Felix Laflamme, dessinateur BDA depuis janvier 2004 est aujourd'hui illustrateur ...

Comment en es-tu venu à la bande dessinée ?  Peux-tu nous parler un peu de «  CRC202 » ?
J'en suis arrivé à la Bande dessinée assez simplement. Quand j'étais jeune (aux alentours de 10-12 ans environ) et que mon frère aîné était toujours à la maison, il avait une gigantesque collection de BD américaine qu'il se procurait chaque semaine dans une boutique spécialisée à Montréal. Komico que ça s'appelait. Je me souviens encore des sacs pleins de BD qu'il rapportait et dont j'avais le plaisir d'aller regarder en cachette. C'était rempli de comics de Spider-Man, Wolverine, Lobo, Judge Dredd, Batman et bien d'autres. Ce fut mon premier vrai contact avec la BD. Ensuite, c'est lors de mes études secondaires que j'ai réellement commencé à dessiner. Je dessinais dans mes cahiers lorsque les cours étaient trop ennuyants, comme beaucoup de gens d'ailleurs. Je dessinais des trucs sans importance, et tranquillement les petits gribouillis sont devenus des mini-histoires puis des BD. C'est au courant de ces années, alors que je partageais mes passions pour le skateboard, la BD et les figurines avec Allan Page, un camarade de classe, que CRC202 est né. Ensemble nous avons eu mille-et-un projets obscurs qui n'ont jamais vu le jour et CRC202 est sans aucun doute celui qui s'est fait connaître le plus jusqu'à ce jour.

Célibataires, Résidence et Contrebande, mieux connue sous le nom de CRC202, était surtout un délire qui nous faisait rire nous-même. Allan et moi trouvions ridicule le style et l'époque générale des Rockeurs des années 80. Nous en avions donc fait une BD dont le contenu se décrivait comme suit : 4 célibataires ayant emménagés ensemble dans le but de vivre à fond leur passion pour le Rock. La série fut publiée en ligne de 2000 à 2003. 3 fanzines recueils ont été auto-publié et nous avons collaboré à différents trucs à gauche et à droite.


Es-tu arrivé seul sur BDA ou bien quelqu'un t' y a-t-il amené ?
J'y suis arrivé seul après quelques recherches sur le net. C'était en 1998-99 alors que j'apprenais comment construire mon site web et j'avais une folle envie de partager mes créations avec d'autres gens. BDA est probablement l'un des premiers sites sur lequel je suis tombé concernant la Bande Dessinée. À cette époque, les références web c'était les bdamateurs, BdQuebec et Bdparadisio, et ce dernier est encore exactement pareil comme à l'époque ahahahaha.

Que deviennent aujourd'hui des séries comme « planète Maboule » ou « Mofo, le clown  » ?
Que de bons souvenirs !!!
Car en fait j'ai toujours eu de la misère à maintenir une série en vie. J'ai des millions d'idées et plein de motivation, par contre cet état ne tient pas la route... après quelques semaines ou quelques mois je m'impatiente ou me lasse du projet en question. Alors pour l'instant, tout ce qui à déjà existé est à l'état de décomposition avancée. C'est mort quoi ! (avec un visage triste de mime).


Tu es toujours en contact avec Antoine Corriveau, non ? As-tu conservé d'autres liens avec des auteurs de la «  belle époque » ? 
Antoine est le seul et unique qui soit resté dans les parages (à part mon ami Allan qui est un vieux pote d'école) et de plus, je ne me fais pas des amis facilement... disons que je suis du genre solitaire. Avec Corriveau, on s'écrit souvent car on est resté en contact et on se fait un souper une fois de temps en temps avec nos copines. Une vraie relation d'amitié s'est établie. On peut discuter de tout et de rien sans que cela tourne uniquement autour de la BD. Maintenant c'est moins fréquent puisque Monsieur Corriveau est parti rester dans la métropole. Je l'appuie à fond car c'est seulement ainsi qu'il pourra enfin assouvir une partie de son grand rêve. Keep It Up Corrivers !!

