s'occupait de tenir une conversation intéressante.
Mais ce soir là, les Tourvilles étaient préoccupés, Henri le sentait.
- Nous sommes inquiets, finit par dire Madame de Tourvilles.
- Que se passe-t-il ? demanda Henri.
- Et bien nous trouvons étrange Henri que tu ai si peur des filles, dit Monsieur Tourvilles.
- Oui, continua Madame Tourvilles, et nous craignons que, enfin qu'avant que tu perdes la mémoire tu soisà
Henri éclata de rire.
- Vous avez peur que je sois homosexuel par le passé ? demanda-t-il en riant.
- C'est ça, dit Monsieur Tourvilles.
- Et bien rassurez vous, dit-il en se levant, je n'ai aucun penchant dans ce genre.
Puis il alla dans sa chambre.
Ce jour là, Henri avait travaillé dans un champ assez loin du domaine des Tourvilles. Lorsqu'il eut fini en fin d'après midi, il croisa le vieux Marjean qui l'invita à se rafraîchir chez lui. Arrivée dans la ferme, Henri découvrit dans le salon un jeune homme et une jeune femme, le fils Marjean et sa femme. Il les salua. Ils avaient des valises.
- Vous partez en voyage ? demanda Henri.
- Non, fit le fils Marjean, nous en revenons. Nous étions à Paris pendant les vacances.
Il y avait des photos sur la petite table du salon. La jeune femme qui était assise se leva et les présenta à Henri.
- Voulez voir des photos ? demanda-t-elle poliment.
- Bien sur, fit Henri.
Il saisit les images et les fit défiler. Il y avait beaucoup de photo du jeune couple en train de sourire devant la tour Eiffel, le Louvre, l'arc de triomphe et d'autre monument.
Soudain, il vit une photo dont l'arrière plan était une maison ancienne. Il ne parvenait pas à décoller ses yeux de cette maison. Tout à coups, son corps se paralysa, et une douleur dans son crâne se fit sentir. Il tenta de crier ou de gémir, mais rien n'y faisait et les maux se faisaient de plus en plus intense. La douleur envie toute sa tête. Il vacilla et s'évanouit. Son corps s'étala par terre.
Henri sentit une voix douce lui mumurer :
- Henri, réveille-toià
Il ouvrit les yeux. C'était Madame Tourville qui lui tenait la main et lui caressait le bras. Le docteur Martin se tenait à côté d'elle. Le docteur Martin était le médecin qui s'occupait de son amnésie. Il était spécialiste en neurologie.
- Comment vous sentez vous Henri ? demanda le docteur.
Henri porta sa main à sa tête.
- Ca peut aller, fit Henri, j'ai juste encore une légère migraine.
- Savez-vous ce qui vous a fait vous évanouir ?
- Oui, murmura Henri, la photo avec la maison. Quand j'ai regardé la photo avec la maison, j'ai été paralysé, j'ai eu très mal à la tête puis j'ai perdu connaissance.
Le docteur regarda Madame Tourville, puis se tourna vers Henri.
- J'ai cette photo dans ma poche, dit le docteur. Vous sentez vous prés à la regarder à nouveau ?
- Je pense, dit en Henri.
Le docteur sorti de sa poche l'image et la tendit à son patient. Henri la regarda attentivement. Cela ne lui faisait plus aucun effet. C'était une veille maison en pleine ville, avec un toit en pointe et tout noir. La photo avait été prise depuis la rue, et l'on pouvait voir que le jardin de la maison n'avait pas été entretenu depuis des années. Cette battisse lui était familier.
- Qu'est ce que cela signifie docteur ? demanda-t-il.
Le docteur enleva ses lunettes et soupira.
- Voyez vous, commença-t-il, vous êtes une vraie énigme pour moi mon cher Henri.
- C'est-à-dire ?
Le docteur soupira de nouveau.
- Savez-vous pourquoi les amnésiques sont si mal dans leur peau ? demanda-t-il.
- Non, fit Henri.
- Parce que ils vivent sans connaître leur passée. Or vous, vous ne cherchez pas à connaître votre passée, vous semblez vous accoutumer de votre situation d'ignorance.
- Je ne comprends pas.
