#1 01/10/2004 13:37:52

ADDTC
Invité

Vive Les Histoires Courtes !

Comme nous sommes sur une section réservées aux scénars, je viens faire un vibrant plaidoyer pour l'écriture d'histoires courtes.  En effet, je vois un peu partout des petites annonces du genre "scénariste cherche dessinateur", suivi d'une vague description de projet.  Mais nom d'un petit bonhome, écrivez un scénar de quelques pages pour accompagner votre demande !

L'avantage des histoires courtes sont les suivants :
* Une histoire a un début, un milieu et une fin.  Si on peut raconter une histoire en 4 planches, on peut la raconter en 44 !
* Si on n'arrive pas a accrocher le lecteur en 4 pages, on y arrivera pas en 44 non plus
* Une histoire de 4 planches demande plus de rigueur dans la construction qu'une histoire longue.  On ne peut pas tirer à la ligne, chaque case a son importance et il faut apprendre à gérer et doser ses effets.
* Une histoire en 4 planches est plus facile à placer dans un magazine, un fanzine ou sur le site des BDA, qu'un projet complet chez un éditeur.
* Le dessin n'évoluera pas entre la planche 1 et la planche 4.  Si même c'était le cas, c'est plus facile de refaire les planches 1 et 2 que les 20 premières.  Si votre dessin évolue (et il évoluera), vous n'aurez pas à refaire les planches 1 à 20
* Une histoire, entre le moment où elle est écrite et celui ou elle est dessinée, évolue.  Vous apprendrez à dialoguer avec votre dessinateur ou scénariste, et vous développerez une complicité.  Ca sera plus facile par après d'entammer un projet long, car vous saurez communique ensemble et éviter les pièges de l'incompréhension.
* Si vous vous apercevez que vous ne vous entendez pas avec lui (ça arrive) ou que c'est un branleur (ça arrive aussi), ou qu'il a décidé que la comptabilité ou que la vente de sandwich lui permettra de vivre mieux(ça arrive souvent), vous n'aurez que 3 planches sur les bras, et pas 30 qui ont demandé un travail acharné de 6 mois - 1 an
* Vous aurez plus de satisfaction de voire une histoire de 4 planches dessinée, encrée, éventuellement publiée, qu'un projet de 44 planches qui tire en longueur et qui n'en finit pas.  Vous serez moins vite découragé, et vous aurez moins vite la tentation de tout laisser tomber.


Moralité : VIVE LES HISTOIRES COURTES !

Alors scénaristes, mes frères, mettez-vous au travail et publiez vite vos oeuvres sur BDA !  J'attend de vous lire

#2 01/10/2004 15:23:02

greg10
Pousse Crayon
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Re : Vive Les Histoires Courtes !

Heu oui mais ton cas ne s'applique pas dans tout les cas tout dépend de ce que l'on veux faire...

Si on veut juste reconter une hirtoire courte avec une trame assez simple en se contentant de raconter l'histoire, dans ce cas le format 4 pages est idéal. Mais si l'on veux une vraie histoire, il faut introduire le perso, faire découvrir son caractère, le faire évoluer...

De plus, l'action n'est pas forcément linéaire, et faire 3 retournements de situation en quatres planches, c'est pas ce qu'il y à de mieux. Et si on passe le truc en 4 plancher, et ben on perdra sûrement énormément en finesse et en profondeur...

Enfin, quand tu dis qu'une histoire de 4 pages peut se raconter en 44 je ne suis pas d'accord non plus, si une histoire tient la route en 4 pages, c'est qu'elle doit être faite en 4 pages, et le passer en 44 pages ets alors une exercice très périlleux, car il ne faut pas tomber dans le brodage inutile (même si dans le bd, c'est moin grave que dans un film par exemple), et ainsi perde en intensité...

Donc ma conclusion est "faites des 4 pages pour vous échauffer, trouver un bon collaborateur... et ensuite, passez au 44 pages (qui au passage devrais être dû 46 ^^).
Voilà, mais cet avis n'engage que moi, maintenant, je vais aller lire le loooooong sénar que tu as publié loooool

@+

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#3 01/10/2004 15:43:29

ADDTC
Invité

Re : Vive Les Histoires Courtes !

Une histoire, c'est un début, un milieu et une fin.

