Stanley Bukowsky par Pedro

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Stanley Bukowsky

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Introduction
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Il s’agit d’une série BD relatant les enquêtes d’un flic à forte personnalité, dans un futur proche et glauque.

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Présentation de la série
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L’univers
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L’histoire se déroule au milieu du 21e siècle. Le libéralisme économique est triomphant : les lobbies privés et les grandes compagnies ont dépassé en puissance la sphère politique. L’abandon progressif des programmes sociaux, l’incurie des services publics (notamment l’éducation) et les délocalisations successives des entreprises ont provoqué une forte paupérisation : 30% de la population des pays occidentaux vit sous le seuil de pauvreté. Le seul service public encore digne de ce nom est l’armée, dont le rôle est de protéger par la force les intérêts économiques du pays à l’étranger.
A l’autre bout de l’échelle social, les décideurs sont de moins en moins nombreux. Une poignée de personnes seulement décide de la marche des grands groupes et des états, ce qui au bout du compte revient au même. La démocratie n’est plus qu’une illusion, soigneusement entretenue par des médias omniprésents discrètement contrôlés par la même élite.
Car l’objectif est de maintenir dans un état de soumission les 50% de la population qui forme le groupe majoritaire, abrutit par la publicité, les loisirs de masse, les médicaments, et l’espoir distillé avec art de devenir un jour une star de la chanson, de la télévision ou du cinéma.
Les 20% restant de la population sont constitués de la classe moyenne. Cadres, ingénieurs et scientifiques sont le moteur actif des grands groupes. Passionnés par leur travail, férue de gadgets technologiques ou omnubilés par la réussite sociale, peu ont encore un esprit militant ou revendicatif.
Ce monde est essentiellement urbain. Les villes sont gigantesques et surpeuplées, plus ou moins officiellement cloisonnées en secteurs correspondant aux classes sociales. Par ailleurs, les villes sont désormais en partie privées, pour des raisons de sécurité des quartiers riches et d’augmentation considérable des surfaces commerciales.
Dans les quartiers pauvres, la délinquance et la violence sont en forte progression. La répression policière est de plus en plus violente, pendant que la prévention n’est plus qu’un lointain souvenir (de même que toute politique de la ville). Les prisons sont nombreuses et surpeuplées. Parallèlement, la délinquance en col blanc est en constante augmentation et toujours moins réprimée.
La situation de la police nationale est catastrophique : son pouvoir s’est beaucoup restreint devant les polices privées, les sociétés de gardiennage, de surveillance et de sécurité ou les services de renseignement et de contre-espionnage de l’armée. La « raison économique » a remplacé la « raison d’état » et la corruption des policiers par la sphère politico financière est monnaie courante. En conséquence, il est quasiment impossible à la police d’enquêter sur la délinquance en col blanc.

Références :
Le film Soleil Vert pour l’environnement macro-économique (http://sfstory.free.fr/films/soleilvert.html)
Le film Blade Runner pour l’architecture des villes et l’aspect glauque (http://sfstory.free.fr/films/bladerunner.html)

Le personnage principal
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Stanley Bukowsky est inspecteur de police dans le 37e district. C’est un homme de 40 ans, qui n’a jamais franchit les échelons à cause de son franc parlé. Il est très compétent mais c’est un emmerdeur de première, maladroit dans ses relations avec les autres. Il est désabusé et provocateur, un peu ripou mais plutôt moins que ses collègues. Ses méthodes sont souvent aux limites de la légalité : indics louches, violation de domicile, menaces, etc.
Stanley ne vit que pour son travail et passe la majeure partie de son temps au commissariat, au bistrot ou à enquêter. Son petit appartement miteux ne lui sert que de dortoir.
Il a une vieille mère pour seule famille, pensionnaire d’une maison de retraite bas de gamme.
Le commissariat où il travaille est délabré, les moyens dérisoires, la débrouille est la règle.

