Quoi qu'il en dise et malgré son jeune age, corriveau fait dès à présent partie des "monstres sacrés" de BDA ! Aujourd'hui, il nous dévoile un peu plus les nombreuses cordes de son talent, ses doutes et ses envies : un vrai bonheur !

Il semblerait que tu n’aies pas de pseudo et que tu signes avec ton nom propre Pourquoi ce choix ?

Heu, je ne sais pas trop... Pour aucune raison particulière en fait. Quand j'ai commencé à faire de la bd, j'ai automatiquement signé Antoine Corriveau. Je n'avais pas vraiment d'intérêt à me dénicher un pseudonyme. Étant très jeune, j'ai signé quelques trucs sous le nom de "Assé" ainsi que sous le nom de "CéHa", mais je ne m'identifiais pas suffisamment à un pseudonyme. Finalement, j'ai opté pour corriveau, sans majuscules, pour ne pas faire trop de bruit.

La vie vaut-elle la peine d’ être vécue si on ne fait pas de BD!!???? Sauf si on a de la bière au frigo bien entendu....

Bien sur. Honnêtement, j'ai été trop longtemps enfermé à ne faire que de la bd. À partir d'un certain temps, je pense qu'on n’ a plus rien à dire. Il faut vivre un peu, sortir de chez soi pour se lancer sur des pistes brumeuses. Des idées qu'on aurait pas eu autrement qu'en délaissant un peu la table à dessin. Des illuminations qui nous viennent à cause de quelqu'un qu'on croise où à cause de ce que quelqu'un dit ou fait.

Tu es également musicien et chanteur, non ? Etablis-tu un lien avec la bande dessinée ou bien s’agit-il là d’activités complètement autonomes et coupées l’une de l’autre ?

Je ne sais pas trop... En fait, la bd et la musique sont deux activités totalement différentes, mais l'une va difficilement sans l'autre. J'ai toujours fait de la bd, depuis que je suis tout jeune. Inévitablement, même si la musique m'allume un peu plus depuis quelques temps, je ne peux pas ne pas faire de bd. Après quelques semaines intensives de musique, de compositions, d'écriture, j'ai besoin de revenir à la bande dessinée. Besoin de raconter quelques trucs. C'est de toute manière lié à moi pour la vie. Dessiner sur un bout de papier qui me tombe sous la main est un réflexe duquel je ne peux pas me débarrasser.

Maintenant pour ce qui est de savoir si les deux activités sont liées, je ne sais toujours pas. Probablement car il m'arrive de parler de mêmes trucs dans une planche et dans une
chanson. Le titre de ma série
« Le truc qui me passionne le plus et qui me rend le plus fier, est de réussir à enregistrer une chanson que je vais écouter et pouvoir trouver bonne en tant qu'auditeur. »
de planches autobiographiques; "les longs jours passent vite", est tiré du refrain d'une de mes chansons. Même si le travail que je produis dans les deux disciplines est différent, c'est tout de même le gars qui dessine qui se trouve derrière la guitare, et vice-versa.

As tu les même aspirations en musique qu'en BD ?

Je les ai eues, je ne les ai plus. Étant plus jeune, je rêvais de vivre de la bande dessinée. Pire même, je rêvais de devenir la plus grosse star de bd du monde. Je rêvais de dépasser le succès de séries comme Tintin. Je rêvais de m'élever jusqu'au sommet en clamant que moi j'avais réussi. Avec le temps, avec la découverte du milieu, j'ai abandonné l'idée de vivre de la bd. De toute manière, au Québec, vivre de la bande dessinée est impossible. Pour en vivre, j'aurais dû publier aux États-Unis ou en Europe, pour la simple et bonne raison que le marché d'ici n'est pas assez gros.

Le truc qui me passionne le plus et qui me rend le plus fier, est de réussir à enregistrer une chanson que je vais écouter et pouvoir trouver bonne en tant qu'auditeur. De réussir à écrire une phrase qui me mettra sur le cul. De réussir à donner un concert solide. La musique comme la bande dessinée, n'est pas un milieu facile. Cependant, le marché de la musique existe au Québec.

Je ne rêve pas de gloire et des plus hauts sommets. Je ne rêve que de faire suffisamment d'argent pour pouvoir faire de la musique à temps plein. That's It.

De la même manière, l’une de ces deux activités as-t-elle plus d’importance que l’autre dans ta vie ?

Oui et non. Considérant que j'ai envie de faire de la musique mon métier, on pourrait dire que oui. Mais fondamentalement, j'ai besoin des deux pour trouver une sorte d'équilibre.

Qu'est-ce qui t'a amené à faire de la bd ?

Hem... je ne sais plus trop. Je suis tombé dans les 5 ou 6 bd qui traînaient dans la chambre de ma soeur un matin. Je les ai lues et puis je n'ai plus jamais arrêté. Je ne me souviens plus trop de quand j'ai commencé à en faire.

En fait, j'ai dessiné beaucoup avant de faire de la bd. C'est la rencontre de Simon Marcoux au secondaire qui m'a botté le cul. Il réalisait des 48 planches en 3 semaines et parfois moins... J'ai voulu obtenir des résultats. Et puis ensuite il y a eu Christian Proulx, qui m'a donné un petit cours de bd et avec qui je suis resté en contact ensuite pour finalement créer le site Fourmi, qui était un webzine mensuel rempli de bandes dessinées et de rubriques.

