New Heaven par Tesla Kusturica
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Première case, la ville de New Heaven vu du haut. Lacis de ruelles sordides et d’axes routiers où brillent encore les feux arrières des voitures en persistance rétinienne.
Depuis 18 mois, les meurtres violents sont en hausse brutale. Tous les malades de New Heaven semblent s’être passer le mot. Comme à son habitude, la police patauge. Mais moi, je sais toujours ou les débusquer…
2eme case : K avance dans la rue parmi les déchets et les paumés. K est une armoire a glace avec des bras comme des jambons pleins de veines saillantes sur un marcel camouflage.
« Je m’appelle Karl. Je suis du NHPD*. Ce soir, je chasse. J’ignore encore ou je vais les trouver, mais j’ai le meilleur des indics. »
*New Heaven Police Departement
3eme case : vu d’une ruelle, K passe devant. Des types à l’air mauvais lui jettent un œil puis décide de laisser tomber. Trop musclé et visiblement rien sur lui.
« Ma mère est morte il y a bientôt 2 ans. On a retrouvé son corps massacré dans une ruelle. Elle était un peu en retard, elle a coupé par un chemin plus rapide, loin de son itinéraire habituel… Cette ville est un trou a rats rempli de merde. »
3eme case : K dans son appartement. Plus du tout de bras musclé. Un type sec et nerveux. Appartement crasseux et gris. Clopes et cafés. Des yeux cernés sur des bras maigres de camé.
« Elle habitait avec moi. Pour l’enterrement, comme je n’ai pas les moyens de payer une concession, j’ai choisi la crémation. Les cendres de ma mère sont dans une urne sur une armoire. Ca me fait une présence. »
4eme case : K se sert un café et s’allume une clope en jetant un regard de coté a une urne placé sur une bibliothèque ou survivent difficilement 2 Playboy et 1 New Look.
« On dit que les morts se retournent dans leurs tombes lorsque l’on fait quelque chose qui leur déplait. »
5eme case : K en plein milieu de la nuit, des yeux hagards grands comme des soucoupes. Assis sur son lit, un flingue en main visant en tremblant l’urne funéraire ou nagent un poisson noir comme l’enfer qui ressemble a sa mère.
« Parfois, en reve, je vois ma mere qui maintenant sais tout sur moi tourner dans son urne comme un poisson infernal dans son bocal. Je dors peu en ce moment »
6eme case : Retour ici et maintenant. Dans la rue, K hésite sur la route à suivre. Toujours même faune autour de lui. Ses bras sont de nouveaux ceux d’un colosse. Derrière lui, un magasin de TV ou passe sur tous les écrans une émission débile. Au loin, quelqu’un semble faire un signe de main à K. Une jeune femme en robe rouge, tranchant sur le reste des paumés en gris majeur.
« J’ai un secret. Je ne dois en parler a personne mais depuis la mort de ma mère, elle m’apparaît parfois la ou je l’attends le moins. Ils diraient tous que je suis fou, mais moi je sais pertinemment ce que je vois… Même si elle est plus jeune maintenant qu’a sa mort. Elle ressemble à mes souvenirs de gamin. »
7eme case : K s’engage dans la ruelle. Derrière lui, l’image de la jeune femme en robe rouge a remplacé celle de la présentatrice. Sans qu’il le remarque, elle lui envoie un baiser avec la main. On s’aperçoit que depuis le début, cette femme en robe rouge est présente de partout sur le chemin de K. Que ce soit dans la vitrine d’un bar, sur une affiche de cinéma, à une fenêtre ou bien sur un magazine à la devanture d’un kiosque a journaux.
« C’est elle qui me conduit vers les malades qui découpent les nanas, qui égorgent les vieilles et qui brûle les gamins. C’est elle qui me permet de nettoyer cette ville maudite de sa merde. »
8eme case : K avance dans la rue, devant lui, le début d’une file d’attente bigarré tendance SM. La file d’attente continue vu de profil sur la…
Je ne suis jamais venu dans le coin.
…9eme case : K avance devant une porte fermée. Il sonne.
10eme case : vu en gros plan sur la porte et la sonnette. Un papier pourri scotché sur celle-ci indique « SONNEZ FORT » !!!
11eme case : vu par un judas. Une voix « CASSE TOI CONNARD »
12eme : la porte s’ouvre avec fracas. Un golgoth a 4 bras shooté a aux patch genolutifs surgit.
« Encore un videur shooté aux patchs genolutifs.