Référence :
Le personnage principal du film L’Année du Dragon, joué par Mickey Rourke (http://ibelgique.ifrance.com/cinedestin/films/l/la/lan/lanneedudragon.htm)

Les enquêtes de Stanley Bukowsky
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Les enquêtes de Stanley Bukowsky démarreront toujours sur des affaires de droit commun et déboucheront toujours sur des affaires politico financières. Stanley subira donc de nombreuses pressions, dont il tiendra compte ou non selon son humeur et ses intérêts (argent, fierté, mais aussi relations avec des femmes).
L’action se déroulera à égalité dans les quartiers pauvres (petits truands, pègre, sectes) et dans la haute société (grandes compagnies, hommes politiques, armée). Ces deux mondes, quoique opposés, partageront un aspect glauque et décadent.
L’action se déroulant dans un futur proche, une composante technologique sera toujours présente : cryptographie, informatique, Internet, cartes de paiement, micros, caméra et satellites espions, etc. Cependant, la police n’ayant pas de moyen, c’est souvent contre lui que Stanley verra se dresser ces outils technologiques.

Référence :
Le film Soleil Vert (http://sfstory.free.fr/films/soleilvert.html)
Le film Outland (http://sfstory.free.fr/films/outland.html)

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L’épisode 1 de la série
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Sujet
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Après une enquête de routine dans une grande compagnie sur le suicide d’une employée, Stanley Bukowsky est victime d’un attentat. Il découvre bientôt avec horreur qu’on le soupçonne d’avoir, pendant son enquête, dérobé un objet compromettant pour la compagnie. Sous la menace permanente des tueurs qui le pourchassent, il se lance dans une enquête mouvementée pour retrouver l’objet et tenter de sauver sa peau. Il découvrira un scandale lié à la distribution d’eau dans les quartiers pauvres et tombera amoureux.

Traitement
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Jour 1 - Mercredi

McInnès, le patron de Stanley, l’envoie enquêter sur le suicide d’Ellen. Ellen était informaticienne et travaillait pour FlexTron, une énorme compagnie de travaux publics, distribution d’eau, médias et de télécommunication. McInnès recommande à Stanley de ne pas faire de vagues et d’entériner les conclusions de FlexTron.
C’est la fin de l’après-midi. Stanley passe les postes de contrôle du quartier privé FlexTron et pénètre dans le complexe dominé par l’immense tour. Le complexe abrite les bureaux, mais aussi les appartements de nombreux employés du groupe. Dès son arrivé, Stanley est pris en charge par un homme de FlexTron qui le guide, le surveille et répond à ses questions.
Stanley pénètre dans le studio d’Ellen. Les photographes de la police sont à l’oeuvre. Les ambulanciers attendent pour enlever le corps. Stanley demande à rester seul dans l’appartement et examine minutieusement les lieux. Il empoche une photographie encadrée d’un chat et un écrin contenant un collier. Il tripote également l’ordinateur et les mini-CD.
Après cet examen, à nouveau escorté, il va interroger Sarah, la voisine d’Ellen, qui prétend qu’Ellen était déprimée. Il se fait confirmer qu’Ellen n’avait ni cave, ni garage, ni voiture. C’est ensuite au tour du supérieur hiérarchique d’Ellen. Ce dernier prétend qu’il venait de lui refuser un avancement. Tout cela sonne faux, et la lettre de suicide n’est guère convaincante… A son ange gardien qui lui demande ce qu’il pense de l’affaire, Stanley répond ironiquement que de toute évidence il s’agit d’un suicide.
Au moment de partir, dans le hall de la tour, Stanley remarque qu’il y a un buffet dans une grande salle attenante au hall. Il demande s’il peut aller boire un coup (« vous me devez bien ça ! »). L’homme de FlexTron accepte.
Stanley entre dans la salle des conférences de presse. Des journalistes sont assis devant l’estrade, d’autres debout derrière les chaises. C’est la porte parole de FlexTron qui s’exprime au micro, Eve Kingsley, une très belle jeune femme. Cette conférence de presse fait partie de la campagne de promotion pour l’obtention d’un gros marché public de distribution d’eau dans un quartier riche de la ville. Les journalistes notent sans brocher la propagande que déroule Eve d’un air convaincu : « FlexTron a démontré à mainte reprise son professionnalisme et sa rigueur dans la distribution d’eau, tout en gardant des prix très compétitifs. Je vous rappelle que nous distribuons déjà l’eau dans 7 quartiers et que toutes les enquêtes d’opinion montre que… ».
Après la conférence, lors du cocktail, comme les journalistes s’égayent autour des apéritifs, Stanley s’approche d’Eve. Elle discute avec un journaliste et lui donne discrètement une carte magnétique. Stanley mémorise le nom du journaliste, inscrit sur un badge qu’il porte sur la poitrine : Dwight Simonson.
Comme le journaliste s’en va, Stanley aborde Eve et essaye de la draguer. Mais il commet maladresses sur maladresses : il lui demande par exemple combien de peaux de vin elle a versés à des hommes politiques. Fâchée, Eve rompt sèchement la conversation. Stanley quitte les lieux, se reprochant une fois encore son manque de tact…
Revenons à Eve. C’est une femme de tête qui s’est faite toute seule, non sans adopter un certain cynisme. Seule sa carrière lui importe. A force de lutte, elle s’est hissée au poste envié de porte parole de la compagnie. Aujourd’hui, c’est elle qui est officiellement chargée de faire gagner le marché public à la compagnie. Elle est convaincue que tout repose sur ses épaules. En réalité, d’autres manœuvres, plus souterraines, sont en cours (intimidation, peaux de vin, lobbying, accord illicite avec les concurrents, etc.).