As-tu reçu une formation particulière ?

Pas vraiment. Christian m'a enseigné ce qu'il savait, mais il l'a fait en me laissant une immense liberté. Pour que je trouve tout seul qui je suis et ce que j'avais réellement envie de faire. Le reste, je l'ai appris seul et en côtoyant d'autres dessinateurs.

Ton activité professionnelle, si tu en as une, a-t-elle à voir avec le monde de la bande dessinée?

Oui et non. Je travaille à mon compte en tant qu'illustrateur/graphiste/webmestre mais je le fais à temps partiel. J'ai un petit job à côté qui n'a rien à voir avec ça, que je suis obligé de faire pour avoir un revenu régulier et stable. Par contre, je cherche à faire le moins de contrats possible depuis quelques temps afin de consacrer d'avantage mes temps libres à la musique. Quoi qu'on en dise, les boulots de graphistes n'ont pas grand chose à voir avec la bande dessinée et ils deviennent rapidement emmerdants.

Quelles sont les personnalités que tu as rencontrées dans le monde de la bande dessinée amateur ou professionnel et qui t’ont marqué ?

Il n'y en a pas beaucoup. Je ne suis pas quelqu'un de très influençable. Il y a des tonnes et des tonnes d'amis dessinateurs ou d'auteurs que j'ai lus qui m'ont particulièrement marqué, mais ils ne le savent pas. Des gens m'ont poussé à me dépasser, à essayer des nouveaux trucs. Christian, iRockZ...

Dans les coulisses de BDA, tu es l’un des membres les plus actifs aujourd’hui. Que représente pour toi ce site ? Qu'est-ce que tu apprécies dans BDA ? Qu'est-ce que tu apprécies moins ? Que penses-tu de son évolution ? Vers quelles perspectives souhaiterais-tu le voir se tourner ?

Ouh, ça fait beaucoup de questions tout ça. Alors pour commencer, il est faux que je suis un des membres les plus actifs aujourd'hui. Je l'ai été, mais je le suis moins. Ce site représente pas mal de trucs. Il représente mes débuts dans la bd. Des tas de rencontres avec des gens qui sont partis, qui y sont encore. Il représente l'effort génial de
« Ce que j'y apprécie c'est l'ouverture sur le monde sans sélection. Les portes grandes ouvertes pour quiconque est passionné de bd. »
Frank Rideau d'avoir démarré un site devenu aujourd'hui si riche.

Ce que j'y apprécie c'est l'ouverture sur le monde sans sélection. Les portes grandes ouvertes pour quiconque est passionné de bd.

Ce que j'y apprécie moins c'est ce qu'il est devenu, un peu malgré lui. C'est les gens qui se croient tout permis. Qui entrent et qui cassent un peu tout. Qui finissent par faire fuir des vieux habitués avec leurs théories de merde sur la bd d'aujourd'hui, sur pourquoi on devrait en faire, sur les nouvelles écoles en train de naître sur bda. Sur les pseudos-mouvements que certains s'imaginent démarrer. Les gens qui n'ont besoin que d'eux même pour faire d'eux des légendes.

Les gens congelés de l'intérieur qui doivent n'avoir vraiment rien à faire pour passer 23 heures sur 24 sur un site et pour y raconter leur vie, raconter par où EUX sont passés et à quel point, ILS en ont vu des trucs. ILS savent de quoi ils parlent et ILS ont raison. Ces gens devraient arrêter de se regarder le nombril.

Le problème c'est que c'est des gens comme ça qui décident maintenant. Les règles sur BDA n'appartiennent maintenant plus à personne. Tout ce que les Gurus ont de plus que les autres c'est l'accès à l'administration du site. Les gens reconnaissants se comptent quasiment sur les doigts d'une main aujourd'hui. C'est dommage, mais apparemment, c'est la suite logique. C'est comme ça où on ferme, plus le choix.

Je souhaiterais le voir se tourner vers le présent. Ne pas louanger outre-mesure les temps passés sur BDA mais ne pas tenter non plus d'avancer plus vite que nos jambes ne nous le permettent. Je souhaiterais faire s'impliquer d'avantage des membres comme 2goldfish, qui ont le crâne bourré de nouvelles idées super originales et qui n'ont pas la tête enflée. On verra bien de toute façon. On ne peut rien prévoir.

Tu es le grand Guru de BDA mais on ne te vois jamais, tu ne gueules jamais, pourquoi ? As tu un secret qui fait que ton simple nom fait peur à tous les BDA ce qui fait que l'ordre règne partout sans toi ???

Je ne pense pas être le grand Guru de quoi que ce soit. Je me suis amplement fait voir et j'ai gueulé aussi fort que j'ai pu pendant un temps. Maintenant, c'est vrai que depuis l'été, je suis moins présent sur le site. Ça ne concerne pas uniquement BDA, ça concerne le web en général duquel j'ai un peu eu une « écoeurantite aïgue ».

