Balade pour un pendu (titre non définitif) par Circkle

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Balade pour un pendu (titre non définitif)

Synopsis :L'histoire se passe dans un pénitencier des Etats Unis, 1 an après la fin de la guerre de sécession où un ex capitaine de l'armée est sur le point d'être exécuté...

Type de dessin recherché :Plutôt semi-réaliste ou réaliste (mais je reste assez ouvert)pour un genre western / fantastique / horreur

Voici quelques précisions sur les personnages de cette première partie:

Le capitaine : officier prometteur de l'armée nordiste durant la guerre, il gagna ses galons de capitaine en démontrant son sens de la stratégie au cours de plusieurs batailles. Toutefois pour des raisons obscures il décida de déserter. Après s'être associé à une bande de hors-la-loi, il fut capturé par ses anciens compagnons d'armes à la suite d'un braquage sanglant et condamné à mort pour désertion, vol à main armée et meurtres (bien que son implication réelle dans le braquage soit restée floue).
Eu égard à ses états de service (mais également au tapage qu'aurait déclenché son exécution parmi les troupes), il lui fut proposé de voir sa peine commuée en travaux forcés à vie s'il se décidait à livrer les membres de sa bande toujours en fuite et à révéler l'endroit où ils cachaient leur butin.

Le commandant : Véritable vétéran de l'armée nordiste mais lassé des horreurs de la guerre, il commença à s'opposer à certaines décisions de haut gradés qu'il jugeait stupides et coûteuses en vies humaines. Les soldats commençant à se ranger derrière ses avis, l'état major décida de le limoger en lui confiant le commandement d'un fort (mi prison mi caserne) situé dans une région aride et désertique.

Le lieutenant (aide de camp du commandant) : Issu d'une famille aisée, ce jeune homme plutôt arrogant voulait se lancer dans la politique mais une affaire de mœurs mit fin à ses ambitions. Entré à West Point avec l'aide de son père, il fut un étudiant relativement médiocre et en sorti dernier de sa promotion. Il se résigna donc à prendre l'affectation restante et devint l'aide de camp du commandant avec le grade de lieutenant.

Scénario : 1ère partie

Pénitencier de Yellow Hills, 1866. La prison, blanche mais sinistre, se dresse dans un désert de sable bombardé par une chaleur étouffante. Quelques gardes se distinguent sur les remparts avec leur uniforme gris sale et leur fusil longue portée posé en appui sur le muret, devant eux.

Ils scrutent l’horizon lumineux, immobiles mais suants, tandis que les autres préfèrent se partager une partie de cartes à l’ombre de leurs baraquements. La cour de la prison est déserte, hormis 3 prisonniers qui se tiennent debout dans cet enfer brûlant. Ils sont vêtus de haillons crasseux dont l’un semble être un uniforme ce qui laisse présager l’origine de l’homme qui le porte. Tous les trois ont les cheveux courts et une barbe hirsute vient encadrer leurs visages rougis et craquelés par le soleil. Les fers brûlants meurtrissent leurs poignets tandis que le sable ardent enflamme leurs pieds. Ils sont maigres mais non rachitiques et leurs corps ne portent aucun autre stigmate révélant une quelconque maltraitance.
Un des soldats, torse nu, se lève de sa chaise en s’étirant les bras puis commence à se débarbouiller la figure en puisant dans un seau rempli d’une eau chaude mais d’apparence propre.

Une poterne de 6 places trône au milieu de cet enfer brûlant. Du haut de son bureau, le capitaine de la prison observe ses hommes qui attendent impatiemment le crépuscule pour passer une nuit rafraîchissante. C’est un homme d’environ 45 ans, assez grand et robuste mais arborant une musculature négligée et relâchée et qui n’a pas pour réputation de torturer ses prisonniers, mais il se doit de maintenir une certaine discipline pour éviter tout débordement.

Les trois hommes enfermés dans ce bloc de chaleur ont tenté une évasion qui s’est soldée par la mort d’un des gardes. Etant déjà condamnés à mort, ils n’avaient plus rien à perdre, sinon que la date de leur exécution soit avancée.

Dans le bureau du commandant se trouve une table garnie de victuailles, laissant présager un souper copieux. Deux couverts sont installés.