Soirée 1 – Mercredi soir

Il est tard, Stanley rentre directement chez lui. Il habite un appartement miteux mais assez spacieux, qui ressemble plutôt à un squat. Il allume la télé et se réchauffe un repas au micro-onde. Au journal télévisé, on annonce que FlexTron organise une réception le surlendemain soir, avec tout le gratin politique, économique et culturel. Il y a même une courte interview d’Eve.
Après le repas, Stanley s’affale devant la télé (qui passe Soleil Vert) avec une bouteille de Whisky.

Jour 2 - Jeudi

Le lendemain matin, Stanley se rend à son travail et tape le rapport de police qui conclue au suicide d’Ellen. Il explique quand même à son chef qu’elle a été assassinée et lui donne les raisons de cette conclusion. Son chef est convaincu, mais le félicite quand même de ne pas avoir fait de vagues.
L’après-midi, Stanley rend visite à sa vieille mère, qui vit dans une maison de retraite, entourée de photos de chats (les animaux de chair et d’os sont interdits). L’hospice est un bâtiment surpeuplé où les chambres sont minuscules, le personnel débordé et les moyens dérisoires. Stanley offre à sa mère la photo de chat qu’il a dérobé chez Ellen, puis l’emmène se promener dans un petit parc. Elle l’interroge sur ses relations amoureuses, il répond qu’il sort avec une fille très bien. Elle lui demande également d’où vient la photo et qui est le chat photographié. Il répond évasivement.

