La Guerre par Nikobill
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Synopsis :
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Scénario :
La Guerre
Elle seule permet tant de cruauté,
Car sur les champs de bataille la justice a déserté
C’était un vendredi 13 Octobre, j’enseignais l’histoire au collège Saint-Raphaël. Ce jour-là, dans les couloirs, j’eus remarqué deux jeunes garçons qui se battaient. Ainsi, j’accourut et les sépara.
« Messieurs, voilà bien des actions stupides pour un sage et naturelles pour des ignorants. Mais à quoi bon vous inculquer la paix si tout autour de nous la guerre s’agite ! Tout de même, laissez-moi donc vous conter une certaine histoire sur l’avidité et la cruauté de la bataille.
Ce fut en 1965, la guerre était déclarée entre deux tribus d’Afrique de l’Est. Les guerriers Tawah envahirent le territoire des Kouroucs, ils arrivèrent dans leur village. La haine les guidait ; ces affreuses femmes, ces enfants de traîtres, ces maudits vieillards : tous devaient périr ! Alors leurs haches brisèrent les os des nouveau-nés, les machettes déchiquetèrent la chair des jeunes filles, le feu dévora les corps et les maisons de paille. Quand les hommes de la tribu Kouroucs revinrent de la chasse, ils découvrirent ce sanglant spectacle. Et la haine des Tawahs engendra la vengeance des victimes. Nombreux, ils suivirent les traces des assassins, et lorsqu’ils les aperçurent, ils déferlèrent tel des lions affamés sur leurs proies qui ne se doutaient de rien. Personne ni même Dieu n’aurait pu les arrêter, il n’y avait là que justice ! Et la pitié en elle-même était un mal. Après le massacre des guerriers Tawah, certains Kouroucs furent gravement blessés, ce fut le prix de la victoire mais malheureusement elle n’était guère pleine pour tous. Dès lors ils longèrent la route durant trois jours et atteignirent enfin le village de leurs ennemis. Le regard des Kouroucs était en tout point identique à celui de leurs adversaires avant leur charge meurtrière sur la population. Les guerriers maudirent les femmes Tawahs car sur chacun de leur visage, ils pouvaient discerner les yeux de leur mari. Leurs enfants possédaient le sang des tueurs et leurs parents les avaient nourris et appris à découper la chair. Ces humbles raisons furent suffisantes pour peindre la terre du sang des innocents, pour planter les crânes sur des pics, pour torturer et enfin abattre les fils, pour violer et démembrer les filles. Ils arrachèrent la langue et les yeux des sages, et pendirent les femmes avant de les brûler. Les guerriers Kouroucs prouvaient là qu’ils n’avait guère plus de pitié que leurs prédécesseurs.
Voyez-vous mes enfants, ces deux tribus n’étaient guère différentes et savez-vous pourquoi ? Et bien parce qu’ils n’étaient rien d’autre que des Hommes. C’est pourquoi je ne peux vous sanctionner : on ne peut effacer l’instinct tout comme on ne peut rien au fait que les carnivores mangent de la viande. Ô oui, disions-nous autrefois que l’intelligence éloignait l’Homme de ses pulsions meurtrières ? Ce ne fut rien de plus qu’une phrase remplie de mots et dénuée de sens. Car ce sont bien les intellectuels qui, en outre, inventèrent le fusil, la mitrailleuse, le char, l’avion de chasse, la bombe atomique ! Ainsi, bien que les Tawahs et les kouroucs demeuraient des barbares, leur bataille ne fit que 250 morts, rien comparé aux cerveaux du monde qui, par leur génie, rendirent possible le massacre d’environ 60 millions de personnes dont plus de la moitié étaient civiles, durant la Seconde Guerre Mondiale. Tout du moins, l’intelligence n’est pas tâchée que d’ombre, car c’est à travers elle que la sagesse née, éclairant peu à peu la voie de la paix. Dès lors mes garçons, questionnez-vous sur tant de violence, mais n’oubliez jamais que les mots sont bien plus décisifs que les poings. »
- 03/03/2009 23:30 Hervé
- J'aime bien, le sujet est bien amené, bien écrit..
Je ne suis pas un expert en écriture mais en tout cas, la tienne me plait :o)