Et Tube fût ...

Edito du Mardi 1er Janvier 2008

Illustration de l'édito « L’Art est difficile, mais il n’est rien sans la critique. » Tube, in Recueil de textes mérovingiens, Editions du Mérou, New York 1943.

A quoi bon ?

Il y a dix ans, c’est ce que je me disais. A quoi bon créer dans son coin, sans partager ?

Internet n’avait pas encore explosé, mais même si l’on sentait que ça risquait bien d’arriver, ce n’était pas notre premier souci. Il fallait qu’on utilise ce nouveau moyen pour partager. Partager nos idées, d’abord. Nos problèmes, nos joies ensuite. Aujourd’hui, ça va de soi. Internet et ses différents moyens permettent d’échanger sans même qu’on y pense. C’est devenu naturel. MSN, Youtube, Facebook. BDA.

Avant, il fallait bien réfléchir. Faire un site en html, en écrivant les codes à la main, c’était le seul moyen. Ingrat. Il fallait être motivé pour s’y lancer.

10 ans, c’est l’occasion de regarder en arrière. C’est peu ou beaucoup, dix ans ?

Avons-nous vieilli ? Puisqu’il est question de chiffres, sûrement.

Avons-nous changé ? Certainement, la vie nous a baladés à gauche, puis à droite. Nous ne sommes plus les mêmes. Mais ce que nous avons vécu, ce que nous avons fait, ce en quoi nous avons cru fait partie de nous-même. Tout s’accumule en nous pour nous construire. Nous rendre plus forts parfois, plus tendre d’autres fois.

Comment avons-nous changés ? Nous sommes devenus sérieux. Travail. Enfants. Responsabilités. Le temps des délires est passé. Les rires sont encore là, plus rares. Avec le temps, les sourires nous suffisent. Nous devenons humbles. Alors que nous étions sûrs il y a dix ans que nous étions les meilleurs, nous savons maintenant que nous sommes plutôt bons. Que d’autres ont continué, et qu’ils sont meilleurs que nous. Et que c’est plutôt bien comme ça. On ne va pas en faire une maladie.

Quand nous voyons ce que l’un de nos rêves est devenu, sans que nous n’y ayons touché pendant de longues années, on ne reste pas insensibles. On est respectueux. On n’oublie pas. On se rappelle. Et on se prend à rêver.
Combien de dessinateurs ont osé se lancer en voyant qu’ils étaient aussi bons que les autres. Peut-être même meilleurs ?

Non seulement, c’est beau ce que nous avons fait, tous ensembles, sans se connaître, mais cela a été utile. J’en suis convaincu. Et cela le sera encore dans le futur.

Merci.

Tube.

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