Soirée 2 – Jeudi soir

Le soir, Stanley rentre chez lui. Il est attendu par un homme, qui, sous la menace d’une arme, lui demande où sont les objets volés dans la tour FlexTron. Stanley lui dit qu’il va tout lui rendre et qu’il ne veut pas d’histoire. Mais un indice (sacs plastiques ?) lui fait comprendre que l’homme va le tuer de toute façon. Aux prix d’une lutte à mains nues, il parvient à tuer son agresseur. Sur le cadavre, Stanley trouve plusieurs clichés de lui dans l’appartement d’Ellen, dont une où on le voit en train de voler le bijou.
Maintenant, Stanley a peur pour sa mère. Il retourne à la maison de retraite (nous sommes au milieu de la nuit), récupère la photo du chat, et dit à la direction qu’il emmène sa mère en vacances. En réalité, il revient avec elle par l’escalier de secours et l’installe dans une chambre libre. Il s’introduit ensuite dans un bureau et utilise un ordinateur pour faire apparaître une nouvelle pensionnaire avec un faux nom (« ça m’étonnerait bien que les tueurs la retrouvent dans ce foutoir ! »).
Ensuite, Stanley se rend chez Ian, une sorte de pirate informatique, expert en gadgets électroniques, qui est aussi son indic et ami. Ensemble, ils enlèvent la photo de chat de son cadre et démontent le boîtier du bijou : ils ne trouvent rien. Ian radiographie ensuite les objets : toujours rien. Selon Ian, la dernière possibilité serait qu’un message soit crypté dans la photo du chat, mais il faudra du temps à l’ordinateur pour le savoir, et encore plus pour le décrypter. Stanley lui demande de se mettre au travail (la photo est scannée et Stanley garde l’originale avec lui). Stanley montre également à Ian les photos de lui qu’il a trouvé sur le tueur : Ian pense qu’elles doivent avoir été prises par une petite caméra espion cachée dans un livre ou un bibelot.
Stanley revient au commissariat et s’endort sur une banquette.

Jour 3 - Vendredi

A 8h, Stanley est réveillé par Jim, un collègue, qui arrive au travail. Devant le distributeur de boissons, Stanley lui explique dans quelle merde il est : il a piqué des trucs chez FlexTron et ils ont essayé de le tuer. Jim lui dit de leur rendre les objets. Stanley répond qu’il aimerait bien, mais qu’ils ont envoyé les tueurs directos, maintenant il n’ose plus sortir. Jim répond qu’effectivement ils ne sont pas très fins.
De retour à son bureau, le téléphone sonne : « Nous ne savons pas ce qui s’est exactement passé hier soir, mais c’est un malentendu. Nous sommes des gens de dialogue et vous êtes quelqu’un de raisonnable : rendez-nous ce que vous avez volé, mettez-vous au vert quelque temps et nous oublierons tout. J’espère que votre maman ne souffre pas trop du déménagement. Vous savez bien que nous la retrouverons tôt ou tard… Soyez demain 8h à Sidney Square, seul, avec les objets volés ».
Son chef, McInnès, le fait venir dans son bureau et l’engueule, car il a subit des pressions : « C’est toujours la même chose, tu ne te tiens jamais tranquille ! » « Mais je n’y suis pour rien, ils ont essayé de me tuer ! » « Je m’en fou, tu as le chic pour te foutre dans une merde noire ! Soit coopératif avec eux et règle ça ! Je te donne 3 jours ! » « Ca devrait être bon, j’ai RV avec eux demain à Sidney Square pour leur rendre ce qu’ils veulent » « A Sidney Square ? Tu n’as pas trouvé plus désert ? C’est un vrai coupe-gorge ! Tu es certain qu’ils veulent discuter ? A ta place j’irai en avance sur place pour voir si tout est ok ! Mais nom de Dieu, grouille-toi ! Règle-moi ça ce week-end ! Si j’ai encore un appel du patron lundi, je te mets à la circulation ! »
Stanley fait des recherches sur FlexTron : énorme groupe, implanté dans X pays, moyens considérables, police privée, s’occupe de la distribution d’eau dans X quartiers de New York, mais aussi Medias, Editions, etc., Eve porte parole de la filiale US, grande opération de communication pour le lendemain soir. Stanley en étudie les modalités.
Stanley quitte le commissariat en annonçant qu’il prend 3 jours de congés.

