L'île Baker par isangeles

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L'île Baker

Synopsis :
En 1956, le village de Caleta Tortel est fondé sur la côte sud du Chili. La marine chilienne est amenée à aider les colons qui exploitent le bois le long de la rivière Baker.

Des corps sont retrouvés le long de la rivière mais aussi sur toute la région. Affolée, dépassée, l’armée demande l’intervention d’un policier.

Le gouvernement nomme sur la mission un jeune enquêteur : Eladio Escart. Il rejoint les lieux sur un bateau de l’armée. Il est accueilli par le responsable local d’une des plus grosses compagnies d’exploitation de la région : Juan Grimer. On le loge chez l’habitant, chez une jeune femme, Amelia Gacitua, qui tient aussi le relais de poste.

L’enquête démarre par la visite des lieux des crimes. La plupart des victimes sont très âgées : entre cinquante et soixante-dix ans. Seuls deux sont plus jeunes : il s’agit d’un couple d’européens d’environ 30 ans. Visiblement des migrants de fraîche date. Ils habitaient une vieille ferme loin vers l’intérieur des terres. Le fleuve a charrié leur corps jusqu’au port de Caleta.

L’enquêteur décide d’aller voir sur place. Il prend la jeune femme comme guide. Le chemin est long, à cheval. Une fois sur les lieux, ils fouillent la maison. Il ne manque visiblement rien malgré des traces évidentes de fouilles. Un crime passionnel ? C’est alors qu’une vieille femme fait son apparition. Elle se dit la voisine. Elle habite à quelques kilomètres. Elle vient apporter du pain en échange de poissons. Elle est stupéfaite d’entendre la nouvelle de leur mort. Elle leur parle alors d’un journal que tenait l’un des deux pionniers. Un journal qu’il cachait, elle le sait car un jour elle a donné une photo d’elle qui a été collée dedans.

La cache du journal est trouvée, sous les combles : une sacoche en cuir vide… Interrogée, la vieille femme leur raconte exactement ce qu’elle racontait au jeune pionnier qui recopiait l’histoire. L’ancienne Compagnie d’Exploitation du Baker en 1905 a massacré une tribu d’Indiens. Ils ne voulaient pas céder des terres. Cela fut fait en grand secret. Rien ne devait transparaître. Et puis ceux qui ont participé de près ou de loin au massacre sont morts au cours de l’année 1906. Morts mystérieusement, certainement empoisonnés. Les chef de la Compagnie ont prétendu qu’il s’agissait d’une épidémie très contagieuse. Ils décident d’enterrer les 120 corps sur une île éloignée de tout. A l’époque Caleta Tortel n’existait pas. Deux équipes de fossoyeurs, 10 personnes en tout, vont accomplir la macabre besogne. Le père de la vieille femme en faisait partie. On leur a donné un gros paquet d’argent pour qu’ils ne parlent pas. Le père lui a aussi raconté qu’il avait vu l’un des patrons mettre une caisse au fond d’une des tombes : elle contenait des objets précieux…

Avec ces éléments, l’enquêteur comprend que le Compagnie a eu peur de voir ressortir cette histoire de massacre d’Indiens mais aussi du meurtre qu’elle a commis ensuite sur les 120 pionniers qui connaissaient le fin mot de l’histoire. Il en conclut que les héritiers de la Compagnie ont recommencé les meurtres afin de faire taire définitivement les 10 témoins restant (les descendants des deux équipes de fossoyeurs). Et que le journal devait contenir des informations qui causèrent la perte des jeunes européens.

Notre enquêteur revient en ville. Lors du trajet, il est attaqué. On essaye de l’éliminer, ainsi que la jeune femme qui l’accompagne. Ils plongent dans la Baker et arrivent à fuir.

De retour à Caleta, ils n’attendent pas et foncent directement sur la Isla de los Muertos. Là, ils trouvent les tombes, enfin, des monticules, sans croix, sans signes… Il y en a partout. Ils déambulent sur l’île. Alors qu’ils arrivent dans une clairière où se dressent 33 croix, un homme les attend, debout au milieu des croix : le responsable local. La nuit tombe peu à peu. Il tient une torche et une pelle.

