#1 10/06/2005 20:51:46

Océnar
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La MisÞre

Petite histoire de 2-3 pages qui pourrait être rassemblée avec une dizaine d'autres pour former un recueil dont le titre est "la misère".

le titre de l'histoire: l'enfant qui voulait jouer aux billes

Banlieue parisienne, année 1946.
Le petit julien habite avec sa mère et ses deux soeurs  dans une misérable chambre de bonne. Son père est mort durant la guerre 39-45. Pour faire survivre sa famille, sa mère fait de la couture.
Le matin. Comme tous les jours, Julien regarde d'autres enfants jouer aux billes dans la cour. Encore une fois, il demande à sa mère de lui acheter des billes. Encore une fois, la réponse est la même: leur situation très difficile ne permet pas qu'on lui achète des billes.
L'après-midi. Julien, fou de joie court vers les autres pour jouer avec eux. Mais ces derniers, bourrés de préjugés envers les pauvres, le rejettent. Julien va dans son coin et joue tout seul. Sa mère rentre chez eux. Elle trouve ses deux filles mortes, éborgnées. Julien joue avec les yeux de ses soeurs. Paradoxalement, après avoir vendu un vêtement à une cliente généreuse, elle a pu acheter des billes pour Julien.

C'est un peu noir. Les autres histoires vont dans le même sens. Qu'est ce que vous en pensez?


"Je suis une nuit et une fôret d'arbres noire. Mais qui ne craint pas mon obscurité , trouvera sous mes cyprès,  des sentiers semés de roses" 

  Zarathoustra (alias Nietzsche  --  ou était-ce Nietzsche alias Zarathoustra?)

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#2 11/06/2005 07:41:19

SliverQueen
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Re : La MisÞre

C'est si épouvantable que j'aimerai bien tenter ma chance... sur une ou deux planches, en noir et blanc, avec un découpage à la Chaboute, ça pourrait le faire

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#3 11/06/2005 14:48:52

jmg
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Re : La MisÞre

Hum... le côté trash est bon. Mais je pense que tu peux pousser le synopsis un peu plus loin. Là après le truc trash, la chute est trop évidente. Il vaudrait mieux que le truc trash soit la chute elle-même. Enfin c'est comme ça que je traiterai la chose.

Très bonne idée au demeurant.


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#4 12/06/2005 09:47:55

Océnar
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Re : La MisÞre

C'est si épouvantable que j'aimerai bien tenter ma chance... sur une ou deux planches, en noir et blanc, avec un découpage à la Chaboute, ça pourrait le faire

Une page c'est insuffisant.  2 ça pourrait le faire. Je t'envoie le découpage dans la semaine, le temps de bien y penser.

Il vaudrait mieux que le truc trash soit la chute elle-même. Enfin c'est comme ça que je traiterai la chose.

T'as tout à fait raison.  Je pensais alterner:
- Julien joue avec ce qu'on croit être des billes
- la mère découvre les corps sans que le lecteur voit les visages
- Julien joue avec les yeux
- gros plan visages des filles.

Maintenant, je ne sais pas si ressotira bien ou pas.
En fait, Si on voit que Julien joue avec des yeux, on ne sera pas surpris (je pense) de voir ses soeurs éborgnées. D'un autre côté si on voit les soeurs éborgnées, comme tu l'as souligné, la chute est trop évidente.
C'est un peu compliqué tout ça     


"Je suis une nuit et une fôret d'arbres noire. Mais qui ne craint pas mon obscurité , trouvera sous mes cyprès,  des sentiers semés de roses" 

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#5 12/06/2005 13:46:57

jmg
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Re : La MisÞre

Oui, pas facile à ranger pour être un minimum surprenant. Hum... quoique voilà ce qui me vient à l'esprit : tu peux penser à un cadrage comme dans citizen kane, càd tous les plans en même temps. Il faut juste penser au sens de lecture pour les ranger dans la case :

* La mère qui entre dans la pièce par la gauche, un sac à la main ½ Mon chéri, j'ai pu t'acheter des b... ! ?
* Au centre et au premier plan le môme qui joue avec des yeux, dont un roule vers le lecteur (trash).
* Les deux soeurs à droite, mortes & éborgnées.