- Ce n'est pas normal, vous n'êtes pas un amnésique normale. Freud et beaucoup de philosophes se sont tous accordés pour dire que l'homme ne peut pas vivre normalement sans savoir qui il est réellement.
- Mais je n'y peux rien, s'exclama Henri.
- Je sais Henri, mais comprenez que je ne peux pas vous aider à recouvrir la mémoire si vous ne le désirez pas.
Il s'arrêta et saisit la photo.
- Cette maison a sûrement rapport avec votre passé, or cela ne vous à pas procuré du plaisir de la revoir.
- Qu'est ce que je dois faire ? Est-ce que je dois aller la voir en vrai ?
- Surtout pas. Vous ne devez surtout pas vous y rendre.
- Pourquoi ?
- Ce que j'essaye de vous faire comprendre Henri, c'est que cette maison devrait vous aidez à vous rappeler de votre passée. Si vous voulez vous souvenir, allez-y. Sinon, restez chez vous, autrement cela pourrait vous être fatal.
- Mais pourquoi est ce que je ne veux pas me souvenir ?
- Je pense surtout que vous avez très peur de ce que vous pourriez découvrir.
Lorsqu'ils rentrèrent de l'hôpital, Monsieur Tourville étaient revenue du travail.
- Nous avons décidé de t'inviter au restaurant, s'exclama-t-il.
- En quel honneur ? demanda Henri.
- Cela fait trois ans que tu habites chez nous, puisque nous ne connaissons pas ta date d'anniversaire, on peut au moins fêter ça, tu ne crois pas ?
- Bien sur, acquiesça Henri en souriant.
Il ne voulait surtout pas contrarier les Tourvilles.
Ils se rendirent en voiture à Saint Domin, un patelin un peu plus grand que Chavannes.
Les Tourvilles avaient décidé de l'emmener manger dans un restaurant chinois.
- On va faire un repas un peu oriental, avait dit Monsieur Tourville.
Ils s'installèrent à table. On leur présenta à chacun un menu.
- Je vais prendre des rouleaux de printemps, dit Madame Tourville.
Henri se sentait bizarre dans cet endroit. Ce lieu avait quelque chose de familiers pour lui. Il se sentait étrangement bien à l'aise.
Quelques chose clochait, mais il ne savait pas quoi.
Un serveur, avec un accent chinois très prononcé vint vers eux et leur demanda :
- Avez-vous choisi ?
- Chu an sui ku aye ju phamà répondit calmement Henri.
Les Tourvilles le regardèrent consterné. Madame Tourville bégaya :
- Henri, où as-tu appris à parler chinois ?
Cela faisait des semaines que Henri ne fermait pas l'£il de la nuit. Une fois de plus, une nuit blanche s'annonçait à lui. Il se leva et s'assit devant son bureau. Il avait marqué sur un bout de papier tout les éléments étrange qui se rapportait à son passée. Premièrement, il fuyait les femmes de son age, deuxièmement, il avait un lien avec une maison à Paris, troisièmement, il parlait couramment le chinois.
Effectivement, jusqu'à ces événements, il avait vécu heureux et sans mal. Depuis, il était devenu très insomniaque et était sans cesse tourmenté. Néanmoins, il sentait bien qu'il ne voulait pas savoir. Pourtant, il voulait retrouver sa vie heureuse, alors que devait il faire ?
Cela ne pouvait cependant plus durer. Il devait se rendre à Paris au plus tôt pour voir de plus prés cette maison. Il en parlerait demain aux Tourvilles.
Les Tourvilles prirent la décision de Henri avec sérénité, convenant que c'était sûrement la meilleure solution. Une nièce de Madame Tourville habitait la capitale, et était partis en vacance. Elle était d'accord pour laisser son appartement à Henri durant son séjour à Paris.
Ils étaient tous les trois à la gare. Les Tourvilles étaient tout de même légèrement anxieux de laisser partir Henri dans une ville aussi grande que Paris lui qui n'avait connu que la campagne, Henri aussi mais il était trop préoccupé pour s'inquiéter.
- Prends soin de toi, les grandes villes sont pleins de gens dangereux, avertit Madame Tourville.
- C'est vrai, continua Monsieur Tourville, n'hésite pas à nous appeler si tu as le moindre problème.
