Le Royaume des Terres Colorées par Huchon
Galerie de HuchonLe Royaume des Terres Colorées
1ère EPOQUE
I) Stanislas Joorgh.
II) L’Armée des Mêmes.
III) La Dernière Ile.
Et si le danger que l’on pensait venir de l’océan surgissait de l’intérieur ?
Lors de la « Saison des Mélanges », période de vulnérabilité, les 7 îles du Royaume des Terres Colorées tombent tour à tour sous le joug d’une puissance inconnue.
Seul Goryndal « le Vieux », patriarche de l’île Pourpre, réussira à préserver l’essentiel…
Mais à quel à prix...
Le Royaume.
Au "21 de la quarte du 3" appelé également "Saison des Mélanges," les coupoles de protections des 7 îles composant le Royaume des Terres Colorées s'évaporaient permettant ainsi à la flore et à la faune de se renouveler. C'était aussi l'occasion pour chaque peuple d'assurer sa subsistance pour les mois à venir. En effet, ce libre accès provisoire au monde extérieur permettait de réapprovisionner les réserves en poissons et en algues pour le restant de l'année par un libre accès à l'océan, de capturer les volatiles venus se reposer sur ces îles lors de leurs longues migrations. Les alizés apportaient également leurs lots de bienfaits en "semant" les graines de terres lointaines et en assurant la pollinisation des terres. Ainsi, pendant ces 3 mois, chacun vivait au rythme de la pêche, de la chasse et des cultures.
Puis, quand arriveraient le "21 de la quarte du 6" et la re-formation de la coupole, chaque île se retrouverait en autosuffisance, coupée du monde pour 9 longs mois d'isolement. Mais ce qui pouvait paraître à première vue pour une lourde contrainte ne s'avérait pas moins une excellente protection naturelle. En effet, les peuples des 7 îles historiquement pacifiques ne possédaient nul moyen de défense contre d'éventuelles agressions extérieures. Certes, à ce jour, ils n'avaient eu à subir aucune invasion de peuples lointains et inconnus mais la disparition de la coupole durant 3 mois se révélait être une énorme faille dans ce système de sécurité.
Comme chaque année, à cette même période, les représentants des 7 îles composant le Royaume des terres colorées tenaient leur concile annuel dans la Salle des Loys sur le Rocher Capitale. Désignés par leur peuple, ils présidaient à la destiné de tous. Il y avait là Jundero, dignitaire de l'île de Khôl, Val, représentant de Poupre, Kalean et Morland, envoyés respectivement de Sienne et de Cyan, Oming, venu de la terre d'Orpiment, Gildebar de Wasabi et Margüsson originaire de Quartz.
Afin qu'aucune communauté ne soit privilégiée au détriment d'une autre les débats s'effectuaient dans la langue de l'orateur. Les paroles étaient alors traduites à l'ensemble des participants, chacune des îles possédant son dialecte propre. Il n'y avait pas non plus de religion d'état. Libre à chacun de croire ou non, d’honorer un ou plusieurs dieux et d'arborer tel ou tel signe religieux. En définitive chaque île avait su garder sa propre identité ce qui ne nuisait aucunement à l'harmonie qui régnait au sein du Royaume des terres colorées. L'utilité du directoire était tout autre : Favoriser les échanges en partageant les connaissances de chacun.
Val de Pourpre.
Le concile touchait à sa fin et l'entente y avait été parfaite. Tous allaient se séparer impatients de partager avec les leurs les avancés, techniques et autres découvertes apprises lors de leur séjour sur le Rocher Capitale. Alors que les débats du jour arrivaient à leur terme, Val le représentant de Pourpre s'approcha du pupitre et interpella les autres membres du directoire.
A la surprise générale il demanda la parole afin d'aborder un sujet qui, disait-il, était de la plus grande importance.
Les sénateurs, inquiets, consultèrent l'ordre du jour pour s'assurer que rien ne leur avait échappé tout en réajustant leur oreillette pour une traduction simultanée.
Val était le plus jeune des représentants à siéger au Directoire. À ce titre, il passait aux yeux de tous pour un jeune chien fou désireux de révolutionner les lois régissant l'archipel. Mais il n'était jamais arrivé à convaincre la majorité des sénateurs bien trop conservateurs. Tout juste réussissait-il à inquiéter Kalean le dirigeant de Sienne qui ne passait pas pour l'un des plus courageux.
Retissant à l'idée que la réunion puisse s'éterniser, le doyen Morland, président de séance, lui donna la parole malgré tout.
Val enchaîna rapidement sur le fond du problème qui, à ses yeux, était de la plus grande urgence: Il fallait absolument assurer la sécurité du Royaume durant la Saison des Mélanges.
