#1 22/07/2011 16:55:24

kaleidoscope
Chiure de gomme
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eat the murderer dites moi ce que vous en pensez

Eat the murderer

Bienvenue à Mad city

Dans une ruelle sombre,un homme d'une certaine corpulence s'avance dans la nuit. Il porte un vieil imperméable jaune-bègue, mais l'usure du temps et le manque d'hygiène l'ont rendu marron. Son visage rond, ses grands yeux bleus, son visage mal rasé et ses cheveux hirsutes ne trahissaient aucune émotion. Il se dirigea entre un dédale de poubelles remplies à ras-bord d'immondices vers une porte en bois. Il frappa trois fois sur la vieille porte qui menait à un restaurant. Quelques minutes plus tard, le judas de la porte s'ouvrit et fit place à de petits yeux inquisiteurs. Une voix craintive mais ferme se fit entendre:
- Que voulez-vous ? demanda t-il
- "*Plus criminel que Barrabas" répondit le héros.
- "Cornu comme les mauvais anges " continua l'autre homme.
- "Quel Belzébuth es-tu là-bas" conclua le héros.
( * vers tirés d'Alcools d'Apollinaire ).
Le code correspondait à ce qu'il fallait dire pour entrer Les 2 hommes se regardèrent l'un l'autre. Le gardien de la porte portait un uniforme de serveur classique. Cet homme âge moyen ,de petite taille et taillé comme une brindille, avait un visage de forme anguleuse, avec de fortes pommettes. Ses yeux très rapprochés l'un de l'autre le regardait avec attention. Il sortit de son dos une balise électronique afin de vérifier si le visiteur nocturne portait une arme.
- C'est bon ,dit-il, si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre.
Le visiteur s'exécuta et suivit le serveur à travers la cuisine. Malgré son goût prononcé pour la nourriture, ce qu'il vit dans cette cuisine lui coupa l'appétit un bout de temps. Des cuisinières pleines de graisses et de moisissures; des ustensiles sales, des poubelles proches de chaque plan de travail, le tout mêlé à une chaleur incroyable, due à l'absence de ventilateur. Le personnel se pressait tel une armée de fourmis dopées à l'epo. Mais une scène bien plus singulière l'attendait dans la pièce voisine. Dès que le serveur lui ouvrit la porte, il fut en contact avec la propension des hommes à se laisser aller à leurs pires instincts. Dans cette salle, se retrouvait réunis en cercle une foule pleine d'individus aux mines patibulaires. D'après les les vêtements des spectateurs toutes les origines sociales se retrouvaient dans cet endroit. Cela allait du pauvre le sous au riche industriel accompagné de son cortège d'escorts girls de grande classe. Le divertissement proposé n'avait rien de spécial en apparence. Deux hommes étaient assis autour d'une table table en bois recouverte d'un tissu de laine. Ils avaient les yeux recouvert d'un bandeau et d'un pince-nez restreignant leur capacité olfactive. Autour d'eux, le speaker, vêtu d'un smoking rouge vif, appelait la foule à se calmer:
- Mesdames et messieurs nous voici au terme de ce jeu passionnant. Dont Je vais vous rappeler les règles. Les concurrents ont un plat devant chacun d'eux, et un seul d'entre eux est empoisonné. Ie but du jeu est de trouver le poison avant son adversaire et donc d'éviter une mort certaine. Pour cela les 2 candidats devront manger la viande qui et devant eux, afin de découvrir si elle est ou non empoisonnée. Les paris sont ouverts !!! dit-il sous les cris de la foule.
- A ma gauche; le champion toutes catégories: Willy le Grassssssssssss!!!! Les hurlement de la foule redoublèrent d'intensité. Il n'a jamais perdu une seule partie depuis qu'il participe à ce jeu. Sa côte est à 2 contre 1. Hurla encore le Speaker toujours poussé dans la surenchère des commentaires par les encouragements de la foule en délire.
- A ma droite, le challenger, le jeune Heath. Qui n'a jamais perdu lui aussi, mais qui est là depuis beaucoup moins longtemps. Celui-ci ne trouva rien de mieux à faire que de faire un bras d'honneur à la foule, qui le conspua avec vigueur en retour.
- Sa côte est à 10 contre 1. Vous avez 30 minutes pour faire votre choix. Faites vos jeux !!! Plusieurs jeunes femmes, très légèrement vêtues, se dispersèrent dans la foule totalement déchainée pour recueillir les paris. L'homme approcha ses lèvres du col de son imperméable:
Nous avons la bonne adresse. Attendez mon signal. Chuchota t-il.
Le délai écoulé, 2 serveurs pénétrèrent dans la salle en portant des plats recouverts d'une cloche en aluminium. Les cris de la foule redoublèrent d'intensité,tandis que les serveurs placèrent les mets devant les concurrents. Une fois qu'ils eurent soulevés les cloches, ils disparurent laissant les goûteurs à leur dégustation. Face à eux une énorme masse de viande sans membre, cuite juste à point, et découpée en 4 parts égales. Le speaker leur donna le départ pour engloutir le premier morceau de viande. Ils s'exécutèrent, mais au lieu de la manger, ils gardèrent en boucler pour en savourer tout l'arôme. Willy le gras fut le premier à avaler le morceau qu'il avait dans la bouche. Son énorme crane en forme d'abus éclatés se plissa de part en part, le rendant encore plus moche qu'à l'accoutumée. Puis il prit la parole:
C'est de la viande de vache. Je dirai plutôt du foie assaisonné comme un steak bien saignant. Le léger goût de sucre a été remplacé par une sur dose de sel. Je pense qu'on a mis dedans un ingrédient spécial,car c'est vraiment proche du goût du steak. Il n'y a pas de poison dans ce morceau.
Ce fut au tour du jeune et chevelu Heath de se prononcer:
Pfff c'est qui ce rigolo? C'est de la chair d'acove. C'est un mammifère qui a le même poids, la même alimentation et le même mode de vie qu'une vache. Seulement l'arôme de ces 2 animaux est assez différents. L'acove est un bovin élevé dans des exploitations de serre. On réduit leur mouvement au maximum pour amollir leur chair. Après on leur fait prendre des bains toutes les 6 heures. Ainsi l'humidité et l'absence de lumière lui donne le goût du foie de vache mais avec plus de consistance. L'autre bouffon s'est trompé parce que l'acove a été cuite à la mode Lamotte. En fait cela consiste à isolé le goût de la viande avec du vinaigre de vin de Caron. Ce vinaigre de vin est connu pour son activité. Mais le chef qui a préparé mon plat a raté son dosage. C'est pour ça qu'on sent encore le goût originel de l'acove. Mais n'importe qui qui a déjà bouffé autre chose que des hamburgers aurait compris ça.
Le public fut sidéré par le niveau d'érudition du jeune homme, attendant le verdict du speaker. Celui-ci regarda sa fiche et acquiesça dans son sens. La foule l'applaudit à tout rompre. Même l'homme était impressionné par cette performance:
C'est incroyable d'avoir une sens du goût si développé. Pensa t-il.
Willy le gras, énervé par l'admiration de son adversaire de la foule pour son adversaire ainsi que son insolence, grogna:
T'as pas gagné pour autant morveux. Dit-il d'un ton empreint de jalousie et de brutalité.
Oh, je suis mort de peur. Répliqua t-il.
Bien désormais vous n'interviendrez plus que pour dire si votre repas est emprisonné ou non. Continua le speaker. Ils mangèrent la deuxième part, et aucun d'entre eux ne semblait être sous l'effet d'une intoxication alimentaire. Dans la salle régnait un silence de mort. La tension montait encore d'un cran entre les participants après chaque bouchée avalée. Enfin vint le moment fatidique de la dernière bouchée, Chacun des 2 participants calculaient les options qui s'offraient à eux. La première était l'abandon, laissant ainsi une somme confortable leur filer sous le nez. Mais sortir de cette expérience sain et sauf. La deuxième, manger le dernier morceau et le recracher après que son adversaire ne puisse le faire pour toucher le pactole. Mais comment était ce possible de le savoir lorsque l'on a les yeux bandés ? Enfin, il leur restait un troisième choix, le plus périlleux, car il fallait prendre le risque d'ingurgiter du poison.
Messieurs faites votre choix, la fortune ou la mort. Que décidez-vous ? Dit le speaker.
Des perles de sueurs s'accumulaient sur le visage de Willy le gras. Heath quant à lui, prit une grande inspiration et consomma le dernier bout d'acove.
Mesdames, messieurs il l'a fait. Sans hésiter, il a avalé le morceau de viande en sachant pertinemment qu'il y risquerait sa vie.
Willy le suivit, mais décida de prendre son temps pour mâcher sa nourriture. Soudain Heath sembla
déglutir, le speaker relaya cette information par l'intermédiaire de son micro. La foule semblait partagée entre ceux qui avaient parié sur le jeune homme et les autres. Willy encouragé par ce signe du destin, avala ce qu'il avait dans la bouche.
J'ai gagné blanc-bec !!! hurla Willy le gras
Mais Heath monta sur la chaise en enlevant son bandeau et son pince-nez et répliqua:
Cette bouffe n'est pas empoisonnée. Elle est juste affreusement mal cuisinée.
Tu mens !!!Tu mens!!!Tu mens!!! hurla son adversaire incrédule avant de s'écrouler à terre inconscient.
Une partie du public hurla de joie. Le speaker fit descendre le jeune homme de la table, puis il le proclama vainqueur de ce duel gastronomique mortel.
Sa victoire aurait pu être totale si l'un des spectateurs n'était pas intervenu pour gâcher la fête.
Désolé mesdames,messieurs mais ce soir vous dégusterez votre repas derrière une cellule, dit-il en brandissant sa plaque de police tout en marchant vers le cadavre.
Le speaker fit signe aux 4 gardes du corps postés aux 4 coins de la pièce de le faire taire. Mais avant qu'ils n'aient pu sortir leur arme, une partie de la foule enlevant son costume puis révélèrent leur véritable identité: des policiers.
Quelques instants plus tard, le restaurant chinois fut envahi par une horde d'hommes et de femmes appartenant à la glorieuse police de Mad City. L'homme en imperméable ,qui s'avérait être le responsable de l'affaire,s'occupa de placer Heath dans sa voiture pour l'emmener au poste de police.
Menotté et parqué au fond de la petite voiture du gros policier, il pestait contre son geôlier
T'as pas à foutre que de venir faire chier le monde. Je sais pas attraper de vrais bandits et pas des gens qui veulent juste se marrer un peu!!!
Non, notre devise c'est faire chier et protéger. Répond dit le policier
Très drôle. De toute façon vous perdez votre temps. J'ai signé une décharge et je suis blanc comme neige. Expliqua le jeune homme.
Je crois qu'un crois contrat peut toujours être cassé s'il porte atteinte à l'ordre public. Il en est de même pour les clauses de non responsabilité. Or je ne crois pas qu'un contrat puisse être cassé s'il porte atteinte à l'ordre public. Or je ne crois pas que jouer avec la vie d'autrui soit conforme à l'ordre public. Objecta l'inspecteur.
Heath ne répondit pas, puis se laissa tomber sur le siège arrière de la voiture de police et commença
à bouder. L'homme décida d'allumer la radio afin de détendre l'atmosphère, mais ce fut un échec cuisant. La station choisie parlait de l'incompétence de la police:
Ici Morgana Cosgrove, journaliste mais surtout simple habitante de Mad City. Cette ville où un crime se commet toutes les 30 secondes. Ce taux est le plus élevé de tout le pays. Les maires se sont succédés en promettant d'y mettre un terme. Mais force est de constater qu'ils ont tous échoué. Il n'ont même pas réussi à structurer les services de police selon les infractions commises. A tel point que l'incompétence de la police de Mad City est devenue légendaire. Le symbole de cette inaptitude des autorités à protéger les habitants de notre belle cité est le criminel qui sévit depuis bientôt 2 semaines appelé le crucificateur ?
Lars décida de changer de station en réglant le poste sur la fréquence de la police.
Appels unités , appel à toutes les unités. Le crucificateur vient de faire une nouvelle victime. Toutes les voitures de trouvant dans un rayon de 2 km du lieu du crime : le 130 boulevard Mesrine, doivent s'y rendre immédiatement.
Lars changea de direction, il fit brusquement demi-tour dans une rue à sens unique, se frayant un chemin entre les voitures. Heath s'accrocha à son siège pour tenter de survivre en cas de crash routier. Quelques minutes plus tard, après un parcours rocambolesque, ils arrivèrent sur les lieux du crime. Devant l'immeuble, situé dans l'endroit le plus dangereux de la ville, stationnaient une ambulance et des voitures de police. Lars accompagné de son prisonnier se rendirent dans l'appartement de la victime. Sur place, comme des charognards , les journalistes se pressaient devant l'appartement tel une foule indisciplinée attirée par le parfum enivrant du scoop macabre. Mais les policiers en uniformes les retenaient hors du cordon de sécurité. Lars remis son prisonnier à l'un d'eux et se dirigea vers le corps inanimé. Mais avant cela, il du passer devant l'inspecteur principal Rubinski. Ce vieil homme chauve, à la mâchoire carrée, aux yeux gris tombant et cerné, et au visage balafré était le supérieur direct de Lars. Il avalait des cachets par douzaine tout en pestant contre tout et tout le monde:
Bougez-vous !!! Je veux pas un seul de ces journaleux de merde dans le secteur. Et vous les autres crétins cherchez des indices !!! Justifiez le salaire que vous volez à la mairie !!! hurla t-il.
Calmez-vous, vous allez nous faire un ulcère. Dit Lars
Toi la ferme et fais ton job pour une fois !!! Beugla Rubinski en avalant toujours plus de pilule.
Sans répondre à son chef, il s'approcha des officiers de la police scientifique qui examinaient le corps dans le vain espoir de trouver le moindre indice. Il regarda l'appartement et il fut frappé par sa décoration. Un subtil mélange de symboles et d'art africain, le tout dans un logement de couleur blanc cassé, parsemé de lampes aux couleurs vives. Quelques plantes situées à des endroit stratégiques, donnaient ce logement une classe folle. C'est justement ce qui intriguait Lars, un appartement sublime dans un immeuble miteux avec des objets d'une certaine valeur. Apparemment le mobile du crime ne pouvait pas être le vol. Il se pencha sur le corps du macabé et demanda aux experts en criminologie:
Quoi de neuf docteurs ?
Il s'appelait John Ecker , ingénier automobile, 32 ans, célibataire, sans enfants, on a pas eu le temps d'appeler la famille. Aucune trace de lutte, aucun poil, aucune fibre, aucune empreinte n'a été relevée sur le corps de la victime. On arrive toujours pas à déterminer de quelle façon la victime est morte. La seule chose que l'on sait c'est que c'est le crucificateur qui l'a tué.
Comment savez vous cela ? Demanda Lars
D'abord la peau de la victime s'est affaissée sur son squelette comme si sa chair avait été aspirée. De plus, sur la main gauche il y a une croix incrustée dans la peau de la victime. Ce sont les mêmes signes que l'on a retrouvé sur les victimes de ce tueur.
Rubinski s'approcha et grogna:
C'est tout ce que vous avez ?!!
L'analyste en recherche criminelle se tourna vers lui, le regarda fixement puis lui répondit:
En l'état actuel des choses, on ne peut en dire plus. Il n'y a aucun point commun entre les victimes. Nous n'avons aucun indice,aucun mobile, et surtout aucun suspect: bref aucune piste. La seule chose que nous pouvons dire c'est qu'il refrappera,
Quoi !!! cria l'inspecteur principal
Le tueur est un pro mais laisse une signature à ses actes. Comme s'il avait un message à délivrer. Ce genre d'individu ne s'arrête pas de tuer tant qu'il n'a pas délivré son message.
Vous pensez à un fanatique religieux qui tenterait de poursuivre ceux qui ont commis certains péchés ? Demanda Lars
Peut-être mais qu'est ce qui vous a fait penser à fanatique pourchassant les criminelles ? Demanda l'expert intrigué par cette hypothèse.
L'appartement du défunt est trop bien décoré pour un immeuble de ce standing. Comme si monsieur Ecker voulait cacher sa situation financière. Comme s'il avait acquis ces objets de façon malhonnête. Expliqua Lars
Mais vous ne connaissez rien sur ce tueur, c'est la première fois que je vous vois intervenir sur cette enquête alors que nous y sommes depuis le début. Il nous faudrait autre chose que de simples suppositions basées pour corroborer vos dires.
C'est cela qui vous différencie des experts de la télévision. Eux ils auraient déjà trouvé quelque chose. Ironisa Lars.
Les 3 experts le fusillèrent du regard pour cette remarque. Heath intrigué par tout ce remue-ménage s'approcha du cadavre après avoir faussé compagnie à son geôlier. Quelque chose semblait le perturber.
Virez moi ce gosse d'ici !!! Tonna Rubinski
Calmos le vieux, et puis d'abord je suis pas un gosse. J'ai juste senti un truc chelou. Ça sent le poisson ici non ? Répondit Heath
Apparemment votre sens du goût est beaucoup développé que votre odorat. Dit Lars
Ignorant cette remarque. Le jeune homme continua de renifler jusqu'à ce qu'il eut trouvé l'origine de cette odeur.
C'est la main du mort, elle sent le poisson. Affirma t-il.
Rubinski les fit jeter dehors. Ils traversèrent les hordes de flashs et de cameras qui obstruaient elur passage. En bas de l'escalier qui les menait à l'étage inférieur, attendait une belle trentenaire. Elle portait un blazer et une petite jupe bleue marine avec un chemisier blanc, ainsi que des escarpins noirs. Les cheveux couleur or, mi longs et bouclés étaient attachés. Ses petites lunettes carrées sans teint ne pouvaient cachées ses grands yeux d'un vert profond. Lars et Heath semblaient soumis au charme irrésistible qu'elle dégageait, mais ils ne le montrèrent pas. Elle se présenta à eux:
Bonsoir, je suis sure que vous savez qui je suis. Je suis la meilleure journaliste du pays Morgana Cosgrove, du groupe Z radio-tv-web. Inspecteur quelles sont vos pistes sur ce nouveau meurtre commis par le crucificateur?
Officiellement, je ne peux faire aucun commentaire. Répondit Lars avec flegme alors que son prisonnier scrutait scrupuleusement la poitrine de la jeune femme.
Et officieusement ? Dit-elle en ouvrant son chemisier pour lui faire admirer son dé colleté.
Hum, il est vrai que l'on se détend toujours plus dans un cadre moins formel. Mais cette affaire va prendre un bout de temps.
Elle le regarda comme une lionne qui a repéré sa proie.
Il y a des bouts de temps qu'il faut savoir consacrer aux collaborations fructueuses inspecteur Asgard.
Il ne put s'empêcher de montrer sa surprise, elle le connaissait. Il comprit qu'elle attendait lui et seulement lui et pas n'importe quel autre flic.
Je suis surchargé de travail donc je n'ai pas le temps de répondre à vos questions?
Je suis sur que vous trouverez le temps pour que nous puissions approfondir certains sujets. Elle lui tendit sa carte de visite. Il prit la carte sans dire un mot, puis il s'en alla. Sans se retourner mais elle se retourna puis lui dit:
A bientôt. Dit-elle en le dévorant des yeux.
Ouais pas trop mal pour un vieux. Pensa Heath.
De retour dans sa voiture, Lars interrogea Heath:
Alors pour vous la main gauche de la victime sent le poisson.
Ouais mais comme tu l'as dit j'ai un goût meilleur que odorat.
Soudain une idée vint à l'esprit de l'inspecteur. Oubliant qu'il conduisait, il se tourna vers Heath et dit:
Je suis sur que vous préfériez éviter de passer quelques années de prison, n'est-ce pas. Dit-il avec un sourire rusé sur les lèvres.
Fin de l'épisode 1: Bienvenue à Mad city