Ãa peut faire une dernière case très forte, mais pas facile à dessiner wink


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#6 12/06/2005 15:21:35

SliverQueen
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Re : La MisÞre

Ou bien une avant-dernière case avec la mère qui entre et qui voit la scène (mais pas nous) et un dernier plan large avec le plan coupé au niveau de la poitrine de la mère et de gauche à droite le sac qui tombe, l'enfant qui se retourne vers sa mère, un oeil qui roule et en dernier les cadavres

Ca me tente vraiment tout ça

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#7 12/06/2005 15:50:14

jmg
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Re : La MisÞre

Ah oui, joli comme ça. Un effet de surprise comme il faut ! Je suis impatient de voir le résultat  tongue


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#8 12/06/2005 23:23:15

Océnar
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Re : La MisÞre

Et moi qui me cassais la tête!

Sinon je voyait aussi le sac tomber sur le sol, les billes s'en échapper et rouler vers les têtes des deux filles.

aaaaah! j'avais du mal à comprendre vos suggestions. Elles me parraissaient bien mais je sentais qu'il y'avait quelque chose qui m'échappait. Au fait, Le gosse, au départ, jouait dans la cour mais pas dans la chambre. Je viens de m'apperçevoir que dans vos pensées, il joue dans chambre.


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#9 16/06/2005 13:38:02

D. H. T.
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Re : La MisÞre

Autre suggestion: dès le début, la rumeur d'un tueur d'enfants dans les quartiers pauvres de la ville. Un rodeur mystérieux, qu'on ne voit jamais, mais dont la réputation fait frémir toutes les mères.

Autre rumeur qui circule (non sans rappeler Jack l'Eventreur): ce tueur d'enfants pauvres serait un médecin des hautes classes de la société, protégé par son milieu et bien décidé à en finir avec la "racaille", dont il veut (par souci d'"hygiène publique") exterminer la progéniture. Avant de se livrer à des expériences chirurgicales sur ses victimes.

Raison pour laquelle, outre le fait que les billes coûtent cher, les mamans pauvrent interdisent à leurs enfants de sortir pour jouer avec les enfants riches. Les victimes ont en commun, en effet, d'avoir osé s'aventurer hors de leur "territoire". C'est là qu'ils se sont fait repérer et suivre par le tueur.

C'est donc au prix d'une désobéissance que le petit garçon sort, profitant de l'absence de sa mère pour se mêler aux autres enfants. Mais ces derniers, en effet, ne veulent pas de lui. Il s'en retourne donc chez lui. Sur le chemin, derrière lui, l'ombre d'un homme. Tout se passe comme si, repéré lui aussi, le petit garçon était suivi à son tour.

Plus tard, on voit la mère rentrer chez elle. Elle entend les riverains parler d'une silhouette énorme. Probablement celle d'un homme de grande taille, mais étonamment rapide et discret. Capable de se faufiler partout à l'insu de tout le monde, puis de disparaître en ne laissant derrière lui que le souvenir de son ombre.

La concierge de l'immeuble, en outre, signale à la femme la sortie de son fils durant l'après-midi. La mère établit tout de suite le rapprochement: le tueur en a fait sa nouvelle proie. Visiblement effrayée, elle renchérit: "Je lui avais pourtant bien dit... Et vous n'avez vu personne d'autre entrer dans l'immeuble? Pourvu que..." Elle ne termine pas sa phrase, court dans les escaliers et regagne, à bout de souffle, son petit appartement.

Dans la pièce principale, les deux filles mortes, éborgnées. Dans la chambre où ils dorment tous, le fils, vu de dos, assis par terre. La mère: "Mon petit! Il t'a donc épargné! Tu as réussi à te cacher?" Mais en se rapprochant davantage, elle découvre l'horreur et toute la vérité, bien loin de ce qu'elle croyait: entre les mains ensanglantées de son fils, les yeux des deux soeurs.