Le sujet avait été maintes fois abordé par Val et n'avait jusqu'alors jamais trouvé d'écho aux oreilles des membres du concile. Pire, Oming était excédé du fait qu'on lui fit perdre son temps avec de telles sottises.
Mais cette fois-ci, Val ne s'en laisserait pas compter. Nerveusement; il tapa du poing sur son pupitre ce qui eut pour effet de fixer l'attention de l'auditoire et de tirer Jundéro de sa léthargie habituelle.
Il détailla les angoisses de son peuple devant leur vulnérabilité au cours de la carte du 3, de cette peur grandissante qu'il éprouvait lors de cette période. Bref
il fallait pallier à toutes éventualités même si cela devait se faire pour rien.
Malgré ses efforts pour trouver les mots justes qui lui permettraient de les convaincre, Val se heurtait encore au scepticisme des autres sénateurs; Gildebar ne croyait pas en une pseudo invasion, Oming allant même jusqu'à remettre en cause le fait qu'il puisse exister une vie ailleurs que sur les 7 îles du Royaume
Mais cette fois-ci Val ne désarma pas et eut un sourire narquois comme première réponse. Il mit en avant les certitudes bornées de certains sénateurs allant même jusqu'à leur prédire de sérieuses déconvenues.
Pour la première fois, la proposition du délégué de pourpre semblait recevoir un mince écho favorable, Il se sentait maintenant plus déterminé que jamais malgré les doutes du Doyen Morland de voir les hommes se plier à un entraînement militaire poussé.
Mais tel n'était pas non plus le souhait de Val. Il préconisait une armée de métier, composée de combattants, acquis à la cause du Royaume et dont personne n'aurait à se soucier des pertes.
Dialogue (extrait)
VISULK (chercheur) : (D’un revers de bras, il envoie valser tout ce qui se trouve devant lui) « Raaaaaah ! Par les fils de Gourah, nous perdons notre temps ! »
(énervé)
VAL : (entrant dans le laboratoire accompagné de Kalean) « Pas de ça Maître Visulk ! »
(Ton ferme et menaçant)
VISULK : « La bienvenue sénateurs. »
(Se ressaisissant et s’inclinant devant les 2 arrivants)
VAL : « Que se passe-t-il ? »
VISULK : « Nous pensions avoir trouvé certains éléments de réponses à nos recherches avec la culture in vitro de méristèmes…Encouragés par nos résultats sur les végétaux nous avons décidé d’effectuer les premiers tests sur les animaux… »
KALEAN : « Et ? »
VISULK : « Et c’est un fiasco complet. Les noyaux de cellules réimplantés dans les ovocytes ne nous donnent rien de fiable en termes de résultats. Pire, regardez ! »
(Il tient dans ses mains le cadavre d’un singe)
« Ce singe est à peine âgé de 24 heures. Son corps a subi un vieillissement de presque 80 ans durant ce laps de temps. On peut donc en déduire que l’espérance de vie de ces nouveaux êtres n’excédera pas 36 heures dans le meilleur des cas. »
KALEAN : (Inquiet) « Ce qui veut dire ? »
VISULK : « Que nous brûlons les étapes. Dans votre empressement à vouloir une armée, sénateur, vous nous obligez à réduire au maximum les délais de développement des clones. Le processus de vieillissement s’en trouve accéléré d’autant. »
VAL : « Et bien, élargissez vos recherches à tous les types de cellules, vous finirez bien par identifier le problème. »
VIZULK : « Ca a été fait Sénateur. À chaque fois le résultat a été identique. »
VAL : « Nous vous donnerons plus de moyens… »
VIZULK : (Il coupe Val)
« C’est inutile. Laissez nous plus de temps, c’est la seule alternative à notre réussite. »
(Un bruit strident retentit interrompant leur discussion)
VAL : « Bien… bien… » (réfléchit) « Suivez moi Maître Visulk. Nous débattrons de tout cela au cours du dîner des sénateurs. »
VISULK : (S’incline puis à s’adresse au personnage se tenant immobile prés de la porte)
« Joorgh ! Vous veillerez à remettre tout en ordre pour demain à l’aube. Et tâchez d’y mettre un peu plus de cœur à l’ouvrage qu’à l’accoutumé.
JOORGH : (S’incline au passage des sénateurs et de son maître)
Alors que les dirigeants du Rocher, enivrés, festoyaient oubliant leurs préoccupations, Stanislas Joorgh s’était acquitté rapidement de sa tâche pour s’adonner à une occupation beaucoup plus enrichissante.
- 22/02/2009 14:55 Le pingouin masqué
- Ca a l'air intéressant comme univers, quoique j'ai un peu de mal à me l'imaginer, d'autant que tu ne précises pas le style de dessin recherché.
- 04/03/2009 20:20 Ancien Membre
- Très poétique les noms de tes saisons et iles...