- Je suis désolé de devoir m'absenter malgré le travail qu'il reste aux champs.
- Ne t'en fais pas pour ça, rétorqua Monsieur Tourville.
Il monta dans le train juste avant qu'il parte.
Durant le voyage, il admira le paysage français défiler à travers la vitre. Il était perdu dans ses pensées. Il partait vers l'inconnu, et même si l'envie de connaître la vérité était intense, il savait que ce qu'il désirait le plus, c'était d'être dans un train allant dans le sens inverse.
Lorsqu'il arriva à la gare de Lyon, il emprunta un métro pour se rendre dans le quartier chinois. Peut être y trouverait il des indices sur son passée.
Il sortit du métro et pénétra dans le quartier chinois. Il y avait sur toutes les vitrines de magasin ou des restaurants, pleins d'idéogrammes chinois qui auraient paru incompréhensible à n'importe qui, et pourtant, Henri les lisait avec aisance.
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Henri comprenait cela aussi bien que s'il lisait un français des plus courant.
Le fait qu'il connaisse tous ces signes l'intriguait. Comment se faisait-il qu'il comprenne aussi bien le chinois écrit ? Avait-il vécu en chine ?
Il décida entrer dans une librairie afin de tenter de trouver un livre pourvu de beaucoup de sigles afin de vérifier s'il les connaissait tous.
Lorsqu'il poussa la porte du magasin, un chinois sortait. Un jeune homme d'une vingtaine d'année avec un visage fin et froid. Il regarda Henri d'une manière très intense, sans paraître surpris, puis s'en alla rapidement.
- Bizarre ce type, pensa Henri.
Il saisit un épais livre et commença à le feuilleter.
Le peuple chinois était divisé à l'époque de Jésus Christà
Tous. Henri comprenait absolument tout.
Le couple Marjean lui avaient indiqué dans quel quartier ils s'étaient trouvés lorsqu'ils avaient pris la photo de la maison, mais n'avaient pas pu lui fournir une adresse exacte.
Arrivée à l'arrêt voulu, il sorti du métro et se mit à marcher dans la rue un peu au hasard, espérant trouvé à chaque tournant la silhouette de la haute maison noir. C'était des rues piétonnes assez tranquilles.
Il chercha ainsi durant une heure sans succès. Soudain, il entendit quelqu'un s'écrier.
- Mathias !
Il se retourna précipitamment. Un homme de petite taille, habillé en gentille homme, tenue vestimentaire un peu vieux jeu, s'avançait vers lui. Il avait un regard illuminé et un air extrêmement surpris.
- Comment vas-tu Mathias ! s'exclama-t-il. Cela fait tant d'annéeà
Henri voulait clairement lui faire comprendre qu'il était amnésique.
- Mais qui êtes vous ? fit Henri.
- Mais, fit l'homme étonné, je suis André. André Dubois. Nous travaillions tout les deux dans le même département à l'université. Tu ne te souviens pas ?
- Non, je suis désolé mais votre visage ne me dit rien. Je suis amnésique.
Le dénommé André prit un air consterné.
- Mais vous tombez bien, continua Henri. Je suis à la recherche de mon passée. Pourriez vous m'aidez ?
- Bien sur bien sur, bégaya André, mais comprend mon étonnement.
- Je sais, mais je suis rudement content de vous avoir rencontré. A vrai dire, c'est une chance inou´e.
- Viens chez moi, on sera plus tranquille, mais fais moi un plaisir.
- Quoi donc ?
- Tutoies moi.
André l'emmena dans une vielle maison non loin de là. En entrant, il fut étonné de découvrir toute la décoration orientale de l'intérieur. Cet homme devait avoir un lien avec le fait qu'il parlait chinois.
- Je ne te demande pas ce que tu veux, d'habitudes tu prenais toujours du thé de Shangai.
Il alla à la cuisine après avoir prié Henri de s'asseoir dans la salle à manger. Il en ressorti avec une tasse fumante dans chaque main. Il les posa sur la table et s'installa en face d'Henri.
- C'est vraiment bizarre de te voir comme ça, habillé comme quelqu'un de la campagne.