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#2 23/07/2011 01:11:43

D. H. T.
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Re : eat the murderer dites moi ce que vous en pensez

La première partie du texte trouve sa chute ici, excellente:

J'ai gagné blanc-bec !!! hurla Willy le gras
Mais Heath monta sur la chaise en enlevant son bandeau et son pince-nez et répliqua:
Cette bouffe n'est pas empoisonnée. Elle est juste affreusement mal cuisinée.
Tu mens !!!Tu mens!!!Tu mens!!! hurla son adversaire incrédule avant de s'écrouler à terre inconscient.

Après, le suspense est entretenu par l'interrogation sur le lien entre Heath et l'affaire du tueur en série. L'épisode 1 donne envie de lire la suite...

Hors ligne

#3 31/10/2011 00:07:26

kaleidoscope
Chiure de gomme
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Re : eat the murderer dites moi ce que vous en pensez

Épisode 2: La saveur du meurtre

Alors que le soleil pointait discrètement son nez à l'horizon, chassant ainsi le sombre manteau qui sied si bien à Mad city, Heath et Lars se dirigeaient vers la morgue du commissariat où se trouvait exposé le corps de John Ecker.
?    T'es totalement givré, tu sais ça ? Beugla Heath
?    Pour être flic il faut l'être un peu, surtout dans cette ville.
?    C'est pas légal !!!
?    Tout comme le fait de mettre la vie d'autrui en danger surtout pour un jeu. Mais bon si vous préférez la prison.

Heath s'enferma dans le mutisme, en raison de son incapacité à donner une réponse pertinente à son interlocuteur. Ils pénétrèrent dans la vieille morgue, située au rez-de chaussée du commissariat. C'est là qu'attendait un vieux médecin légiste complètement dur de la feuille pourvu d'une énorme moustache grise qui cachait sa bouche et son menton. Son dos courbé perturbait sa silhouette, en le rendant plus petit qu'il ne l'était en réalité. Il portait un uniforme de chirurgien vert pale. Il paraissait plus jeune que son âge avancé. Devant lui, une table remplie de tubes à essai et de pipettes avec des échantillons de peau dans chacun d'entre eux. Il ne se retourna même pas pour recevoir ces hôtes, tant il semblait occupé par son travail. Lars s'approcha de lui, et regarda ce que le médecin faisait.
?    Inspecteur Asgard, j'suis peut-être à moitié sourd mais je pourrais sentir votre parfum à des kilomètres.
?    Hum, il est vrai que je mange un peu trop. Mais tel n'est pas le sujet qui me préoccupe aujourd'hui. Qu'avez vous découvert lors de l'examen de la victime ?
?    Qu'est ce que j'ai recouvert sur la main de la dream team?

Répéta Le vieux médecin en chef. Lars reposa sa question en articulant cette fois-ci, sous l'?il goguenard de son jeune compagnon d'infortune. Cette fois-ci, le vieille homme comprit la question et y répondit efficacement:

?    Rien de concluant comme pour les 5 autres victimes, vu la dégradation du corps, il est mort à minuit pile. Apparemment, il n'y a pas eu de trace de lutte, parce l'arme du crime l'a tué instantanément. Ce qui est logique car j'vois pas comment on peut arracher la chair de la victime sans qu'elle réagisse, à moins de la menacer avec une arme ou de l'attacher fermement. Mais y'a aucune trace de marque sur le corps de la victime. En 50 ans de carrière, j'avais jamais vu ça.
?    C'est justement pour cela que ce jeune homme est là. Répondit Lars, qui dut encore une fois répéter ses propos compte tenu de la surdité du docteur.

Rubinski quant à lui, attendait patiemment devant le bureau du capitaine de la police. En effet, son responsable, l'avait convoqué pour un entretien en vue de faire le point sur son enquête. Comme à son habitude, il faisait preuve d'une certaine nervosité. Adossé au mur du bureau vitré du capitaine, son pied droit de l'inspecteur principal tapotait nerveusement sur le sol. Après une attente longue de plusieurs minutes, l'assistant du capitaine invita l'inspecteur à entrer. Il trouva dans ce bureau une femme assise derrière une table en marbre fraichement vernie. Cette femme ne ressemblait pas à une de ses bimbos que l'on voyait sans cesse dans les magazines de mode, mais son charme incontestable lui permettait de rivaliser avec ces jeunes femmes sans aucun problème. Cette femme à l'air sévère, âgée d'une trentaine d'années, vêtue d'un tailleur gris strict effaçant ses formes généreuses et d'un chemisier blanc gommant toute existence de son énorme capacité pulmonaire n'avait rien d'ordinaire malgré ses efforts vestimentaires pour paraître aussi masculine que possible. Des cartons d'emménagement étaient disposés autour de ce bureau, car cette femme venait de débarquer dans le commissariat de Mad city, il y a à peine une semaine. Pour beaucoup cette mutation aurait été la pire des punitions, mais pour elle, cela constituait une aubaine. Car s'il y avait un trait de caractère qui permettait de la définir en tant que femme, il s'agissait de son ambition. Et son ambition ne pouvait tolérer l'échec le sien comme celui des autres. Elle dévisageait son interlocuteur avec une certaine sévérité. Elle ne réfléchissait pas à ce qu'elle allait dire mais utilisait plutôt le silence comme une arme contre son subalterne. Elle voulait lui faire comprendre que l'affaire du cruficateur devait être résolue dans les plus brefs délais. Puis elle se décida à parler:

?    Inspecteur Rubinski ou en est votre enquête sur le crucificateur? En desserrant le col de sa chemise, il répondit en hésitant:
?    Euh...on examine le corps ...pour l'instant...
?    Avez-vous quelque chose de concret ? Comme une piste, des suspects, l'arme du crime, un mobile?