Le secret, en fait, si l'ordre règne, c'est simplement que je suis très beau et que si je ne parle pas trop, les autres membres essaieront d'en faire autant afin de devenir beau comme moi.

Puisque tu es aussi l’un des animateurs de ces dossiers « Entre quatre planches » qui t’accueillent aujourd’hui, peux-tu nous parler de l’intérêt de tels documents sur BDA ?

Personnellement, j'ai toujours adoré lire des interviews. Ça faisait longtemps que nous voulions mettre de temps en temps les projecteurs sur des membres et sur leur travail. Maintenant, avec l'équipe complète qui a brainstormé pendant un bon bout de temps afin de faire un truc très complet, je pense qu'on a réussi à réaliser des dossiers intéressants, mais surtout à se différencier de ce que d'autres sites ou des journaux peuvent élaborer comme dossiers. L'intérêt me semble toujours être celui de se démarquer et d'apporter un angle différent pour se questionner sur quelque chose ou sur quelqu'un.

As-tu fait des rencontres sur BDA ? Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Des tonnes. Qui m'ont apporté des nouvelles amitiés, des collaborations et du support sur toutes les étapes de la réalisation d'un projet. Les plus significatives c'est Ydel, Tym, Nairolf, SwaN, Félix Laflamme, Remedium, Gregor, Baril, Nemo7, Everland, Frank Rideau, Vicks, dawish et plein d'autres que j'oublie.

Au stade où tu en es aujourd’hui, quelles sont tes aspirations en matière de bande dessinée ?

Je pense avoir plutôt répondu à cette question un peu plus haut.

Avec Félix Laflamme, vous avez fondé le «Gramophone », mais le « Gramophone" c'est quoi ?

Les doutes et les questions subsistent depuis le début à propos du Gramophone, puisqu'on a peut-être pas été très clair dès le début. On publie des livres, un petit fanzine et des projets web, mais on ne se définit pas comme un éditeur. Alors bon, je comprends que les gens ne comprennent pas trop notre démarche. En fait, Le Gramophone a tout d'un éditeur à une différence prêt, c'est qu'il n'est pas intéressé par des soumissions de projets.

À la base, on a déjà suffisamment d'idées pour quelques années alors on n’a pas besoin de celles des autres. Et notre envie principale, c'était de monter des projets avec des gens qu'on aime et avec qui on a envie de travailler. Provoquer des collaborations en fait.

Pourquoi créer sa propre structure plutôt que d’aller frapper à la porte de divers éditeurs ?

Félix et moi avons décidé de créer le gram pour plusieurs raisons. À cette époque, j'étais pour ma part en discussion avec un petit éditeur belge pour quelques projets et je m'étais un peu impliqué dans certains projets. Du coup, j'avais vu un peu le truc de l'intérieur. J'avais eu connaissance de quelques contacts entre l'éditeur et certains auteurs. J'ai été un peu dégoûté. Parce que j'ai vu comment c'était avec certains et parce que j'étais contraint de retravailler des choses qui m'apparaissaient inutiles, si je voulais faire un album.

Ce n'est pas que c'était une découverte, je savais bien que rares sont les occasions où un artiste peut mener à terme un projet sans devoir un peu faire la pute. Seulement, c'était un peu trop d'accumulations. Après l'échec du magazine Grosbill qui m'avait un peu viré parce que soudainement il n'avait plus besoin de moi, après ces constatations, j'en ai eu assez et c'est arrivé au bon moment puisque Félix, probablement pour des raisons différentes, a eu envie du même genre de truc. Je pense que personne n'a eu l'idée plus que l'autre, ça s'est imposé naturellement pour nous deux.

«  Si on devait se fier uniquement au fait que quelqu'un a publié un album ou pas pour déterminer s'il est professionnel, on se ferait baiser en terme de qualité. »

Te considères-tu comme un amateur, un professionnel ou bien encore autre chose ?

Je ne me positionne nulle part dans ce classement que je trouve plutôt primaire. Répartir les gens en catégories "professionnel", "amateur", etc... ne mène pas bien loin. De toute façon, personne n'a les mêmes critères à ce sujet. Pour ma part, je considère qu'un professionnel est quelqu'un qui maîtrise son art. Qui sait où il s'en va lorsqu'il débute une planche ou une chanson.

Si on devait se fier uniquement au fait que quelqu'un a publié un album ou pas pour déterminer s'il est professionnel, on se ferait baiser en terme de qualité.

Alors pour répondre à la question, je pense que je suis encore très bas dans le domaine de l'amateurisme. Et de toute façon, je pense aussi que ce n'est pas à moi de déterminer à quel niveau je me situe. Pour l'instant, ce que je fais me plaît. Je me définis comme un auteur, point.

Peux-tu résumer les différentes phases qui composent ta manière de travailler ?

Oui, même si ça n'a rien d'extraordinaire. Dans le cas d'un scénario écrit avant de commencer le dessin, je fais un storyboard sommaire, afin de savoir vers où je vais. Ensuite je crayonne, j'encre, j'efface, et dans le meilleur des mondes, je scanne :-) Sinon, quand je travaille sur un projet un peu plus improvisé comme mon carnet, le scénario se construit à mesure que ma réflexion se fait.

