Textes à conjuguer par Dr_Folaweb

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Textes à conjuguer

--- Je aime ---

Je t'écris cette lettre à laquelle j'ai passé pas mal de temps (j'ai toujours beaucoup de mal avec l'orthographe) pour te dire que je t'aime. Je te l'ai dit, déjà, je t'aime, mais j'en ai marre de ce que tu me fait faire. Aussi, j'ai décidé de te quitter.

J'ai fait les trucs de ouf que tu m'as demandé: j'ai appris à danser, j'ai acheté de nouveaux vêtements plus chics, j'ai officialisé nos fiançailles avec mes parents, j'ai littéralement décroché la lune en supprimant mon compte WOW, mais qu'est-ce que j'ai reçu en échange ? Je devais en faire toujours plus, comme si je n'avais jamais assez prouvé mon amour. N'en avais-je pourtant pas fais assez ? Me fallait-il encore me couper en quatre ? J'ai fais des efforts, et je crois que je méritais un peu plus d'attention. J'ai eu tort de m'enticher d'une fille aussi narcissique.

J'en ai eu assez, alors, j'ai fait mes bagages et je suis parti. Je vais pouvoir enfin m'accorder un peu de temps maintenant.

Maxime

PS: J'ai nourri mes poissons, je te les laisse.



--- Tu tu tu ---

- Ha ! te voilà… entre. Assieds-toi. Tu vas bien ? Tu as ce que tu devais apporter ?
- …
- Qu'est-ce que tu dis ? Tu ne l'as pas ? Tu rigoles ?
- …
- Ha là là, tu es dans de beaux drap ! Tu le sais au moins ? Oui,bien sûr que tu le sais. Ou tu t'en doutes: tu es un peu nigaud mais tu n'es pas stupide...
- …
- Tu sais qu'Il ne va pas être très content ?
- …
- Tiens, fume un cigare.
- …
- Tu te doutes que tu ne t'en tireras pas comme ça: tu as promis, tu es tenu de respecter ta parole. Tu pourrais vite le regretter s'il te prenais l'envie de faire une bêtise. Tu sais,... de nouvelles chaussures en béton… ça t'irais très bien.
- …
- Fuir ? Ha-ha ! Tu peux toujours essayer, mais tu te rendras vite compte que c'est inutile. Tu n'irais pas loin, de toute façon. Tu auras à peine fait un pas, tu te retrouveras mort. Tu dois quelque chose, et si tu ne te démerde pas pour l'avoir rapidement, tu risques de le regretter amèrement.
- …
- Tu es pitoyable. Sors d'ici ! Et gare à toi. Tu te repointes demain, et tu l'as avec toi, cette fois !


- Tû tû tû… Tu ne t'en tireras pas comme ça, gamin.




--- Il - elle ---

Il est seul.
Il dort � Elle naît
Ils s'amusent � Elle s'ennuie
Il s'éloigne � Elle se laisse convaincre par un autre
Il croque � Ils regrettent



--- Nous, le monstre ---

Maman nous a dit que nous ne devrions pas sortir. Les gens dehors ne nous aiment pas. Nous leur faisons peur, dit-elle. Pourtant, nous ne sommes pas effrayants. Mais nous restons quand même dans la maison. Maman ne nous aime pas beaucoup non plus; parfois, elle nous regarde et elle pleure. Nous ne voyons pas beaucoup papa. Et quand nous le voyons, il nous ignore. Nous aimerions pourtant tellement avoir des amis. Nous nous ennuyons quand la maison est vide et que nous sommes tout seuls. Notre frère peut sortir lui. Il n'est pourtant pas très différent de nous. Mais il n'est pas 'nous', lui. Il a deux mains et deux pieds pour lui tout seul. Il n'est pas obligé de partager. Parfois, nous sommes un peu jaloux. Papa et maman aussi sont tout seuls et les gens dehors aussi. Peut-être que c'est seulement les gens comme ça qui peuvent sortir, pour ne plus être tout seul.



--- Vous ? ---

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi les femmes étaient si différentes de nous, les hommes ? Pourquoi leurs réactions sont parfois si étranges ? N'avez-vous jamais surpris cette pensée, le soir, que peut-être, elles n'appartenaient pas vraiment à ce monde ?