Soirée 3 – Vendredi soir

Stanley se rend dès la veille sur les lieux du rendez-vous : un ensemble d’immeubles en construction avec une immense place.
Au milieu de la nuit, Stanley voit arriver en hélicoptère un groupe paramilitaire suréquipé. Les hommes, vêtus de noir, cagoulé, porteurs d’oreillettes et de fusils à lunette, se dissimulent autour de la place. Ils sont visiblement en train de lui tendre une embuscade pour l’abattre.
Stanley parvient à s’approcher et à surprendre des conversations : ces hommes doivent le descendre et récupérer un mini-CD.
Stanley quitte les lieux discrètement.

Jour 4 - Samedi

Stanley appelle Ian pour lui dire d’abandonner ses recherches : si un mini-CD avait été dissimulé dans le cadre de la photo ou dans l’écrin, ils s’en seraient rendu compte immédiatement. Donc Stanley n’a pas l’objet pour lequel il est pourchassé. Le mini-CD est sans doute encore dans l’appartement d’Ellen.
Stanley se renseigne sur Dwight Simonson, le journaliste croisé lors de la conférence de presse (adresse + véhicule). Il se rend devant chez lui pour reconnaître les lieux. Il demande au gardien où est la sortie du garage de la résidence.
Stanley se rend dans les quartiers pauvres pour voir Harry, un vieil homme, ami et indic, versé dans la philosophie et la littérature. Il lui demande s’il a entendu ces derniers temps des choses pas nettes sur FlexTron. Harry lui répond qu’une épidémie étrange sévit dans un quartier pauvre, et que certaines personnes incriminent la qualité de l’eau distribuée par FlexTron. « Mais les médias n’en parlent pas, avec ce que FlexTron leur distribuent comme publicité ! ». Après cette discussion, Stanley demande à Harry du papier et un crayon et écrit une lettre : « Mike, je sé qu’un mec va sortir de ché lui avec plein de flouze dans son portefeuille, tout à l’heure entre 17h et 20h, dans une décapotable BMW. Il s’appelle Dwight Simonson et il crèche au numéro 51 de la 36e rue (près de Madison). Bruce. »
Stanley se rend ensuite dans une rue glauque ou un groupe de loubards discute autour de leurs voitures. Il reste hors de vue et demande à un gamin de porter la lettre à l’un d’eux. Il a l’air satisfait quand le loubard lit la lettre, puis dit au-revoir à ses amis et s’éloigne tout seul.
Il est près de midi. Stanley se rend dans un bistro miteux et téléphone à un camarade de promotion qui travaille au commissariat du 23e district : « Salut Ben, j’ai un tuyau sûr : un bourge qui habite sur la 36e va se faire agresser en sortant de chez lui tout à l’heure. Oui. Tu vas mettre une voiture en planque ? Impeccable. A plus tard. ». Stanley se met à siroter une bière en surveillant par la fenêtre le pressing d’en face. Une femme en sort et se dirige vers le bistro : c’est Maggie, son ex-femme, qui prend sa pose de midi. Stanley lui propose de déjeuner avec elle. Réticente au début, elle finit par accepter. Ils se font des reproches, mais ils ne sont pas ennemis. Finalement, Stanley parvient à la convaincre de le laisser emprunter le smoking d’un client. Il lui offre le bijou volé chez Ellen.
Stanley passe l’après-midi planqué dans une chambre d’hôtel miteuse. Vers 18h, le téléphone sonne. C’est Mike, le loubard, qui appelle de prison et réclame sa protection. « Ok Mike, j’arrive ».
Stanley, en smoking, arrive au commissariat du 23e district. Ben se moque de lui : « tu vas au casino ? ». Il remercie Stanley pour le tuyau et lui raconte qu’ils ont surprit une petite frappe, Mike Calago, en flagrant délit d’agression et de tabassage dans la 36e rue sur la personne de Dwight Simonson, qui est à l’hôpital avec des hématomes et des fractures multiples. Stanley va voir Mike dans sa cellule : ils se connaissent et Mike croit que Stanley est son ami. Mike explique qu’il s’est fait piéger. Stanley lui répond qu’il va essayer de le sortir de là, mais qu’il faudra qu’il lui rende la monnaie de sa pièce. Stanley revient voir Ben et demande à voir les pièces à conviction. Il fouille le portefeuille de Simonson et vole la carte magnétique donnée par Eve : il s’agit d’une invitation à la réception FlexTron.

