#1 29/11/2004 14:10:34

2goldfish
BDA
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Je DÚteste La Mort

Voilà un petit scénario que Phiulche devrait illustrer prochainement (c'est à lui que je parle dedans, au cas ou vous vous demanderiez). Etant donné que ça se passe fin XVIIème, je m'adresse à vous surtout pour savoir si le language que j'emploie est cohérent, mais vous pouvez critiquer le découpage ou me féliciter pour l'histoire ou me parler du beau temps aussi si vous voulez. Et puis si vous n'êtes pas un critiqueur de scénario dans l'âme, passez votre chemin: vous aurez l'occasion de le découvrir sur la planche dessinée, ce qui est quand même plus sympa.
Bon, trêve de Bla bla, voici le scénario:

½ Je déteste la mort. ?

Epoque : Fin dix-septième
Lieu : Quelque part dans l'océan entre l'Angleterre et l'Espagne.

Planche 1


Case 1 : Case large. Le pont d'un navire du mm siècle. A la gauche la mer,
la pleine lune dans le ciel. A la droite une silhouette sombre portant une
lourde robe de bure dont la capuche dissimule le visage. Derrière lui la
silhouette fine d'un homme d'âge moyen qui sera notre héros et que nous
appellerons Henry. Il est vêtu comme un homme riche mais semble avoir vécu
quelques jours difficiles : sa chemise a perdu les boutons les plus hauts,
il arbore une barbe de trois jours (il porte déjà en temps normal une fine
moustache).
Henry pointe un pistolet dans le dos de l'autre personnage, et se penche
son oreille.

Henry : Je déteste la mort. Mais rappelle-toi quand tu rameras qu'à
choisir, je préfère la tienne, le moine.


Case 2 : Une barque, au clair de lune. Le moine rame. Derrière lui,
presque allongé tellement il est penché en arrière,  Henry tient lâchement
le pistolet dans la direction du rameur.

Henry : Vous l'avez deviné, j'étais le fameux prisonnier de la cale du
bateau, et si ce n'était pour la bêtise de mes gardiens, je le serais
encore. On a sûrement raconté beaucoup de chose à mon sujet sur le pont, non
? N'en croyez aucune, voilà la vérité.


Case 3 : Changement de scène : nous sommes maintenant ½ dans ? l'histoire
que raconte Henry. Nous découvrons donc un vieil homme en train de mourir
dans son lit. Le vieil homme n'a plus beaucoup de cheveux, de dents ou de
raison. Le lit est situé dans une minuscule chambre mansardée qui lui tient
aussi lieu d'atelier : un chevalet, des toiles et tout le matériel
nécessaire à un peintre se trouvent là, dans un grand désordre. Le seul
mobilier en dehors du lit consiste en un tabouret bas posé devant le
chevalet et une petite table de chevet, sur laquelle est posé un cruchon et
un vieux morceau de pain rassis. Sur la table de chevet une bougie qui n'a
plus beaucoup d'avenir elle non plus procure la seule lumière. (tu n'es bien
sur pas obligé de dessiner tout ça. L'important c'est qu'on voit un vieux
qui meurt)

Légende : J'étais jusqu'à récemment encore un simple aigrefin londonien
lorsqu' au hasard d'une de mes expéditions nocturnes je rencontrais Lowry le
célèbre peintre. Sa fascination grandissante pour des sujets de moins en
moins romantiques en pleine période baroque lui avait valu de sombrer peu à
peu dans l'indifférence, puis de là dans la misère.


Case 4 : Henry est maintenant dans un salon richement décoré, présentant
un des tableaux comme sien à un groupe de jeunes hommes de la haute société.
Il se courbe, un sourire aux lèvres, alors que les jeunes hommes sont
visiblement impressionnés.

Légende : J'escamotais quelques unes de ses dernières ouvres dont le
style, j'allais le découvrir, étaient maintenant hautement  appréciées. Je
décidais naturellement de m'en attribuer la paternité. Bientôt je fus le
peintre le plus couru d'Albion. Le roi me convoqua, même.

Case 5 : Henry se trouve maintenant sur le quai d'un port anglais. Il
remet quelques pièces à un garçon visiblement pauvre et très heureux de les
recevoir.

Légende : Le roi tenait à me confier une mission : peindre les ports du
royaume, pour montrer sa puissance aux britanniques et au monde. J'acceptais
évidemment son or avec joie, et j'entrepris aussitôt de parcourir les ports
du royaume, ou chaque fois je séjournais quelques semaines tandis qu'un
barbouilleur local que je payais dix sous s'acquitte de ma tâche.


Planche 2

Case 1 : Retour sur la barque, où Henry parle toujours au moine. Il s'est
affalé un peu plus encore, alors que le moine rame toujours, infatigable.

Henry : Le roi n'y connaissait rien en peinture, et personne n'avait le
courage de dire au roi qu'on le filoutait. Mais bien entendu, ça n'eut qu'un
temps. Je ne suis heureusement pas du genre à abuser de l'hospitalité de mes
hôtes.

Case 2 : Henry se trouve dans une auberge, en Espagne, une chope dans une
main, une femme dans l'autre. Il chante, visiblement. L'auberge est bondée
et beaucoup d'autres hommes y festoient.

Légende : . ainsi avais-je déjà gagné l'Espagne au moment où le roi
changeait d'avis sur la qualité des toiles pour lesquelles il m'avait si
grassement payé. Mais vous savez ce qu'on dit : ½ Que l'on n'ai qu'un sou ou
une montagne d'or, il y aura toujours plus de vin et de femmes encore. ?