C'est vrai qu'Henri avait remarqué à quel point il différait d'un point de vu vestimentaire par rapport aux gens de la ville.
- Par où veux tu que je commence ? demanda André.
- Je ne me souviens plus de rien et cela fait depuis des années que je vis dans l'ignorance. Je ne connaissais même pas comment je m'appelais avant de te rencontrer.
- Très bien. On va donc commencer par le début. Tu t'appelles Mathias Vincent. Nous avons étudiez ensemble à l'université de langues orientales de Paris. Ta spécialité était le chinois auquel tu portais beaucoup d'intérêt. Tu as même vécu là-bas durant trois ou quatre ans après avoir fini ton doctorat.
- Où ça ?
- Je ne sais plus vraiment, dans le Nord de la chine je crois. Tes recherches là-bas t'ont valu de devenir très célèbre en France.
- Tu veux dire que je suis diplômé ?
- Bien sur, tu étais même un illustre professeur de mandarin. Tu as écris quelques livres en chinois quand tu étais en chine.
Cela expliquait ses prépondérances pour le chinois. Il était satisfait, et croyait plus facilement son interlocuteur.
- Depuis quand m'a tu perdu de vu ?
André ne répondit pas tout de suite. Il eut un air embarrassé.
- Je ne sais pas si je dois te le dire.
- S'il te plait, c'est important.
André marqua un temps puis regarda d'un air grave Henri.
- Depuis la morte de femme.
Henri resta sans voix.
- Ma femme ? J'avais une femme ?
- Oui. Elodie. Vous vous êtes marié en 93. Tu m'avais invité au mariage. Tu venais de revenir de chine où tu l'avais rencontré.
- Peux tu m'en dire plus sur elle ?
- Et bien, elle était d'origine chinoise et parlait très bien le français parce qu'elle l'étudiait depuis des années avant votre rencontre. Tu avais dû la rencontrer dans le cadre de tes recherches là-bas. Vous sembliez être le couple idéal, même si je n'ai qu'un point de vue extérieur.
- Comment est elle morte ?
André s'arrêta et tourna sa tasse nerveusement.
- Elle est morte d'une balle dans le c£ur.
- Quoi ? s'exclama Henri.
- Quatre ans après votre mariage, on la retrouvé morte dans son lit.
Henri fit un rapide calcule dans sa tête puis murmura frénétiquement :
- Ca correspond au moment où je suis devenue amnésique.
Henri lui resservi de l'eau chaude bouillonnante puis continua.
- La police a conclu à un cambriolage car la plus part des objets précieux de la maison avait disparu. Tu as été accusé pendant un moment, et même recherché. Mais je n'ai aucun doute sur ton innocence : tu aimais bien trop Elodie.
Henri ne répondit pas. Il était un peu bouleversé, mais ne ressentait pas une réelle tristesse. Il sentait juste son malaise s'agrandir.
- Je comprends que tu sois bouleversé, dit André.
- A-t-on retrouvé son assassin ?
- Non, ni empreinte, ni indice, c'est une enquête irrésolue.
Henri marqua un temps de nouveau puis reprit :
- Aurais-tu une photo d'elle ? J'aimerais la voir.
- Peut-être bien. Laisse-moi trente secondes.
Il alla chercher un album de photo qu'il étala sur la table. Il fit défiler les pages. Il lui montra une photo d'elle avec lui côte à côte. Elle était ravissante, avec des traits fins et juvéniles. Ses yeux profonds rendaient son visage d'une beauté exceptionnelle. Il avait Henri avait un air plus jeune et plus propre. Il pensait que s'il la rencontrait maintenant, il tomberait sûrement amoureux d'elle. Malgré tout, cette photo ne lui rappelait rien.
- C'était juste après que vous vous soyez installé ensemble.
Il tourna les pages. On les voyait tout les deux avec des amis, des parents. Soudain, une image intrigua Henri.
- Pourrais-tu revenir en arrière s'il te plait ? demanda-t-il.
André s'exécuta. La photo représentait Elodie et Henri avec un chinois.
- Qui est-ce ? demanda Henri.
André tira ses lunettes de sa poche et s'approcha de la photo.