Soirée 4 – Samedi soir

Avec le costume et l’invitation, Stanley entre sans problème à la réception organisé par FlexTron. C’est au dernier étage de la tour, sur une superbe et immense terrasse. Champagne et petits-fours. Tout le gratin est là. Eve, superbe dans sa robe de soirée, va de groupes en groupes. Stanley prend soin qu’elle ne le voit pas. Soudain des applaudissements : Eve présente à la foule Martha Stewart, la responsable d’un dispensaire dans les quartiers pauvres. Martha monte sur l’estrade et prend le micro. Elle explique son action en faveur des plus pauvres et lance un appel aux dons. A la fin de son discours, elle remercie FlexTron pour son aide aux plus démunis (FlexTron a des « bonnes œuvres » pour son image de marque). Mais cela sonne faux : Martha semble réciter sa louange à contrecoeur. Stanley remarque que Martha Stewart est surveillé de près par des agents de sécurités en civil. Le discours de Martha est immédiatement repris et utilisé par Eve.
Stanley s’éclipse et parvient, en évitant les rondes et les caméras de surveillance, à retourner devant l’appartement d’Ellen. Il crochète la serrure, enfile une cagoule et entre. L’appartement est vide et dévasté : plus aucun meuble, plus aucun revêtement et les murs ont été sondés au burin. Stanley enlève la cagoule (il n’a rien à craindre de la caméra, qui visiblement n’est plus là). Il jette un œil mais ne trouve rien. En sortant de l’appartement, il se dirige vers le grand hall de l’étage. Il crochète la boîte aux lettres d’Ellen et met tout le courrier dans sa poche.
Stanley remonte à la réception et aborde Eve, qui discute avec plusieurs personnes. Elle le reconnaît mais ne dit rien, pour ne pas faire de scandale. Il fait le provocateur dans la discussion : il dit que tout le monde sait bien qu’il y a entente entre les grands groupes pour ne pas entrer en concurrence les uns avec les autres et que les opérations de communication comme cette soirée sont seulement destinées à sauver les apparences. Elle le fusille du regard et l’attire à part. Elle lui demande qui il est, comment il a eu une invitation et le menace d’appeler la sécurité s’il ne part pas. Il lui dit de ne pas s’inquiéter, qu’il est venu pour la voir, elle. Il la drague maladroitement. Elle se met en colère. Il lui dit que la compagnie trempe dans une affaire de meurtre. Elle ne le croit pas, d’ailleurs elle a travaillé dur pour être là et se moque bien des autres. Elle est très cynique mais on sent que c’est une carapace pour se protéger. Cette scène a eu pour témoin un homme de la sécurité.
Stanley se glisse dans la foule qui s’en va et emprunte un taxi avec des personnalités (qu’il force un peu). Une voiture le suit. Il se fait déposer devant un énorme centre de loisir et échappe à ses poursuivants.