Un travail comme mon carnet mixte la réflexion avec le loisir de dessiner ce que j'ai envie de dessiner. Je me laisse porter au gré des cases et au gré du dernier encadré de texte. Quand je dis telle phrase dans un encadré, dix millions de possibilités s'offrent à moi pour la case suivante. Je peux demeurer dans l'anecdotique, ou le moment peut m'inspirer une réflexion que j'aurai envie de dessiner. Sinon, le procédé technique demeure le même. Je fais un crayonné assez libre mais tout de même bien défini. Ensuite j'encre plutôt rapidement et j'ajoute quelques trucs comme des masses de noir, des hachures, des taches, etc...

As-tu un rituel particulier dans ton travail ?

Oui, avant de dessiner, je me déguise en femme puis j'insère une carotte dans mon oreille gauche. Je glisse ma jambe droite derrière mon cou et là, au fond de moi je le sens. Je suis prêt à dessiner un chef-d 'oeuvre.

As-tu besoin d’un environnement, d’un dispositif particulier ?

Non. Je pensais que c'était comme ça pour tout le monde, mais je me suis rendu compte que certains dessinateurs ont du mal à se laisser aller à dessiner en dehors de leur bureau. Pour ma part, l'endroit importe peu. Tout ce qu'il me faut, c'est l'envie de dessiner. Et après ça va tout seul.

Accordes-tu de l’importance à la documentation ?

Non, pas vraiment. Par le passé, j'ai voulu devenir un dessinateur très consciencieux qui cherchait des photos de cimetière pour dessiner un cimetière. À partir du moment où je me suis rendu compte que j'avais plus de plaisir à laisser aller mon imagination, j'ai arrêté. Je sais en gros à quoi ressemble un avion. Je le schématise et puis ça y est. C'est comme ça pour pas mal tout ce que je dessine. Je ne sais pas comment bien dessiner alors je ne dessine pas ce que je suis incapable de dessiner, je me couvrirais de ridicule. :-)
« Tout ce qu'il me faut, c'est l'envie de dessiner. Et après ça va tout seul. »


En terme de scénario par exemple, si j'écris une histoire qui se déroule en Afrique, je vais m'informer, prendre des infos, surtout géographiques et politiques pour que l'environnement dans lequel je vais faire évoluer mes personnages soit crédible.

Au moment de l’encrage, comment cela se passe-t-il ?

J'enlève tous mes vêtements et... non je rigole :-) Hé bien j'ai longtemps eu peur d'encrer. Mon crayonné pouvait parfois être parfait et ma maladresse ne me permettait pas de refaire un trait parfait en un seul essai. Puis j'ai arrêté de m'en faire. J'ai compris que ça ne me servait à rien d'être parfait. Et c'est en s'enlevant ce stress de sur les épaules que j'arrive à faire des trucs qui me plaisent. J'encre avec des feutres à pointe-pinceau "Faber Castel". Ça me permet d'avoir un trait fluide qui peut changer d'intensité, sans avoir à dealer avec la complexité que représente un vrai pinceau.

Travailles-tu régulièrement ou bien par périodes ?

Régulièrement, par périodes :-) En fait, je passe souvent par des moment où je n'ai pas envie de dessiner. Où j'ai envie de m'exprimer par d'autres moyens, en l'occurrence la musique. Par contre, quand je reviens à la bd (comme en ce moment), j'y suis à fond et je mène plusieurs projets de front.

Travailles-tu en écoutant la radio ? De la musique ? Laquelle ?

La radio, non, parce qu'elle m'emmerde. De la musique, assurément. Chez moi, il y a de la musique à partir du moment où je suis levé jusqu'au moment où je vais me coucher. C'est ce qui explique qu'il n'y en a pas en particulier. J'écoute beaucoup de choses. Mais s'il faut en nommer quelques-uns, ce serait Bob Dylan, Weezer, Jean Leloup, Mickey 3D, Dumas, Joseph Arthur, Beck, Monsieur Mono, The Whites Stripes, Ariane Moffatt, Vincent Vallières, et des centaines d'autres. Je suis un gros consommateur de musique.

T’arrive-t-il de ne pas toucher un crayon pendant plus d’un mois ?

Oui.

Préfères-tu travailler seul ou avec d’autres?

J'aime beaucoup travailler seul parce que je suis le seul impliqué. Je suis le seul maître à bord. Maintenant, j'adore aussi travailler avec d'autres gens. Seulement, il faut toujours qu'une chimie s'opère avec mon collègue. J'ai envie de travailler avec des gens dont j'aime le travail. Des gens avec qui je suis sur la même longueur d'ondes, du moins à certains niveaux.

C'est pour ça qu'avec Félix ça fonctionne si bien, parce qu'on rit du même type de trucs, on trouve ridicule les mêmes choses, on essaie d'éviter les mêmes clichés, bref, on se complète bien. C'est tout ce qui compte.


Quels sont tes projets en ce qui concerne d’éventuelles collaborations ?