Un homme entre dans le bureau du commandant, jeune, svelte et arborant des galons de lieutenant, c’est l’aide de camp de ce dernier :

Aide de camp : Vous m’avez fait mander commandant ?

Le commandant lui répond sans même le regarder.

Commandant : Oui, veuillez m’amener le prisonnier de la cellule 14 je vous prie.

L’aide de camp incline légèrement la tête :

Aide de camp : A vos ordres.

Il sort, le commandant continue de scruter les trois hommes écrasés par la chaleur, l’un d’eux est tombé à genoux. Le soir tombe, il fera nuit dans deux heures songe le commandant, la mort ne viendra pas chercher ces hommes aujourd’hui.

Il tourne les talons et va tranquillement s’installer à la table, dos au mur.

Quelques minutes après, son aide de camp ouvre la porte et pénètre dans la pièce :

Aide de camp : mon commandant, le prisonnier est là.
Commandant : Faites le entrer.

L’aide de camp tourne la tête vers l’extérieur et fait signe de rentrer, trois hommes pénètrent alors : un prisonnier, encadrés par deux gardes. Le prisonnier est assez grand, amaigri par le régime de la prison, son visage est sale, il porte des cheveux en bataille et une barbe clairsemée lui parcourt le bas du visage. De lourdes chaînes lui renferment les mains, chacune détenue par l’un des gardes.

Commandant : Détachez-le et Laissez-nous.

L’aide de camp regarde les deux gardes avant de se retourner vers son supérieur.

Aide de camp : vous êtes sûr ?

Le commandant regarde son aide de camp d’un air curieux.

Commandant : Il me semble vous avoir donné un ordre.

Aide de camp : …

Commandant : Eh bien ?

L’aide de camp se tourne v ers les deux gardes :

Aide de camp : Détachez le prisonnier.

Les gardes s’exécutent puis quittent la pièce, le prisonnier en profite pour se masser les poignets.

L’aide de camp : Si jamais vous avez besoin de…

Commandant : Je vous sonnerai lieutenant, ne vous en faites pas. Vous semblez oublié que je suis moi-même un soldat, je pense pouvoir prendre le dessus si jamais mon ami manifeste des intentions belliqueuses.

L’aide de camp : oui bien sûr, mais…enfin…je…

Commandant : Il suffit ! Sortez maintenant lieutenant !

L’aide de camp incline de nouveau la tête et sort. Le prisonnier n’a pas bougé d’un pouce pendant tout cet échange.

Commandant : Veuillez l’excuser capitaine, il est jeune et n’a jamais connu un champ de bataille.

Le prisonnier ne dit rien et commence à observer la table devant lui.

Commandant : Quelque chose vous chagrine.

Le prisonnier : Cela ressemble fort à un repas du dernier condamné.

Commandant : C’en est un, vous serez exécuté demain à l’aube. Il semble que l’état major se soit lassé de votre mutisme.

Le prisonnier : On parle lorsqu’on a quelque chose à cacher.

Commandant : Certes, mais pourquoi ne pas continuer cette conversation en profitant des mets qui ornent cette table ?

Au lieu de s’exécuter le prisonnier se dirige vers la fenêtre, au loin le disque solaire se découpe à travers les montagnes, les trois prisonniers de la cour sont ramenés en cellule par les gardes. Deux d’entre eux sont traînés à même le sol tandis que le troisième avance péniblement sous la poussée d’une crosse de fusil.

Le prisonnier : Eux aussi seront exécutés demain, vous ne leur proposez pas une petite collation ?

Commandant : Ils ont tenté de s’évader et tué l’un de mes hommes.

Le prisonnier : Difficile de reprocher à un homme de vouloir sauver sa vie.

Commandant : Vous les rejoindrez demain sur l’échafaud. Maintenant asseyez-vous je vous prie, capitaine.

Le prisonnier s’approche de la chaise qui lui est visiblement destinée. Il s’assoit lentement, sans lâcher du regard le commandant.

Commandant : Voilà qui est mieux.

Le prisonnier : De votre point de vue.

Commandant : Il vous suffirait d’un mot pour arrêter tout ça et sauver votre vie…

Le prisonnier : …et la passer dans une cellule crasseuse avec de la paille en guise de lit et un seau rempli de merde pour tout mobilier.

