La dernière cigarette par michael couvreur
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Synopsis :je remet cette histoire dans la course, elle n'est pas découpée, mais j'ai aussi la version découpée
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Scénario :
SAMI
Accroupi devant son scooter, Sami lâche un juron et regarde sa montre pour la sixième fois.
Mais qu’est-ce qu’elle fout ? C’est pas possible, merde. Vingt minutes pour demander un renseignement, elle abuse. Et même pas moyen de m’en griller une en attendant.
De l’autre côté de la rue la porte du grand bâtiment gris s’ouvre régulièrement mais Hélène reste définitivement à l’intérieur.
« Excusez-moi, monsieur, vous auriez une cigarette, s’il vous plaît ? »
De mauvaise grâce le gros homme farfouille dans son pardessus et présente son paquet ouvert. Il est presque plein et Sami se sert avec avidité. « Merci, dit-il en l’allumant aussitôt. » Mais l’homme a déjà tourné les talons et s’éloigne rapidement. Encore un taré. Il tire goulûment sur sa clope et jette une fois de plus un coup d’œil sur sa montre. Bordel !
De rage il décide de téléphoner à Hélène quand celle-ci met enfin le nez dehors. Elle le regarde en souriant et sa colère a déjà fondu comme neige au soleil. Elle traverse nonchalamment et vient l’embrasser.
« C’est fichu, Lou, on y sera jamais à 15h. » Il a déjà mis son casque et d’une pichenette expédie le mégot juste sous le pneu d’une vieille Mercedes .
« On se calme. D’abord c’est à 15h30, et en plus j’ai une bonne nouvelle pour toi, amigo, mais t’attendras qu’on soit arrivés.
Sami n’entend pas la fin de la phrase car une douleur effroyable lui traverse soudainement le crâne. Il perd l’équilibre et s’effondre sur le trottoir. Le choc lui donne envie de hurler mais aucun son ne sort de sa bouche. Il suffoque et tente frénétiquement d’arracher son casque mais déjà tous ses membres se paralysent doucement.
Une effrayante torpeur semble s’emparer de lui, et c’est par hasard que ses yeux se posent tout à coup sur le photographe. Tapi derrière une poubelle le gros homme grimace un sourire et Sami reconnaît aussitôt l’homme aux cigarettes. C’est le gars qui m’a filé une clope, mais pourquoi tu me prends en photo ?
Puis il ferme les yeux.
Félix fait une troisième photo puis zoome sur le visage du jeune homme. Coucou, je suis sûr que t’es en train de piger, pas vrai ? C’est pour ça que tu tires cette gueule. Allez, une petite dernière. Bon voyage, trou-du-cul. Il éteint son appareil et se redresse en soufflant. Un petit groupe s’est formé autour du type. Il sort un demi panini de sa poche et s’éloigne en mastiquant bruyamment. La sirène des flics couvre enfin les hurlements de la fille.
FELIX
Dans l’obscurité rougeâtre de son petit labo, Félix accroche le dernier cliché sur le fil puis regagne la cuisine. Une odeur puissante lui fait crier l’estomac. Le cassoulet est à point. Du bout des doigts il attrape une tranche de lard grésillante, souffle dessus et se la fourre toute entière dans la bouche. Tout en mâchouillant il entre dans sa chambre, et, sans hésiter, entreprend de déménager la grande armoire. Il dégage ainsi une large partie du mur sur laquelle sont scotchées des dizaines de photos. Des visages terrifiés ou résignés, des visages de mourants. Sous chaque cliché, une date et une légende. « Votre nouvel ami est en train de sécher, je l’ai baptisé Caliméro, à cause de son casque blanc. »