Un Village

Edito du Lundi 1er Juin 2009

Illustration de l'édito Il se situe à la croisée des chemins. On y accède par des routes principales ou par des sentiers de traverse. Les grandes métropoles sont proches, on sent leur présence mais on ne les voit pas depuis le centre historique. Ici les fenêtres des vieux immeubles donnent sur des forêts et sur des montagnes qui préservent la vue, plus bas le regard se perd dans des ruelles sombres.

Il faut marcher un peu pour gagner les grandes avenues, où on a l'impression d'être déjà en ville. Là, quand on se retourne, on ne distingue plus les vieux immeubles mais des édifices plus récents et, derrière eux, les remparts. Les yeux ne peuvent porter plus loin ni plus haut. Personne ne sait où commencent les anciens quartiers ni où ils se terminent vraiment. Certains évoquent des ruines profondes, perdues dans l'oubli. D'autres, aux bâtiments rénovés, ouvrent sur des horizons lointains.

La mer et l'océan se cachent derrière les collines. Une falaise, à quelques kilomètres, révèle leur point de rencontre. Les maisons les plus reculées des quelques ports d'attache jouxtent la périphérie urbaine, à l'opposé des orangeraies où on peut se reposer, se promener. Les voyageurs, aux profils les plus divers, émergent de toutes parts. Certains s'y installent, d'autres ne font que passer.

Plusieurs générations d'habitants coexistent. Les plus anciens font des apparitions rares ou fréquentes, discrètes ou remarquées, mais gardent encore la place forte. Ils entretiennent et fédèrent la vie de la cité à la fois une et plurielle, unie et divisée.

Il y a des communautés dans la communauté, des clans, des enseignes, des individus solidaires ou solitaires. Comme dans les histoires, contes et légendes, ils sont magiciens, prophètes, guerriers, artisans ou jongleurs ; humains, elfes, nains, gobelins ou trolls civilisés. Plusieurs temples et chapelles témoignent de leur croyance commune dans les Muses, déesses de l'art. C'est aussi un lieu de vacances et de loisirs, animé par l'espoir que l'été reviendra toujours.

Texte et illustration : D. H. T.

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