- Lui, c'est Eric Pham. C'est un étudiant qui soutenait une thèse à l'époque. Tu t'occupais de lui. Vous étiez très proche je me souviens. Pourquoi me demande tu ça ?
- Je suis passé par le quartier chinois avant de venir ici. Je l'ai croisé, il m'a regardé bizarrement puis m'a ignoré.
- C'est effectivement étrange. Ce n'est pas possible qu'il t ait oublié pourtant.
Henri réfléchit quelques instants.
- Pourrais tu me prêter cette photo s'il te plait ?
- Bien sur, mais que compte tu faire ?
- Essayer de trouver cet Eric. Il en sait sûrement beaucoup.
Après l'avoir dûment remercié, Henri prit congé d'André. Ce dernier l'avait prié de venir le voir s'il avait un problème.
La nuit tombait. Il se rendit donc à l'appartement de la nièce des Tourvilles. Une fois arrivée dans vétuste appartement, il se mit à regretter de ne pas avoir montrer la photo de la maison à André. Mais il y avait plus important : il fallait qu'il retrouve le chinois.
Le lendemain, il se leva lentement et parti pour le quartier chinois en début d'après midi. Il se promena là-bas toute l'après midi s'arrêtant à chaque magasin, chaque restaurant pour montrer la photo d'Eric, et de savoir si on le connaissait. La plupart du temps, la réponse était négative.
Qui pouvait donc être cet Eric ? Pourquoi n'avait il pas parler à Henri lorsqu'il l'avait croisé ? Avait-il un lien avec la mort de sa femme ? Avait-il tué sa femme ?
Toutes ces pensées s'emmêlaient dans la tête d'Henri alors qu'il continuait à arrêter des passants en leur présentant la photo d'Eric.
Il était sept heures du soir. Les commerces commençaient à fermer tandis que la nuit tombait et que les rues se vidaient.
Les recherches d'Henri n'avaient aboutit à rien. Il était maintenant pratiquement seul et prit la direction du métro. Tout à coups, il se sentit empoigné par l'épaule. Il se retourna, mais reçu un coups de poings dans la mâchoire qui le fit vaciller. On l'agrippa et l'emmena dans une ruelle sombre. Ils étaient quatre, tous chinois. Ils le rouèrent de coups. Henri, assaillit de toutes parts, ne pu se défendre. Lorsqu'il fut bien amoché, ils le jetèrent à terre. L'un d'eux prit la parole.
- L'homme que tu recherches fait partis de la mafia chinoise. Si tu ne veux pas d'ennuis, laisse le tranquille et rentre chez toi.
Puis ils s'en allèrent.
Après s'être remit, il rentra chez lui péniblement dans le métro. Les hématomes sur son visage le faisaient souffrir. Il décida de se rendre chez André en espérant qu'il puisse le soigner.
Lorsqu'il arriva chez lui, ce dernier fut catastrophé de le trouver dans cet état. Il le soigna comme il pu. Il avait pas mal de mauvais bleu sur le corps et quelques bosses sur la tête ainsi qu'une arcade ouverte.
- Repose toi cette nuit à la maison et demain tu seras sur pied, proposa André.
- Merci, fit Henri.
- Je ne comprends pas pourquoi ces gens t'ont dis ça. Cela me semble très improbable qu'Eric fasse partie de la mafia chinoise.
- Mais peut-être que l'Eric que tu connaissais à changer depuis ma disparition, peut-être est ce même ma disparition qui est lié au fait qu'il soit dans la mafia désormais.
- Allons nous coucher, la nuit porte conseil.
Il monta préparer la chambre d'Henri et l'invita à s'y rendre. Il lui montra rapidement la salle de bain.
- On a beaucoup parlé de moi, mais jamais de toi remarqua Henri. Vis-tu seul ?
- Oui, depuis toujours.
- Je voulais te remercier, tu es la seule que je connaisse ici. Il n'y a qu'à toi que je peux faire confiance.
- Ne me remercie pas, tu étais mon ami. Mais je ne te cache pas qu'il n'est pas prudent pour toi de te montrer aux yeux des policiers, tu risquerais fort bien de te faire arrêter.
- Très bien.
Il s'allongea sur le lit. Il mit un certain temps avant de s'endormir.
