Ma joconde par bichouille & inguz
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Ma Joconde…
PAGE 1
CASE 1
Ensemble, vue d’une rue en contre-plongée, comme si la caméra est posée par terre. Léonard se réveille. La vue est quelque peu troublée, pour donner l’impression du réveil.
L’action se situe dans une rue d’une grande ville en hiver à la tombée de la nuit, alors que certains réverbères sont encore allumés, et d’autres non.
Au premier plan émerge la carcasse aux reflets métalliques d’une poubelle publique accrochée à un réverbère. Des cartons usés et déchirés traînent en désordre sur le sol.
Sur le trottoir d’en face, les enseignes des magasins sont pour la plupart éteintes, seule reste allumée la croix verte d’une pharmacie et quelques passants frigorifiés hâtent le pas.
CASE 2
Contrechamp, contre-plongée : subjectif à travers le regard de LEONARD (un clochard affalé dans le recoin sombre)…
La continuation de cette scène de rue, maintenant de nuit, vue par LEONARD (OFF).
Au-dessus des réverbères allumés, un ciel sombre et bas… La croix verte de la pharmacie, maintenant éteinte… Les gens pressés…
De la neige tombe maintenant dans les rayons lumineux des réverbères.
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
A y est… Ça neige !
CASE 3
Subjectif LEONARD. Demi-ensemble
La neige continue de tomber.
L’ immeuble, de l’autre côté de la rue. Au rez de chaussée, la devanture de la pharmacie dont le rideau de fer est tiré, et la croix verte éteinte. Au premier étage, derrière une fenêtre, les silhouettes de deux enfants regardant apparemment tomber la neige…
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
Les marmots du pharmacien, y sont content eux…
CASE 4
Subjectif LEONARD. Demi-ensemble, plus serré. Quelques zones de flou…
La neige tombe toujours.
Plus près : derrière la fenêtre partiellement embuée, se tiennent les deux enfants, dans un appartement visiblement cossu. Le plus grand regarde tomber la neige, émerveillé ; son petit frère lance un regard sérieux, aigu, en direction de LEONARD (OFF)…
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
…Ils sont au chaud… eux..
CASE 5
Subjectif LEONARD. Changement d’Axe. Demi-serré.
La neige tombe toujours.
Dans le renfoncement sombre, un amas de vieux cartons, de vieux « rossignols », d’objets hétéroclites et crasseux : le squat à l’air libre d’un clochard. (C’est là que vit LEONARD)
Une main droite crasseuse, couverte par une vague mitaine (celle de LEONARD-OFF par ailleurs) saisit quelques cartons comme pour s’en couvrir…
En amorce bord-cadre, la poubelle du réverbère.
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
Moi, j’me gèle ici…
CASE 6
Subjectif LEONARD. Changement d’Axe. Demi-derré, plus large.
La neige tombe toujours.
La rue, en train de blanchir sous la neige, est maintenant déserte.
La poubelle du réverbère, centrale dans le plan. Sur le métal ont été dessinés au charbon des yeux, un nez et une bouche souriante… Une soucoupe d’un blanc douteux est posée dessus. Elle est vide…
Un pied, pauvrement chaussé d’une vieille savate trouée (celui de LEONARD – OFF), levé au-dessus du sol comme pour se dégourdir…
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
P’tain, camarade… J’sens même pus mes pieds…
PAGE 2
CASE 1
Subjectif LEONARD. Gros plan.
Les mains de LEONARD (OFF), pauvrement revêtues de mitaines crasseuses coupées au niveau des doigts. Ces derniers sont éraflés, sales, couverts d’engelures.
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
…Et mes mains…
…On dirait qu’elles vont se casser…
CASE 2
Subjectif LEONARD. Demi-serré.
Sous le réverbère, la poubelle semble adresser un clin d’œil compatissant à LEONARD (OFF). La soucoupe est toujours vide.
La « couchette » de LEONARD (OFF)… Sur des cartons, au milieu d’un fatras de déchets, trône le cadavre d’une bouteille de plastique vert ayant contenu un médiocre vin de table…
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
J’ai même pus d’antigel…
CASE 3
Subjectif LEONARD. Contre-plongée. Ensemble.
Le ciel de plus en plus bas au-dessus des immeubles et des réberbères…
La neige s’intensifie…
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
Au fond, j’sais pas pourquoi j’reste en vie…
CASE 4
Subjectif LEONARD. Gros plan.
Sous les flocons de neige, quelques pièces roulent dans la soucoupe blanche…
CASE 5
Demi-ensemble « serré »
La rue enneigée. La neige continue de tomber dru.
Au niveau du squat de LEONARD (OFF), une jeune fille emmitouflée dans de chauds vêtements est penchée au-dessus de la poubelle : c’est elle qui vient de poser les pièces dans la soucoupe.
Même de loin, son visage, tourné vers LEONARD (OFF), est visiblement éclairé par un sourire plein de douceur et de compassion.
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé…)
P’t’êt’ ben passqu’ici, c’est mon chez moi…
CASE 6
Subjectif LEONARD. Gros plan.
Plein cadre, le sourire de la jeune fille…
LEONARD (OFF) (Lettrage hésitant : frigorifié et alcoolisé, au-dessus du sourire…)
Et p’t’êt’ ben juste pour…
(lettrage ferme, en dessous du sourire)
… ça…
FIN
- 16/12/2005 16:04 Nikros
- Wahou.
Sympatoche comme tout ce petut scenar, hum que dire... Rien j'crois que vaut mieux rien dire, vivement qu'on apercoive le resultat, en tout cas ça me semble tout bon !