Ces questions dérangeantes posées par sa supérieure provoquèrent encore plus de stress chez lui. Des gouttes de sueurs pullulèrent sur son front comme de la moisissure sur de la nourriture périmée. Le capitaine Washler se leva, s'approcha du store de sa fenêtre qui donnait sur l'extérieur et prononça quelques mots:

?    La presse nous tape sur le dos avec cette affaire. Votre devoir est d'y remédier au plus vite.
?    Le capitaine Washler a raison affirma son assistant.

Celui-ci répondait au nom de Foklorer Iven. Si l'on devait faire le douloureux exercice de décrire son physique insignifiant, on n'aurait pas beaucoup de chose à dire. Son caractère était à l'image de son physique, il n'avait aucune personnalité. La seule chose remarquable chez lui, son espèce d'ordinateur de poche sur lequel il passait son temps à taper.

?    On...y travaille...et je pense...que...bientôt... on cherche...
?    Si vous ne trouvez l'assassin avant que la presse nous retire la dernière once de crédibilité que nous avons encore, c'est un emploi que vous chercherez. Est-ce clair?
?    Oui...oui. C'est très clair
?    Prenez tous les hommes disponibles et faites votre travail. Conclut le capitaine Washler.
?    Oui dit-il.
?    Vous pouvez disposer, puis il prit la porte.

En la refermant, il chuchota quelques insultes à son égard. Suite à cela, il prit quelques cachets nerveusement.
A la morgue, le docteur avait appris le délirant projet de l'inspecteur Lars Asgard. Il manifesta sa désapprobation:

?    C'est moi qu'on traite de vieux mais c'est vous qui êtes complètement gâteux.
?    Bien dit le vieux, il a pété une durite. A jouta Heath.
?    Très bien, alors trouvez-moi une piste. Vous savez bien que vous n'arriverez à rien. Ça fait 2 semaines que le crucificateur opère sans être inquiété. Et si ça continue comme ça, il y aura d'autres victimes. Alors préférez-vous garder votre éthique et laisser des gens mourir ou coincer un assassin ? La virulence dont faisait preuve le flegmatique Lars, stupéfia le médecin légiste ainsi que le jeune homme qui les accompagnait.
?    Bien, j'me lave les mains de c'te histoire. Dit le vieux médecin
?    Heath au travail. Alors vous préférez avoir un cadavre cuit ou cru ?
Le visage de Heath mima le dégout, puis il reprit de la contenance. Sachant qu'il ne pouvait faire autrement, il décida de faire contre mauvaise fortune bon c?ur. Il marcha lentement autour du plateau métallique où se trouvait le corps sans vie du feu John Ecker. Il s'arrêta devant la main gauche où se situait la croix.

?    Faudrait que je puisse...Euh, j'ai failli gerber rien qu'en y pensant...gouter la paume de la main gauche de la victime.

Le légiste prit un scalpel et découpa soigneusement la paume de la main sans toucher au squelette du cadavre. Lars avait amené une assiette et des couverts à l'attention de Heath . Heath s'attela à sa tache ingrate. Il commença d'abord par enduire se fourchette d'une lotion votre en alcool.

?    C'est ce que c?est ? Demanda le légiste.
?    C'est une lotion, elle permet d'isoler le goût de la viande pour que mon palais ne soit pas déstabilisé par les ustensiles utilisés pour cuisiner la viande que je dois manger.
?    Quoi ?
?    Merde j'oubliais que t'étais sourd comme un pot. Je vais devoir répéter tout ça. Dit-il
?    J'ai entendu jeune isolent. C'est pour savoir pourquoi t'utilises cette lotion, depuis que mes vieux os ont vu le jour je n'avais jamais vu un truc pareil.
?    Mon palais est trop développé, le moindre instrument peut influer mon sens du goût. Je l'utilise à chaque fois que je dois gouter un truc.

Il découpa la peau de la victime, qu'on lui avait servi, il mastiqua la peau moribonde et cuite à feu doux à l'aide d'un bec-binzen. Il la garda en bouche pendant 10 secondes et la recracha dans l'assiette:

?    Alors quel est votre verdict ? Demanda l'inspecteur.
?    Ça a un léger goût de Thombolmt .
?    Du Thombolmt ? Balbutia le vieillard.
?    Oui, c'est un poisson un peu particulier. Il n'a pas de branchies, donc son système respiratoire est comme celui des mammifères. Normalement, il devait avoir le corps rempli d'eau au bout de 20 secondes, mais il possède un corps spongieux qui retient l'eau. L'ennui c'est que son système respiratoire empêche qui que ce soit de pouvoir déguster sa chair. Dons on utilise un ambou métallique rectangulaire d'0,01 millimètre d'épaisseur pour aspirer la chair du poisson. Pour que l'on puisse la bouffer.
?    Cela ne colle pas, il y a un signe de croix sur la main et non une ligne verticale ou horizontale.
?    Quelqu'un à du adapter ce système pour les humains. Explique le légiste.
?    Oui, cela expliquerait pourquoi on ne trouve pas l'arme du crime et cela écarterait la thèse d'un meurtre religieux. Conclut Lars.
?    Ouais, mais le Thombolmt ne s'achète que sur le marché noir. C'est interdit d'en vendre par la loi, une histoire de protection des espèces maritimes. Ajouta Heath.
?    Vous devez surement connaître un revendeur. Demanda Lars à Heath.
?    Ouep, j'en connais bien un mais ça va pas être possible.
?    Pourquoi ? Renchérit le docteur.
?    Parce que le gars que je connais sait tous ce qui se passe en ville. Il dit déjà savoir que je suis en zonzon. S'il me voit arriver comme une fleur chez lui, il va se douter du coup foireux. Expliqua Heath. Lars eut un autre sourire rusé :
?    Oh, cela peut s'arranger.

Il sortit de sa poche la carte que la journaliste lui avait donnée. Quelques heures plus tard, un papier incendiaire sur la police parut en première page du journal Z. Il s'intitulait: « Nouvelle preuve de l'incompétence des services de police ». Il expliquait qu'un groupe de parieurs clandestins avaient été relâchés pour vices de formes. Cet article portait la signature de Morgana. Le capitaine Washler dévorait des yeux ce journal avec une rage folle. Puis son regard se porta sur Lars Asgard.

?    Expliquez-moi ceci !!!
?    Oui expliquez-moi ceci répéta l'assistant.
?    Il s'agit d?une diversion qui a pour but de faire avance notre enquête. Expliqua Lars
?    Et comment, en nous ridiculisant aux yeux de tout le pays !!!
?    Non, nous avons une piste pour attraper le crucificateur. Relâcher les prisonniers est la seule façon de le confondre. Vous aurez tous les détails de mes investigations dans le rapport que je vous ferai parvenir dès que possible. Répondit-il sans prêter attention à la colère froide qui envahissait de plus en plus l'esprit du capitaine.
?    Très bien, mais si cela n'aboutit à rien vous serez le bouc-émissaire que je sacrifierai au grand bucher médiatique. Est-ce clair? Il se retourna s'en répondre en souriant.

Il savait que le capitaine n'hésiterait pas à mettre ses menaces à exécution, mais il s'en moquait. Seule le résultat de la procédure qu'il venait d'engager avec Heath l'intéressait en ce moment. En ce moment, celui-ci se promenait librement sur l'avenue la plus huppée de Mad city: l'avenue Caponne. Il s'arrêta à l'hôtel le plus luxueux de cette ville: le Phocéa. Le portier, le réceptionniste, le laissèrent passer sans encombre, en le saluant par son prénom, preuve qu'il était un habitué des lieux. Il emprunta le luxueux ascenseur au centre du hall principal pour aller au 5ème étage. Pendant son trajet, il repensa aux évènements précédents. Ils sortaient de la morgue avec l'inspecteur:
?    Tu crois qu'il est aussi con. Qu'il suffit de faire semblant que je suis libre pour qu'il gobe tout.
?    Vous relâchez réellement contre votre coopération totalement.
?    Attends ce mec s'appelle Hillys le parano. Même si je sors de zonzon comme ac, il trouvera chelou que je sois relâché dans la nature. Et qu'en plus je vienne le voir dès ma sortie. En plus, qu'est-ce qui te dit que je vais pas en profiter pour me barrer ? Demanda Heath.
?    Avez-vous déjà joué au poker ? Lui demanda Lars.
?    Au poker ? Répéta Heath.
?    Oui, j'adore ce jeu. Et spécialement le moment où les 2 joueurs misent tous les jetons qu'ils ont sur le tapis et que tout ce joue sur la river. Ce moment de tension palpable où tous les espoirs sont permis. Où la réalité peut se transformer en rêve ou en cauchemar. Je ne vis que pour ces instants. Heath se dit en lui-même:
?    Quel taré ce keuf.

L'ascenseur s'arrêta à l'étage choisi. Un long couloir luxueux s'étendait devant Heath. Il s'y aventura sans perdre de temps, en sachant pertinemment que le temps ne jouait pas pour lui. A l'antenne principale de Z groupe de presse, Morgana Cosgrove était dans son immense loge en train de se faire remaquillé par Rancis, le maquilleur gay de la chaine:

?    Encore un peu de blush et tu seras la salope la mieux foutue de toute la chaine ma chérie
?    Sale flatteur. Tu embrasses ta mère avec cette bouche. Lui répondit-elle en souriant.

Soudain, un troisième personnage fit son apparition impromptue dans la loge de la star du journalisme. Il s'agissait d'une jeune journaliste de 22 ans prénommée la « Rastignac » rapport à son ambition démesurée. Bien qu'elle haïssait Morgana, elle l'idolâtrait, c'est pour cela qu'elle copiait tout ce que sa rivale faisait. Elle tenait dans ses mains le journal du jour:

?    Je suis venue féliciter la très, très, très expérimentée journaliste que tu es.
?    Ca fait plaisir d?être reconnue par une personne à peine sortie de l?enfance. Répondit Morgana. Les magnifiques yeux verts de la jeune femme se tentèrent de colère.
?    Livany que me vaut le plaisir de ta visite. Ne devrais ?tu pas être en train de couvrir la rubrique des chiens écrasés. Attaqua Morgana.
?    Moi je me demande comment la journaliste que tu es à réussi à avoir ces renseignements. J?imagine que tu as dû donner beaucoup de ta personne pour avoir ces infos. Répondit Livany.
?    Surement pas autant que toi avec le patron de la chaine pour avoir ton poste, mais ne t?inquiètes pas je suis sur qu?un jour tu pourras en faire autant quand ta greffe de talent aura pris. Conclu Morgana.

Vexée au plus haut point, Livany sortit de la pièce en claquant la porte.