Case 3 : Henry, vêtu comme un noble espagnol de l'époque, une coupe en
cristal à la main, fait son numéro de charme dans un salon de la haute
société espagnole.

Légende : Mes talents me furent donc à nouveau nécessaires : J'usais du
reste de mon pécule pour m'introduire dans la bonne société espagnole. Cela
me coûta cher, mais la suite fut aisée : On ne se méfie pas d'un homme qui a
l'air plus fortuné que soi.

Case 4 : Un vieux duc espagnol remet une cassette délicatement ciselée à
Henry, qui lui fait une courbette tout un jetant un oil vers la fille du
duc, fort jolie au demeurant, qui baisse la tête en rougissant.

Légende : Las ! J'ai commis l'erreur de délester un duc à la fois de son
or et de l'honneur de sa fille. Dans ce métier, voyez vous, il faut toujours
veiller à ce que la honte de votre victime surpasse sa colère. Surtout quand
votre victime a ses entrées auprès du roi d'Espagne.

Case 5 : Henry est maintenant attaché au fond de la cale d'un bateau. Il
est dans l'état dans lequel nous l'avons découvert au début de la première
planche.

Légende : Ainsi me retrouvais-je sur ce bateau en direction de
l'Angleterre, au nom de la nouvelle amitié anglo-hispanique. Je dois avouer
être assez fier d'avoir pu jouer mon modeste rôle dans ce rapprochement. Je
ne dus mon salut qu'a un vieux clou rouillé grâce auquel je  me défis de mes
liens.

Case 6 : Retour sur le bateau. A l'arrière plan, Henry, toujours affalé,
une main derrière la tête, de l'autre il agite comme un jouet le revolver,
pointé en l'air, pour appuyer ses paroles, un sourire au lèvre. Au premier
plan le moine rame toujours. Il a relevé la tête de sorte qu'on voit pour la
première fois son visage sous sa capuche, en gros plan : il ne s'agit en
fait pas d'un visage mais d'un crâne. C'est la Mort. Maintenant que je t'ai
révélé ça, je peux te dire qu'il faut bien que tu pense à ne pas trop
montrer de son visage ou de ses mains avant cette case.

Henry : Eh bien, le moine, ne trouves-tu pas cette histoire peu ordinaire
? As tu fais vou de silence ?


Et on pourrait s'arrêter là. Ca ferait une petite fin ironique amusante.
Mais j'en ai marre des fins ironiques, personnellement. Toujours est-il que
tu peux t'arrêter là et tu auras un récit complet. Cependant je propose de
continuer pendant une planche au moins. Mais si on continue il serait
intéressant de faire croire au lecteur que cette seconde planche est la
dernière. Bon, reprenons.

Planche 3

Case 1 : La Mort se retourne.


Case 2 : Henry n'est pas effrayé. Il est plutôt en colère. Il s'est
totalement redressé et lève les bras au ciel.

Henry : La Mort ? La Mort ! Comment ça la Mort ? Nous sommes si prêts de
la côte que je pourrais la rejoindre en traînant le bateau derrière moi !

Case 3 : La mort lève sa main pour pointer un doigt osseux vers une autre
barque a bord de laquelle se trouvent deux soldats espagnols, vêtus de
casques et de plastrons métalliques, l'un ramant tandis que l'autre, debout
à la proue scrute le lointain qu'il éclaire à l'aide d'une lampe.
Henry, hors champ, s'exclame :

Henry : Mes gardiens ?

Case 4 : Henry au premier plan tire dans la direction de l'autre barque,
et au second plan le soldat qui était debout à la proue est touché au genou
et passe par dessus bord, pendant que le rameur se lève pour tenter
vainement de le rattraper. Je sais, c'est un plan assez dur a dessiner, bon
courage. (si vraiment tu le sens pas, tu peux toujours en faire deux cases).

Case 5 : Henry est maintenant seul à bord de la barque et rame comme un
damné pour s'éloigner le plus vite possible.

Henry : Voilà qui devrait maintenir la camarde occupée !

Case 6 : A l'horizon se dessine la forme d'un navire arborant le pavillon
noir. Du pont une voix crie :

Voix : Embarcation à tribord, capitaine !

Case 7 : Henry est sur le pont du bateau des pirates qui le cernent,
épées, poignards et cimeterres pointés vers lui. Il baisse un peu la tête,
lève les mains et les sourcils en l'air, un petit sourire en coin.

Henry : Vous pourriez bien sûr me tuer, messires. Ca semble même la
meilleure chose à faire, j'en conviens, mais comment, alors, vous
mènerais-je jusqu'à mon trésor ?


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Allume un feu pour un homme, il aura chaud une journée. Met le feu à un homme, il aura chaud le reste de sa vie.

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#2 29/11/2004 21:31:09

gregor
Invité

Re : Je DÚteste La Mort

Il y a beaucoup de qualité dans ce scénario. L'ambiance est assez vite posée, le rythme parfait et les "flashback" assez chirurgicaux pour ne pas être grossier.

Voila mais pour répondre a ta question le language semble cohérent et ne comporte pas de figure de style pseudo historique.

Félicitation 2Goldfish et bonne continuation

#3 30/11/2004 23:59:04

2goldfish
BDA
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Re : Je DÚteste La Mort

Merci à toi petit gregor.
En fait j'ai pas mal utilisé un lien que je ne retrouve plus et qui avait été donné par je sais plus qui (Un grand merci à lui, je lui dois plein de choses dans ma vie). Un lien vers plusieurs vieux dictionnaires de français.


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