Non, bien sûr. Si vous aviez pensé cela, en bon cartésien, vous auriez immédiatement rejeté cette pensée absurde. Mais quelque chose dans ces lignes vous à tout de même interpellé, même inconsciemment. Vous ne seriez probablement pas en train de lire celles-ci si ce n'était pas le cas, car au fond de vous, vous savez! Même si un long conditionnement vous a habitué à penser le contraire.

Vous ne me croyez pas encore pleinement, bien sûr. C'est trop gros. Pourtant, des indices existent pour étayer cette théorie:

N'avez-vous jamais entendu dire "Les femmes viennent de Vénus et les hommes de Mars" ? Vous ne croyez pas qu'on puisse interpréter cette phrase littéralement, bien sûr. Mais pourquoi irait-on inventer une telle expression s'il n'y avait rien pour lui donner corps ? Comme vous ne serez probablement pas convaincu non plus à l'évocation des différences morphologique entre les sexes. Grâce au conditionnement, elles sont parvenues à rendre ces différences non pas horribles, 'contre-nature', mais désirables, au contraire, pour endormir notre méfiance. Inutile de parfaire le déguisement si on peut changer la perception qu'on en a.

Je suis sûr que du côté comportemental, il y a aussi plein d'interrogation qui vous sont apparues à force de les fréquenter. Par exemple, pourquoi n'ont-elles pas les mêmes goûts pour les activités sportives et la bière (quoi qu'un changement s'opère pour ce dernier point), pourquoi doivent-elles constamment se retrouver entre elles pour bavarder ou bien pourquoi les conversations téléphoniques durent-elles si longtemps ? Et surtout, pourquoi ont-elles besoin d'aller si souvent à la toilette !?

Ce besoin de s'isoler, de se retrouver et de communiquer, est sans doute nécessaire à l'accomplissement d'un plan, dont nous faisons intégralement partie, mais dont nous ignorons tout.

évidemment, je ne vous aurais sans doute pas convaincu avec ces quelques lignes. Mais ouvrez l'oeil. Vous remarquerez bientôt vous aussi des bizarreries. Quand le doute sera installé, il vous faudra être méfiant de n'en rien dévoiler. Continuez d'observer, et profitez des lieux sûrs pour rapporter ces observations autour de vous (à vos collègues de bureau, à vos camarades supporter, dans les toilettes homme).



--- Ils ---

Ils sifflent trois fois
Dans leur robe verdâtre
Ils font trois petits pas
Les sorciers opiniâtres.

Par tous les temps
Sur la route se perdent
Mais l'important
C'est qu'ils sont dans la merde.

L'un d'eux en effet
D'une belle s'est épris
Mais depuis ce fait
De son mari est suivi.

Fort comme un ours
D'un coup le rossera
A moins que de sa bourse
Probablement le détroussera.

Les trois sorciers
D'un pas mal assuré
Courent encore
Et pourtant c'est l'aurore.


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31/07/2005 13:11 Dr_Folaweb
Six textes écrits lors de la première partie d'une maxi-nuit bd. La contrainte était d'écrire chaque texte à une personne différente (je, tu, il, nous, vous, ils, bonus: infinitif), et si possible, dans un genre différent (sf, fantastique, docu, charme,...)
31/07/2005 22:06 Tesla Kusturica
J'adore, certains passages ont le charme obscure de quelques nouvelles de Buzzati.

Super bon travail.
02/08/2005 21:17 Auré
c'est vraiment...énorme :)
je suis comme ça o_O
j'ai bien rigolé("décroché la lune en supprimant mon compte WOW"...et aussi "Sur la route se perdent,Mais l'important, C'est qu'ils sont dans la merde" > la rime qui tue !) et le texte "nous le monstre" est, je ne sais pas comment le dire, émouvant.
pour moi c'est du grand art continue !
03/08/2005 21:34 Jeihm
J'suis Ok avec AURE : "nous, le monstre" est vraiment très très chouette ! congratulations :P
03/08/2005 21:54 Ancien Membre
bravo pour la touche poetique
22/10/2006 03:00 Blou
Oui, Nous le monstre est trés fort. Il m'a fait penser à une animation de Blanquet sur une famille planquant un enfant bicéphale dans un plaquard. Bravo donc.
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