?    Ma chérie, tu as remis à sa place cette petite arriviste de rien du tout. Renchérit Rancis.
?    Et je n?ai pas fini de la faire enrager. Expliqua t-elle avec un sourire énigmatique sur les lèvres.
A l?hôtel, Heath frappa à la porte d?Hilly le parano. Il entendit le bruit des serrures de défaire. Son interlocuteur entrouvrît la porte. Avant cela, Heath laissa tomber un cure-dent métallique sur le sol.
?    Qu?est ce que tu fous ici Heath ? Lui dit-il en l?agressant
?    Oui moi aussi ca me fait plaisir de te revoir. Répondit Heath.
?    J?étais chez les keufs et là tu viens chez moi comme une fleur, t?es malade. T?es en planque pour eux c?est ça ? Lui dit-il d?un air suspicieux.
?    Tu sais bien que je déteste ces batards, ces salauds, ces enfoirés, ces bouffons. Dit-il tout en sachant que toute la cellule informatique les écoutait.
?    En plus tu devrais savoir que j?ai été libéré. Si je suis là c?est que j?ai un deal à te proposer.
?    C?est ça casse-toi de là. Moi je fricote pas avec les poulets.
?    Ok, je vais voir Orlos. Lui au moins, c?est un vrai pro. Annonça t-il en tournant les talons immédiatement.
Pendant ce temps à la cellule, certains programmeurs paniquaient.
?    Il est fou, on va perdre notre seule piste. Dit l?un d?entre eux
?    Rassurez-vous, il bluffe. Si il avait insisté lourdement, Hilly se serait douté de quelque chose.
?    Je l?espère pour vous. Répondit le capitaine, qui venait d?entrer dans la pièce.
Lars ne prêta pas attention à la nouvelle provocation de son capitaine. Il se concentra sur la suite des opérations. Hilly s?apprêtait à entrer dans l?ascenseur, tout en composant un numéro de téléphone factice. Car il n?avait aucune idée de la manière dont il pouvait contacter Orlos, mais ce qu?il savait par contre c?était que Hilly détestait Orlos. Sur le marché noir leur antagonisme était connu de tous, chacun d?entre eux rivalisait d?ingéniosité pour vaincre l?autre. Hilly rêvait de prendre la place du vieux Orlos, mais celui-ci ne se laissait pas faire. 2 instincts luttaient à l?intérieur de Hilly, sa paranoïa légendaire et sa volonté d?écraser un peu plus son rival.
?    Attends Heath
?    Ouais ?
?    Qu?est ce qui me prouve que ne t?es pas avec les poulets ?
?    Je t?ai déjà mis sur un plan galère ?
?    Ok c?est bon, mais je t?ai à l??il.
Il ouvrit la porte et Heath pu admirer sa silhouette qu?il connaissait tant. Face à lui se retrouvait le même jeune homme âgé d?une vingtaine d?années au physique chétif et malingre, assis sur un fauteuil roulant mécanique, qu?il contrôlait à l?aide d?un anneau électronique placé sur sa tête et qui permettait de contrôler son appareil grâce à sa pensée. On ne trouvait pas cet équipement dans le commerce, Hilly l?avait lui-même construit. Hilly était ce que l?on appelle communément un génie qui aurait pu faire n?importe que boulot, mais il avait lui-même choisi de vivre de façon anticonformiste. Il contrôlait tout son appartement grâce à son anneau électronique. Heath contempla cette pièce remplie d?ordinateurs et d?objets high-tech de toutes sortes. Sa passion pour l?univers d?onirique de l?animation japonaise ne faisait aucun doute lorsque l?on regardait son appartement. Il possédait une impressionnante collection de dvd, de figurines, et de mangas à faire pâlir n?importe quel otaku. Hilly, grâce à une impulsion magnétique créée par sa pensée, recouvrit son appartement d?un plaque fer métallique. Des lumières rouges ciblèrent Heath. Il s?agissait de capteurs dont le but était de vérifier si la cible n?avait pas d?appareil d?espionnage sur lui.
?    C?est bon, tu vois bien que j?ai rien sur.
?    Ouais bon c?est quoi le deal que t?as à me proposer.
?    Toujours aussi direct, ok. J?ai des contacts avec un keum qui recherche du Thombolmt en grosse quantité. Il est prêt à lâcher 10000 PA par kilo. Expliqua Heath.
?    Attends c?est quasiment impossible d?en trouver.
?    Et pour combien ca deviendrait possible ?
?    Ajoute 10000 PA par kilo et on pourra commencer à parler. Dit Hilly.
?    T?as cru que mon contact c?est Bill Gates, je peux négocier 5000 PA par kilo c?est tout. Tu devras t?arranger avec ça.
?    Tu rigoles j?espère, même sur le marché noir c?est chaud d?en trouver et toi tu penses qu?avec une somme si dérisoire ton client aura ce qu?il veut, tu rêves. Parce que je te connais, je veux bien descendre à 7500 PA de plus par kilo.
Heath fit mine d?hésiter. Puis il finit par acquiescer :
?    Combien de kilos tu peux m?en n?avoir d?ici moins de 3 jours ? Demanda Heath.
?    Ca va être chaud, mais je peux t?en avoir pour 30 kilos pour après demain. C?est la moitié maintenant et le reste à la livraison. Expliqua t-il.
Heath sortit son Pocket computer de sa poche pour transférer l?argent sur le de Hilly.
?    J?ai mis 262500 sur ton compte. C?est un dépôt temporaire d?une semaine. Si je suis pas livré à temps, mon contact reprendra cet argent et tout ce que t?achèteras avec ce pognon sera pour ta pomme. Il lâchera l?option au moment de la livraison. Deal ?
?     Deal, mais si c?est un plan de merde je te promets que tu vas le regretter. Maintenant barre-toi j?ai assez vu ta tronche pour aujourd?hui.
Heath s?exécuta sans broncher. Dès qu?il fut sortir de son appartement, Hilly attrapa le téléphone qu?il avait fabriqué lui-même à base de puces électroniques et d?objets recyclés.

eat the murderer 2 fin
Au commissariat, Lars se trouvait dans la salle des télécommunications. Un espace contenant toutes les dernières technologies permettant de localiser les appels. La seule bonne chose depuis l?arrivée du nouveau capitaine. Une dizaine d?ingénieurs en télécommunication en col-blanc, chemises à manches courtes et cravates noires, avec un casque sur la tête, tapaient scrupuleusement sur les touches de leurs ordinateurs en vue de tenter de trouver l?interlocuteur d?Hillys. Lars, en grand amateur de jolies femmes à forte capacité pulmonaire, se tenait devant la sexy chef des ingénieurs nommée Foxane, qui coordinat avec autorité les recherches de ses subordonnés. Cette jolie brune à l?allure féline, aux yeux bleus perçants comme des poignards très aiguisés, une bouche pulpeuse, aurait pu rendre hétéro le plus grand des homos. Lars concentrait son regard sur sa jolie poitrine, sans essayer de le faire discrètement, alors qu?elle focalisait son attention sur l?ordinateur central montrait le plan de la ville. Un point rouge clignotant établissait la position de Hillys sur une carte électronique de la ville. L?un des ingénieurs finit par intervenir :
. Le suspect est branché sur un canal sécurisé. Il y a un radar que l?on ne peut contourner que si on résout un logarithme à plusieurs solutions. De plus, dès que l?on tentera la moindre man?uvre, il le saura et interrompra la communication.
. On peut tenter de se référer au satellite de communication utilisé. Répondit la jeune femme.
. Il faut une autorisation du ministère des télécommunications ou alors, il faut pirater son ordinateur principal. Ce qui est totalement illégal. Expliqua un autre ingénieur.
. Ne vous inquiétez pas. J?en prends l?entière responsabilité. Assura Lars.
. Je ne peux pas cautionner cela. Je vais être dans l?obligation de faire un rapport à mes supérieurs. Renchérit Foxane.
. Là c?est vous qui me mettez dans une position délicate. Je déteste contredire les jolies femmes. Surtout lorsqu?elles sont aussi charmantes que vous. Mais, en l?occurrence je suis votre supérieur. Et la décision m?appartient. Dit-il tout en continuant de reluquer sa poitrine avec insistance, malgré le fait qu?elle regardait dans les yeux.
. Ca ne servirait à rien de toute façon, son système est trop bien protégé. Notre seule chance serait de concentré tous nos ordinateurs et de concentrer tous nos ordinateurs et de charger toutes nos données au moment où il raccrochera. Le stick métallique laissé par notre contact nous permettra de savoir quand notre homme raccrochera. Mais on n?aura qu?un dixième de seconde pour tenter notre coup sinon on ne pourra plus le repérer.
. C?est impossible, on risque un court circuit général et en plus il faudra qu?on le fasse en un millième de seconde. De plus même en utilisant tous nos pc, on ne localisera que la zone du récepteur de l?appel. Cela fera 2 kilomètres à couvrir. Répondit un autre ingénieur.
. Bien il nous suffira donc de réquisitionner une patrouille de police et d?arrêter tous les hommes louches du secteur. Ah oui mais nous sommes à MAD city, et les 8/10 de la population ont l?air louche. Cela devrait être d?une facilité déconcertante. Ironisa Lars
.T?as une autre idée man. Demanda l?un des ingénieurs coiffé de dreads locks et portant des lunettes carrés teintées de violet.
. Non mais je ne suis qu?un simple fonctionnaire de police, et je n?ai pas votre bagage universitaire.
Hillys téléphonait à son contact, qui ne répondit qu?au bout de 3 sonneries.
. Groooo, c?est qui ? Demanda t-il.
. Qui tu veux que ce soit imbécile à part celui qui peut te faire gagner un an de salaire en un jour Boulaisse ? Répondit hargneusement Hillys.
. Groooooo, c?est toi Hillys l?parano. Qu?est ce que tu veux enfoiré ?
.Ferme ta boite à merde et écoute pour une fois ! J?ai une commande pour toi. Tu peux m?avoir du thombolmt en quantité ?
. Groooooooo c?est risqué comme plan, maintenant que la chasse est interdite par la loi.
. Je t?ai pas demandé si c?est interdit par la Loi, abruti. Mais juste si 150000 PA ça suffirait pour faciliter ton taf.
.Groooooooo pfffffff, tu rigoles. A moins de 250000 PA c?est mort.
. 220000 PA pour 30 kg, c?est ma dernière offre après tu peux retourner te faire enculer.
.Groooooo 230000 PA, sinon tu trouves un autre pigeon pour ton bisness et je veux plus jamais entendre parler de ta face de rat.
.Va pour 230000 PA, c?est un minimum pour que tu puisses te faire refaire une tronche potable.
. Groooooo ta gueule. Il te les faut pour quand ? Une semaine.
. D?ici après-demain soir. Je te rappellerai demain matin vers 8heures pour savoir où t?en es.
. Groooooooo hé t?es malade ou quoi ! 2 jours pour traiter du thombolmt? Hurla Boulaisse dans le combiné de son téléphone.

.Crie plus fort crétin, c?est jamais qu?une affaire au black qu?on fait, pauvre naze va.

Sur l?écran principal de la section de recherche informatique de la police, l?équipe d?ingénieurs avait localisé l?endroit. Ou plutôt, le périmètre dans lequel l?appel fut passé. Lars emprunta l?escalier de fer qui menait à l?étage supérieur dès qu?il eut l?information qu?il voulait. Par téléphone, il envoya des ordres à ses collègues, puis alla rejoindre Heath. Celui-ci était assis sur une chaise, placée contre le mur, les mains et les pieds solidement menottées.

. Ah, enfin. C?est pas trop tôt. Dit- il

. Vous pourrez rentrer chez vous dès que tu auras répondu à ma question. Comment traite t- on le thombolmt ? Demanda Lars.

. Avec du sel et du persil?

. ?Je n?ai pas le temps à perdre. Dit Lars calmement. Il regarda Heath avec une certaine dureté dans le regard Heath comprit alors que l?heure n?était pas à la plaisanterie.

. Il n?y a que la chair du Thonbolmt qui est appréciée des appréciées des grands gourmets. Pour cela il faut utiliser un mini-aspirateur à chair avec un embout vertical en métal. Le traitement doit se faire à chaud. Moins d?une heure après avoir pêché le poisson, sinon on ne peut plus le traiter après. Pour avoir une telle quantité de thonbolmt, il faut le faire dans un endroit déjà réfrigéré. Disserta Heath.

Lars sortit son vieux portable de la poche, et lui montra une photo qu?il avait prise de la zone on était localisé l?appel.

. Je sais pas exactement où mais c?est soit près d?un port ou d?un abattoir avec une puissante installation électrique. Dit Heath. Lars remit son portable dans la poche d?Heath, puis le délivra.

-    Vous êtes libre jusqu?à demain après-midi. Tachez de ne pas quitter la ville.

Il s?en alla sans lui répondre. Lars se mit à réfléchir : Si Hillys est aussi suspicieux qu?on le dit, il doit être sur ses gardes. Il serait idiot de déployer un nombre important de policiers en uniformes ou en civils. On va attendre le prochain coup de fil, puis on déterminera un plan plus approprié.

Juste à ce moment, là la sonnerie de son portable se fit entendre.

-    Inspecteur Lars Agard à l?appareil, je vous écoute?
-    Bonjour cher inspecteur, je suis sure que vous vous souvenez de moi.
-    Ah Morgana, c?est vous, que me vaux le plaisir de votre appel. Si c?est pour des informations quant au déroulement de l?enquête, j?ai bien peur que de vous décevoir.
-    L?objet de mon appel n?est pas de vous soutirer des informations.
-    Parfois en entendant parler les journalistes, on a l?impression que ce sont eux les policiers. Ironisa Lars.
-    Je ne suis pas là pour cela, mais pour une invitation amicale à déjeuner.
-    J?accepte volontiers votre invitation mais à condition que ce ne soit pas dans un restaurant hors de prix. Je ne voudrais pas vous ruiner en notes de frais.
-    Ne vous inquiétez pas pour ça. Disons dans 30 minutes au restaurant Maité dans l?avenue Robuchon.
-    C?est noté. Dit-il juste avant que son interlocutrice ne raccroche l?appareil. Il se tourna ensuite vers ses collègues du service localisation des appels.
-    Bien bippez moi dès que vous aurez avancé. Et faites en sorte qu?il n?ait aucun déplacement de forces de police trop important. Dans les heures qui viennent. Il raccrocha à nouveau.
Puis fut interrompu par Rubinski, avalant ses pilules avec empressement et voracité.

