Legende urbaine par Tesla Kusturica
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Synopsis : un pompier dans un bistro raconte une de ses sorties en janvier 2000 et la naissance d'une légende urbaine.
Type de dessin recherché : Importe peu
Scénario :
1ere case : Un type accoudé a un comptoir, dans un bistrot devant un café. La quarantaine, athlétique.
Voix-off : « C'était en janvier 2000. J'm'en souviens bien parce que c'était pile 15 jours après les tempêtes de décembre. »
2eme case : On voit un camion de pompier qui descend une rue de banlieue, un peu pourri. A gauche et a droite, des pavillons moyens.
Voix-off : « On avait été appeler pour une vieille dame dont on étaient sans nouvelles. »
3eme case : Les pompiers s'arrêtent devant une maison aux volets fermés et au jardin mal entretenu.
Voix-off : « C'est les voisins qui nous avaient prévenus. Près de deux semaines sans voir personne et c'est seulement aujourd'hui qu'ils se réveillaient… »
4eme case : Les pompiers s'approchent de la maison. On peut lire de la résignation sur leur visage. Autour d'eux, les voisins ont commencés à sortir, attiré par l'odeur du sang.
Voix-off : « En même temps, on peut pas trop leur en vouloir. Décembre 99 c'était vraiment la panique : toitures arrachées, routes condamnées, fils électriques coupés… Sur que personne n'avait vu le temps passer. »
5eme case : Les pompiers sont devant la porte. Ils ont sonnés et ils attendent.
Voix-off : « Et nous ont étaient vraiment crevés. Inutile de te dire qu'on avait l'intention de refiler la vieille aux flics le plus vite possible. »
6eme case : On voit les pompiers, toujours devant la porte en train de soupeser une hache.
Voix-off : « Mais avant, fallait bien qu'on aille constater qu'elle était morte… »
7eme case : On voit de l'intérieur la porte d'entrée enfoncée a coup de hache.
8eme case : Les pompiers pénètrent dans la maison. L'intérieur est pauvre et sale. Ils se cachent le bas du visage avec leurs mains gantées. « Putain ça pue »
Voix-off : « Mais au fait, je t'ai dit que la vieille elle avait des chats ? »
9eme case : Les pompiers avancent dans un salon typiquement « vieux » : cadres, bibelots, étagères surchargées, pots-pourris etc. « Madame… Madame… Répondez madame… »
Voix-off : « Une vraie ménagerie Plus d'une vingtaine de bestioles. Des chats de gouttiers. Des gros, hargneux, couturés de cicatrices… »
10eme case : On voit les pompiers de face, dans l'entrée d'une pièce, les yeux exorbités. L'un d'entre eux vomit dans un coin, un autre étreint vigoureusement le manche de sa hache.
Voix-off : « Putain ! Tout le monde se doutait que ça allait être sale. Mais pas a ce point. La vieille avait glissé dans sa salle de bains et s'était cassé le fémur. Impossible de bouger, de téléphoner, de prévenir qui que ce soit… 15 jours dans sa salle de bains, enfermé, sans eau, sans nourriture, avec une armée de chats affamés… Tu piges ? »
11eme case : L'extérieur, un pompier sort en en soutenant un autre : « Appeler une ambulance, Franck se sent mal ! – Et la vieille ? - … »
Voix-off : « Ça avait du être une sacrée bonne femme dans le temps. Elle est morte deux ans plus tard sans être ressortie de l'asile.
12eme case : Voix-off « Non… c'est pas les chats qui l'avaient bouffer. Elle avait récupéré un porte-savon. Un vieux, en céramique, bien lourd. Et elle s'était bien défendue. Finalement c'est les chats qui s'étaient retrouvés piégés. Elle a du mettre plusieurs jours avant de se décider. Et a la fin, c'est l'instinct de survie qui a été le plus fort. »
On voit la salle de bain, et la vieille adossée a la baignoire. Du sang séché poisse son menton, ses mains et sa chemise de nuit. Ses cheveux sont ébouriffés et ses yeux sont fous. Elle a les jambes écartées, la chemise de nuit retroussée et elle tient dans une main un os auquel adhèrent encore quelques morceaux de chairs. Devant elle, on voit quelques carcasses sanguinolentes et pourries, des morceaux divers et des touffes de poils poisseuses. Et de la porte ouverte s'enfuie en feulant des chats efflanqués.
- 19/01/2006 20:13 docho
- je le prend ton scénar