13eme case : « Une seule solution avec ces connards ». K semble tourner les talons.
14eme case : « FRAPPEZ LE PREMIER LA OU CA FAIT MAL ! » Coup de genou dans les couilles suivi d’une méchante manchette dans la glotte.
15eme case : le golgoth s’effondre comme une montagne. Stupeur chez les autres videurs.
16eme case : K profite de la cohue pour entrer. Tout ceux qui attendaient en on profiter aussi.
17eme / 18eme / 19eme cases : K avance parmi un pandémonium orgiaque aux trois couleurs dominantes. Chaque scène est un nouveau tableau de Bosch. A un moment, dans le fond, on aperçoit même un mulet avec un masque SM et la langue sortit de l’extase. A chaque fois, en arrière plan, le corps de K ou divers éléments de décor viennent cacher les parties les plus scabreuses tout en laissant deviner des positions et des accessoires plutôt « hors normes » !
20eme case : K, de loin, aperçoit la femme en rouge enlacer par un homme. Elle lui lance un sourire complice et lui indique une porte gardée par deux types à la mine sévère. K hésite.
« Parfois je me dit que je perds la tête. Que je suis tranquillement assis dans une cellule capitonnée attendant mes pilules a rêves. «
21eme case : il se réfugie dans les toilettes. Glauque, sale et occupé. Il attend, se demandant s’il ne perd pas la tête. Dans les chiottes, une porte ouverte, on aperçoit une jambe de femme vêtue d’une robe rouge.
22eme case : gros plan sur la femme dans les toilettes. C’est une pute vêtue d’une robe rouge, le visage rongé par la maladie et le vice. Attitude grossière et vulgaire.
23eme case : gros plan sur la femme dans les toilettes. C’est sa mère vêtue d’une robe rouge, jeune et belle : « Mon chéri, pourquoi n’as-tu plus confiance en moi ? »
24eme case : K se détourne.
25eme case : devant le miroir des chiottes. Yeux exorbités. Une main derrière lui s’avance et se pose sur son épaule.
26eme case : il ferme les yeux. Sa mère lui chante une comptine ou le rassure…
27eme case : toujours les yeux fermés. Elle dépose un tendre baiser maternel sur sa joue mal rasée.
28eme case : K ouvre les yeux et se touche la joue. Ses yeux ne sont plus dans le vague. Il a pris sa décision.
« Ce n’est pas moi qui suis dingue. C’est cette putain de ville. »
29eme case : K sort des toilettes, visage déterminé comme l’ange de la mort.
« Ma mère est morte mais grâce a elle j’ai maintenant un but dans la vie. »
30eme case : il s’approche des deux gardes près de la porte.
« Et la j’ai un boulot a faire. »
31eme case : il abondonne son holo-camouflage. Dessous, il apparaît avec ses bras maigres, un sweater près du corps et deux holsters contenant des flingues qu’il dégaine.
32eme case : avant qu’ils n’est pu faire un mouvement, les deux gardes sont étalés sur le mur. Il franchit la porte.
33eme case : derrière la porte. Deux hommes en slips cloutés et holsters s’amusent avec des nanas jeunes et attachés au mur. Près de la porte, un tableau noir comme ceux posés devant les restaurant indiquent les prix ; fellation tant, sodomie tant, insertion d’objets tant etc….
34eme /35eme /36eme : carnage, plomb, sang et terreur.
« Ils crient leur innocence. Mais avec le canon d’un 7.65 dans la bouche, personne ne les entends sauf moi. Et j’en ai rien a foutre. »
37eme case : debout près des corps sans vie des gangers, K abondonne quelques objets anodins tandis qu’au loin hurlent les sirènes de police.
« Ma mère disait toujours que le secret pour être heureux c’est que sa main droite ignore ce que fait la gauche. »
38eme case : les flics arrivent, borsalinos et trench-coat. Ils s’approchent des cadavres, vérifient les preuves et félicitent K pour son flair. Se dernier semble être loin de tout ça.
« Je ne ressent rien de particulier. Pourtant, depuis bientôt deux ans, je n’ai plus que mon travail pour survivre. »
39eme case : journal TV ou l’affaire est rapidement expliqué et ou K reçoit des éloges.
« Pour ma mère, on n’a jamais retrouvé les coupables. »
40eme case : extrait vidéo de la sortie des corps dans des body bags. K semble toujours détaché
« Putain de ville. Et moi j’en suis le putain d’archange de la mort maintenant. »
41eme case : sombre. Une ruelle borgne, vide. Seule une ombre louvoie dans ce passage, restant dans l’ombre.