Une discussion. Juan leur jette le journal des pionniers européens. Puis l’homme leur lance la pelle. Il tient maintenant un revolver. Il les force à creuser à un endroit précis. Il cherche la caisse. Il leur raconte que son père avait eu peur de la malédiction que la Machi (sorcière) du village avait lancé sur lui avant de mourir. Il avait caché dans la caisse les objets en argent de la tribu. Eladio et Amelia sortent la caisse. Et l’ouvrent. Alors qu’ils contemplent un pectoral en argent finement ouvragé que Juan a sorti de la caisse, un bruit angoissant se fait entendre alentour. Comme quelqu’un qui rampe. Juan leur intime de faire silence. Ils sont tous attentifs, scrutant la forêt. C’est alors que surgit des ténèbres l’inconcevable : un mort qui se déplace, puis un autre, et encore un autre. Pris de panique, le responsable tire deux fois contre un des morts-vivants. Rien ne se passe. Les enquêteurs reculent. Mais d’autres zombies arrivent. Ils prennent alors la fuite. Juan les suis.
Une bagarre entre un zombie et Eladio pour pouvoir accéder à l’embarcation. Ils montent sur le bateau. Ils voient avec horreur le responsable tenter de les rejoindre. Il trébuche. Les zombies sont sur lui. Il tire, encore et encore. Puis un dernier hurlement. Il est déchiqueté. Les zombies restent immobiles dans la brume qui arrive fixant le bateau qui s’éloigne…

Eladio et Amelia rejoignent le navire de guerre. Eladio arrive à convaincre le capitaine de mener une expédition armée sur l’île. Ils reviennent et ne trouvent rien (insister sur l’ambiance angoissante, sur la nervosité des soldats)… Des tombes sont éventrées mais les corps sont en place au fond… Les restes de Juan sont éparpillés sur la plage… Ils referment les tombes, enfouissent les restes de Juan et l’île est bénie par un prêtre. La caisse est emportée sur le bateau.

Epilogue, le lendemain : Un bateau de l’armée. L’enquêteur est accoudé au bastingage. Il contemple l’horizon. Un capitaine de frégate se tient auprès de lui, les mains derrière le dos, droit. Ils échangent quelques phrases :

-Et la caisse ?
-Les objets qu’elle contenait appartiennent au peuple indien de la région. Nous leur remettrons par voie officielle…
-Que dois je mettre dans le rapport ?
-La vérité Capitaine, la vérité… Juan Grimer a commis les meurtres pour une raison inconnue… Il s’est donné la mort sur la Isla de los Muertos après une crise de folie…
-Ce n’est pas la…
-Capitaine… personne ne croirait la vérité…

Ils fixent tous deux la Isla de los Muertos qui s’éloigne dans le soleil couchant.


Les personnages principaux :

Notre héros :
Eladio Escart, jeune inspecteur en début de carrière. Un peu moins de trente ans. Il a fait des études aux Etats-Unis. Il en garde une certaine morgue et un accoutrement ridicule emprunté à Humphrey Bogart : chapeau, imper, cigare (qu’il ne fume pas). De taille moyenne, il possède des traits européens mais a hérité de ses ancêtres indiens une forte corpulence et des cheveux noirs de jais ainsi que d’énormes sourcils qui surplombent un regard marron acéré. Il est un peu ridicule dans sa passion américaine, mais il semble assez efficace aux yeux de ses employeurs pour se voir confier une mission intéressante. Là, débute notre histoire.

Les personnages :
Amelia Gacitua Sagredo :
Elle tient le bureau de poste local. Du haut de ses 23 ans, elle connaît mieux la vie que notre héros. Mélange de femme européenne et d’indien mapuche, elle est assez typée avec de lourds cheveux noirs. Son visage rond aux pommettes saillantes est toujours souriant. Son regard vert est étonnant. Elle servira de guide à Eladio.

Juan Grimer Jolsky :
Il est à la tête des représentants de la compagnie qui succéda à celle d’origine. C’est un allemand, un fier descendant des colons allemands venus s’installer au Chili en 1870. Son père et son grand-père ont travaillé pour la compagnie. Son teint pâle et ses cheveux de pailles mettent en évidence son regard bleu clair et des traits découpés à la serpe. Il porte très bien ses 60 ans. Il est bien sûr, notre méchant… Mais il trouvera plus méchant que lui…

Type de dessin recherché : celui qui conviendra le mieux.

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04/04/2007 12:50 isangeles
06/04/2007 12:58 Vallenain
Vraiment sympa...intrigue, angoisse, excellent ! J'adore l'épilogue ! Par contre, en bd, ça risque d'être chaud, moi je vois plus ça en nouvelle...
06/04/2007 14:36 isangeles
Merci Vallenain ! Oui, je suis d'accord avec toi sur la difficulté. Tout est là. C'est un travail sur l'ambiance que le dessinateur saura rendre. C'est plus dans la veine de Lesage (La Terre sans mal), le côté fantastique en plus. Mes scénarios jouent beaucoup sur ce côté ambiance et hélas, je ne trouve pas beaucoup de dessinateurs qui arrivent à travailler cet aspect.
27/08/2008 00:42 philippe gorgeot
Et tu verrais cette histoire en combien de pages ?
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