Extrait d'un compte rendu de voyage au dessus des Terres Bleues par Vincent O

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Extrait d'un compte rendu de voyage au dessus des Terres Bleues

Cela fait maintenant 28 jours que nous voguons dans les cieux. Notre nef a fait un périple plus long que tous les voyages que j'ai pu entreprendre. Evoluer dans le temps et l'espace est quelque chose de troublant... Je suis cloitré depuis notre départ dans cette chambre somptueuse, de bon gout. Personne ne veut me dire pourquoi je fais partie de cette traversée, ni quel est notre objectif. D'ailleurs, je n'ai vu personne, je devine juste la présence de créatures à ma porte. Elles doivent piloter cet étrange appareil, et elles me donnent tous les jours de quoi manger et de quoi boire. Une fois par semaine j'ai droit à un verre de liqueur ainsi qu'à une corbeille de fruits, dont certains que je n'ai jamais vu mais à la saveur douce et sucrée. Je dispose de quelques livres, soigneusement rangés dans une petite bibliotheque de bois. Des romans pour la plupart, les autres sont, soit écris dans une langue inconnue, soit tombés en poussière. La nuit, je peux entendre les bruits caractéristiques d'un mécanisme. Des rouages grincent et de l'eau s'écoule dans des tuyauteries. J'entends aussi le crissement du bois, comme l'armature d'un navire soumis aux forces capricieuses des eaux déchainnées. Avec toutes ces constatations, j'ai pu imaginer la nature de la nef dans laquelle je suis. Une sorte d'engin volant, qui se meut grâce au vent et qui doit etre propulsé parallelement par un systéme d'hélices. Peut etre que le tout est suspendu par des ballons de gaz... En fait je n'en sais rien... Je ne sais rien non plus de mes hôtes, comment sont ils, combien sont ils... J'avoue que durant les premiers jours mon esprit s'est rendu malade de questions et de peur, mais l'attention et les soins que l'on me porte témoignent une certaine "éducation"... Peut etre dis je ceci afin de me rassurer...

Nous sommes donc au vingt-huitieme jour de traversée. J'ai ouvert la fenetre de ma chambre pour sentir l'air frais et voir l'étendue bleutée, infinie. Depuis que je suis ici, je reste des heures à regarder dehors, le spectacle est fascinant. Je suis heureux de voir qu'on me laisse la liberté d'ouvrir cette fenetre, ça me permet de m'évader sans vraiment le faire. Ce qui serait du suicide... on ne voit meme plus le sol de cette hauteur. D'ailleurs j'ai toujours peur de me pencher... Le ciel dans lequel nous flottons est immense, on ne voit ni mer, ni montagne, aucun oiseau non plus... Apres avoir violement réagit face à mon statu de "prisonnier", j'ai finalement trouvé la sérénité. En effet, ma vie en bas était rude et plutot sombre. Cet enlèvement me permet de prendre du repos. Mes pensées me sidèrent parfois... Serais je en train de développer ce fameux syndrome psychologique, qui pousse les otages à éprouver compassion et amitié envers leurs geoliers ? Je ne me souviens pas du nom du psychiatre qui a découvert ceci, peu importe...

Je regarde ma petite chambre. Un lit haut, avec un matelas douillet, une grosse armoire en bois, une bibliotheque, un bureau duquel j'écris ces mots. Tout est confortable, il y a meme un lavabo et un bidet pour faire sa toilette. Il y a un affreux papier à fleurs sur les murs, enfin... Et il y a une ampoule dans un globe de verre dépoli accroché au plafond. Et puis cette fenetre... J'y reviens sans cesse car j'ai vraiment l'impression que c'est un point crucial dans l'architecture... Je divague... La faim commence à me tourmenter, un de mes hôte est venu glisser le plateau de mon petit déjeuner par la fine fente en dessous de la porte d'entrée. Mais j'ai encore faim... On dit que l'air du large creuse l'estomac, ça doit aussi etre le cas en ce qui concerne ce genre de voyages.

Encore et toujours à écrire, c'est une habitude chez moi... Je viens enfin de manger, on m'a apporté un copieux déjeuner avec une viande qui ressemblait à de la volaille et une sauce fruitée. On me traite comme un prince ici, pas comme en bas... Attention, je me déplace vers le fenetre... Voilà, je suis installé sur le rebord, enfin pas trop pres non plus sinon j'aurais le vertige. Oh, comme ce bleu est magnifique ! C'est une couleur étrange, profonde. On ne sait quelles sont les limites d'un tel paysage, il n'y a aucun repère comme je l'ai dis plus haut. Le capitaine de cet engin volant doit etre adroit pour manoeuvrer dans les nuages. Tient en parlant de nuage, il y en a au loin. Comme des petits moutons dans leurs bleus paturages... Oh ! Je viens de voir quelque chose de stupéfiant ! Un oiseau, pour la premiere fois depuis que je me suis reveillé dans cette chambre ! Un grand oiseau noir, comme un albatros ! Fantastique ! Je vais tenté de le dessiner, cela ornera mon "carnet de voyage".

Et je regarde toujours le bleu profond, par cette petite fenetre...


"Extrait d'un compte rendu de voyage au dessus des Terres Bleues"

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12/01/2007 19:57 Vincent O
Bonsoir à tous, voici un scenario récemment écrit. Je l'ai également posté sur mon blog. J'essai d'etre descriptif dans mes textes afin de permettre une approche graphique, de faciliter le travail de l'imagination.

Ca fait un petit moment que je ne suis pas venu sur BDA, donc je poste ceci pour m'activer un peu, histoire de faire voir que je travaille parfois quand meme...

Si ça interesse un dessinateur, ce serait un plaisir de partager des idées, j'attends vos commentaires.
17/01/2007 16:13 Phil
le psy américain en question est F. Ochberg et il l'a baptisé le syndrome de Stockholm... si ça peut aider ton bonhomme dans son histoire ^^ passe lui l'info ! (2ème degré :-))
17/01/2007 20:15 Vincent O
Je m'attendais pas du tout à un commentaire de ce genre, en tout cas ça fait plaisir parce que je l'ai posté il y a 5 jours ce texte et j'avais encore rien reçu ^^

Et merci pour l'info
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