J'écris à temps partiel un truc pour Mosc. On a commencé il y a quelques mois et on doit définitivement s'y remettre bientôt. Sinon, je réfléchis beaucoup en ce moment au personnage de MoFo le clown créé avec Laflamme. Nous avons décidé de nous y remettre et je dois écrire la suite. Et puis quelques trucs moins ancrés définitivement, mais qui me tiennent à coeur. Je dois retravailler un scénario
« Je préfère, et de loin, écrire une histoire et réussir à me surprendre moi-même. »
pour Iris et puis j'ai un scénario à travailler avec un ami pour le retour d'une de mes séries disponible sur mon site. Laquelle? Mystère :-)

Te sens-tu plutôt scénariste ou dessinateur ? (car sauf erreur de ma part tu fais les deux) ?

Définitivement scénariste. Comme je l'ai dit avant, je suis un piètre dessinateur et je crois que les gens aiment ce que je fais surtout parce que je crois savoir comment écrire une histoire. Et puis dessiner pour dessiner ne m'allume plus depuis quelques années. C'est pour ça que je ne fais pas beaucoup d'illustration. Je préfère, et de loin, écrire une histoire et réussir à me surprendre moi-même. Me laisser prendre au jeu. Quand j'ai des idées à écrire, il est difficile de m'arrêter.

Je visite souvent ton site, j'ai eu l'impression que tu baissais un peu les bras, as-tu trop fait en BD que tu satures aujourd'hui ?

Je ne pense pas que ce soit parce que j'en ai trop fait. Il est vrai que si on regarde ma production des dernières années, on peut dire que j'en ai fait beaucoup plus que d'autres dessinateurs du web. Mais d'un autre côté, je n'arrive pas à la cheville de certains autres auteurs. Ce qui joue surtout, c'est le temps. J'ai eu dans les deux dernières années beaucoup de temps libre pour moi où j'avais ouvertement décidé de consacrer la majorité de mon temps à la bande dessinée. Aujourd'hui, j'ai un boulot à temps partiel qui m'avale beaucoup de temps et puis j'ai aussi la musique qui a pris une place plus importante dans ma vie. Mais il en restera toujours une pour la bande dessinée.

Et puis le gramophone est en sommeil, il serait temps qu'il se réveille, attends-tu la retraite pour ça ???

Même réponse que la précédente question. Si j'avais plus de temps, tout ça avancerait plus vite. Là par contre ça devrait bouger un peu plus dans les prochains mois. On a des projets qui verront le jour d'ici au printemps et on va assurément tout faire pour faire du Gramophone une structure plus régulière. Avec entre autre un imminent retour de notre petit fanzine gratuit "Le Trait Noir" ainsi que des recherches actives pour entrer dans un réseau de distribution.

C'est triste de le dire ainsi mais c'est un peu démotivant de faire un livre jusqu'au bout si c'est pour le voir distribué dans 2 ou 3 villes. Bref, histoire à suivre.

J'ai l'impression que ton travail est de plus en plus de l'ordre de l'intime, assez sombre même. Tu vas continuer à nous faire rire un peu tout de même à l'occasion ?

Tout ça remonte au moment où j'ai tué mon grand-père de 12 coups de couteau dans l'abdomen. Ma vie a certes pris une direction un peu plus « introspective ». Par contre, je prépare un retour à l'humour avec une série d'albums "trucs pour décapiter des enfants sans répandre du sang partout sur les murs".
« Je crois être un observateur de tout ce qui m'entoure et en ce moment, c'est parler de tout ça qui m'allume. »

Non, en fait je ne sais pas trop pourquoi. Ça s'est fait naturellement. Le jour où j'ai commencé à faire quelque chose de sérieux, c'était le début d'un projet malheureusement un peu tombé dans l'oubli; "Ma vie sur bande-vidéo". Ça s'est imposé parce qu'à ce moment, je traversais une période un peu difficile. Un dimanche après-midi, je n'allais pas très bien et j'ai décidé de faire ce que je ne faisais jamais. Je suis entré dans un café où je n'avais jamais mis les pieds. J'ai commandé un expresso et j'ai écrit les premières pages de "Ma vie sur bande-vidéo". Quand les choses se sont arrangées pour moi, j'ai fait prendre à ce projet une autre direction. Par contre, quand j'ai commencé mon carnet, j'ai décidé d'arrêter les pages de "ma vie..." qui étaient très travaillées, sur du grand format. J'avais envie de prioriser le propos. Au départ, mon carnet était encore assez anecdotique mais apparemment, je n'ai pu m'empêcher de prendre une tangente plus sombre et plus intime.

Je crois être un observateur de tout ce qui m'entoure et en ce moment, c'est parler de tout ça qui m'allume. Mais je vais bientôt travailler sur une série de comic strip pour un futur projet dont vous entendrez probablement bientôt parler. Ça me fait plaisir car ça fait un bout de temps que j'ai envie de revenir à l'humour un peu. De là aussi vient en partie le retour de MoFo.

A quand le retour de "Concombre et Piment" ?

Bientôt je l'espère. Même si par moment je ne sais trop si ces personnages en valaient le coup tant que ça. Au départ, c'était une histoire one-shot d'une demie-planche et il n'aurait jamais dû y avoir de suite. Seulement, Nairolf les a trouvé géniaux et il m'a écrit un scénario. Après, je n'ai pas été capable de m'arrêter et je leur ai fait vivre de plus longues histoires. Je ne sais pas. Sûrement cette année.

