J'AURAIS PU CROIRE - P.1 et 2 / 6 par Remedium
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- 08/01/2010 23:06 pain(t)
- très bien écrit, comme d'hab, notamment l'avant-dernière case et son jeu de mot sur la saga des cités qui apporte une petite pointe d'humour appréciable dans cette planche dénonciatrice.
- 08/01/2010 23:09 moutch
- Pouce haut.
- 09/01/2010 01:29 D. H. T.
- On reconnaît tout de suite le style de Remedium! Une simplicité maîtrisée du trait, un contenu philosophique qui fait corps avec le récit et retient toute notre attention.
- 09/01/2010 20:14 philippe gorgeot
- Encore une fois un début de récit fort et engagé !
Un dessin efficace et qui répond parfaitement au texte. Ce texte ciselé et qui m'amène à cette question : s'il n'a pas cru...qu'a t'il fait ?
A suivre ...! - 09/01/2010 20:29 pain(t)
- disons que je ne le vois pas comme un jeu de mot visant forcément à faire rire, mais plutôt comme un jeu sur la langue pour donner du rythme à ton texte (à l'instar de la chanson) avec une once d'humour.
Et pour le coup c'est très efficace. - 09/01/2010 23:40 pain(t)
- "j'essaie de construire ce genre de texte effectivement comme des chansons, influencé que je suis par le rap et autres chansons où l'écrit à son importance."
> cela se sent parfaitement. Ce n'est pas lourd, bien au contraire, les rimes internes et autres jeux d'écriture concernant la sonorité des mots auraient même plutôt tendance à alléger la lecture à mon sens. - 10/01/2010 01:24 Meuhdge
- Toujours aussi savoureux! Et réfléchi.^^
- 10/01/2010 10:20 Gregor
- Je suis fier de toi ! Un grand bravo ! Le dessin et les textes sont à l'unisson, ils servent un vrai style et une vraie pensée. Bravo.
- 10/01/2010 13:13 D. H. T.
- Auteur par conviction, revendiquant moi-même un vrai style et une vraie pensée, je peux confirmer qu'effectivement ces deux planches ont, de ce point de vue, une valeur de vérité car chaque étape du développement est en parfait accord avec le message dans son ensemble.
Quelques remarques pour nourrir le débat:
- quand je vois le mourant sur son lit de mort, je me dis que ce n'est pas la mort qui est à craindre mais les souffrances endurées par le vivant - même s'il n'y a rien après la mort, ce "rien" soulagerait du fardeau de la vie; on parle beaucoup (trop) du droit à la vie, qu'en est-il du droit à la mort dans la société française et dans le monde en général? Un débat encore tabou, hélas.
- la philosophie atomiste et épicurienne s'appuie sur l'expérience empirique et sur la connaissance de la nature, elle ne peut donc réfuter l'existence du surnaturel que dans les limites que cette philosophie s'est elle-même fixée: du point de vue adopté par Lucrèce il est exact de dénoncer comme absurde la perspective d'une vie après la mort, mais il existe des arguments opposés tout aussi convaincants dans une autre sphère de pensée - qui n'est pas nécessairement religieuse, d'ailleurs: voir Platon.
- l'anticléricalisme est consensuel en France, il existe une tradition anti-chrétienne fortement ancrée dans la république et dans ceux qui la défendent, en même temps qu'une forme de revendication, même à contrario, de l'héritage chrétien. Tout se passe comme si les détracteurs de l'Eglise en France reconnaissaient l'attachement historique du pays à la chrétienté (c'est encore l'Etat qui finance l'entretien des lieux de culte) tout en le rejetant: il y a une forme de déni, là où il serait plus sain de trancher dans un sens ou dans l'autre - soit en faveur d'un improbable Etat catholique finançant ses églises, soit en faveur d'un Etat 100% laïc qui laisserait le culte aux investisseurs privés, libérant ainsi une vraie place pour les autres traditions religieuses ou non;
- le sens de la croix comme symbole religieux ne renvoit pas seulement à la perspective, avérée ou non, d'une vie après la mort, il est également philosophique et humaniste, il nous rapelle d'une part que la chair est souffrance, et d'autre part que l'individu qui pense différemment est persécuté par le groupe. La croix, au-delà de la communauté chrétienne, peut donc être interprétée comme une dénonciation salutaire du groupe et comme une sacralisation légitime de l'individu: un combat universel et d'actualité, la transition du monde actuel (qui survalorise le groupe tout en stigmatisant l'individu) vers un autre monde (qui protègerait l'individu tout en censurant et en réprimant le groupe à juste titre);
- si des hommes de pouvoir abusent de leur position à l'encontre du peuple, il y a des limites à qualifier ce dernier de "novice", de "docile" et de "servile" quand on prend la mesure de la répression à laquelle s'expose celui qui veut combattre le régime; même si le peuple a de nombreux défauts, les vrais coupables sont d'abord les soi disant "élites éclairées" car elles sont à l'origine des décisions structurelles imposées de force à l'ensemble de la population. "Société du spectacle" qui tend à nous déposséder de la liberté d'agir sur notre propre vie et sur le monde, certes, mais la faute aux dirigeants d'abord car il faut prendre ses responsabilités: on ne peut pas à la fois aliéner quelqu'un et lui reprocher de se laisser faire. C'est pourtant ce que font les soi disant "élites éclairées". Guy Debord avait en partie raison, mais François Truffaut avait également raison de traiter Guy Debord de "tartuffe";
- les deux dernières cases donnent à penser plus qu'elles ne délivrent une opinion clé en main, c'est l'ouverture du récit (sur la suite, et sur autre chose); qu'y voit-on? Les médias, la banlieue, des jeunes en colère... C'est un aspect du monde, à un moment donné ("cette nuit"), avec quand même un sous-entendu très fort: à trop se focaliser sur un aspect de l'actualité, on en vient au raccourci banlieue = violence et c'est ce que la planche semble dénoncer. Mais attention à l'excès inverse: de là à penser que la banlieue et ses habitants sont tous incriticables et intouchables, il n'y a qu'un pas - un pas vers un écueil: celui d'un certain consensus, même si le texte ne le dit pas explicitement.
La planche n'en demeure pas moins pertinente car en accord avec un choix de pensée qui se défend. Si je devais la réécrire de mon point de vue, globalement:
- je laisserais la case 1, la case 2, la case 6 et la case 8 telles quelles;
- en case 3 j'écrirais: "mais c'est la mort et le néant que j'appelais de tous mes voeux";
- en case 4 je mettrais la croix non pas dans la poubelle mais au mur sur un fond noir, et la voix off poursuivrait: "et quand j'ai cessé de croire j'ai vu dans ce symbole ma propre souffrance";
- en case 5 je remplacerais "novices" par "victimes";
- en case 7 je remplacerais "dociles et serviles" par "aveuglés et aliénés";
- en case 9 je remplacerais l'ensemble du texte par: "croire en leur pertinence quand l'instant leur donnait raison." - 10/01/2010 14:02 pain(t)
- t'abuses DHT, tu pourrais laisser des commentaires plus conséquents tss tss tss...
:) - 10/01/2010 15:06 D. H. T.
- Que veux-tu, c'est dimanche... ;)
- 10/01/2010 18:49 karicature
- je n'ai qu'un mot à dire : j'attends la suite ...