Jour 5 - Dimanche

Le lendemain matin, chez Harry, Stanley parcourt le courrier dérobé la veille dans la boîte aux lettres de Ellen. « Merde, que de la pub ! Voyons à quoi elle s’intéressait… » Il tombe sur des pubs pour une boutique de gardiennage d’animaux, des produits de soin pour animaux, etc. Il repense à sa mère lui demandant qui est le chat photographié. Et c’est le déclic : « Nom de Dieu ! ». Sur son ordinateur portable, il cherche les boutiques de gardiennage d’animaux proches de chez Ellen et les appelle toutes une à une. Mais aucune n’a de chat au nom de Ellen Nielsen. « Merde ! »
Stanley se rend à la cérémonie de crémation d’Ellen. Caché derrière une colonne, il observe les 4 seules personnes qui suivent l’urne jusqu’au columbarium. Trois sont des hommes en imper à l’allure d’homme de la sécurité de FlexTron. L’un d’eux porte une couronne FlexTron. Puis vient Sarah, la voisine d’Ellen. Elle porte un modeste bouquet. Stanley remarque qu’un bouquet de roses rouges a déjà été déposé devant le casier, sans doute envoyé par quelqu’un. Il y a une carte accrochée au bouquet.
Une fois la cérémonie terminée, Sarah et les 3 hommes s’en vont. Stanley s’approche et lit le carton du bouquet de roses rouges : il s’agit d’un poème très triste. Il l’arrache et le fourre dans sa poche. Puis il sort. Devant le complexe mortuaire, il voit les 3 hommes monter dans une grosse voiture. Sarah entre dans un café.
Stanley l’y suit : elle a commandé une glace et s’est mise tout au fond. Elle pleure. Stanley s’assied près d’elle et tente de la consoler. Au début elle ne veut rien dire pour ne pas avoir d’ennuis. Mais progressivement, elle se lâche. Elle commence par dire que c’est une honte d’avoir incinéré Ellen alors qu’elle voulait être enterrée et avait les moyens de le faire. Ensuite, elle avoue qu’elle a mentie en disant qu’Ellen était déprimé. Elle était plutôt soucieuse, ces derniers temps. Sarah avoue qu’on a fait pression sur elle pour qu’elle mente. Stanley lui demande pourquoi il y avait si peu de monde à la cérémonie. Sarah répond qu’Ellen n’avait pas de famille et très peu d’amis. Stanley lui demande si elle sait qui a envoyé le bouquet de roses rouges. Elle dit que non. Stanley demande aussi à Sarah si c’est elle qui a hérité du chat d’Ellen. Sarah répond que la pauvre bête est morte quelques mois seulement avant sa maîtresse et qu’il repose dans le columbarium pour animaux, à deux pas d’Ellen !
Stanley quitte le café. A la sortie, il échappe de peu à un attentat et doit fuir, blessé à l’épaule. Il se maudit de son imprudence : cette Sarah était surveillée ou portait un micro à son insu, c’était pourtant prévisible ! Stanley se rend compte qu’il est en sursis : un jour ou l’autre, les hommes de FlexTron finiront par l’abattre.

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10/10/2004 23:24 Pedro
11/10/2004 11:04 Ancien Membre
C'est bien, mais il faudrait voir le découpage des premières planches. Présenté comme ça, sans un ligne de dialogue, ça n'est pas très parlant.
12/10/2004 16:04 K.eN
On n'est pas loin de notre actualite , la... Bon, j'avoue que j'ai eu du mal a aller jusqu'au bout. Comme le fait remarquer ADDTC, ca manque de dialogue ( que tu remplaces par il dit que, il demande etc. : Autant ecrire les paroles! )
Sinon, c'est peut etre un peu classique en fait,
le heros style inspecteur Harry au 22ème siècle .

Ca serait interessant de repondre a ces questions : Qu'est ce qui demarque cet univers et ce personnage, des references d'ailleurs que tu cites et des traitements existants ? Quelle originalite cherches-tu ?
12/10/2004 18:54 Pedro
Désolé pour la présentation, effectivement c'est un peu indigeste. Il s'agit de mon document de travail, une sorte de traitement (ou continuité non dialoguée).

En réalité, je poste ce scénario ici pour :
- le montrer à des collaborateurs BDA potentiels
- le rendre public (primauté des droits d'auteur)

Donc ce n'est pas destiné à être lu comme un livre.

En ce qui concerne le second point, je ne cherche pas l'originalité. J'aime les scénarios bien construits avec beaucoup de suspens.