Toi qui est Québecquois, peux-tu nous dire si tu te sens plus proche des comics américains ou de la BD franco-belge ? (ou des mangas éventuellement ;-))

Je ne suis pas Québécquois, je suis Québécois. Je ne peux donc pas répondre à cette question. En fait, je me sens de moins en moins proches de tel ou tel style de bd. Mais s'il faut répondre, je dirais la bd franco-belge, sans hésiter. Et puis évidemment la bd québécoise.

Comment est le marché de la BD au Québec ? Peut être plus généralement au Canada ? Le côté underground est-il aussi flagrant que ce qu'on s'imagine vu de la vieille Europe ou bien y a-t'il réellement un public de fans en délire?

Honnêtement, ce côté de marché de BD et tout ça ne m'intéresse qu'à moitié. Ce dont j'ai envie, c'est surtout de raconter mes trucs. Maintenant, pour le résumer à ma façon, le marché de la bd québécoise va mieux qu'il a déjà été par le passé. Mais il demeure très petit et très restreint à un cercle de nerds, de jeunes et d'autres auteurs. Maintenant, ceux que la question intéresse peuvent se référer aux sites web www.bdquebec.qc.ca et www.bedeka.org :-)

Trouves-tu ton inspiration en regardant des films, au travers de lectures, en voyageant ?

Assurément. Entre autre en fait. Je ne sais si c'est vraiment l'inspiration mais c'est du moins l'envie. Quand je vois un bon film, que je lis un bon livre où que j'écoute un bon disque, j'ai envie moi aussi de faire quelque chose de bien. Les voyages me plongent dans un autre univers et évidemment me décrochent de mon quotidien. Me font vivre autre chose et donc, automatiquement, m'oblige à réagir, à trouver comment vivre. De là, il en découle évidemment plusieurs nouvelles idées.

Quelle est la part d’autobiographie dans tes histoires ?

Hé bien, dans mes histoires autobiographiques, l'intégralité de ce qui est raconté est vrai. Je ne vois pas d'intérêt à faire de l'autobio si c'est pour romancer. La vérité est parfois intéressante, parfois surprenante, parfois emmerdante. C'est la vie en fait. C'est ce que j'ai envie de coucher sur le papier alors. De A à Z, des situations aux dialogues, en passant par les prénoms, tout est vrai. Maintenant, je ne raconte pas tout. Si je le faisais, tout mon entourage aurait probablement de la difficulté à l'accepter. C'est pour ça que je ne parle que de mes réflexions à moi, mais via un oeil qui regarde autour de lui.

Imaginerais-tu de te lancer, un jour, dans un grand récit d’aventure par exemple ?

Probablement. Après tout, c'est de là que je viens. J'avais commencé à écrire pour Nairolf une série d'aventure, une enquête qui se déroulait en Afrique. Il avait dessiné des trucs majestueux. Le projet nous tenait énormément à coeur. Seulement, il est arrivé ce que tout le monde connaît. Nairolf nous a quitté et je me suis retrouvé avec un projet qu'inévitablement, je ne refilerai jamais à personne. Peut-être que je déciderai de le dessiner moi-même, peut-être pas.

Faudrait que je me remette dans un tel projet. J'ai toujours aimé imaginé ce genre d'histoire. Maintenant, je ne sais pas si j'aurais vraiment quelque chose de neuf à apporter au genre.

Regardes-tu souvent la production des autres BDA ? Qu’y cherches-tu ?

Malheureusement, je ne la regarde plus aussi souvent qu'avant. Manque de temps. Mais quand je viens sur le homepage et qu'une vignette m'attire l'oeil, je regarde inévitablement ce que c'est. Ce que j'y cherche, c'est de voir ce que tous les autres auteurs, pas si différents de moi finalement, ont à raconter. Quels talents se terrent un peu partout sur la terre et que BDA peut nous présenter.

A quel moment de ton travail te poses-tu le plus de questions ?As-tu le plus de doutes ?

Avec Le Gramophone, ont est arrivé à l'étape finale. Celle de l'album. La période la plus difficile est celle où après l'avoir dédicacé, je laisse le bouquin partir entre les mains d'un ou d'une inconnue. Parce que je veux que ça plaise, quelque part. Je me demande ce que cette personne en pensera et dans à peu près tous les cas, je ne le saurai jamais.

La bibliothèque de ma ville a récemment acheté nos deux livres (Entrevue à 3 heures et Du café, de la bière et plein d'autres choses...). Je les ai vu sur le rayon "Nos suggestions". C'était cool quand même. Il n'y avait seulement qu'Entrevue à 3 heures. J'ai
« Seulement quand j'arrive devant ma feuille blanche, je me rends compte que tout ce qui est dans mon cerveau ne réussit pas à se rendre sur le papier. »
fait une recherche sur leur ordinateur et "du café..." avait été emprunté. Par qui, je ne le saurais jamais. Ce livre étant plus personnel, je me demande vraiment comment les gens qui le lisent l' interprète. Pareil pour les planches que je mets sur mon site. J'ignore la façon dont elle sont reçues par les lecteurs. Certains laissent des commentaires et d'autres pas...

Qu’est-ce qui t’apporte le plus de plaisir ? Le plus de difficulté ?