-    Depuis quand c?est toi le boss ici ? hurla t-il en postillonnant sur son entourage. Celui-ci ,tout en essayant son visage avec un bout de tissu sale et poisseux, répliqua :
-    Je sais tout à fait au courant de ma place dans l?organigramme de la police, mais j?ai une piste qui pourrait nous amener vers le tueur. N?est-ce pas plus important que de savoir qui dirige les opérations ?
-    Joue pas au con avec moi !!! C?est mon enquête. Alors donnes-moi les infos que t?as et retournes faire des châteaux de sable. Meugla t-il.
-    Très bien, je m?incline devant ma hiérarchie. Mais j?espère que votre attitude ne nous fera pas perdre notre seule piste. Notre capitaine ne comprendrait pas.
-    Elle est au courant putain ?!! demanda Rubinski incrédule.
-    Bien sur, je viens de lui transmettre ma stratégie et l?approuvé. Maintenant vous pouvez toujours l?appeler pour lui expliquer pourquoi vous modifiez un plan qui à des chances de succès.
-    Oh ta gueule !!! Je t?ai à l??il, si ca foire t?en prendra pour ton matricule. Conclu t-il en avalant encor plus de pilules en sortant de la salle.

45 minutes plus tard, Lars arriva au Maité. Ce bed and breakfast, à la décoration minimaliste ne manquait pas d?attrait. Les couleurs grise et rouge se mariaient à merveille, faisant de cet endroit une place très agréable pour déjeuner. Son regard balaya la salle à la recherche de la séduisante journaliste. Puis il s?avanca vers elle :

-    Je croyais que c?était les femmes qui étaient toujours en retard. Remarqua t-elle, sans parvenir à masquer totalement son agacement.
-    Je ne suis pas de ceux qui prêtent aux merveilleuses créatures que vous êtes, les défauts qui ne sont pas les vôtres. Cette phrase eut l?effet escompté sur elle, un sourire forca le passage du barrage d?agacement qui crispait son visage. Puis il se transforma en rire franc et massif comme une vague déferlante. Lars prit ce signe par une autorisation à s?asseoir auprès d?elle. Il se mit à l?aise en enlevant son imperméable. Et commanda un de ces cappucinos qui avait fait la réputation de l?endroit dans toute la ville. Puis, il considéra avec attention son interlocutrice. Mais ce n?était pas d?un regard lubrique mais d?un ?il attentif et inquisiteur. Obsédé par la volonté de comprendre la vraie raison qui poussait cette journaliste à le poursuivre. Etait-ce seulement pour le plaisir ou pour le travail ? Mais ce qui le troublait le plus, c?était le fait qu?aucune des 2 options ne l?aurait dérangé pourtant il ne comprenait pas l?objet de son trouble. Elle ne semblait pas faire attention à son regard perçant qui se jetait sur elle comme un bourreau sur l?objet de son courroux . Elle regardait nonchalamment autour d?elle comme s?il n?existait pas. Au bout de quelques minutes, sa légendaire assurance revint à sa place. Il prit la résolution de reprendre l?avantage dans ce face-à-face qui l?opposait à cette femme :
-    Quelle est la vraie raison de ma présence ici ?
-    Je voulais vous remercier pour ce scoop que vous m?avez fourni.
-    Hum, vous n?avez pas d?autres raisons comme la volonté de savoir où en est l?enquête qui déchaine les passions actuellement ?
-    Vous avez vu le film gladiateur ?
-    Non , je n?ai pas eu ce plaisir, vous savez malgré ce que vous en dites, dans notre métier on n?a pas spécialement le temps de s?arrêter pour prendre le temps de regarder des films. Il aurait voulu lui demander s?il s?agissait d?une invitation, mais son instinct de séducteur avait disparu depuis quelques minutes.
-     Eh bien dans ce film, l?empereur Comode avait un choix à faire. Soit il satisfaisait aux requêtes du peuple, et réformer le système pour en faire une démocratie. Ou poursuivre l?empire et s?exposer à la furie du peuple, vous savez ce qu?il a choisi ?
-    Non, mais à sa place j?aurai choisi une troisième voie.
-    Ah oui laquelle ?
-    Je ne sais pas, vous me prenez au dépourvu, je ne suis pas un empereur.
-    Pourtant vous avez tout à fait compris ce qu?a fait l?empereur. Il a choisi de rouvrir les jeux du cirque. Il avait compris qu?en donnant au peuple de quoi assouvir ses envies d?excitation, il les tiendrait en laisse. Ils en oublieraient, leurs idées révolutionnaires.
-    Les jeux du cirque seraient en quelque sorte une diversion.
-    Exactement, cela ne vous rappelle rien ?
-    Une vie antérieure vous voulez dire ?
-    Non, l?information que vous m?avez donnée. Vous le l?avez donnée pour leurrer quelqu?un.
-    Vous me prenez surement pour ce que je ne suis pas. Un homme particulièrement intelligent.
-    Non, je vous prends pour ce que vous êtes. Je vous connais vous savez.
-    Vraiment alors dites moi qui je suis .
-    Un bon flic, ce qui est rare dans cette ville. Vous enregistrez un total de 200 arrestations en 5 ans de services. Toutes ont eu lieux lors d?affaires de meurtres dont les auteurs étaient particulièrement intelligents et retors. Ce qui fait de vous l?un des flics les plus efficaces de cette ville. Vous êtes d?origine bourgeoise mais vous avez choisi la voie la plus ingrate qui soit. Malgré votre physique peu attrayant, vous cultivez les conquêtes féminines de haute volée. Vous avez l?art d?entretenir les paradoxes. Vous êtes un mystère à éclaircir. Lui dit-elle en lui caressant la main.
-     Excellent travail, à une chose près.
-    Laquelle ? Demanda- t-elle avec intérêt
-    Je ne mélange jamais le plaisir et le travail. Il s?en alla, en la laissant seule désarçonnée par son aplomb. Mais très vite son étonnement fit place à l?intérêt le plus élevé.
-    J?adore les défis. Dit-elle en souriant.

Le lendemain, alors que Hilly était toujours sous le coup d?une écouté téléphonique, le service informatique de la police réussit à localiser l?endroit où se trouvait les contrebandiers de thonbolmt. Rubinski avait pris les choses en main en organisant une opération policière nocturne à l?entrepôt 02 de l?ancien port de Kersoson, aujourd?hui désaffecté. Toute la journée, l?inspecteur avait organisé le moindre détail de l?opération. Il savait que son supérieur ne le raterait pas en cas d?échec. Il devait prendre en compte un nombre incroyables de paramètres. Il devait empêcher les fuites, obtenir tous les équipements nécessaires à la réalisation de son projet. La concentration de pollution dans cette zone se manifestait par la proximité de gaz assez toxiques pour rendre une intervention policière impossible. Il fallu alors procédé à un certain nombre de simulations avec un groupe d ?intervention expérimenté.
Malgré le fait que la plupart des essais se soient révélés concluant, il sentait monter le stress en lui au fur et à mesure que les effets se soient montrés concluant. Jamais sa consommation de pilules n?avait atteint ce niveau. Mais il devait être à la hauteur, pas parce qu?il adorait son job de flic, mais parce qu?il ne savait faire que ça. Et il savait combien le marché de l?emploi était cruel avec les gens de son âge. Marche ou crève, sa devise. L?opération allait se dérouler vers minuit. Une fois tous derniers détails réglés , il alla s?enfermer dans son bureau. Il regarda une photo. Elle représentait une jolie petite fille d?à peine un an blottit dans les bras d?une femme d?âge mur, pour ne pas dire plus. Après quelques minutes d?hésitations, il décrocha son téléphone et composa un numéro. Au bout de deux sonneries une femme lui répondit, mais il n?osa pas lui répondre tout de suite :
-    Allô, allô, allô?Lars hésita un moment puis fini par répondre
-    ?. c?est moi?
-    Qu?est ce que tu veux ?
-    Je veux? lui parler. C?est tout.
-    Pas question. Le juge a fixé ton temps de garde, en dehors de ça t?as pas le droit de venir nous faire chier chez moi.
-     Je?t?en prie? juste quelques minutes, s?il te plait.
-    ?Qu?est ce qui t?arrives, c?est pas ton genre de parler comme ça. Comme un type normal.
-    ? Juste quelques instants, pitié. Son ton larmoyant fit infléchir la décision de cette femme.
-    Ok, mais je mets sur haut-parleurs dès que tu dis une connerie, je raccroche
-    Merci. Elle tendit le combiné à une petite fille d?à peine 5ans.
-    Allô ? C?est qui ?
-    C?est papa.
-    Papa dit-elle en hurlant de joie. Pourquoi tu viens plus me voir ?
-    Papa travaille ma chérie. Mais il pense à toi tous les jours.
-    C?est vrai ?
-    Bien sûr, tu es ma petite Sissi.
-    Je suis pas petite, j?ai 5 ans . Je suis grande maintenant.
-    Oui mais pour les papas , leurs filles sont toujours des bébés tout mignons.
-    Pourtant la maitresse m?a dit que je meutrissais très vite.
-    Ah oui, elle a dit que tu murissais. Quand ça ?
-     Hier. Quand on s?est occupé d?un oiseau blessé avec toute la classe.
-    Ah oui, comment est-il cet oiseau ?
-    Il est mort.
-    Comment est-ce arrivé ?
-    On l?a soigné mais il est mort quand même. Tous les élèves pleuraient sauf moi. Et la maitresse m?a demandé pourquoi ?
-    Et pourquoi tu n?as pas pleuré ?
-    Parce l?oiseau ne serait pas content au paradis des oiseaux de nous voir triste.
-    Oui, quand on tient à quelqu?un on veut son bonheur. Dit-il avec des sanglots dans la voix. Quelqu?un frappa à sa porte en disant
-     Chef, c?est l?heure ;
-    Papa doit partir mais.. il te retrouvera bientôt.
-    Promis ?
-    Juré.
-    Papa ?
-    Oui ma chérie ?
-     Malgré tout ce qu?on dit sur toi je t?aime très fort. A ces mots, des larmes lui montèrent aux yeux
-     Moi?moi aussi dit-il en pleurant.
-    Papa rappelles- toi, faut pas pleurer.
-    Oui?Je vais essayer d?être aussi courageux que toi. Au revoir, ma petite puce.
-     Au revoir mon petit papa. Puis il raccrocha le combiné de son téléphone et fila en dehors de son bureau pour conduire la descente de police.

voila la suite.

Hors ligne

#4 31/10/2011 00:07:33

kaleidoscope
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Re : eat the murderer dites moi ce que vous en pensez

Épisode 2: La saveur du meurtre

Alors que le soleil pointait discrètement son nez à l'horizon, chassant ainsi le sombre manteau qui sied si bien à Mad city, Heath et Lars se dirigeaient vers la morgue du commissariat où se trouvait exposé le corps de John Ecker.
?    T'es totalement givré, tu sais ça ? Beugla Heath
?    Pour être flic il faut l'être un peu, surtout dans cette ville.
?    C'est pas légal !!!
?    Tout comme le fait de mettre la vie d'autrui en danger surtout pour un jeu. Mais bon si vous préférez la prison.

Heath s'enferma dans le mutisme, en raison de son incapacité à donner une réponse pertinente à son interlocuteur. Ils pénétrèrent dans la vieille morgue, située au rez-de chaussée du commissariat. C'est là qu'attendait un vieux médecin légiste complètement dur de la feuille pourvu d'une énorme moustache grise qui cachait sa bouche et son menton. Son dos courbé perturbait sa silhouette, en le rendant plus petit qu'il ne l'était en réalité. Il portait un uniforme de chirurgien vert pale. Il paraissait plus jeune que son âge avancé. Devant lui, une table remplie de tubes à essai et de pipettes avec des échantillons de peau dans chacun d'entre eux. Il ne se retourna même pas pour recevoir ces hôtes, tant il semblait occupé par son travail. Lars s'approcha de lui, et regarda ce que le médecin faisait.
?    Inspecteur Asgard, j'suis peut-être à moitié sourd mais je pourrais sentir votre parfum à des kilomètres.
?    Hum, il est vrai que je mange un peu trop. Mais tel n'est pas le sujet qui me préoccupe aujourd'hui. Qu'avez vous découvert lors de l'examen de la victime ?
?    Qu'est ce que j'ai recouvert sur la main de la dream team?

Répéta Le vieux médecin en chef. Lars reposa sa question en articulant cette fois-ci, sous l'?il goguenard de son jeune compagnon d'infortune. Cette fois-ci, le vieille homme comprit la question et y répondit efficacement:

?    Rien de concluant comme pour les 5 autres victimes, vu la dégradation du corps, il est mort à minuit pile. Apparemment, il n'y a pas eu de trace de lutte, parce l'arme du crime l'a tué instantanément. Ce qui est logique car j'vois pas comment on peut arracher la chair de la victime sans qu'elle réagisse, à moins de la menacer avec une arme ou de l'attacher fermement. Mais y'a aucune trace de marque sur le corps de la victime. En 50 ans de carrière, j'avais jamais vu ça.
?    C'est justement pour cela que ce jeune homme est là. Répondit Lars, qui dut encore une fois répéter ses propos compte tenu de la surdité du docteur.