Il se refusait d'abandonner malgré les menaces dont il avait été l'objet. Son passée gênait, il en était sûr, mais qui ? Eric ? La mafia chinoise ? Toutes ces questions en suspens le tourmentaient. Il essaya d'imaginer des scénarios. Erich tuant sa femme pour l'argent, lui, au même moment avait été dans les alentours de valence et on avait essayé de l'assassiner en maquillant sa mort par un accident de voiture. Mais alors pourquoi lui avoir enlever ses papiers ? Non cela ne tenait pas debout, de plus, il n'était pas mort et la mafia n'est pas du genre à commettre ce genre de négligence.
Non, c'était autre chose, quelque chose en lien avec Erich, de prés ou de loin. Henri avait un pressentiment : Erich connaissait l'assassin de sa femme.
Le lendemain, il se sentait beaucoup mieux, malgré quelques douleurs lorsqu'il forçait un peu et encore cela ne le dérangeait pas tellement s'il serrait un peu les dents.
C'était dimanche aujourd'hui, André avait donc préparé un copieux petit déjeuner. Il faisait beau dehors. André était en robe de chambre et en pantoufle. Henri, lui était habillé normalement.
- Je suis allé chercher des croissants.
- C'est très bon.
Henri n'avait rien avalé depuis la veille. Il se rassasia abondamment.
- Je voulais savoir, commença Henri, sais-tu où j'habites ?
- Oui, je suis allé plusieurs fois chez toi.
- Comment est-ce ?
- C'est une veille maison. Tu avais les moyens de t'offrir cette maison grâce aux succès de tes livres en chines.
Henri tira de sa poche la photo de la maison.
- Est-ce celle-là ?
André tira ses lunettes.
- Oui, effectivement.
- Pourrais-tu m'y emmener ?
- Je ne me rappelle plus de l'adresse exacte mais je devrais pouvoir trouver.
- D'accord.
En se promenant dans le quartier indiqué à Henri par les Marjean, André parla beaucoup à Henri de l'époque où ils étudiaient à l'université. Cela n'éveillait aucun souvenir à Henri.
Soudain, une silhouette au bout de la rue. C'était le tout en pointe de la maison.
Ils s'approchèrent et se postèrent devant le portail. La maison était très haute, et était entouré d'un jardin non entretenu qui avait envahie l'espace et qui maintenant ressemblait plus à une petite forêt d'arbre joufflue.
Le portail lourd grinça légèrement lorsque Henri tenta de tourner la poignet.
- Fermé, conclu-t-il.
- Il ne me semble pas qu'elle ait été habitée depuis ta disparition.
Henri recula pour observer les murs qui séparaient le jardin de la rue. Il pourrait facilement passer par-dessus. Les rideaux de chaque fenêtre étaient fermés.
- Il faut que j'entré à l'intérieur. Peut-être ce lieu me rappellera-t-il quelque chose.
- Mathias, c'est quand même ici que ta femme s'est fait tué, dit André.
- Je sais, c'est peut être pour ça m'aidera à me souvenir. Je reviendrais ce soir, ce sera plus discret.
Le soir, alors que la nuit venait de tomber, Henri revint devant la maison, seul cette fois-ci. Il pleuvait un peu, et le mauvais temps faisait en sorte qu'il y avait moins de monde dans la rue. Cela l'arrangeait bien. Il s'assura que personne ne passait par là, puis il escalada le mur et retomba dans le jardin. Il fit rapidement le tour de la maison. Il repéra une fenêtre accessible en montant sur une poubelle. Il se hissa et brisa la vitre avec son coude. Il pénétra dans la battisse. Le bruit des gouttes s'éclatant contre les feuillages du dehors cessa et un silence pesant s'installa. Il sortit sa lampe de poche et illumina la pièce. C'était tristement vide.
Il parcouru le rez-de-chaussée de fond en comble. Pour l'instant, tout cette environnement ne lui rappelait rien.
Il gravit les escaliers qui grinçaient à chacun de ses pas. Il y avait plusieurs pièces. Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir une porte, il eut une sueur froide. Derrière, peut-être trouverait-il un souvenir ? Il ouvrit la porte.