Le plus de plaisir, c'est généralement en scénarisant. J'ai écrit quand même pas mal de trucs pour d'autres, et je continue. Lorsque je le fais, je n'ai pas à me soucier de ce que je demande de dessiner au dessinateur. Quand je dessine moi-même, j'auto-censure mon scénario. Je me dis; "New-York en contre-plongée, c'est trop difficile à dessiner. Qu'à cela ne tienne, je vais faire un gros plan sur le visage d'un chauffeur de taxi new-yorkais". Oui oui, je suis bête comme ça. Alors que quand je scénarise pour les autres, je me fiche bien qu'ils aient de la difficulté à dessiner ce que je voies dans mes fantasmes de scénariste :-) Et alors il n'y a plus de limites. Mon imagination a les deux portes grandes ouvertes et j'écris, j'écris, j'écris. Je ne suis plus arrêtable. Et ça, vraiment, j'adore.

Le plus de difficulté, c'est assurément de justement me rendre compte que je ne suis pas aussi doué que j'aimerais l'être. Je peux marcher sur la rue et commencer à élaborer une super idée pour la prochaine planche de mon carnet ou pour toute autre histoire. Dans ma tête, tout se construit et je vois très bien la scène. Je vois les plans que j'utiliserai, les ambiances que j'installerai et je me dit; "'cette fois c'est clair, je vais me surpasser". Seulement quand j'arrive devant ma feuille blanche, je me rends compte que tout ce qui est dans mon cerveau ne réussit pas à se rendre sur le papier. Mon bras est définitivement un outil défectueux qui ne transfère pas toutes les infos.

Quelle place occupe la technique dans ton travail ?

Très petite place étant donné qu'avant de souhaiter faire quelque chose de parfait, je souhaite faire quelque chose de bon. Je l'ai dit et le redit, la chose la plus importante est assurément selon moi le scénario. C'est comme pour Le Gramophone. Je ne cours pas après des dessinateurs qui sont meilleurs qu'Hermann s'ils n'ont rien à dire.

As-tu déjà tenté des expérimentations techniques ? Si oui, lesquelles ?

Oui. Surtout par le passé. J'ai tâté d'un peu tous les médiums possibles. Gouache, aquarelle, encres de couleurs, crayons de bois, encrage à la plume, au pinceau... Sculpture, peinture, photo... C'est en bonne partie après avoir expérimenté des médiums 3D que j'ai réalisé que l'image était importante pour moi mais qu'elle ne m'intéressait pas elle seule. Qu'elle n'était rien pour moi sans une histoire pour l'expliquer.

Un ami m'a demandé de dessiner avec lui des gens dans un café. On a commencé et il me répétait que je ne m'y prenais pas de la bonne manière. Il me demandait d'oublier que ces gens étaient des personnes. Il me demandait de les regarder comme s'ils n'étaient que des sujets. De les dessiner en étudiant leur forme, comment ils étaient construits. Et à partir de ce moment, je ne pouvais plus. Le seul intérêt que je trouvais à dessiner des gens dans un café était que c'était des inconnus. Et alors, des millions de possibilités se présentaient. Qui étaient ces gens? Que faisaient-ils ici cet après-midi? D'où arrivaient-ils et où repartiraient-ils? Pourquoi avaient-ils l'air tristes? Pourquoi avaient-ils l'air heureux? Pourquoi buvaient-ils un café au lait? Pourquoi buvaient-ils un thé à la canneberge? C'est ça qui m'intéressait. Ça et rien d'autre.

Pourquoi ce style de dessin relativement stylisé ?

Et dans la catégorie des questions les plus ardues à répondre, le gagnant est.......
Heu honnêtement je ne sais pas ce que la question veut dire. Pourquoi ce style de dessin et pas un autre? Pourquoi dessiner aussi mal? Sérieusement, ça veut dire quoi? :-) Si je comprends bien, pourquoi ce style de dessin relativement simple? Parce que je ne peux pas faire mieux, voilà. :-)


Pourquoi autant de noir et blanc dans tes dessins ?

Ça c'est rigolo car en fait, au tout début, quand je faisais de la bd couleur, je faisais les couleurs à la main. Et à cette époque, le scanner que nous avions à la maison était uniquement un scanner noir et blanc. Bref, scanner mes couleurs manuelles sur un scanner noir et blanc donnait un résultat plutôt ordinaire. J'ai donc commencé à faire des bd en noir et blanc pour pouvoir les scanner. Ensuite, je me suis mis à la couleur informatique et j'en ai quand même fait pendant un bon petit bout de temps.

« J'en suis venu à adorer la force d'un blanc ou la puissance d'un noir. »
Puis finalement, j'en suis venu au noir et blanc, le vrai, celui qui je l'espère, se suffit à lui même, après la publication d'Entrevue à 3 heures. Il était évident que Félix et moi n'avions pas les moyens de faire un livre en couleur alors on a fait du noir et blanc. Par contre, si on compare les deux histoires, on voit que Félix maîtrise alors beaucoup mieux que moi le noir et blanc. Moi, il s'agit simplement de trait noir et de vide blanc, sans couleurs. Par après, on en a discuté à quelques reprises lui et moi et il m'a expliqué un peu comment il s'y prenait pour qu'un encrage noir et blanc soit bien équilibré. J'ai eu quelques débuts cahoteux à mettre du noir là où il ne le fallait pas, à n'en mettre pas suffisamment, à en mettre trop...