Le fils répond: "Je jouais aux billes, maman."

#10 16/06/2005 13:43:02

D. H. T.
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Re : La MisÞre

P. S. Je corrige, ligne 6, "les mamans pauvres".

#11 17/06/2005 14:32:13

Gel Weo
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Re : La MisÞre

DHT >> là ça deviens carrément une autre histoire...

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#12 18/06/2005 11:21:36

Océnar
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Re : La MisÞre

--> D.H.T.

J'adore ta façon de voir les choses. Je l'aurais épousé mais comme le dit Gel weo! cela devient un autre histoire.

En fait cette histoire rentre dans un certain cadre et ta version n'en est pas fidèle. Tu présente l'enfant comme une sorte de psychopate. En fait j'aimerais que ce soit un enfant désespéré qui n'a pas la notion du bien et du mal et qui ne se rend pas compte de ce qu'il a fait. J'aimerais que ce qui ressort le plus dans les histoire de "la misère" soient la misère, comment les gens la vivent, les conséquences possibles (prostitution, suicides, meurtres, vols, ...) . Il est vrai que des fois j'exagère (comme ici) mais c'est voulu. Je veux choquer le public.   

Ceci dit, je vais bientôt poster la deuxième histoire j'aurais besoin d'aide pour la translation de la chute en image. Et comme tu sembles à l'aise dans ce genre d'histoire ...


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#13 18/06/2005 11:33:17

D. H. T.
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Re : La MisÞre

Merci. De mon côté, c'est toujours pareil: avec plaisir, quand j'ai le temps.

#14 28/06/2008 19:39:47

Océnar
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Re : La MisÞre

Je mets ici aussi la version finale:

Cour d'un bâtiment.
Quatre enfants A, B, C et D jouent aux billes. A et B sont debout, C est acroupi. Tous regardent la bille que D vient de jouer. Dans une des fenêtres de l'immeuble (la plus haute), Julien les observe.
Voix-off: Un matin, quelque part dans la banlieue parisienne.
D: raté! c'est à moi de jouer. A moi de jouer, vous pouvez dire adieu à la victoire!

Misérable chambre de bonne
Julien quitte la fenêtre d'où on voit A, B, C et D jouer.
Julien: Maman ...
La mère de Julien travaille avec une vielle machine à coudre. La soeur X de Julien découpe des patrons pour sa mère. La soeur Y de Julien lit un livre usé, assise sur l'unique lit qu'il y a dans la pièce. {le lit est un peu surelevé par un deuxième matelat}
Julien se tient près de sa mère. Celle-ci toune un peu pour lui répondre.
Julien : ... quand est-ce que tu m'achètes des billes?
Mère :tu sais bien qu'on a pas les moyens.
Julien s'éloigne tête baissée. Sa mère, vraiment désolée, le regarde.
Elle ferme les yeux, désespérée.
Mère: (Seigneur, n'aurait-tu pas pu ... ma foi par une épreuve autre que celle-ci? Etait-il nécessaire que leur père meure à cette maudite guerre? N'est-ce pas injuste envers les enfants?)

Cour du bâtiment.
Julien, euphorique, court vers A, B, C et D.
Voix-off: l'après-midi.
Julien: J'ai des billes! j'ai des billes! je veux jouer avec vous!
A, accroupi, s'apprête à jouer. B (la brute de service) chasse agressivement Julien. C (fils à papa) prend un air hautain, D reste indifférent. Tous regardent Julien. Celui-ci est stupéfait.
B: dégages! on ne veut pas de toi!
C: oui, nos parents nous ont interdit de fréquenter des va-nu-pieds comme toi.
Julien s'en va tête baissée.

Escaliers d'un bâtiment.
La mère de Julien gravit les dernières marches qui mènent chez elle. Elle porte un paquet dans ses bras.
Mère: Heureusement que des clientes comme Mme Delage existent, ... C'est julien qui va être content.