Commandant : vous oubliez les rats.

Le prisonnier : Ils ont plus d’esprit que la plupart de vos hommes, je préfère allègrement leur compagnie à celle de mes geôliers.

Le commandant sourit.

Commandant : Malheureusement votre humour ne vous sauvera guère quand le collier de chanvre vous brisera la nuque.

Le prisonnier : Qui vous a dit que j’avais l’intention de me sauver ?

Le commandant se sert un ver de vin avant de tendre la carafe en l’air au capitaine mais ce dernier hésite.

Commandant : Ce n’est plus ça qui vous tuera.

Le capitaine finit pas saisir la carafe et se sert un verre.

Le prisonnier : Pour une fois vous n’avez pas tort.

Il vide son verre et se lève.

Le prisonnier : Maintenant j’aimerais regagner ma cellule, commandant.

Commandant : Pourquoi ne pas faire bonne chère une dernière fois ?

Le prisonnier : Tout simplement parce que je n’ai pas envie d’en profiter avec vous. Nous savons tous les deux quel est le but de cette mise en scène. Vous n’en tirerez rien.

Commandant : Vous avez été un excellent officier, capitaine, mais votre jugement s’est altéré avec l’enfermement, pas le mien. Je suis également officier et je connais les hommes, je sais pertinemment que vous ne me direz rien ce soir, en tout cas rien d’intéressant pour le haut commandement.

Le capitaine regarde le commandant sans rien dire.

Commandant : Je veux simplement partager un dernier repas avec vous, entre soldats.

Le prisonnier : Je ne suis plus soldat et encore moins officier.

Commandant : et demain à la même heure vous ne serez même plus un homme, simplement un cadavre nourrissant les vautours.

Le prisonnier : Appelez votre puceau de West Point et faites moi reconduire je vous prie.

Commandant : Comme vous voudrez capitaine, seulement laissez moi vous…

Il n’a pas le temps de terminer sa phrase que des coups résonnent à la porte.

Commandant : Oui, qu’est ce que c’est ?

L’aide de camp fait son apparition dans l’entrebâillement.

Aide de camp : Pardonnez moi de vous déranger mon commandant mais il y a là un courrier qui vient d’arriver du quartier général et qui demande à être reçu.

Le prisonnier : Profitez en pour me conduire dans mes quartiers lieutenant.

L’aide de camp regarde l’ex capitaine comme si un tableau venait de lui adresser la parole.

Le commandant baisse les yeux sur son assiette vide, soupire, puis se lève.

Commandant : Très bien, lieutenant, je vais le recevoir. Reconduisez le prisonnier dans sa cellule et veillez à ce qu’il ne manque de rien. Inutile de lui remettre ses fers.

L’aide de camp et le prisonnier sortent du bureau du commandant. Dans le couloir ils croisent un homme en uniforme couvert de poussière et mal rasé.

Aide de camp : Le commandant vous attend.

Messager : Merci mon lieutenant.

Le capitaine et le lieutenant (aide de camp) commencent à marcher dans le couloir ouvert sur l’extérieur.

Le prisonnier : Mauvaises nouvelles, lieutenant ?

L’aide de camp ne daigne pas répondre, il continue de suivre le prisonnier à bonne distance derrière lui, la main sur son holster. Le capitaine déchu tourne légèrement la tête tout en marchant.

Le prisonnier : T’en fais pas lieutenant, on dirait bien que je ne tuerai plus personne dans cette vie.

Le lieutenant garde tout de même la main sur son holster, prêt à dégainer. Mais le chemin du retour se passe sans incidents et le capitaine se retrouve de nouveau dans sa cellule noire et fraîche. Il s’étend sur son lit de paille en s’appuyant la tête sur son bras replié et commence à contempler le plafond dans l’obscurité. Son visage n’est pas triste mais apaisé. Il finit par s’endormir quelques heures avant que l’aube ne se lève.

Un grincement lancinant le tire de son sommeil. Les clefs du geôlier s’agitent dans la serrure rouillée de la lourde porte. Le capitaine encore embrumé dans les méandres de son sommeil jette un œil par la fenêtre, il fait sombre dehors.