Bref après plusieurs essais, j'en suis arrivé à des résultats que je jugeais satisfaisants. Et comme tout ça a un peu coïncidé avec le moment où je me suis mis d'avantage à de la bd autobiographique et moins humoristique, j'ai trouvé que le traitement en noir et blanc était suffisant et qu'ajouter de la couleur aurait modifié le message que les planches transmettait initialement en noir et blanc. J'en suis venu à adorer la force d'un blanc ou la puissance d'un noir. À admirer le fait qu'un immense trou blanc puisse faire ressentir un vide et qu'un immense trou noir puisse faire ressentir une sorte d'écrasement. Et encore, ce n'est qu'un exemple puisque je trouve qu'à elles seules, ces deux couleurs peuvent représenter quasiment n'importe quoi.


Préfères-tu réaliser en couleur ou en noir et blanc ?

C'est bien différent l'un comme l'autre. Ça me permet de faire deux choses complètement différentes. Je ne pense pas avoir spécialement de préférence. Mais disons que dans les derniers mois, je me sens assurément plus "noir et blanc" que "couleurs".

Quelle technique utilises-tu pour ta mise en couleur ? Pourquoi ? Aimerais-tu tenter des essais avec d’autres techniques ?

Je travaille à l'ordinateur, sous photoshop où je travaille sur différents layers. Un layer pour les couleurs d'ensemble, un autre pour les ombres et un autre pour la lumière. Pourquoi? Parce que. :-) Comme j'ai dit plus haut, j'ai déjà essayé d'autres médiums mais je ne me suis jamais senti aussi à l'aise qu'avec l'ordinateur. Seule l'aquarelle m'avait bien plu. Mais il faut une ambiance. J'ai aimé faire de l'aquarelle parce que c'était pendant un festival qui se déroulait dehors. J'y étais avec Christian Proulx et on était assis au soleil avec un bon vent qui se rendait jusqu'à nous. Il y avait des gens qui circulaient et discutaient avec nous, il y avait de la musique et il y avait des jolies filles. Comment aurais-je pu ne pas aimer ça? Depuis, j'associe l'aquarelle à la détente et difficilement à une autre période que l'été, quand j'ai le temps :-)

Et pour finir : Les inclassables !!!!!!

Comment fais-tu pour être aussi beau?

Chère Iris, pour être aussi beau, car ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, j'ai plusieurs trucs et astuces. Tout d'abord, pour ma crinière de lion, je prends soin de la laver quotidiennement et de négliger un peu le coup de peigne. Cela me donne un air insouciant qui fait automatiquement craquer les jeunes filles dans la fleur de l'âge. Ensuite, pour mon superbe visage, j'y ai ajouté une paire de lunettes "dans le vent" qui me donne un air mi-intello mi-carte de mode qui assurément, fait craquer les jeunes filles dans la fleur de l'âge. Pour mon corps d'Adonis, voire même d'Apollon, je mange des noix, un truc vu à la télé pour avoir des gros muscles. Les jeunes filles dans la fleur de l'âge peuvent ainsi à loisir tâter mes muscles et lancer dans toutes les directions des "oooh" et des "aaaah" admiratifs.

Ensuite, évidemment, il faut comprendre que ce n'est pas uniquement un de ces critères qui fait mon charme. C'est une équation très compliqué qui dose de façon scientifique tous ces éléments pour faire de moi un être, disons-le, n'ayons pas peur des mots; supérieur. Maintenant, pour les jeunes hommes qui souhaiterait accéder à une beauté comme la mienne (ce qui, avouons-le est bien illusoire, mais laissons ces jeunes gens rêver), j'offrirai en Mars des dîners-conférences à l'Auberge des Rois pour expliquer mon cheminement et les étapes que j'ai dû traverser, qui ont inévitablement façonné à même le roc la personne et la divinité que je suis. Vous ne deviendrez pas aussi beau que moi mais peut-être cela vous donnera-t-il assez de confiance en vous pour approcher les jeunes filles dans la fleur de l'âge.

Si tu devais être une "star" de la BD aujourd'hui, tu voudrais être qui ?

Antoine Corriveau, il assure vachement ce gars là.

Tu te sens plutôt "Bob l'éponge" ou "Bob le bricoleur" ?

Bob Dylan.

T 'es plutôt mayonnaise ou moutarde ?

Je considère qu'avec cette question vous vous immiscez un peu trop dans ma vie privé et je préfère ne pas répondre.

Et sinon, tu vas tenter star academy ?

Non, je me réserve pour Loft Story.

Ca risque de ne jamais arriver dans tes petites oreilles mais j'ai envie de te redire que j'aime beaucoup ce que tu fais, pas tout mais presque tout tu es content ??? (je te pose cette question pour faire plaisir aux autres mais tu n'es pas obligé de répondre ^Ö^)

Bon bah je réponds pas dans ce cas. Mais tu es plutôt lèche-bottes toi, hein! :-)

Merci pour cet entretien Monsieur corriveau !