On en sort pas

Bien sûr, c'est un art de raconter une histoire en 44 planches, et autre chose de le faire en 4.  Mais on doit pouvoir raconter une histoire en 4 planches, comme en 44 (ou 46).  Et je maintiens que si tu sais raconter une histoire en 4 planches, tu pourras le faire en 46.

Tu peux faire une histoire ennyeuse en 4 planches et une histoire passionante en 46, voire sur plusieurs tomes.

Je maintiens : exercez-vous à faire des histoires courtes, et vous saurez écrire des histoires longues !

#4 01/10/2004 18:20:38

egg
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Re : Vive Les Histoires Courtes !

oué, vive les histoires courtes !

egg -- qd on est amateur, les histoires courtes, c'est l'idéal ! c'est l'occasion pour un dessinateur de, ENFIN, terminer un projet !
egg -- les histoires courtes, c'est bon, mangez en !

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#5 01/10/2004 21:38:02

jmg
Gentil BDA
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Re : Vive Les Histoires Courtes !

Hum, j'ajouterais volontier quelques remarques. Il est vrai que se lancer tout le temps dans des longs formats est une mauvaise idée, car on a souvent tendance à finir par laisser tomber. Surtout si on cherche à avoir quelque chose de parfaitement cadré. Le format court permettant de pouvoir terminer plus rapidement. Mais il faut donc une histoire qui puisse être racontée en peu de pages. Ce qui n'est pas du tout la même chose que la raconter en 46 planches, voire plusieurs tomes. Une même histoire ne peut pas être racontée en 4 planches et en 46 planches. Ou alors l'un se retrouve trop compressée et limite incompréhensible, et l'autre beaucoup trop étalé, ou alors il faut être un génie de mise en scène.

J'ajouterai aussi que certains écrivains sont géniaux quand ils écrivent des nouvelles et nuls lorsqu'ils tentent le roman. Et inversement. C'est le même problème que le coureur à pied qui peut être un as au 100m et une quiche au 400m. C'est pas la même chose, pas le même entraînement. C'est exactement la même chose quand on raconte une histoire (nouvelle, roman, bande dessinée courte ou longue, etc.) Le court devant toujours bien faire attention à certaines choses (bien comprendre l''histoire), le long à d'autres (ne pas ennuyer le lecteur/spectateur sur la longueur).

Néanmoins s'entraîner au format court est un bon exercice et un bon entraînement avant de se lancer dans le long. J'avoue bien aimer l'idée de la coll. Comix aux éditions du Cycliste, qui propose à des jeunes auteurs encore méconnus de publier des comics de 24 planches au format des comics américains. Ceci avant de se lancer dans un grand format de 48 planches.

Personnellement je ne peux pas m'empêcher de prendre mon temps pour raconter les choses. Le format court m'ennuie très vite et je fini par toujours y ajouter quelque chose, ne le rendant franchement plus très court. Il me faut développer tout un environnement autour de ce que j'écris. Il me faut travailler un univers, l'agrandir, lui donner de l'espace, du volume de la profondeur. Le n'utilise donc que très très rarement le format court. Ou alors je l'utilise pour écrire rapidement une première scène qui peut être prise pour elle-même, hors tout univers. Mais cette scène va poser plein de questions sur l'univers et ses protagonistes au lecteur. C'est avant tout des scènes introductives permettant aux auteurs eux-même de rentrer dans l'histoire. De pénétrer au c£ur de leur histoire, leur univers.

En fait je crois que mon imagination s'est débridée le jour ou Yvan Delporte m'a dit de prendre mon temps pour raconter une histoire, que je compressais trop et qu'on finissais pas s'ennuyer et ne plus rien y comprendre. Finalement j'ai peur de faire l'inverse maintenant... Bah, on n'est pas avare ^^ Est-ce que Trondheim s'est limité quand on il réalisé Lapinot et les Carottes de Patagonie ? Ah merde oui: 500 planches, et c'est encore bien trop court ^^


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#6 02/10/2004 00:58:13

2goldfish
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Re : Vive Les Histoires Courtes !