Deux soldats, fusils au poing, pénètrent dans le petit espace, l’un d’eux met en joue le capitaine tandis que l’autre passe son arme en bandoulière et attrape les chaînes qui trônaient sur son épaule.

Le capitaine se lève lentement, sans gestes brusques pour ne pas effrayer celui qui le braque. Le 2ème soldat s’atèle à couvrir ses pieds de chaînes quand un troisième homme, massif fait son apparition, c’est le commandant du fortin, vêtu de son uniforme de cérémonie.

Commandant : Inutile soldat.

Le soldat se retourne vers le commandant, hésite un instant, mais finit pas obéir, il se relève en gardant les chaînes dans ses mains.

La cour est encore fraîche à l’aube. Le capitaine y fait son apparition, escorté par les deux soldats, suivis de près par le commandant. Le capitaine scrute le ciel dont les ténèbres se clairsement peu à peu, il ne semble y avoir aucun nuage.

Il reporte alors son regard sur la cour, quatre autres condamnés flanqués d’une demi-douzaine de gardes l’attendent prêt de la potence, eux aussi en uniforme de parade, il est le dernier.

Capitaine : Vous me faites trop d’honneur commandant. Ce carnaval était-il vraiment nécessaire ?

Commandant : Arrêtez vos sarcasmes. Aillez au moins la prestance que ces hommes attendent de vous.

Capitaine : Vous m’en voyez navré mais je l’ai perdue, et nulle envie de la retrouver à vrai dire. L’armée me l’a reprise, qu’elle la garde.

Le commandant fait signe à l’un de ses hommes de s’approcher, il lui chuchote quelque chose que le capitaine ne parvient pas à entendre. Puis le soldat se tourne et part au pas de course en direction des écuries.

Commandant reporte ensuite son attention sur l’escorte du capitaine déchu.

Commandant : Souhaitez-vous la présence d’un prêtre ?

Le capitaine émet alors un petit rire sarcastique.

Capitaine : Vous avez vu bien plus de batailles que moi commandant. Si Dieu laisse les hommes s’entretuer de la sorte, je gage qu’il ne daignera pas lever son divin petit doigt pour sauver une âme damnée comme la mienne. Alors laissez le prêtre tranquille et qu’on en finisse.

Au même instant, un soldat monté traverse la cour au trot jusqu’à la grande porte, les deux hommes en faction lui ouvrent et il s’engouffre dans l’ouverture pour disparaître du champ de vision et de la vie du capitaine.

Le capitaine rejoint alors les autres condamnés. Ils montent chacun leur tour sur l’échafaud et sont guidés par le bourreau à leur dernière place. Certains choisissent de revêtir une cagoule, le capitaine s’en abstient, il veut mourir en respirant pleinement l’air matinal encore frais.

Le bourreau passe le collier de chanvre au cou de chaque prisonnier. Physiquement c’est aussi désagréable que de savoir qu’il ne vous reste plus que de courtes minutes à vivre. Bientôt le capitaine sent des démangeaisons lui enflammer le cou. Le bourreau ressert alors les nœuds coulants, certains prisonniers se mettent à sangloter.

C’est alors que des coups de feu retentissent au loin.


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15/06/2012 23:13 Circkle
Voici le début d'un scénario tout frais que j'ai en tête.
Je précise qu'il s'agit simplement d'un 1er jet qui sera sans doute modifié par la suite. Etant novice dans le genre je n'ai pas souhaité me lancer dans le découpage et suis tout ouvert aux propositions de personnes chevronnées dans ce domaine.


03/08/2014 21:17 annecycolo
j'aime bien ces repliques
Commandant : Il vous suffirait d’un mot pour arrêter tout ça et sauver votre vie…

"Le prisonnier : …et la passer dans une cellule crasseuse avec de la paille en guise de lit et un seau rempli de merde pour tout mobilier.

Commandant : vous oubliez les rats.

Le prisonnier : Ils ont plus d’esprit que la plupart de vos hommes, je préfère allègrement leur compagnie à celle de mes geôliers. "

si tu trouves un dessinateur pour te faire un strip de 4 case, je suis interessee pour faire la colo
03/08/2014 21:24 Dar Es Salaab
Bon, là, c'est un peu plus récent... Mais c'est de 2012 quand même ^^ essaie encore ^^
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