14/10/2004 16:20 Ancien Membre
En tout cas ça a l'air bien énorme ! D'ailleurs, pour bien s'en rendre compte, je ne résiste pas à l'envie de découper la journée du mercredi :
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Case 1

Stanley est dans le couloir, il ouvre son appart avec un appareil de reconnaissance rétinienne.

Case 2
Vue de l'appartement miteux mais assez spacieux, qui ressemble plutôt à un squat. Stanley jette sa malette sur le divan.

Case 3
Il allume la télé

Case 4
Il se réchauffe un repas au micro-onde

La télé :
... et maintenant notre actualité people. La société Flextron organise un évenement couru par tout le gratin...

Case 5.
Stanley se dirige vers le divan avec ses Aiki noodles et une canette de Jupiler Max

La télé :
- Tout à fait Shirley. En effet, Flextron tient à s' assurer le maximum de visibilité pour le lancement..

Case 6 :
Stanley et assis dans son divan, éclairé par la télé. IL mange ses Aiki noodles, à côté de sa malette.

La télé :
- ... de son dernier né, le Flexotrucmuche 200. Mais écoutons à ce sujet Eve Kingsley, porte parole de Flextron.

Planche +1
ON va passer à l'interview de Eve, qui a sûrement quelque chose d'intéressant à dire, on va la mettre au début d'une planche


Case 1 ? 2 ? 3 ? 4 ?
Eve :
- blalbalbalbalba et blablabla, d'ailleurs, blablabla

tout dépend du discours de Eve, pendant ce temps Alex va se chercher une bouteille de whisky, se cure le nez, caresse son chien. Bref, il faut distraire le lecteur pendant tout le discours de Eve. C'est le problème quand on a un discours télé à faire passer, c'est qu'il ne se passe rien comme action.

Dernière case :
Stanley est endormi devant la télé

La telé :
- Merci Shirley. Notre émission touche à sa fin, et à présent, chers téléspectateurs, Soleil vert, un film de...
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Bref, 4 lignes : 2 planches.

Et encore il ne se passe pas grand chose niveau action. J'imagine qu'une phrase comme "Ellen était informaticienne et travaillait pour FlexTron, une énorme compagnie de travaux publics, distribution d’eau, médias et de télécommunication" demande à mon avis une planche entière d'explication.

En fait, tu as déjà un scénar clef en mains sur un ou plusieurs albums et il ne te manque plus qu'un dessinateur et un éditeur ?
14/10/2004 22:48 Pedro
Merci ADDTC.

Le scénario est terminé sous la forme de ce document de travail. Ca va jusqu'à mardi matin, mais les 2 derniers jours sont assez chargés en action.

Reste à le transformer en vrai traitement, à le répartir en planches, puis à faire le découpage. Je vais m'y atteler rapidement car un dessinateur viens de commencer à travailler dessus (j'ai pour l'instant découpé les 2 premières planches).

Pedro
15/10/2004 10:11 Ancien Membre
Et bien bon courage (il en faudra) pour la suite, et bonne chance pour tes démarches.

Au fait, ton projet "le murmure des démons", où ça en est ? J'aimerais bien lire la suite, moi :)
15/10/2004 21:26 Pedro
Merci encore.

Au sujet du Murmure, comme je le disais en commentaire de la planche 7, crl_g a fait 5 planches et un dossier a été envoyé aux éditeurs le mois dernier. Mais il semble que ça ne fasse pas recette.

Pedro
15/10/2004 21:31 Ancien Membre
Bah ... faut attendre encore un peu.
15/10/2004 21:59 Pedro
Oui, on va voir...

Jean-Frédéric, à chaque fois que je retourne voir tes planches (notamment Lion et "planche d'essai"), je trouve que ton style colle bien avec un de mes projets. Si recevoir un petit document de présentation t'intéresse, merci de m'écrire à [courriel].

Pedro
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