Je crois que ce sujet aurait plus sa place dans la rubrique trucs & astuces scénarios. En tout cas c'est comme ça qu'on faisait d'mon temps.
Je crois aussi que ce n'est pas très important.
Je crois enfin que dans les affirmations d'ADDTC, je retiendrais surtout celle sur les collaborations: on voit un tas de scénaristes qui s'ammènent et qui demandent un volontaire pour dessiner leur scénar de 3 volumes de  46 pages, et qui n'ont pas beaucoup de réponses. Regardez autour de vous: combien de longues BD amateurs achevées avez vous lu cette année?

Et puis moi même, je me lançais toujours dans des projets très longs avant, et les finissait rarement. Ecrire des histoires courtes, je n'y arrivais pas du tout. Je ne savais pas comment m'y prendre... Mais je m'y suis forcé, et petit à petit je me suis rendu compte que je pouvais le faire. Regardez vos scénarios de 50 pages, et demandez vous ce qui est vraiment essentiel, et ce qui est superfétatoire, et vous verrez que bien souvent vous pouvez réduire vos projets sans qu'ils en souffrent.

Il y a une taille idéale pour chaque histoire, mais souvent, lorsqu'on a lu des comics de 24 pages, des BD de 46 ou des mangas de 150 depuis toujours, il ne vient à l'esprit que de faire la même chose. Alors on essaye de faire tenir son histoire dans ce format, alors que la BD amateur ne subit aucune contrainte éditoriale. Se conformer à un de ses formats quand on ne cherche pas une publication directe chez Dupuis ou autre, c'est comme de faire systématiquement des planches A4 pour un webcomic: absurde.


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Allume un feu pour un homme, il aura chaud une journée. Met le feu à un homme, il aura chaud le reste de sa vie.

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#7 04/10/2004 10:31:42

ADDTC
Invité

Re : Vive Les Histoires Courtes !

Je bosse en ce moment sur un projet de scénar long.  Mais avant de se lancer dans une aventure de 46 planches, il y a un travail de préparation à faire avant.

Cadrer son univers (lieu, période de temps, technologie(s) éventuelles)
Cadrer ses personnages
Cadrer son récit (plutôt aventure, plutôt humour,plutôt noir...)

Et évidemment cela doit se faire avec le dessinateur.

On peut le faire sur une table de bistrot, en face d'une bière ou d'un café, mais à un moment donné, il faudra passer à la planche à dessin.

Les personnages naissent vraiment sous la plume du dessinateur, et c'est à partir de là qu'on peut vraiment les cerner et les mettre en scène.  Avoir un dessin de son perso sous les yeux permet de le faire vivre.

Donc, quelle est la solution que j'ai choisie ?  J'ai écrit quelques histoires en 4 planches, mettant en scène les personnages principaux et les lieux principaux.  Une histoire est plutôt une scène d'action, une autre une scène tragique, une autre une scène comique.  Ces histoires sont indépendantes.

En les dessinant, le dessinateur me dira qu'il aime plutôt tel ou tel personnage.  Je ne vais pas lui demander de faire des planches complètes, mais plutot un crayonné, voir de dessiner quelques cases.

Ca me permettra aussi de voir si il est à l'aise avec mon découpage, et ce que je dois changer dans ma manière de raconter une histoire.  Parce que nous scénaristes, avons parfois tendance à avoir un ego surgonflé, et sommes convaincus avoir pondus des lignes de scénar qui renverraient Hugo, Molière et Racine à leur chères études.  C'est très rarement le cas (sauf dans le cas de votre humble serviteur, mais pour vérifier la validité de cette information, prière de se reporter à la phrase précédente).

Certes la façon de raconter une histoire en 46 planches diffère de celle de 4 planches.  C'est un exercice tout à fait différent.  Dans un autre sujet, il serait intéressant d'examiner la façon de construire une histoire longue.  Comment découper son histoire en chapitres, comment introduire les personnages, les décors, etc. 

Mais là où je veux en venir, c'est qu'il est vraiment utile à mon avis, de faire quelques scénars préparatoires courts avant de se lancer dans un long récit, et surtout parce que vous devrez collaborer avec votre dessinateur.

Et comme 2goldfish le dit :  Efforcez-vous de faire des histoires courtes.  Dans une histoire courte, vous devrez aller droit au but, ne garder que l'essentiel, et éviter les tics de scénars superfétatoires.  C'est un EXCELLENT exercice !

Enfin, comme disait egg :
Les histoires courtes, c'est bon !  Mangez-en !

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