« Des curés génétiquement modifiés shootés à la mescaline égorgent des putes. Des dealers abattent des épiciers coréens… »
42eme case : l’ombre semble en quête de … quoi ? Elle s’approche d’une fenêtre allumée, semble hésiter, puis repart.
« A la une, un carnage remplace un massacre »
43eme case : une famille a un anniversaire. Un visage a la fenêtre. Celui de K, l’air mauvais, fou.
« Et moi, je suis le putain d’archange de la mort »
44eme case : K pénètre dans la pièce, toujours comme l’ange de la mort : « excusez moi de vous dérangez. Police… »
45eme case : carnage.
« Le putain d’archange qui doit nettoyer la cité. »
46eme case : un nouveau massacre a la une d’un journal. Une famille entière décimée lors d’une fête de famille. Mais que fait la police etc. etc.
« Grâce a ma mère, je choperai les salaud qui ont fait ça. Ou d’autres. Apres tout, tout le monde est coupable. »
« Le secret pour être heureux dans la vie, c’est que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche. »
- 25/03/2005 09:09 inoxbox
- hello, je suis nouveau sur le forum. je cherche un scenariste genre polar. Ton scenario pourrait m'interessait.....Un peu trop futuriste a mon gout! Mais bon on peut toujours s'adapter.L'histoire d ela mere me parait etre un bon fil conducteur a developper ou alors une histoire de famille qui lie tout ca. Enfin tu peux me contacter si tu veux qu'on regarde un peu tout ca...
- 26/03/2005 09:07 xa'
- C Cool!
Violent et égocentrique!
Pour + 16 ans.
Le serial killer revisité lol!
ne serais-tu pas... animé d'une ombre rouge?
Xa'
- 26/03/2005 13:55 xa'
- Double sens...
C toi qui l'a indiqué. La main gauche ne sait pas ce que fait la main droite. Complètement schyso ton personnage.
L'ombre rouge peut se lire d'une manière différente : la robe rouge par exemple. Un fantome de plus dans les méandres de l'esprit créatif.
- 28/03/2005 09:42 Ancien Membre
- salut tesla est t il vraiment possible de dessiner deux actions par k ds la meme case?
- 28/03/2005 09:52 Ancien Membre
- arf je chipotte mais g tellement eu affaire a des scenariste qui me faisai refaire des planche parceque c t pas comme ci ou commme ça !4eme case g crois
- 28/03/2005 11:05 Visiteur
- c po grave!! lol
- 17/04/2005 23:44 Playmo
- J'aime vraiment, il faudrais juste un dessinateur a la hauteur du scenario sinon c'est pas la peine
- 23/04/2005 01:56 Ancien Membre
- bravo tesla pour ton scénario. le personnage K, marqué par sa tragédie familiale, est viscéralement impliqué dans son métier et dans la ville de New Heaven. son changement physique (même s'il est dû à une illusion) crée un contraste saisissant, à la fois visuel et psychologique. ses visions (poisson noir dans l'urne des cendres, femme en robe rouge) donnent une tonalité fantastique à cette ambiance de thriller. le lien d'identité schyzophrénique entre le flic et le serial-killer est à la fois troublant et habilement suggéré. seul bémol de détail concernant l'orthographe et la syntaxe: attention de ne pas confondre l'infinitif et le participe passé (exemples: à la première case, il faudrait écrire: "Tous les malades de New Heaven semblent s'être passé le mot", et à la 20ème: "la femme en rouge enlacée par un homme"). Par ailleurs, écrire (à mon avis)les 17ème et suivantes: "la langue sortie de l'extase", la 32ème: "avant qu'il n'ait pu faire un mouvement", la 33ème: "des nanas jeunes et attachées au mur", les 34ème et suivantes: "personne ne les entend sauf moi", la 38ème: "ce dernier semble loin de tout ça", et la 44ème: "excusez-moi de vous déranger". mais cela ne concerne ni le fond ni la narration. bravo encore.
- 29/04/2005 17:08 Bigdaddy
- Salut tesla, voilà quelque chose d'original. J'aime beaucoup ce scénar et ton personnage(K) a vraiment du caractère.
J'aime d'autant plus que ce scenario me rappelle un de mes romans préférés(Golt_Denis Boissier).
Je vais essayer de le mettre en image...à bientôt