Désormais tu es plus « bande dessinée » ou bien « illustration » ?
Ouch la grande question !!! Je me la suis posée longtemps celle-là.
Au début je voulais vivre de la Bande dessinée. Au boulot je dessinais mes BD durant les pauses et parfois même durant le travail. Je quittais aussi plus tôt pour aller continuer mes planches à la maison... enfin bref, je ne pensais qu'à la BD. Un jour, je me suis mis à faire de l'illustration pour un quelconque projet et j'ai beaucoup aimé. Alors là le dilemme a commencé à s'installer. Je me posais toujours cette fameuse question que vous venez de me poser, comme si l'un ne pouvait pas aller avec l'autre. J'aimais beaucoup la BD, mais c'était un passe-temps qui ne me donnait pas un sou. Faire de l'illustration était plus court et me rapportait quand même quelques dollars. Au fil des années et après plusieurs événements déclencheurs, le côté « illustrations » a pris le dessus petit à petit et j'ai pu un jour quitter mon emploi du temps pour ne faire que du dessin.

Donc aujourd'hui je dois avouer que je suis plus illustration que bande dessinée car ma profession est belle et bien illustrateur.



Tu participes régulièrement à des manifestations autour de la bande dessinée au Québec. 
Quel regard portes-tu sur la situation de celle-ci dans ton beau pays ?
Je trouve ça étrange qu'on dise que je participe régulièrement... car en vérité c'est tout le contraire. Je suis absent du monde de la bd depuis déjà quelques années et je ne me suis jamais vraiment senti impliqué dans quoi que ce soit. Je fais mes petites choses et c'est tout. Comme ta prochaine question l'indique, ce n'est que tout récemment que j'ai refait surface en participant à un collectif.
Tu as travaillé  récemment pour un collectif intitulé «  Le front », as-tu d'autres projets de cet ordre ? 
Je n'ai rien en vu pour le moment. Je suis tellement débordé avec divers projets très enrichissants dans mon travail, que je n'ai guère le temps de faire de bande dessinée cette année. J'aimerais tout de même faire quelque chose dans un futur rapproché. Par exemple, un petit projet sympa avec un côté noir et sombre me plairait bien. J'en suis encore à chercher ce que j'aimerais vraiment raconter avant de faire quoi que ce soit.

Au fait, que devient « Le gramophone » ?
Si vous tapez l'url http://www.legramophone.com vous aurez une réponse.

Moi étant très occupé avec tous les dessins à réaliser sur la table et Corriveau qui est plus que jamais dans les voies de la musique, et bien disons que le temps de s'occuper de cette petite maison d'éditions « homemade » nous manquait. On a flushé et on s'est concentré sur d'autres projets que nous avions  d'avantage envie de réaliser. On s'est surtout rendu compte que ce n'était pas fait pour nous.

Lis- tu régulièrement de la bande dessinée. Si oui, quels sont tes goûts en la matière ?
Lire de la BD me vient surtout par phases. Durant plusieurs semaines j'en lis , ensuite je mets tout ça de côté pour un certain temps avant d'y revenir. Question de goûts j'aime beaucoup la variété. Ma série préférée est sans contredits Aldébaran (et ses suites). Mais sinon voici plusieurs coup-de-coeur qui pourront vous donner un aperçu de mes goût éclectiques: Le Tueur,  Apocalypse Mania, Lomm, Too Much Cofee Man, Paul à  un travail d'été, Fog, Le Scorpion et les formidables aventures de lapinot me font bien rire. Sinon en ce moment je lis de vieux classiques. J'avais jamais lu Tintin (je sais, une vraie honte), mais lorsque que j'ai vu les rééditions en tout petit j'ai plongé. Jusqu'à maintenant je suis un peu déçu. J'aurais dû lire les aventures de ce reporter quand j'avais 10 ans, j'aurais peut-être trouvé ça marrant eheheheh.

BDA fête ses dix ans cette année: pour toi, qu'a  représenté le site et que représente -t-il , à tes yeux, aujourd'hui sur internet ? 
La découverte des BDA fut pour moi le début d'une belle aventure en BD et la rencontre de copains virtuels qui partageaient la même passion que moi. Aujourd'hui le site a la même vocation qu'autrefois qui est de réunir des  créateurs de bd, jeunes et moins jeunes, dans un lieu commun et de les faire partager. Bravo à tous les intervenants et membres de ce site d'avoir fait en sorte que BDA soit toujours en vie, et plus que jamais.


Un grand merci à toi Félix pour le temps que tu as bien voulu consacrer à la préparation de ce dossier !
Pour en savoir plus :
http://www.felixlaflamme.com/

Interview de Philippe Gorgeot

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