Coin isolé en bas de l'immeuble.
Julien fait un trou dans sol.

Seuil de la chambre de bonne.
La mère de Julien ouvre la porte. Elle s'étonne du manque d'activité qui règne dans la pièce.
Mère: Julien? Les filles?

Coin isolé en bas de l'immeuble.
Debout, Julien laisse tomber ses billes. Elles s'éparpillent.

Chambre de bonne.
La mère de Julien rentre dans la pièce. Horrifiée, elle lâche le paquet qu'elle tenait dans ses bras.
Mère: mon dieu!

Coin isolé en bas de l'immeuble.
Julien vise une bille.

Chambre de bonne.
Le paquet que tenait la mère de Julien touche le sol. Entre autres, des billes jaillissent et roulent.

Coin isolé en bas de l'immeuble.
La bille qu'a lançé Julien projette celle qui était visée.

Chambre de bonne.
Les billes roulent jusqu'aux têtes des filles. Ces dernières sont éborgnées.


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#15 28/06/2008 19:49:26

Océnar
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Re : La MisÞre

et voici le deuxième episode, intitulé "le pere parti en voyage" (je rappelle que le precedent s'intitulait "l'enfant qui voulait jouer aux billes" et explicite que les deux deux episodes n'ont aucun lien):

le pere parti en voyage

I
novembre 1940. nous sommes au Tonkin, region du vietnam qui connait une importe famine.

dans une ruelle, une maison parmi d'autres avec de la lumiere a travers une de ses fenetres. ah oui il fait nuit.

a travers cette fenetre un jeune garcon qui apparement pisse. (il est aux toilettes)

le jeune garçon sort des toilettes et se trouve dans un couloir. a travers une porte, des reniflements.

le jeune garçon s'est arreté devant la porte. les reniflements continuent et une voix s'eleve:
allons tu sais bien qu'il n'y a rien d'autre a faire.

le jeune garçon ouvre la dite porte qui est celle de la chambre de ses parents et dit: maman? qu'est ce que tu as?
celui qui doit etre le pere: va te coucher mon fils ce n'est rien, maman a juste mal aux dents.

le jeune garçon s'installe dans un lit. sur un autre lit à côté, une petite fille.

plus tard. le petit garçon est toujours eveillé. ce qui n'est pas etonnant: on entend sa mere qui a eclaté en sanglots.

la petite fille s'eveille et demande: qu'est ce qu'il y a?
le jeune garçon repond: rien, dors.

II

le lendemain. le petit garçon s'eveille.

sa soeur n'est pas dans son lit. déjà levée.

la mere -qui a les yeux rouges- et la soeur du petit garçon voient ce dernier rentrer dans la chambre des parents. la petite fille s'exlame: papa est parti en voyage!
le petit garçon: il est allé où?
la petite fille: au sud pour chercher des provisions, à cause de la crise.

la petite fille se tourne vers sa mere et demande: n'est ce pas maman?
la mere aquiesce: oui en se detournant, apparemment genée.

le petit garçon demande: pourquoi il nous a pas dit au revoir et quand est-ce qu'il revient?
la mere, fatiguée: je ne sais pas , quand il aura trouvé ce qu'il cherche.

la mere: maintenant laissez-moi je n'ai pas dormi de la nuit, je vais me reposer.

III

il est aux alentours de midi. la mere entre dans la chambre des enfants, elle n'y trouve que la fille qui joue à la poupée. la mere demande: où est ton frere?
la fille: il est parti decouper la viande pour que tu fasses à manger...

la mere, qui semble paniquée, sort precipitement de la chambre.

debout sur une chaise, le petit garçon attrape tant bien que mal une glaciere placée sur une etagere.

la mere court dans le couloir.

alors qu'il a attrapé la glaciere le jeune garçon perd l'equilibre.

la mere est arrivée a la porte de la cuisine

le petit garçon semble choquée

la mere se cache les yeux de depit

etalé pres du petit garçon, et sorti de la glaciere, le pere en morceaux.


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