Rubinski quant à lui, attendait patiemment devant le bureau du capitaine de la police. En effet, son responsable, l'avait convoqué pour un entretien en vue de faire le point sur son enquête. Comme à son habitude, il faisait preuve d'une certaine nervosité. Adossé au mur du bureau vitré du capitaine, son pied droit de l'inspecteur principal tapotait nerveusement sur le sol. Après une attente longue de plusieurs minutes, l'assistant du capitaine invita l'inspecteur à entrer. Il trouva dans ce bureau une femme assise derrière une table en marbre fraichement vernie. Cette femme ne ressemblait pas à une de ses bimbos que l'on voyait sans cesse dans les magazines de mode, mais son charme incontestable lui permettait de rivaliser avec ces jeunes femmes sans aucun problème. Cette femme à l'air sévère, âgée d'une trentaine d'années, vêtue d'un tailleur gris strict effaçant ses formes généreuses et d'un chemisier blanc gommant toute existence de son énorme capacité pulmonaire n'avait rien d'ordinaire malgré ses efforts vestimentaires pour paraître aussi masculine que possible. Des cartons d'emménagement étaient disposés autour de ce bureau, car cette femme venait de débarquer dans le commissariat de Mad city, il y a à peine une semaine. Pour beaucoup cette mutation aurait été la pire des punitions, mais pour elle, cela constituait une aubaine. Car s'il y avait un trait de caractère qui permettait de la définir en tant que femme, il s'agissait de son ambition. Et son ambition ne pouvait tolérer l'échec le sien comme celui des autres. Elle dévisageait son interlocuteur avec une certaine sévérité. Elle ne réfléchissait pas à ce qu'elle allait dire mais utilisait plutôt le silence comme une arme contre son subalterne. Elle voulait lui faire comprendre que l'affaire du cruficateur devait être résolue dans les plus brefs délais. Puis elle se décida à parler:

?    Inspecteur Rubinski ou en est votre enquête sur le crucificateur? En desserrant le col de sa chemise, il répondit en hésitant:
?    Euh...on examine le corps ...pour l'instant...
?    Avez-vous quelque chose de concret ? Comme une piste, des suspects, l'arme du crime, un mobile?

Ces questions dérangeantes posées par sa supérieure provoquèrent encore plus de stress chez lui. Des gouttes de sueurs pullulèrent sur son front comme de la moisissure sur de la nourriture périmée. Le capitaine Washler se leva, s'approcha du store de sa fenêtre qui donnait sur l'extérieur et prononça quelques mots:

?    La presse nous tape sur le dos avec cette affaire. Votre devoir est d'y remédier au plus vite.
?    Le capitaine Washler a raison affirma son assistant.

Celui-ci répondait au nom de Foklorer Iven. Si l'on devait faire le douloureux exercice de décrire son physique insignifiant, on n'aurait pas beaucoup de chose à dire. Son caractère était à l'image de son physique, il n'avait aucune personnalité. La seule chose remarquable chez lui, son espèce d'ordinateur de poche sur lequel il passait son temps à taper.

?    On...y travaille...et je pense...que...bientôt... on cherche...
?    Si vous ne trouvez l'assassin avant que la presse nous retire la dernière once de crédibilité que nous avons encore, c'est un emploi que vous chercherez. Est-ce clair?
?    Oui...oui. C'est très clair
?    Prenez tous les hommes disponibles et faites votre travail. Conclut le capitaine Washler.
?    Oui dit-il.
?    Vous pouvez disposer, puis il prit la porte.

En la refermant, il chuchota quelques insultes à son égard. Suite à cela, il prit quelques cachets nerveusement.
A la morgue, le docteur avait appris le délirant projet de l'inspecteur Lars Asgard. Il manifesta sa désapprobation:

?    C'est moi qu'on traite de vieux mais c'est vous qui êtes complètement gâteux.
?    Bien dit le vieux, il a pété une durite. A jouta Heath.
?    Très bien, alors trouvez-moi une piste. Vous savez bien que vous n'arriverez à rien. Ça fait 2 semaines que le crucificateur opère sans être inquiété. Et si ça continue comme ça, il y aura d'autres victimes. Alors préférez-vous garder votre éthique et laisser des gens mourir ou coincer un assassin ? La virulence dont faisait preuve le flegmatique Lars, stupéfia le médecin légiste ainsi que le jeune homme qui les accompagnait.
?    Bien, j'me lave les mains de c'te histoire. Dit le vieux médecin
?    Heath au travail. Alors vous préférez avoir un cadavre cuit ou cru ?
Le visage de Heath mima le dégout, puis il reprit de la contenance. Sachant qu'il ne pouvait faire autrement, il décida de faire contre mauvaise fortune bon c?ur. Il marcha lentement autour du plateau métallique où se trouvait le corps sans vie du feu John Ecker. Il s'arrêta devant la main gauche où se situait la croix.

?    Faudrait que je puisse...Euh, j'ai failli gerber rien qu'en y pensant...gouter la paume de la main gauche de la victime.

Le légiste prit un scalpel et découpa soigneusement la paume de la main sans toucher au squelette du cadavre. Lars avait amené une assiette et des couverts à l'attention de Heath . Heath s'attela à sa tache ingrate. Il commença d'abord par enduire se fourchette d'une lotion votre en alcool.

?    C'est ce que c?est ? Demanda le légiste.
?    C'est une lotion, elle permet d'isoler le goût de la viande pour que mon palais ne soit pas déstabilisé par les ustensiles utilisés pour cuisiner la viande que je dois manger.
?    Quoi ?
?    Merde j'oubliais que t'étais sourd comme un pot. Je vais devoir répéter tout ça. Dit-il
?    J'ai entendu jeune isolent. C'est pour savoir pourquoi t'utilises cette lotion, depuis que mes vieux os ont vu le jour je n'avais jamais vu un truc pareil.
?    Mon palais est trop développé, le moindre instrument peut influer mon sens du goût. Je l'utilise à chaque fois que je dois gouter un truc.

Il découpa la peau de la victime, qu'on lui avait servi, il mastiqua la peau moribonde et cuite à feu doux à l'aide d'un bec-binzen. Il la garda en bouche pendant 10 secondes et la recracha dans l'assiette:

?    Alors quel est votre verdict ? Demanda l'inspecteur.
?    Ça a un léger goût de Thombolmt .
?    Du Thombolmt ? Balbutia le vieillard.
?    Oui, c'est un poisson un peu particulier. Il n'a pas de branchies, donc son système respiratoire est comme celui des mammifères. Normalement, il devait avoir le corps rempli d'eau au bout de 20 secondes, mais il possède un corps spongieux qui retient l'eau. L'ennui c'est que son système respiratoire empêche qui que ce soit de pouvoir déguster sa chair. Dons on utilise un ambou métallique rectangulaire d'0,01 millimètre d'épaisseur pour aspirer la chair du poisson. Pour que l'on puisse la bouffer.
?    Cela ne colle pas, il y a un signe de croix sur la main et non une ligne verticale ou horizontale.
?    Quelqu'un à du adapter ce système pour les humains. Explique le légiste.
?    Oui, cela expliquerait pourquoi on ne trouve pas l'arme du crime et cela écarterait la thèse d'un meurtre religieux. Conclut Lars.
?    Ouais, mais le Thombolmt ne s'achète que sur le marché noir. C'est interdit d'en vendre par la loi, une histoire de protection des espèces maritimes. Ajouta Heath.
?    Vous devez surement connaître un revendeur. Demanda Lars à Heath.
?    Ouep, j'en connais bien un mais ça va pas être possible.
?    Pourquoi ? Renchérit le docteur.
?    Parce que le gars que je connais sait tous ce qui se passe en ville. Il dit déjà savoir que je suis en zonzon. S'il me voit arriver comme une fleur chez lui, il va se douter du coup foireux. Expliqua Heath. Lars eut un autre sourire rusé :
?    Oh, cela peut s'arranger.

Il sortit de sa poche la carte que la journaliste lui avait donnée. Quelques heures plus tard, un papier incendiaire sur la police parut en première page du journal Z. Il s'intitulait: « Nouvelle preuve de l'incompétence des services de police ». Il expliquait qu'un groupe de parieurs clandestins avaient été relâchés pour vices de formes. Cet article portait la signature de Morgana. Le capitaine Washler dévorait des yeux ce journal avec une rage folle. Puis son regard se porta sur Lars Asgard.

?    Expliquez-moi ceci !!!
?    Oui expliquez-moi ceci répéta l'assistant.
?    Il s'agit d?une diversion qui a pour but de faire avance notre enquête. Expliqua Lars
?    Et comment, en nous ridiculisant aux yeux de tout le pays !!!
?    Non, nous avons une piste pour attraper le crucificateur. Relâcher les prisonniers est la seule façon de le confondre. Vous aurez tous les détails de mes investigations dans le rapport que je vous ferai parvenir dès que possible. Répondit-il sans prêter attention à la colère froide qui envahissait de plus en plus l'esprit du capitaine.
?    Très bien, mais si cela n'aboutit à rien vous serez le bouc-émissaire que je sacrifierai au grand bucher médiatique. Est-ce clair? Il se retourna s'en répondre en souriant.

Il savait que le capitaine n'hésiterait pas à mettre ses menaces à exécution, mais il s'en moquait. Seule le résultat de la procédure qu'il venait d'engager avec Heath l'intéressait en ce moment. En ce moment, celui-ci se promenait librement sur l'avenue la plus huppée de Mad city: l'avenue Caponne. Il s'arrêta à l'hôtel le plus luxueux de cette ville: le Phocéa. Le portier, le réceptionniste, le laissèrent passer sans encombre, en le saluant par son prénom, preuve qu'il était un habitué des lieux. Il emprunta le luxueux ascenseur au centre du hall principal pour aller au 5ème étage. Pendant son trajet, il repensa aux évènements précédents. Ils sortaient de la morgue avec l'inspecteur:
?    Tu crois qu'il est aussi con. Qu'il suffit de faire semblant que je suis libre pour qu'il gobe tout.
?    Vous relâchez réellement contre votre coopération totalement.
?    Attends ce mec s'appelle Hillys le parano. Même si je sors de zonzon comme ac, il trouvera chelou que je sois relâché dans la nature. Et qu'en plus je vienne le voir dès ma sortie. En plus, qu'est-ce qui te dit que je vais pas en profiter pour me barrer ? Demanda Heath.
?    Avez-vous déjà joué au poker ? Lui demanda Lars.
?    Au poker ? Répéta Heath.
?    Oui, j'adore ce jeu. Et spécialement le moment où les 2 joueurs misent tous les jetons qu'ils ont sur le tapis et que tout ce joue sur la river. Ce moment de tension palpable où tous les espoirs sont permis. Où la réalité peut se transformer en rêve ou en cauchemar. Je ne vis que pour ces instants. Heath se dit en lui-même:
?    Quel taré ce keuf.

L'ascenseur s'arrêta à l'étage choisi. Un long couloir luxueux s'étendait devant Heath. Il s'y aventura sans perdre de temps, en sachant pertinemment que le temps ne jouait pas pour lui. A l'antenne principale de Z groupe de presse, Morgana Cosgrove était dans son immense loge en train de se faire remaquillé par Rancis, le maquilleur gay de la chaine:

?    Encore un peu de blush et tu seras la salope la mieux foutue de toute la chaine ma chérie
?    Sale flatteur. Tu embrasses ta mère avec cette bouche. Lui répondit-elle en souriant.

Soudain, un troisième personnage fit son apparition impromptue dans la loge de la star du journalisme. Il s'agissait d'une jeune journaliste de 22 ans prénommée la « Rastignac » rapport à son ambition démesurée. Bien qu'elle haïssait Morgana, elle l'idolâtrait, c'est pour cela qu'elle copiait tout ce que sa rivale faisait. Elle tenait dans ses mains le journal du jour:

?    Je suis venue féliciter la très, très, très expérimentée journaliste que tu es.
?    Ca fait plaisir d?être reconnue par une personne à peine sortie de l?enfance. Répondit Morgana. Les magnifiques yeux verts de la jeune femme se tentèrent de colère.
?    Livany que me vaut le plaisir de ta visite. Ne devrais ?tu pas être en train de couvrir la rubrique des chiens écrasés. Attaqua Morgana.
?    Moi je me demande comment la journaliste que tu es à réussi à avoir ces renseignements. J?imagine que tu as dû donner beaucoup de ta personne pour avoir ces infos. Répondit Livany.
?    Surement pas autant que toi avec le patron de la chaine pour avoir ton poste, mais ne t?inquiètes pas je suis sur qu?un jour tu pourras en faire autant quand ta greffe de talent aura pris. Conclu Morgana.

