Il y a quelques années tu as été membre de BDA. Que représentait pour toi, à l'époque, l'appartenance à cette communauté?

Je ne suis plus très sûr des dates mais il me semble que ma première connexion a du avoir lieu début 2000. Le premier site de bande dessinée que j'ai trouvé était BDparadisio, mais il s'agissait d'un site de lecteurs, BDamateur était tout simplement la seule communauté de dessinateurs. Je me suis empressé de m'y inscrire.

Souhaitais-tu alors devenir un auteur professionnel ?

Non, j'ai « appris » à dessiner sur BDA. Je me suis inscrit à ce site comme on peut s'inscrire à un site de jeu sans en connaître les règles. De manière plus générale, j'ai encore du mal à voir la bande dessinée comme une profession. Chaque album publié est une chance, mais je considère toujours le dessin comme un loisir.

Hormis Nemo7 avec qui tu as signé «  Le blog » publié par Onapratut, est-ce que tu conserves des liens avec les anciens de BDA ? 

Oui, je garde le contact avec Baril, Jif, Laurel, Matthieu Pierangelo et quelques autres, de manière générale, les auteurs qui ont ouvert un blog.

Aujourd'hui quel rôle tient, à ton avis, la production amateur en bande dessinée ?

Je n'aime pas trop le mot « amateur », il ne désigne pas grand-chose pour moi : s'il s'agit des bd non rémunérées, les auteurs les plus célèbres en produisent régulièrement et s'il s'agit d'un critère de qualité, il est flou et péjoratif. N'importe qui peut se lancer du jour au lendemain dans l'écriture d'un bouquin et chercher à la publier, même s'il faut du temps et un apprentissage peut-être un peu plus long, il en est de même pour la BD.

Comme beaucoup d'auteurs de ta génération, tu publies aussi bien sur papier que via internet. Quel intérêt trouves-tu à cela ?

Pour le moment, je publie (ou pré publie) essentiellement sur internet. L'animation d'un site personnel me motive énormément et me permet de garder une production régulière. Je ne sais pas ce que je ferai si toutes les connexions Internet étaient coupées à la suite d'une attaque nucléaire :o)


Etre enseignant et auteur de bande dessinée, c'est difficile à concilier ? 

Ca dépend de la production que l'on veut garder. Il faut faire des concessions. Mais être seulement dessinateur ou seulement enseignant et conserver une vie de famille équilibrée ce n'est déjà pas simple à la base.

La « patate » est ton unité graphique de base. Pourquoi ce choix ? Ton style de dessin entretient-il un lien quelconque avec ton activité professionnelle d'enseignant ? N'as-tu pas envie de changer de style par moments ?

Simplement parce que ce type de dessin fonctionne et que je l'aime bien. Aucun rapport avec mon métier. Mais je dessine aussi un peu en animalier et en humain sur de petits projets.

Quels sont les thèmes privilégiés que tu souhaites explorer avec la bande dessinée? Quels sont tes projets à venir ?

J'ai pas mal d'envie, beaucoup trop sans doute. Comme je change régulièrement d'idées, je préfère ne pas trop en parler à l'avance :o)

Interview de Philippe Gorgeot