C'était une chambre à coucher. Il tremblait. Il se déplaça instinctivement vers le rideau dans le coin. C'était un rideau épais, derrière lequel on pouvait se cacher facilement. Il savait absolument pas pourquoi, mais il camoufla derrière. Il regarda le lit. Tout à coups un éclair illumina la pièce. Un flash lui vint. Il voyait sa femme gisant dans le lit taché de sang. Elle était nue. Il trembla de plus belle. Il était là lorsque sa femme s'était faite tuer. Mais le meurtrier, où était-il ? Il pria pour que des images lui reviennent, mais il n'en fut rien. Juste cet unique flash-back. Il pleuvait aussi ce jour là. Il se souvenait aussi de l'odeur de sang et de poudre. Que c'était il passé ? L'envie, ou plutôt la rage de savoir devint insoutenable.
Il se mit à fouiller partout. Peut être restait il des affaires. Il changea de pièces, et se retrouva dans une autre chambre vide, avec un lit sans martela. Il sentait qu'il trouverait quelques chose, il ne savait pas comment. Une cachette secrète. Il avait une cachette secrète, c'était sûr. Il se mit à quatre pattes et cogna le plancher avec son poing. Il parcouru la chambre de long en large. Dans un coin de la pièce, il perçut un son creux. Il sortit un couteau de sa poche et glissa la lame entre les lattes, puis souleva une planche de bois.
Il découvrit une boite. Il la sorti et l'ouvrit. Il y avait un Colt plein de cartouche, mais surtout il y avait un carnet d'adresse. Il passa chaque page à la lettre P au peigne fin. Il eut un frisson de satisfaction : il venait de trouver l'adresse de Eric Pham.
Il saisit l'arme, sortit de la maison et courra dans la rue et fila au quartier chinois.
Lorsqu'il rencontrerait Eric comment pourrait-il l'obliger à parler ?
De toute manière, il faudrait utiliser la manière forte. Il pourrait le menacer avec son pistolet.
Il était extrêmement nerveux. Une fois arrivé dans le quartier chinois, il se fit discret, tentant de passer inaperçu malgré son visage oriental. La pluie avait redoublé d'intensité, ce qui l'aidait dans sa tache. Il remonta sa veste et déplia son col pour essayer de recouvrir ses joues.
Il approchait de l'adresse d'Eric.
Il arriva devant une battisse au structures chinoises. S'il se présentait à la porte, il ne le laisserait sûrement pas rentrer. Il préférait profiter de l'effet de surprise.
A côté de la maison, il y avait des garages. Henri monta dessus. Il avait une vu sur les fenêtres du bâtiment, il pouvait même atteindre le toit en prenant de l'élan. Il y avait des lumières. La pluie tombait intensément. Il recula un peu, couru et sauta sur le toit inférieur. Malgré la pluie, il parvint à s'agripper à la rambarde de la fenêtre. Il se hissa, brisa la vitre et bascula dans un couloir étroit éclairé.
Il entendit des bruis de pas se rapprocher, puis un homme déboucha au coin du couloir. Henri le reconnut tout de suite : c'était l'un de ses agresseurs. Il n'hésita pas une seconde. Il brandit son colt dans sa direction et cria :
- Dis moi où est Eric !
L'homme resta immobile, un peu bouleversé et ne sachant que faire. Soudain, une porte coulissante s'ouvrit.
- Arrête Mathias !
Henri se retourna. C'était Eric.
- Arrête Mathias, répéta Eric, baisse ton arme. C'est inutile. Je vais tout te raconter mais baisse ton arme.
- Non, dit Eric, je n'ai pas confiance. Dis moi ce qui m'est arrivée ! Dis moi ce qui est arrivée à ma femme !
- D'accord, dit Eric d'une voix calme et apaisante. Mais ce serait plus simple si tu répondais à ma question.
- Quoi donc ?
- Veux-tu retrouver la mémoire ?
Je ne mets pas la suite en ligen ( g un peu peur du plagiat...) Mais si vous voulez la connaitre tout de même, contactez moi...
@+
Kewan
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un petit synopsis pour les fainéants aurait été un plus...
j'ai fait un blog pour faire comme tout le monde... http://bdphil.canalblog.com
et sur un délire... une boutique : http://www.comboutique.com/bdphil
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