Vexée au plus haut point, Livany sortit de la pièce en claquant la porte.

?    Ma chérie, tu as remis à sa place cette petite arriviste de rien du tout. Renchérit Rancis.
?    Et je n?ai pas fini de la faire enrager. Expliqua t-elle avec un sourire énigmatique sur les lèvres.
A l?hôtel, Heath frappa à la porte d?Hilly le parano. Il entendit le bruit des serrures de défaire. Son interlocuteur entrouvrît la porte. Avant cela, Heath laissa tomber un cure-dent métallique sur le sol.
?    Qu?est ce que tu fous ici Heath ? Lui dit-il en l?agressant
?    Oui moi aussi ca me fait plaisir de te revoir. Répondit Heath.
?    J?étais chez les keufs et là tu viens chez moi comme une fleur, t?es malade. T?es en planque pour eux c?est ça ? Lui dit-il d?un air suspicieux.
?    Tu sais bien que je déteste ces batards, ces salauds, ces enfoirés, ces bouffons. Dit-il tout en sachant que toute la cellule informatique les écoutait.
?    En plus tu devrais savoir que j?ai été libéré. Si je suis là c?est que j?ai un deal à te proposer.
?    C?est ça casse-toi de là. Moi je fricote pas avec les poulets.
?    Ok, je vais voir Orlos. Lui au moins, c?est un vrai pro. Annonça t-il en tournant les talons immédiatement.
Pendant ce temps à la cellule, certains programmeurs paniquaient.
?    Il est fou, on va perdre notre seule piste. Dit l?un d?entre eux
?    Rassurez-vous, il bluffe. Si il avait insisté lourdement, Hilly se serait douté de quelque chose.
?    Je l?espère pour vous. Répondit le capitaine, qui venait d?entrer dans la pièce.
Lars ne prêta pas attention à la nouvelle provocation de son capitaine. Il se concentra sur la suite des opérations. Hilly s?apprêtait à entrer dans l?ascenseur, tout en composant un numéro de téléphone factice. Car il n?avait aucune idée de la manière dont il pouvait contacter Orlos, mais ce qu?il savait par contre c?était que Hilly détestait Orlos. Sur le marché noir leur antagonisme était connu de tous, chacun d?entre eux rivalisait d?ingéniosité pour vaincre l?autre. Hilly rêvait de prendre la place du vieux Orlos, mais celui-ci ne se laissait pas faire. 2 instincts luttaient à l?intérieur de Hilly, sa paranoïa légendaire et sa volonté d?écraser un peu plus son rival.
?    Attends Heath
?    Ouais ?
?    Qu?est ce qui me prouve que ne t?es pas avec les poulets ?
?    Je t?ai déjà mis sur un plan galère ?
?    Ok c?est bon, mais je t?ai à l??il.
Il ouvrit la porte et Heath pu admirer sa silhouette qu?il connaissait tant. Face à lui se retrouvait le même jeune homme âgé d?une vingtaine d?années au physique chétif et malingre, assis sur un fauteuil roulant mécanique, qu?il contrôlait à l?aide d?un anneau électronique placé sur sa tête et qui permettait de contrôler son appareil grâce à sa pensée. On ne trouvait pas cet équipement dans le commerce, Hilly l?avait lui-même construit. Hilly était ce que l?on appelle communément un génie qui aurait pu faire n?importe que boulot, mais il avait lui-même choisi de vivre de façon anticonformiste. Il contrôlait tout son appartement grâce à son anneau électronique. Heath contempla cette pièce remplie d?ordinateurs et d?objets high-tech de toutes sortes. Sa passion pour l?univers d?onirique de l?animation japonaise ne faisait aucun doute lorsque l?on regardait son appartement. Il possédait une impressionnante collection de dvd, de figurines, et de mangas à faire pâlir n?importe quel otaku. Hilly, grâce à une impulsion magnétique créée par sa pensée, recouvrit son appartement d?un plaque fer métallique. Des lumières rouges ciblèrent Heath. Il s?agissait de capteurs dont le but était de vérifier si la cible n?avait pas d?appareil d?espionnage sur lui.
?    C?est bon, tu vois bien que j?ai rien sur.
?    Ouais bon c?est quoi le deal que t?as à me proposer.
?    Toujours aussi direct, ok. J?ai des contacts avec un keum qui recherche du Thombolmt en grosse quantité. Il est prêt à lâcher 10000 PA par kilo. Expliqua Heath.
?    Attends c?est quasiment impossible d?en trouver.
?    Et pour combien ca deviendrait possible ?
?    Ajoute 10000 PA par kilo et on pourra commencer à parler. Dit Hilly.
?    T?as cru que mon contact c?est Bill Gates, je peux négocier 5000 PA par kilo c?est tout. Tu devras t?arranger avec ça.
?    Tu rigoles j?espère, même sur le marché noir c?est chaud d?en trouver et toi tu penses qu?avec une somme si dérisoire ton client aura ce qu?il veut, tu rêves. Parce que je te connais, je veux bien descendre à 7500 PA de plus par kilo.
Heath fit mine d?hésiter. Puis il finit par acquiescer :
?    Combien de kilos tu peux m?en n?avoir d?ici moins de 3 jours ? Demanda Heath.
?    Ca va être chaud, mais je peux t?en avoir pour 30 kilos pour après demain. C?est la moitié maintenant et le reste à la livraison. Expliqua t-il.
Heath sortit son Pocket computer de sa poche pour transférer l?argent sur le de Hilly.
?    J?ai mis 262500 sur ton compte. C?est un dépôt temporaire d?une semaine. Si je suis pas livré à temps, mon contact reprendra cet argent et tout ce que t?achèteras avec ce pognon sera pour ta pomme. Il lâchera l?option au moment de la livraison. Deal ?
?     Deal, mais si c?est un plan de merde je te promets que tu vas le regretter. Maintenant barre-toi j?ai assez vu ta tronche pour aujourd?hui.
Heath s?exécuta sans broncher. Dès qu?il fut sortir de son appartement, Hilly attrapa le téléphone qu?il avait fabriqué lui-même à base de puces électroniques et d?objets recyclés.

eat the murderer 2 fin
Au commissariat, Lars se trouvait dans la salle des télécommunications. Un espace contenant toutes les dernières technologies permettant de localiser les appels. La seule bonne chose depuis l?arrivée du nouveau capitaine. Une dizaine d?ingénieurs en télécommunication en col-blanc, chemises à manches courtes et cravates noires, avec un casque sur la tête, tapaient scrupuleusement sur les touches de leurs ordinateurs en vue de tenter de trouver l?interlocuteur d?Hillys. Lars, en grand amateur de jolies femmes à forte capacité pulmonaire, se tenait devant la sexy chef des ingénieurs nommée Foxane, qui coordinat avec autorité les recherches de ses subordonnés. Cette jolie brune à l?allure féline, aux yeux bleus perçants comme des poignards très aiguisés, une bouche pulpeuse, aurait pu rendre hétéro le plus grand des homos. Lars concentrait son regard sur sa jolie poitrine, sans essayer de le faire discrètement, alors qu?elle focalisait son attention sur l?ordinateur central montrait le plan de la ville. Un point rouge clignotant établissait la position de Hillys sur une carte électronique de la ville. L?un des ingénieurs finit par intervenir :
. Le suspect est branché sur un canal sécurisé. Il y a un radar que l?on ne peut contourner que si on résout un logarithme à plusieurs solutions. De plus, dès que l?on tentera la moindre man?uvre, il le saura et interrompra la communication.
. On peut tenter de se référer au satellite de communication utilisé. Répondit la jeune femme.
. Il faut une autorisation du ministère des télécommunications ou alors, il faut pirater son ordinateur principal. Ce qui est totalement illégal. Expliqua un autre ingénieur.
. Ne vous inquiétez pas. J?en prends l?entière responsabilité. Assura Lars.
. Je ne peux pas cautionner cela. Je vais être dans l?obligation de faire un rapport à mes supérieurs. Renchérit Foxane.
. Là c?est vous qui me mettez dans une position délicate. Je déteste contredire les jolies femmes. Surtout lorsqu?elles sont aussi charmantes que vous. Mais, en l?occurrence je suis votre supérieur. Et la décision m?appartient. Dit-il tout en continuant de reluquer sa poitrine avec insistance, malgré le fait qu?elle regardait dans les yeux.
. Ca ne servirait à rien de toute façon, son système est trop bien protégé. Notre seule chance serait de concentré tous nos ordinateurs et de concentrer tous nos ordinateurs et de charger toutes nos données au moment où il raccrochera. Le stick métallique laissé par notre contact nous permettra de savoir quand notre homme raccrochera. Mais on n?aura qu?un dixième de seconde pour tenter notre coup sinon on ne pourra plus le repérer.
. C?est impossible, on risque un court circuit général et en plus il faudra qu?on le fasse en un millième de seconde. De plus même en utilisant tous nos pc, on ne localisera que la zone du récepteur de l?appel. Cela fera 2 kilomètres à couvrir. Répondit un autre ingénieur.
. Bien il nous suffira donc de réquisitionner une patrouille de police et d?arrêter tous les hommes louches du secteur. Ah oui mais nous sommes à MAD city, et les 8/10 de la population ont l?air louche. Cela devrait être d?une facilité déconcertante. Ironisa Lars
.T?as une autre idée man. Demanda l?un des ingénieurs coiffé de dreads locks et portant des lunettes carrés teintées de violet.
. Non mais je ne suis qu?un simple fonctionnaire de police, et je n?ai pas votre bagage universitaire.
Hillys téléphonait à son contact, qui ne répondit qu?au bout de 3 sonneries.
. Groooo, c?est qui ? Demanda t-il.
. Qui tu veux que ce soit imbécile à part celui qui peut te faire gagner un an de salaire en un jour Boulaisse ? Répondit hargneusement Hillys.
. Groooooo, c?est toi Hillys l?parano. Qu?est ce que tu veux enfoiré ?
.Ferme ta boite à merde et écoute pour une fois ! J?ai une commande pour toi. Tu peux m?avoir du thombolmt en quantité ?
. Groooooooo c?est risqué comme plan, maintenant que la chasse est interdite par la loi.
. Je t?ai pas demandé si c?est interdit par la Loi, abruti. Mais juste si 150000 PA ça suffirait pour faciliter ton taf.
.Groooooooo pfffffff, tu rigoles. A moins de 250000 PA c?est mort.
. 220000 PA pour 30 kg, c?est ma dernière offre après tu peux retourner te faire enculer.
.Groooooo 230000 PA, sinon tu trouves un autre pigeon pour ton bisness et je veux plus jamais entendre parler de ta face de rat.
.Va pour 230000 PA, c?est un minimum pour que tu puisses te faire refaire une tronche potable.
. Groooooo ta gueule. Il te les faut pour quand ? Une semaine.
. D?ici après-demain soir. Je te rappellerai demain matin vers 8heures pour savoir où t?en es.
. Groooooooo hé t?es malade ou quoi ! 2 jours pour traiter du thombolmt? Hurla Boulaisse dans le combiné de son téléphone.

.Crie plus fort crétin, c?est jamais qu?une affaire au black qu?on fait, pauvre naze va.

Sur l?écran principal de la section de recherche informatique de la police, l?équipe d?ingénieurs avait localisé l?endroit. Ou plutôt, le périmètre dans lequel l?appel fut passé. Lars emprunta l?escalier de fer qui menait à l?étage supérieur dès qu?il eut l?information qu?il voulait. Par téléphone, il envoya des ordres à ses collègues, puis alla rejoindre Heath. Celui-ci était assis sur une chaise, placée contre le mur, les mains et les pieds solidement menottées.

. Ah, enfin. C?est pas trop tôt. Dit- il

. Vous pourrez rentrer chez vous dès que tu auras répondu à ma question. Comment traite t- on le thombolmt ? Demanda Lars.

. Avec du sel et du persil?

. ?Je n?ai pas le temps à perdre. Dit Lars calmement. Il regarda Heath avec une certaine dureté dans le regard Heath comprit alors que l?heure n?était pas à la plaisanterie.

. Il n?y a que la chair du Thonbolmt qui est appréciée des appréciées des grands gourmets. Pour cela il faut utiliser un mini-aspirateur à chair avec un embout vertical en métal. Le traitement doit se faire à chaud. Moins d?une heure après avoir pêché le poisson, sinon on ne peut plus le traiter après. Pour avoir une telle quantité de thonbolmt, il faut le faire dans un endroit déjà réfrigéré. Disserta Heath.

Lars sortit son vieux portable de la poche, et lui montra une photo qu?il avait prise de la zone on était localisé l?appel.

. Je sais pas exactement où mais c?est soit près d?un port ou d?un abattoir avec une puissante installation électrique. Dit Heath. Lars remit son portable dans la poche d?Heath, puis le délivra.

-    Vous êtes libre jusqu?à demain après-midi. Tachez de ne pas quitter la ville.

Il s?en alla sans lui répondre. Lars se mit à réfléchir : Si Hillys est aussi suspicieux qu?on le dit, il doit être sur ses gardes. Il serait idiot de déployer un nombre important de policiers en uniformes ou en civils. On va attendre le prochain coup de fil, puis on déterminera un plan plus approprié.

Juste à ce moment, là la sonnerie de son portable se fit entendre.

-    Inspecteur Lars Agard à l?appareil, je vous écoute?
-    Bonjour cher inspecteur, je suis sure que vous vous souvenez de moi.
-    Ah Morgana, c?est vous, que me vaux le plaisir de votre appel. Si c?est pour des informations quant au déroulement de l?enquête, j?ai bien peur que de vous décevoir.
-    L?objet de mon appel n?est pas de vous soutirer des informations.
-    Parfois en entendant parler les journalistes, on a l?impression que ce sont eux les policiers. Ironisa Lars.
-    Je ne suis pas là pour cela, mais pour une invitation amicale à déjeuner.
-    J?accepte volontiers votre invitation mais à condition que ce ne soit pas dans un restaurant hors de prix. Je ne voudrais pas vous ruiner en notes de frais.
-    Ne vous inquiétez pas pour ça. Disons dans 30 minutes au restaurant Maité dans l?avenue Robuchon.
-    C?est noté. Dit-il juste avant que son interlocutrice ne raccroche l?appareil. Il se tourna ensuite vers ses collègues du service localisation des appels.
-    Bien bippez moi dès que vous aurez avancé. Et faites en sorte qu?il n?ait aucun déplacement de forces de police trop important. Dans les heures qui viennent. Il raccrocha à nouveau.
Puis fut interrompu par Rubinski, avalant ses pilules avec empressement et voracité.

-    Depuis quand c?est toi le boss ici ? hurla t-il en postillonnant sur son entourage. Celui-ci ,tout en essayant son visage avec un bout de tissu sale et poisseux, répliqua :
-    Je sais tout à fait au courant de ma place dans l?organigramme de la police, mais j?ai une piste qui pourrait nous amener vers le tueur. N?est-ce pas plus important que de savoir qui dirige les opérations ?
-    Joue pas au con avec moi !!! C?est mon enquête. Alors donnes-moi les infos que t?as et retournes faire des châteaux de sable. Meugla t-il.
-    Très bien, je m?incline devant ma hiérarchie. Mais j?espère que votre attitude ne nous fera pas perdre notre seule piste. Notre capitaine ne comprendrait pas.
-    Elle est au courant putain ?!! demanda Rubinski incrédule.
-    Bien sur, je viens de lui transmettre ma stratégie et l?approuvé. Maintenant vous pouvez toujours l?appeler pour lui expliquer pourquoi vous modifiez un plan qui à des chances de succès.
-    Oh ta gueule !!! Je t?ai à l??il, si ca foire t?en prendra pour ton matricule. Conclu t-il en avalant encor plus de pilules en sortant de la salle.

45 minutes plus tard, Lars arriva au Maité. Ce bed and breakfast, à la décoration minimaliste ne manquait pas d?attrait. Les couleurs grise et rouge se mariaient à merveille, faisant de cet endroit une place très agréable pour déjeuner. Son regard balaya la salle à la recherche de la séduisante journaliste. Puis il s?avanca vers elle :

-    Je croyais que c?était les femmes qui étaient toujours en retard. Remarqua t-elle, sans parvenir à masquer totalement son agacement.
-    Je ne suis pas de ceux qui prêtent aux merveilleuses créatures que vous êtes, les défauts qui ne sont pas les vôtres. Cette phrase eut l?effet escompté sur elle, un sourire forca le passage du barrage d?agacement qui crispait son visage. Puis il se transforma en rire franc et massif comme une vague déferlante. Lars prit ce signe par une autorisation à s?asseoir auprès d?elle. Il se mit à l?aise en enlevant son imperméable. Et commanda un de ces cappucinos qui avait fait la réputation de l?endroit dans toute la ville. Puis, il considéra avec attention son interlocutrice. Mais ce n?était pas d?un regard lubrique mais d?un ?il attentif et inquisiteur. Obsédé par la volonté de comprendre la vraie raison qui poussait cette journaliste à le poursuivre. Etait-ce seulement pour le plaisir ou pour le travail ? Mais ce qui le troublait le plus, c?était le fait qu?aucune des 2 options ne l?aurait dérangé pourtant il ne comprenait pas l?objet de son trouble. Elle ne semblait pas faire attention à son regard perçant qui se jetait sur elle comme un bourreau sur l?objet de son courroux . Elle regardait nonchalamment autour d?elle comme s?il n?existait pas. Au bout de quelques minutes, sa légendaire assurance revint à sa place. Il prit la résolution de reprendre l?avantage dans ce face-à-face qui l?opposait à cette femme :
-    Quelle est la vraie raison de ma présence ici ?
-    Je voulais vous remercier pour ce scoop que vous m?avez fourni.
-    Hum, vous n?avez pas d?autres raisons comme la volonté de savoir où en est l?enquête qui déchaine les passions actuellement ?
-    Vous avez vu le film gladiateur ?
-    Non , je n?ai pas eu ce plaisir, vous savez malgré ce que vous en dites, dans notre métier on n?a pas spécialement le temps de s?arrêter pour prendre le temps de regarder des films. Il aurait voulu lui demander s?il s?agissait d?une invitation, mais son instinct de séducteur avait disparu depuis quelques minutes.
-     Eh bien dans ce film, l?empereur Comode avait un choix à faire. Soit il satisfaisait aux requêtes du peuple, et réformer le système pour en faire une démocratie. Ou poursuivre l?empire et s?exposer à la furie du peuple, vous savez ce qu?il a choisi ?
-    Non, mais à sa place j?aurai choisi une troisième voie.
-    Ah oui laquelle ?
-    Je ne sais pas, vous me prenez au dépourvu, je ne suis pas un empereur.
-    Pourtant vous avez tout à fait compris ce qu?a fait l?empereur. Il a choisi de rouvrir les jeux du cirque. Il avait compris qu?en donnant au peuple de quoi assouvir ses envies d?excitation, il les tiendrait en laisse. Ils en oublieraient, leurs idées révolutionnaires.
-    Les jeux du cirque seraient en quelque sorte une diversion.
-    Exactement, cela ne vous rappelle rien ?
-    Une vie antérieure vous voulez dire ?
-    Non, l?information que vous m?avez donnée. Vous le l?avez donnée pour leurrer quelqu?un.
-    Vous me prenez surement pour ce que je ne suis pas. Un homme particulièrement intelligent.
-    Non, je vous prends pour ce que vous êtes. Je vous connais vous savez.
-    Vraiment alors dites moi qui je suis .
-    Un bon flic, ce qui est rare dans cette ville. Vous enregistrez un total de 200 arrestations en 5 ans de services. Toutes ont eu lieux lors d?affaires de meurtres dont les auteurs étaient particulièrement intelligents et retors. Ce qui fait de vous l?un des flics les plus efficaces de cette ville. Vous êtes d?origine bourgeoise mais vous avez choisi la voie la plus ingrate qui soit. Malgré votre physique peu attrayant, vous cultivez les conquêtes féminines de haute volée. Vous avez l?art d?entretenir les paradoxes. Vous êtes un mystère à éclaircir. Lui dit-elle en lui caressant la main.
-     Excellent travail, à une chose près.
-    Laquelle ? Demanda- t-elle avec intérêt
-    Je ne mélange jamais le plaisir et le travail. Il s?en alla, en la laissant seule désarçonnée par son aplomb. Mais très vite son étonnement fit place à l?intérêt le plus élevé.
-    J?adore les défis. Dit-elle en souriant.

Le lendemain, alors que Hilly était toujours sous le coup d?une écouté téléphonique, le service informatique de la police réussit à localiser l?endroit où se trouvait les contrebandiers de thonbolmt. Rubinski avait pris les choses en main en organisant une opération policière nocturne à l?entrepôt 02 de l?ancien port de Kersoson, aujourd?hui désaffecté. Toute la journée, l?inspecteur avait organisé le moindre détail de l?opération. Il savait que son supérieur ne le raterait pas en cas d?échec. Il devait prendre en compte un nombre incroyables de paramètres. Il devait empêcher les fuites, obtenir tous les équipements nécessaires à la réalisation de son projet. La concentration de pollution dans cette zone se manifestait par la proximité de gaz assez toxiques pour rendre une intervention policière impossible. Il fallu alors procédé à un certain nombre de simulations avec un groupe d ?intervention expérimenté.
Malgré le fait que la plupart des essais se soient révélés concluant, il sentait monter le stress en lui au fur et à mesure que les effets se soient montrés concluant. Jamais sa consommation de pilules n?avait atteint ce niveau. Mais il devait être à la hauteur, pas parce qu?il adorait son job de flic, mais parce qu?il ne savait faire que ça. Et il savait combien le marché de l?emploi était cruel avec les gens de son âge. Marche ou crève, sa devise. L?opération allait se dérouler vers minuit. Une fois tous derniers détails réglés , il alla s?enfermer dans son bureau. Il regarda une photo. Elle représentait une jolie petite fille d?à peine un an blottit dans les bras d?une femme d?âge mur, pour ne pas dire plus. Après quelques minutes d?hésitations, il décrocha son téléphone et composa un numéro. Au bout de deux sonneries une femme lui répondit, mais il n?osa pas lui répondre tout de suite :
-    Allô, allô, allô?Lars hésita un moment puis fini par répondre
-    ?. c?est moi?
-    Qu?est ce que tu veux ?
-    Je veux? lui parler. C?est tout.
-    Pas question. Le juge a fixé ton temps de garde, en dehors de ça t?as pas le droit de venir nous faire chier chez moi.
-     Je?t?en prie? juste quelques minutes, s?il te plait.
-    ?Qu?est ce qui t?arrives, c?est pas ton genre de parler comme ça. Comme un type normal.
-    ? Juste quelques instants, pitié. Son ton larmoyant fit infléchir la décision de cette femme.
-    Ok, mais je mets sur haut-parleurs dès que tu dis une connerie, je raccroche
-    Merci. Elle tendit le combiné à une petite fille d?à peine 5ans.
-    Allô ? C?est qui ?
-    C?est papa.
-    Papa dit-elle en hurlant de joie. Pourquoi tu viens plus me voir ?
-    Papa travaille ma chérie. Mais il pense à toi tous les jours.
-    C?est vrai ?
-    Bien sûr, tu es ma petite Sissi.
-    Je suis pas petite, j?ai 5 ans . Je suis grande maintenant.
-    Oui mais pour les papas , leurs filles sont toujours des bébés tout mignons.
-    Pourtant la maitresse m?a dit que je meutrissais très vite.
-    Ah oui, elle a dit que tu murissais. Quand ça ?
-     Hier. Quand on s?est occupé d?un oiseau blessé avec toute la classe.
-    Ah oui, comment est-il cet oiseau ?
-    Il est mort.
-    Comment est-ce arrivé ?
-    On l?a soigné mais il est mort quand même. Tous les élèves pleuraient sauf moi. Et la maitresse m?a demandé pourquoi ?
-    Et pourquoi tu n?as pas pleuré ?
-    Parce l?oiseau ne serait pas content au paradis des oiseaux de nous voir triste.
-    Oui, quand on tient à quelqu?un on veut son bonheur. Dit-il avec des sanglots dans la voix. Quelqu?un frappa à sa porte en disant
-     Chef, c?est l?heure ;
-    Papa doit partir mais.. il te retrouvera bientôt.
-    Promis ?
-    Juré.
-    Papa ?
-    Oui ma chérie ?
-     Malgré tout ce qu?on dit sur toi je t?aime très fort. A ces mots, des larmes lui montèrent aux yeux
-     Moi?moi aussi dit-il en pleurant.
-    Papa rappelles- toi, faut pas pleurer.
-    Oui?Je vais essayer d?être aussi courageux que toi. Au revoir, ma petite puce.
-     Au revoir mon petit papa. Puis il raccrocha le combiné de son téléphone et fila en dehors de son bureau pour conduire la descente de police.

voila la suite.

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